Le nouveau catéchisme de l Église catholique et le droit international - article ; n°1 ; vol.39, pg 480-493
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Description

Annuaire français de droit international - Année 1993 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 480-493
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Professor Frank Attar
Le nouveau catéchisme de l'Église catholique et le droit
international
In: Annuaire français de droit international, volume 39, 1993. pp. 480-493.
Citer ce document / Cite this document :
Attar Frank. Le nouveau catéchisme de l'Église catholique et le droit international. In: Annuaire français de droit international,
volume 39, 1993. pp. 480-493.
doi : 10.3406/afdi.1993.3140
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1993_num_39_1_3140ANNUAIRE FRANÇAIS DE DROIT INTERNATIONAL
XXXIX - 1993 - Editions du CNRS, Paris
LE NOUVEAU CATECHISME DE L'ÉGLISE
CATHOLIQUE ET LE DROIT INTERNATIONAL
Frank ATTAR
Plus de quatre siècles après le Catéchisme romain du Concile de Trente
(1566) le Vatican s'est résolu à publier un nouvel « exposé universel [...] syn
thétique et clair » de la Foi : le nouveau Catéchisme de l'Eglise catholique (1).
« Attentive aux nouveaux défis de l'histoire » (2), a entendu faire
de la troisième partie de cet ouvrage, intitulée « La vie dans le Christ », un
guide de « l'agir chrétien » (S. S. Jean-Paul II) afin de porter un nouvel éclai
rage sur les exigences morales propres à guider l'action face à certaines ques
tions du monde contemporain. La démarche avait été préparée d'assez longue
date. Les travaux menés dans le cadre du Concile Vatican II, fidèles au vœu
exprimé par S. S. Jean XXIII (3) dans son encyclique Pacem in terris (1963),
conduisirent à la rédaction de la Constitution pastorale Gaudium et Spes (4)
qui se propose d'établir un dialogue entre l'Eglise et le monde de son temps.
Bien que préoccupés par l'ensemble du « domaine de la vie sociale, éc
onomique et politique », les rédacteurs du Nouveau catéchisme n'ont pu porter
un regard direct sur le droit international contemporain. Sauf erreur de notre
part, l'expression de « des gens » n'est mentionnée - de manière inci
dente - qu'une fois (5). De même, l'unique référence à « l'ordre juridique in
ternational » ne doit pas être comprise dans l'acception que la littérature
juridique donne communément à cette expression (6).
(*) Frank Attar, membre du Gonville & Caius College et chercheur à la Faculté de droit de
l'Université de Cambridge (Grande-Bretagne). Vient de publier, chez Hachette, une synthèse de
l'état du droit international public à l'aube du xxie siècle.
(1) Catéchisme de l'Eglise catholique. Mame-Plon. Paris, 1992. Dans le corps de notre texte
cet ouvrage sera souvent désigné — par abus de langage - comme le Nouveau catéchisme. De
même, dans les notes qui suivent, on a retenu l'abréviation NCEC (Nouveau Catéchisme de l'Eglise
Catholique). Ceci permet de différencier ce « nouveau » catéchisme du Catéchisme romain de 1566,
des Catéchismes diocésains de 1660, du Catéchisme impérial de 1806, du national de
1991 (dit « Catéchisme des évêques de France ») etc.. En France, le NCEC a été un remarquable
succès d'édition, vendu à environ 600 000 exemplaires avant même sa parution en format de poche
(laquelle est intervenue au second trimestre 1994).
(2) S.S. Jean-Paul II. Veritatis Splendor. Mame-Plon, 1993, p. 5.
(3)Jean XXIII exerça un bref - mais riche - pontificat entre 1958 et 1963.
(4) Ce texte, connu également comme l'Eglise dans le monde de son temps, fut l'objet d'un
travail préparatoire considérable. Analysant la condition de l'homme dans le monde contemporain,
cette Constitution propose de se pencher sur « quelques problèmes urgents » (comme les conflits
internationaux ; les inégalités économiques internationales...) en suggérant pour chacun d'eux un
certain nombre de règles de conduite. L'influence de Gaudium et Spes (Les joies et les espoirs)
sur la troisième partie du NCEC est indéniable. Dans les notes, ce texte sera désigné par l'abré
viation G&S.
•Précisons que le qualificatif « pastorale « qui suit le substantif Constitution vise à indiquer
que ce texte, traitant de problèmes évolutifs par nature, n'a pas la portée « rigide » des Consti
tutions dites dogmatiques.
(5) Voir note 42.
(6)65. NOUVEAU CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET DROIT INTERNATIONAL 481
Pourtant, certains des thèmes abordés par la troisième partie de l'ou
vrage, s'ils relèvent du champs de la morale chrétienne, semblent appartenir
concurremment au domaine du juriste international. Cet article se propose
d'en opérer un bref recensement.
Pour ce faire, nous prendrons comme point de départ la notion de « bien
commun » que la Constitution pastorale Gaudium et Spes définit comme « cet
ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux groupes qu'à chacun
de leurs membres, d'atteindre leur perfection d'une façon totale et plus ai
sée » (7). De manière plus explicite, le Nouveau catéchisme précise que ledit
bien commun, dont la destination est appelée à être universelle, « comporte
[certains] éléments essentiels : « le respect de la personne en tant que telle »,
« le bien être social et le développement du groupe lui même », « la paix » (8).
L'énumération qui précède servira de guide à notre présentation.
1. Le respect de la personne humaine ou l'aspiration mimétique
A l'instar du Préambule de la Charte des Nations Unies ou de celui de
la Déclaration universelle des droits de l'homme, la troisième partie du Nou
veau catéchisme débute en énonçant un postulat fondamental : la personne
humaine est caractérisée par sa dignité (9). De nature essentiellement dog
matique, cette assertion découle de l'affirmation selon laquelle « la dignité
de la personne humaine s'enracine dans sa création à l'image et à la re
ssemblance de Dieu » (10). Cet énoncé en forme d'acte de foi n'exclut cependant
pas la formulation de certains corrolaires mondains. Aussi, en suivant S. S.
Jean XXIII qui, dans son encyclique Pacem in terris, affirmait que « l'un des
actes les plus importants accomplis par l'ONU a été la Déclaration des droits
de l'homme », la Constitution pastorale Gaudium et Spes pouvait énoncer
que « l'Eglise, en vertu de l'Evangile qui lui a été confié, proclame les droits
de l'homme, reconnaît et tient en grande estime le dynamisme de notre temps
qui, partout, donne un nouvel élan à ces droits » (11). Le Nouveau catéchisme
a su tirer la conséquence logique de cette formulation limpide en proclamant
que « les pouvoirs politiques sont tenus de respecter les droits fondamentaux
de la personne humaine » (12). La démarche suivie n'est d'ailleurs pas sans
rappeler celle adoptée par une résolution de l'Institut de droit international,
laquelle, après avoir établi que « les droits de l'homme sont l'expression di
recte de la dignité de la personne humaine » affirme que « l'obligation pour
les Etats d'en assurer le respect découle de la reconnaissance même de cette
dignité... » (13)
Quoi qu'il en soit, le caractère louable de ces déclarations ne saurait les
affranchir des caractéristiques inhérentes à tout discours sur leur objet. En
dépit de la volonté de René Cassin, il n'existe pas de « conception œcumén
ique » des droits de l'homme. La Conférence de Vienne de juin 1993 a montré
(7) G&S; (26, 1).
(8) NCEC, § 1906, 1907,1908 & 1909 p. 399.
(9) Le Préambule de la Charte de l'ONU proclame la foi des signataires de l'acte constitutif
de l'Organisation dans « les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la
personne humaine ». La Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 re
connaît quant à elle « la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine ».
(10) NCEC, § 1700, p. 365.
(11) G&S (41).
(12) NCEC, § 2237, p. 458.
(13) Résolution de l'IDI (article 1). Session de Saint Jacques de Compos telle, 13 septembre
1989. 482 NOUVEAU CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE ET DROIT INTERNATIONAL
une fois de plus, l'absence d'universalité - autre que formelle - sur la quest
ion. Aussi, au sein de ce paysage fragmenté, quel est le cor

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