Contribution à l étude de l économie égyptienne : le mouvement des échanges - article ; n°2 ; vol.32, pg 83-113
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Revue de géographie de Lyon - Année 1957 - Volume 32 - Numéro 2 - Pages 83-113
L'Egypte ne cesse, depuis de nombreux mois, d'occuper une place de premier plein sur la scène internationale. Les événements politiques et diplomatiques qui y ont lieu retiennent l'attention de la grande presse d'information. Еst-il possible, cependant, de les comprendre sans pénétrer le drame profond de ce pays « sous-développé » dont l'économie statique paraît incapable de suivre une démographie extraordinairement dynamique ? L'étude qui va suivre se propose d'analyser un des aspects les plus révélateurs (et mal connu) de cette économie êcartelée entre les tensions intérieures et les pressions extérieures : la vie commerciale. Chargée d'équilibrer la production et la consommation, elle en révèle les distorsions, traduit l'inégalité extrême de la répartition et transmet à l'édifice économico- social égyptien les brutales secousses qui agitent le marché international du Coton.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacques Besançon
Contribution à l'étude de l'économie égyptienne : le mouvement
des échanges
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 32 n°2, 1957. pp. 83-113.
Résumé
L'Egypte ne cesse, depuis de nombreux mois, d'occuper une place de premier plein sur la scène internationale. Les événements
politiques et diplomatiques qui y ont lieu retiennent l'attention de la grande presse d'information. Еst-il possible, cependant, de les
comprendre sans pénétrer le drame profond de ce pays « sous-développé » dont l'économie statique paraît incapable de suivre
une démographie extraordinairement dynamique ? L'étude qui va suivre se propose d'analyser un des aspects les plus
révélateurs (et mal connu) de cette économie êcartelée entre les tensions intérieures et les pressions extérieures : la vie
commerciale. Chargée d'équilibrer la production et la consommation, elle en révèle les distorsions, traduit l'inégalité extrême de
la répartition et transmet à l'édifice économico- social égyptien les brutales secousses qui agitent le marché international du
Coton.
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Besançon Jacques. Contribution à l'étude de l'économie égyptienne : le mouvement des échanges. In: Revue de géographie de
Lyon. Vol. 32 n°2, 1957. pp. 83-113.
doi : 10.3406/geoca.1957.2149
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1957_num_32_2_2149CONTRIBUTION A L'ETUDE DE L'ECONOMIE EGYPTIENNE
LE MOUVEMENT DES ÉCHANGES
par Jacques Besançon
Résumé. — L'Egypte ne cesse, depuis de nombreux mois, d'occuper une place de premier
plein sur la scène internationale. Les événements politiques et diplomatiques qui y ont Ueu
retiennent l'attention de la grande presse d'information. Ем-il possible, cependant, de les
comprendre sans pénétrer le drame profond de ce pays « sous-développé » dont l'économie
statique paraît incapable de suivre une démographie extraordinairement dynamique ?
L'étude qui va suivre se propose d'analyser un des aspects les plus révélateurs (et mal
connu) de cette économie êcartelée entre les tensions intérieures et les pressions extérieures :
la vie commerciale. Chargée d'équilibrer la production et la consommation, elle en révèle
les distorsions, traduit l'inégalité extrême de la répartition et transmet à l'édifice économico-
social égyptien les brutales secousses qui agitent le marché international du Coton.
C'est presque un lieu commun de parler de la vocation commerciale de
l'Egypte: un pays fertile situé au carrefour de trois continents (Afrique
Blanche, Afrique Noire et Proche-Orient) et deux mers (Méditerranée et
mer Rouge / Océan Indien). Au cours de son histoire il est apparu que les
nécessités d'approvisionnement en matières premières avaient, concurrem
ment avec les impératifs stratégiques, à plusieurs reprises, poussé les princes
de l'Egypte à effectuer des conquêtes en Syrie- Palestine, au Soudan et
même en Arabie, pour en mieux surveiller les sources et les routes vitales x.
De nos jours, par suite de la persistance des données géographiques, le
problème est resté, dans ses grandes lignes, le même. Les solutions ont
cependant changé. La fonction de transit, imposée par la nature, lorsqu'on
veut éviter le long détour de la route du Cap, a été captée presque entièr
ement par le Canal Maritime de l'Isthme de Suez, instrument merveilleuse
ment adapté à un rôle de premier plan dans la vie économique du globe.
Par contre, l'évolution de la population, de la production agricole, et plus
récemment, de l'activité industrielle ont donné un grand essor au commerce
extérieur propre de l'Egypte. La structure de ce commerce permet de pré
ciser certains caractères de l'économie égyptienne 2. Ce sera l'objet de la
troisième partie de cet article. La seconde s'attachera à dessiner les lignes
fuyantes de la structure commerciale interne.
1. Histoire de la Nation Egyptienne, sous la dùection de G. Hanotaux, 6 vol.
2. Voir Jacques Besançon, L'Homme et le Nil; Gallimard, Paris (Collection Géographie
Humaine), Paris, 1957 (sous presse). 84 JACQUES BESANÇON
Auparavant nous réunirons quelques indications essentielles concernant
les moyens d'échange (monnaie) et l'attitude de l'Etat envers les activités
commerciales (douanes).
PREMIERE PARTIE
La monnaie et le régime douanier
Parmi les instruments du commerce extérieur de l'Egypte, nous n'envisa
gerons ici que la monnaie 3. Avant le xixe siècle, l'Egypte ottomane souffrait
de la mise en circulation de multiples moyens de paiement : le sequin d'or et
le para d'argent, tous deux monnaie turque, le sequin de Venise, celui de
Hongrie, la piastre espagnole, le « talari » (thaler) germanique, etc.. Elle
pâtissait encore plus des manipulations frauduleuses qui en avilissaient la
teneur.
L'Expédition Française réglementa les taux de conversion de telle sorte
qu'elle réalisa de substantiels bénéfices, nécessaires à la continuation de la
guerre. Mohamed Ali, s'inspirant de l'exemple des U.S.A. (bimétallisme)
fixa en 1834 la valeur du talari à 23,4 grammes d'argent fin ou 1,5 grammes
d'or fin. La livre égyptienne vaut 5 talaris et le talari 20 piastres (P. T.)
Mais il commit l'erreur de coter trop haut la parité de la livre anglaise, de
sorte que, la mauvaise monnaie chassant la bonne, la livre sterling remplaça
la livre égyptienne.
L'argent-métal, au cours du xixe siècle, perdit une partie de sa valeur,
relativement à l'or: l'Egypte bi-métalliste, devint le réceptacle de toutes les
monnaies-argent européennes dépréciées, tandis que les monnaies d'or
égytiennes s'expatriaient. La réforme de 1885 y mit bon ordre en établissant
le monométallisme-or. Mais la frappe des pièces d'or fut réalisée à une
cadence extrêmement lente: les monnaies étrangères continuèrent donc de
jouer un très grand rôle, surtout au moment de la récolte du coton. En
1898 la National Bank est autorisée à émettre des billets, payables à vue
et au porteur. Le début de la première guerre pousse à décider le cours
forcé des billets. Soutenue par l'inflation, la banknote se répand partout et
entre dans l'usage courant. Mais l'encaisse métallique diminue, l'Angleterre
la remplaçant par des Bons du Trésor britannique: la livre égyptienne est
maintenant solidement liée à la livre anglaise et doit, en 1931, subir la même
dévaluation. L'inflation reprit avec la seconde guerre mondiale, et aboutit,
en 1949, à une nouvelle dévaluation 4 par laquelle la livre égyptienne (L. E.)
3. G. Vaucher, La Uvre égyptienne ; Eg. contemp., janvier-février 1950, pp. 115-146.
4. Due en partie à la dévaluation de la Livre Sterling: quoique indépendante, la Livre
Egyptienne fut dévaluée pour éviter la dépréciation des créances sterlings bloquées à
Londres ainsi que celle de la couverture en Bons du Trésor britannique. Noté dans
Economie Egyptienne. Notes et Et. doc, décembre 1950, p. 17. l'économie égyptienne 85 sur
passa de 3,67 grammes d'or fin (ou 4,133 dollars) à 2,55 (ou 2,871 dollars).
Les économistes, lorsqu'ils parient des problèmes délicats que pose le fina
ncement de la récolte de coton, soulignent fréquemment les conséquences de
la décision que prit l'Egypte, en 1947, de sortir du bloc-sterling. Il importe
aussi de signaler qu'elle fit en outre cesser le régime de libre emploi des
créances sterling que l'Egypte accumula pendant la guerre : celles-ci ne sont
plus débloquées que par tranches annuelles, de 10 millions de livres sterling.
Or, le déficit de la balance des paiements atteignait en 1946, déjà près de
20 millions de L. E. 5. Enfin l'Egypte avait cru pouvoir convertir ses livres
sterling bloquées en dollars: mais la Grande-Bretagne suspendit la libre
convertibilité en août 1947. Placée hors du bloc sterling, elle ne peut même
plus bénéficier de son « pool dollars ». En ce qui concerne cette devise rare,
elle est obligée de ne compter que sur le « Point Quatre » et les prêts U.S.A.
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