Le régionalisme africain en 1964 - article ; n°1 ; vol.10, pg 621-637
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le régionalisme africain en 1964 - article ; n°1 ; vol.10, pg 621-637

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annuaire français de droit international - Année 1964 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 621-637
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. le professeur François
Borella
Le régionalisme africain en 1964
In: Annuaire français de droit international, volume 10, 1964. pp. 621-637.
Citer ce document / Cite this document :
Borella François. Le régionalisme africain en 1964. In: Annuaire français de droit international, volume 10, 1964. pp. 621-637.
doi : 10.3406/afdi.1964.1782
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1964_num_10_1_1782INTERNATIONALES REGIONALES ORGANISATIONS
LE REGIONALISME AFRICAIN EN 1964
François BORELLA
L'étude du régionalisme en Afrique s'est simplifiée depuis la création de
l'Organisation de l'Unité Africaine. Au plan continental il n'y a plus en effet
qu'une seule organisation internationale africaine qui est devenue, en quel
que sorte, une « structure nécessaire » de l'Afrique indépendante. L'un des
premiers actes, sur la scène internationale, d'un Etat nouvellement indépen
dant consiste à demander son admission à l'O.U.A. ; comme l'admission à
l'O.N.U. au regard de la société universelle, l'admission à 1'O.U.A. constitue
la concrétisation de la souveraineté internationale. C'est ainsi que l'O.U.A.
compte actuellement 35 Etats membres : aux 32 Etats indépendants en 1963
se sont ajoutés le Kenya (indépendant depuis le 12 décembre 1963), le Malawi
(ex Nyassaland, indépendant depuis le 6 juillet 1964) et la Zambie (ex Rho-
désie du Nord, indépendante le 24 octobre 1964) (1).
En ce qui concerne l'O.U.A., l'année 1964 a été une année de mise sur
pied des organismes institués par la Charte d'Addis-Abéba. Mais cet effort
pour adopter ce « rythme de croisière », que peu d'organisations africaines
avaient jusqu'ici atteint, a été contrarié par les graves difficultés politiques
que l'organisation a dû affronter. C'est ce que nous verrons en premier lieu.
(♦) François Borella, Maître de conférences agrégé des Facultés de Droit et des
Sciences économiques, professeur à la Faculté d'Alger, rédacteur en chef de « la Revue
Algérienne des sciences juridiques, politiques et économiques».
(1) Le Zanzibar indépendant le 9 décembre 1963 s'est uni, comme nous le verrons ci-
dessous, avec le Tananyika, le 23 avril 1964 pour former un Etat unique : la Tanzanie. ORGANISATIONS RÉGIONALES 622
En second lieu, les efforts de regroupements régionaux et locaux se sont
poursuivis en 1964. Le fait nouveau est que ces regroupements ne se présen
tent plus comme des embryons d'une organisation continentale à créer, mais
prennent place, au niveau des différentes régions de l'Afrique, dans le cadre
de l'organisation d'Addis-Abéba.
I
L'Organisation de l'Unité Africaine en 1964
L'activité de 1'O.U.A. en 1964 a été intense : tous les organismes prévus
par la Charte d'Addis-Abéba ont été créés et ont fonctionné, de nouveaux
organismes ont été mis en place, les difficultés les plus graves entre Etats
africains ont été discutées, les mécanismes de la coopération dans tous les
domaines prévus ont commencé à fonctionner. Cependant les résultats
concrets restent encore modestes (2) . Il n'y a dans cette constatation rien que
de très normal si l'on considère l'O.U.A. sous le seul angle juridique et tech
nique. La mise sur pied d'une organisation de ce genre ne peut être que rela
tivement lente, les problèmes juridiques et les difficultés matérielles qui se
présentent pour des pays membres manquant de cadres dans leur propre admin
istration nationale ne peuvent être résolus immédiatement. En outre une
coopération concrète entre des Etats qui, le plus souvent, ne l'avaient jamais
pratiquée et étaient habitués à des relations africano-européennes plus qu'à
des rapports interafricains, ne peut s'établir en quelques mois, ni même en
quelques années.
Mais cette lenteur suscite déjà l'impatience de certains Etats qui conce
vaient une O.U.A. moins classique, moins prudente. On avait pu dire qu'à
Addis-Abéba les Etats dits révolutionnaires, rejoignant les Etats dits réfor
mistes, avaient préféré la cohésion à la révolution, l'africanité à l'idéologie (3) .
Ce choix s'expliquait par une idée-force : seule une Afrique unie pouvait
lutter efficacement contre les restes de domination coloniale et les dangers du
néo-colonialisme. Or l'émancipation des dernières colonies en Afrique appar
aît encore lointaine et les développements que l'affaire du Congo-Léopoldville
a connus en 1964 ont constitué un échec incontestable pour l'unité africaine,
conçue comme étant par elle-même une force révolutionnaire.
(2) La Banque Africaine de Développement (accord de Khartoum du 4 août 1963) n'est
pas une institution de TO.U.A. Voir Lazar Focsaneanxj, Les banques internationales inte
rgouvemementales, in A.F.D.I. 1963, p. 119 sq.
(3) Voir l'éditorial du journal « Le Monde » du 18-19 juillet 1964. LE RÉGIONALISME AFRICAIN EN 1964 623
A. — La mise en place des structures de VO.U.A. et des mécanismes de coopé
ration (4) .
1) La conférence des chefs d'Etat et de gouvernement a tenu sa pre
mière session ordinaire annuelle au Caire du 17 au 21 juillet 1964. Le secré
taire général des Nations Unies y assistait. La session avait débuté dans une
atmosphère alourdie par le problème de la représentation du Congo-Léopold-
ville. Certains chefs d'Etat avaient en effet décidé de ne pas se rendre au
Caire si le Congo était représenté par son chef de gouvernement M. Tschombe.
Juridiquement cette exigence n'avait aucun fondement, la légalité formelle
du gouvernement Tschombe n'a d'ailleurs pas été discutée. Il s'agissait donc
d'une opposition purement politique. Finalement le Congo a renoncé à se
faire représenter au Caire ; mais ce précédent ainsi créé a paru plein de
dangers à de nombreux Etats.
Le problème le plus important inscrit à l'ordre du jour était celui de
l'examen d'une proposition du Ghana « tendant à la création d'un gouverne
ment d'union pour l'Afrique ». En réalité il s'agissait de la reprise sous une
autre forme du projet ghanéen présenté à Addis-Abéba en mai 1963 et qui
n'avait pas été retenu ; ce projet remettait donc en cause toute la structure
de l'O.U.A. et la charte elle-même, puisqu'il visait à la création d'un organe
gouvernemental africain, de caractère supranational, chargé de coordonner
la politique du continent en matière de défense, de diplomatie et d'économie.
Sans créer dans l'immédiat un Etat fédéral africain (la souveraineté des Etats
est reconnue, la création d'un Sénat africain n'est plus prévue), le projet
était un premier pas vers une intégration africaine. La conférence a décidé de
renvoyer la proposition aux commissions spécialisées en les chargeant d'étu
dier sous leurs divers aspects, les composantes de l'unité africaine et de faire
un rapport à la 2e conférence qui aura lieu à Accra en septembre 1965 (Réso
lution AHG/10-1).
En dehors des problèmes proprement politiques que nous n'envisagerons
pas ici, mais qui ont tenu un rôle important (5) , la conférence a pris diff
érentes décisions dans les domaines suivants :
— Le règlement intérieur de la conférence a été adopté (résolution
AHG/3-1) ; c'est un texte de 38 articles qui précise les dispositions de la
(4) Sur les structures de 1'O.U.A. on peut consulter, outre notre chronique « Le régiona
lisme africain et 1'O.U.A. » in A.F.D.I. 1963, p. 838 sq, l'étude du professeur égyptien
Boutbos-Ghali, The Addis-Abéba Charter, Carnegie endowment for international peace,
International Conciliation, n° 546, janvier 1964, 62 p., et les articles de C. Leclerc € Addis-
Abéba » in Revue Juridique et Politique 1963, p. 220 et P. Lampue « les groupements d'Etats
africains » in Revue et 1964, p. 21. Le secrétariat de l'O.U.A. publie
régulièrement les résolutions et les travaux des différents organismes, ainsi qu'une « Revue
de VO.U.A. » (n° 1, mal 1964, B.P. 32-43 Addis-Abéba. Ethiopie).
(5) Probl&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents