Les nouvelles tablettes accadiennes de Ras-Shamra (16e campagne, septembre-novembre 1952) - article ; n°1 ; vol.97, pg 40-51
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Les nouvelles tablettes accadiennes de Ras-Shamra (16e campagne, septembre-novembre 1952) - article ; n°1 ; vol.97, pg 40-51

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1953 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 40-51
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

Monsieur Jean Nougayrol
Les nouvelles tablettes accadiennes de Ras-Shamra (16e
campagne, septembre-novembre 1952)
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 97e année, N. 1, 1953. pp. 40-51.
Citer ce document / Cite this document :
Nougayrol Jean. Les nouvelles tablettes accadiennes de Ras-Shamra (16e campagne, septembre-novembre 1952). In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 97e année, N. 1, 1953. pp. 40-51.
doi : 10.3406/crai.1953.10051
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1953_num_97_1_1005140 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
"C'est cette lacune que je me suis — très modestement — efforcé de combler
dans la mesure de mes possibilités.
J'ajouterai enfin que si dans ces pages, il n'est pas dans le détail question
du laboratoire, le laboratoire n'en est pas moins presque à chaque page dans le
filigrane, étant donné le rôle qu'il a joué dans la remise en état des monuments
et dans le contrôle des observations faites ».
SÉANCE DU 6 FÉVRIER
PRÉSIDENCE DE M. RAYMOND LANTIER
Lecture est donnée de la lettre par laquelle M. Henri Terrasse
pose sa candidature au fauteuil d'académicien libre non résidant
rendu vacant par le décès de M. Joseph Calmette.
M. Jacques Bacot, au nom de la Commission de l'École française
d'Extrême-Orient, propose à l'Académie de désigner M. Jean
Filliozat, professeur au Collège de France, pour présider la ive Ses
sion du Conseil d'Administration de l'École française d'Extrême-
Orient à la place de notre confrère, M. Paul Demiéville, empêché d'y
assister.
M. Jacques Bacot, au nom de la même Commission, suggère à
l'Académie de proposer la nomination de M. Pierre-Bernard Lafont
comme membre temporaire de 6e classe de l'École française d'Ex
trême-Orient.
Ces deux propositions sont successivement adoptées.
M. Jean Nougayrol décrit les nouvelles tablettes accadiennes
trouvées au cours de la 16e campagne de fouilles à Ras-Shamra qui
a eu lieu de septembre à octobre 1952.
COMMUNICATION
LES NOUVELLES TABLETTES ACCADIENNES DE RAS-SHAMRA
(16e CAMPAGNE : SEPTEMBRE-NOVEMBRE 1952),
PAR M. JEAN NOUGAYROL, CONSERVATEUR AU MUSÉE DU LOUVRE;
La 15e campagne de fouilles à Ras-Shamra avait livré plus de
documents en cunéiformes syllabiques que les quatorze précédentes.
Cette étonnante progression s'est maintenue au cours de la 16e :
grâce à l'aimable invitation de M. Cl.-A. Schaeffer j'ai pu voir sortir
de terre, en octobre dernier, plus de tablettes « babyloniennes »
que le site n'en avait fourni jusque là, c'est-à-dire : quelque
110 inscriptions complètes, ou à peu près, et une soixantaine de
fragments, dont aucun n'est négligeable. NOUVELLES TABLETTES ACGADIENNES DE RAS-SHAMRA 41^ LES
Un rapide examen permet d'y reconnaître :
5 ou 6 lettres, dont deux datables,
23 textes économiques, dont 4 étiquettes,
128 juridiques,
13 documents divers1 ou de type encore indéterminé.
Je ne reviendrai pas sur la rédaction assez caractéristique des
textes juridiques. L'analyse que j'en ai proposée l'an dernier demeure
valable dans ses grandes lignes. Les actes passés devant, ou par, le
roi, portent toujours2 l'empreinte du « sceau dynastique », qu'on
appelait sans doute : le grand sceau du roi3, pour le distinguer du
sceau personnel des souverains, dont nous possédons maintenant
deux exemplaires : celui de Ammistamar, à légende alphabétique,
celui de Niqmad, à légende syllabique. Ces deux sceaux personnels
étaient apparemment des bagues* qu'on déroulait à demi sur l'argile,
tandis que le sceau dynastique avait la forme classique du cylindre
babylonien.
Le seul acte devant témoins de la 16e campagne établit l'émancipa
tion d'un fils par son père, mais il faut noter que d'autres documents
trouvés en 1952 associent un acte royal à un acte devant témoins.
Les nouveaux actes passés devant le roi portent sur des achats ou
acquisitions, des ventes ou dons, des livraisons, des échanges de
biens, des adoptions — dont une « en fraternité » — , des jugements
royaux, et une reprise de terhâtu. Il n'est pas rare que le souverain
intervienne ouvertement dans ces actes pour les confirmer, mais cette
confirmation royale se présente, plus souvent encore, sous la forme
d'un acte du roi, telle que nous l'avons précédemment définie.
Cependant, ces actes sont, avant tout, des donations : donations
gratuites ou « compensées » — assez largement — par un versement6
du bénéficiaire à son bienfaiteur, donations viagères ou perpétuelles.
De tels dons peuvent accompagner une promotion, une nomination,
ou une mutation. Enfin le roi peut, naturellement, affranchir ses
sujets des servitudes qui pèsent sur leurs personnes ou sur leurs
biens ; il peut encore ratifier certains droits de propriété traditionnels
il peut aussi user du schéma habituel pour faire connaître ses « der-
1. En particulier : une grande tablette scolaire (fragment) et trois tablettes anépi-
graphes, dont une porte les empreintes superposées du « sceau dynastique » original et de
sa réplique (16393»).
2. Deux exceptions sont à relever, cette année, parmi les dons du roi : 16197, qui porte
l'empreinte du cylindre de la reine, et 16206, où nous devons reconnaître sans doute celui
du tamkar sinaranu, qui était chargé d'encaisser le « contre-don » du bénéficiaire.
3. Plutôt que : « le sceau du grand roi », mais cela n'est pas sûr.
4. Sur ce type de bague, cf. p. ex. Gurney, The Hittites, pi. 22b.
5. Tel scribe ne craint pas d'appeler ce versement de son véritable nom : « prix »
(16135, 7 ; 16285, v. 6). Tels autres répugnent même à l'idée qu'on puisse « donner »
quelque chose au roi, propriétaire éminent de tout. Dans leurs tablettes, le bénéficiaire
f honore (kutabbudu) le roi son maître > d'une certaine somme, ou la lui verse en < honor
aires > (kubbudu) (16251, 16256, 16260). COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 42
nières volontés» (16144) : « A dater de ce jour, Arhalpu1, roi d'Ougarit,
a dit : « Si, dans l'avenir, moi, je meurs, qui prendrait en mariage,
des mains de mon frère, ma femme Kubaba, fille de Tak'an, que
Baal l'écrase ! Que son trône ne grandisse pas ! Que sa maison ne
florisse pas ! Oui, que Baal, maître du Mont-Casius, l'écrase ! »
Actes passés devant le roi ou actes du roi nous sont attestés,
cette année, par plus de 100 documents, qui, joints aux 37 de la
saison précédente, forment déjà un petit corpus, d'autant plus
précieux qu'à peu près rien, jusqu'à présent, ne nous permettait de
bien connaître la vie juridique de la Syrie à cette époque2. Les
tablettes de la 16e campagne sont, en général, plus longues, plus
circonstanciées, et plus diverses, que celles de la 15e, mais parfois
aussi, je dois l'avouer, en moins bon état. Elles étendent considé
rablement notre information, la précisent, et la redressent à l'occa
sion. Nous connaissons mieux grâce à elles l'accadien d'Ougarit —
moins correct que je ne l'avais d'abord supposé — et même l'ou-
garitique — par d'assez fréquentes gloses3 — , l'onomastique extr
êmement variée de sa population, de ses villes ou lieux-dits, de ses
rivières, le réseau serré de ses « services » (ilkiï) ou corvées (pilkiï)*
et les franchises qui le détendaient pour certains privilégiés, ses
métiers et ses classes sociales. Nous avons là une source riche en
renseignements concrets sur la vie quotidienne du royaume, surtout
celle des hautes sphères.
Tel document nous apprend que le roi veillait au maintien des
corporations locales et de leurs effectifs. Tel, que, pour favoriser
certains héritiers, sans doute au détriment des autres, on pouv
ait, moyennant 200 sicles d'or, avoir recours à lui. Nous savons,
par 16132, que son bon plaisir pouvait aussi faire d'esclaves des
maryannu, et, par 16141, que des dons immobiliers s'accompag
naient, à l'occasion, de présents apparemment moins agréables :
un certain Yarimmu reçoit de Niqmad une belle-fille en m

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