Jerigonza : le témoignage de Nebrija - article ; n°2 ; vol.94, pg 463-478
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Bulletin Hispanique - Année 1992 - Volume 94 - Numéro 2 - Pages 463-478
La acepción « lengua » de la palabra gerigonza (o jerigonza), fundamental a mi modo de ver en el Lazarillo de Tormes ha sido puesta en tela de juicio. Una ocurrencia de este término en la Gramática de Nebrija (1492), la primera documentada al parecer en castellano, permite proseguir el debate (etimología y semántica).
L'acception « langue » du mot gerigonza (ou jerigonza), capitale à mon sens dans le Lazarillo de larmes, a été mise en doute. Une occurrence du terme dans la Gramática de Nebrija (1492), la première attestée semble-t-il en Castillan, permet de poursuivre le débat (étymologie et sémantique).
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Allaigre
Jerigonza : le témoignage de Nebrija
In: Bulletin Hispanique. Tome 94, N°2, 1992. pp. 463-478.
Resumen
La acepción « lengua » de la palabra gerigonza (o jerigonza), fundamental a mi modo de ver en el Lazarillo de Tormes ha sido
puesta en tela de juicio. Una ocurrencia de este término en la Gramática de Nebrija (1492), la primera documentada al parecer
en castellano, permite proseguir el debate (etimología y semántica).
Résumé
L'acception « langue » du mot gerigonza (ou jerigonza), capitale à mon sens dans le Lazarillo de larmes, a été mise en doute.
Une occurrence du terme dans la Gramática de Nebrija (1492), la première attestée semble-t-il en Castillan, permet de
poursuivre le débat (étymologie et sémantique).
Citer ce document / Cite this document :
Allaigre Claude. Jerigonza : le témoignage de Nebrija. In: Bulletin Hispanique. Tome 94, N°2, 1992. pp. 463-478.
doi : 10.3406/hispa.1992.4773
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hispa_0007-4640_1992_num_94_2_4773JERIGONZA : LE TÉMOIGNAGE DE NEBRIJA
Claude ALLAIGRE
Université de Pau
L'acception « langue » du mot gerigonza (ou jerigonza), capitale à mon sens dans
le Lazarillo de larmes, a été mise en doute. Une occurrence du terme dans la
Gramática de Nebrija (1492), la première attestée semble-t-il en Castillan, permet
de poursuivre le débat (étymologie et sémantique).
La acepción « lengua » de la palabra gerigonza (o jerigonza), fundamental a mi
modo de ver en el Lazarillo de Tormes ha sido puesta en tela de juicio. Una
ocurrencia de este término en la Gramática de Nebrija (1492), la primera
documentada al parecer en castellano, permite proseguir el debate (etimología y
semántica).
Les deux premiers articles de l'Hommage à Maxime Chevalier qu'a
publiés le Bulletin Hispanique abordent la question de la
« jerigonza » de façon tellement contradictoire que l'on pourrait
croire à une polémique si seuls les hasards de l'ordre alphabétique
n'avaient déterminé leur successivité1. Aucun des deux auteurs,
dans l'ignorance où il était de la publication de l'autre, ne pouvait
imaginer en effet qu'il soulevait une controverse.
1. Bulletin Hispanique, Bordeaux, tome 92, n° 1, janvier-juin 1990. Les articles y
sont publiés selon l'ordre alphabétique du nom des auteurs qui a donc déterminé
pour le mien (intitulé « Me mostró gerigonza : une clef de la leçon de Lazare ») sa
place à l'ouverture du livre (p. 5-28) ainsi que la deuxième position de celui de
José Luis Alonso Hernández (p. 29-44).
B. HL, T. 94, 1992, n° 2, p. 463 à 478. 464 BULLETIN HISPANIQUE
Je me suis attaché, dans le premier de ces deux articles, à montrer
que la jerigonza, entendue au sens d'argot, proposait des signifiés
constitutifs, avec d'autres, du niveau de lecture second
explicitement indiqué et caractérisé dans le « Prólogo » du Lazarillo
de Tormes. José Luis Alonso Hernández prétend démontrer pour sa
part que la jerigonza n'est à entendre comme langage que par
extension d'un sens premier qui ferait allusion à des pratiques et
non à une manière de parler, et qu'en tout état de cause c'est à la
phrase mal entendue de Lazarillo au premier « traité » de l'œuvre
que l'on doit certaines erreurs ou confusions dans les définitions des
dictionnaires subséquents. Le titre de son article, même s'il est plus
péremptoire que le corps de la démonstration, est du reste
éloquent : « Notas sobre un lenguaje que nunca existió : la
jerigonza ». Il paraît donc utile de revenir sur la question, ainsi que
sur les arguments avancés.
Comme je l'ai laissé entendre, les conclusions de l'article d' Alonso
Hernández sont moins brutales que le titre ; les voici :
Creo que las conclusiones que se imponen de lo expuesto hasta aquí
acerca de las diversas acepciones y empleos de Jerigonza son evidentes:
1) No es un lenguaje especial de ciegos y como tal no existe.
2) Se alude con el término a cualquier tipo de lenguaje que no se
comprende : germania, griego, etc..
3) También designa cualquier tipo de comportamiento o actividad
marginal, es decir, las mañas, trazas y astucias que permiten vivir sin lo
que, generalmente, se entiende por trabajar.
4) Y, prioritariamente, la actividad de la bribia y poltronería
particularmente, pero no exlusiva, la practicada por ciegos en la época
clásica.
En dehors du refus de l'existence d'un argot spécifique de
aveugles, on voit donc que ces conclusions admettent les habituelles
définitions, et notamment l'équivalence - au moins ponctuellement
avec la germania - il y aurait simplement la mise en évidence d'une
polysémie de jerigonza qui ne serait pas celle de germania, sans que
cela interdise, dans de nombreuses occurrences, l'équivalence
absolue des deux termes ; Alonso Hernández en cite d'ailleurs
plusieurs exemples. Mais l'on voit que son idée va plus loin puisque
pour lui jerigonza est d'abord (« prioritairement ») une pratique et
accessoirement un langage, s'opposant à Corominas pour qui la
valeur fondamentale du terme était linguistique et les autres
emplois des sens secondaires ou dérivés. Ainsi Alonso oppose-t-il à
l'étymon girgons ou girgonz (ancien provençal) proposé par
Corominas l'hypothèse de A. Moralejo qui postulait un substantif : LE TÉMOIGNAGE DE NEBRIJA 465 JERIGONZA
latin *Ihericuntia déduit de l'adjectif ihericuntina2 qui apparaît dans
l'expression ihericuntina lingua (« langue de Jéricho » que l'on trouve
dans la Vita S. Emiliani écrite par Braulio, le saint évêque de
Saragosse).
Du point de vue de l'évolution phonétique, le substantif
Ihericuntia ferait certes un excellent étymon de Jerigonza, son seul
défaut étant de ne pas être attesté, mais les conclusions que tire
Alonso du passage de S. Braulio où apparaît la ihericuntina lingua
me paraissent quelque peu forcées :
Por el interés que la etimología propuesta, de aceptarse como buena,
puede tener para el desarrollo previsto de este trabajo, creo conveniente
insistir en que mientras el texto bíblico alude a una práctica fraudulenta,
apropiarse indebidamente de la dado en anatema a Yavé (la ciudad de
Jericó, menos alguna minucia) con la desgracia que ello acarraería, el
texto de San Braulio « traduce >► esta transgresión en términos
metafóricos de « lenguaje », el de Jericó, que es causa también de
confusión para los israelitas3.
Il ressort de cela que jerigonza (<*ihericuntia< ihericuntina lingua)
serait donc essentiellement une « práctica » à laquelle la « lingua »
ne ferait que prêter son signifiant, ne servirait qu'à la traduire. Mais
2. lhericuntina, soit, en orthographe classique, Jerichontina ou Hierichontina, « de
Jéricho ».
3. Bull. Hisp., op. cit., p. 32-33. Pour plus de commodité, je transcris ici le
passage précédent, avec la citation où apparaît l'étymon proposé, pour
confrontation avec les conclusions :
El final de una larguísima cita para justificar el por qué escribe el
santo obispo de Zaragoza, es el siguiente : « Quamobren, disciplinarum
saecularium studium, etsi ex parte attigi, omnino hic servare contempsi
ne, et intelligentiae difficultatem minus eruditis facerem et ex
Ihericuntina lingua conrurbarem Isrealitica castra ». (« Por lo cual,
aunque aprendí algo de las letras humanas, en manera alguna quise
aprovecharme aquí de ellas, por no causar dificultad en el entenderlo a
los menos instruidos, ni turbar los reales de Israel con el lenguaje de
Jericó ». Tradc de fray Toribio Mingúela, OAR Editada en el libro San
Millán de la Cogolla, Madrid, 1976). Según A. Moralejo alude San Braulio
a un pasaje del libro de Josué, 6, 18, que en la traducción de Nâcar-
Colunga (Sagrada Biblia, BAC, Madrid, 1963), dice así : « Guardaos bien
de lo dado en anatema, no sea que, tomando algo de lo que así habéis
consagrado, hagáis anatema el campamento de Israel y traigáis sobre él
la confusión ». Lo que se ha dado en anatema a Yavé es la ciudad de
Jericó, de ahí que tomar algo de ella equivalga a llevar al campamento
de Israel la confusión. Al no aludir directamente en la cita al « lenguaje
de Jericó », señala Moralejo que « el vers&#

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