Le régime du Lot - article ; n°217 ; vol.39, pg 21-39
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Description

Annales de Géographie - Année 1930 - Volume 39 - Numéro 217 - Pages 21-39
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Pardé
Le régime du Lot
In: Annales de Géographie. 1930, t. 39, n°217. pp. 21-39.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Le régime du Lot. In: Annales de Géographie. 1930, t. 39, n°217. pp. 21-39.
doi : 10.3406/geo.1930.11284
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1930_num_39_217_11284. fyď 21
LE RÉGIME DU LOT1
I. — Les facteurs du régime
Le régime du Lot, comme celui de toutes les rivières, est gouverné
par le relie], le climat, la nature du sol.
Le relief. — Le Lot draine un bassin très long, resserré entre
le Tarn et l'Aveyron d'une part et la Dordogne de l'autre2. La surface
réceptrice s'élargit d'ailleurs entre la Margeride, le Cantal et l'Aubrac,
de façon à permettre au confluent du Lot et de son grand tributaire
septentrional, plus puissant que lui, la Truyère, la concentration de
redoutables ondes de crue. Situé en majeure partie dans l'empire du
climat océanique, le Lot pousse pourtant sa tête presque au pied du
Lozère, assailli par les pluies méditerranéennes, d'où une alimentation
mixte et une complexité surtout sensible dans le mécanisme de ses
inondations.
Le tiers occidental du bassin, en aval de Figeac et de Capdenac,
est bas, situé au-dessous de 400 m,, avec une altitude moyenne bien
inférieure à ce chiffre, ce qui lui vaut des pluies modérées. A l'Est, à
l'amont d'Entraygues, la hauteur dépasse presque partout 500 m. et
sur de grandes étendues 1 000 m. ; il en résulte d'abondantes condens
ations, 1° à l'Ouest, sur lé versant Sud-oriental du Cantal (1 858 m).
et sur l'arc de cercle de l'Aubrac (1 471 m.), 2° à l'Est, sur l'extrémité
de la montagne du Goulet (1 499 m.) et du mont Lozère (1 660 m.).
A l'abri de ces deux écrans, une» vaste région relativement déprimée
(Causses et plateau drainé par la Truyère supérieure) est condamnée
à une alimentation pluviale restreinte. La proportion assez considé
rable des zones situées au-dessus de 1 000 m. entraîne en hiver des
chutes nivales capables d'influencer quelque peu le régime. La topo
graphie accidentée et les fortes pentes de toute la région orientale ont
pour suite un ruissellement rapide et intense des grosses averses.
1. Longueur du Lot : 481 km. ; distance à vol d'oiseau entre sa source et la Garonne :
260 km.
2. Nous avons entrepris ce travail à la suite d'un voyage d'études en Aquitaine ;
les fonds nécessaires nous ont été accordés par la Caisse des recherches scientifiques,
grâce à l'intervention de M* Cavalier, Directeur de l'Enseignement supérieur, et de
Mr de Martonne. MM" les Ingénieurs en chef de Folin, Directeur du Service des
Grandes Forces hydrauliques pour la région du Centre, à Bordeaux, et Albouy,
Service des Ponts et Chaussées du Lot, nous ont ouvert leurs archives et nous ont
donné tous les renseignements nécessaires. Mr de Folin a bien voulu lire notre manusc
rit et nous conseiller quelques judicieuses rectifications numériques. Nous adressons
le témoignage de notre gratitude à ces personnes éminentes qui ont 'rendu possible
notre tâche ou l'ont facilitée. 22 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Profil en long. — Ce relief explique l'inclinaison accentuée des
thalwegs. Sur 178 km., de sa source à Entraygues, le Lot conserve tou
jours une déclivité supérieure à 2 m. et le plus souvent à 3 ou 4 m.
par km. La pente s'accroît même brusquement de 2 m. 71 à 4 m. 78
par km. entre le Pont d'Estaing et la Truyère. Celle-ci subit une rup
ture de pente corrélative et encore plus étonnante : 2 m. 15 par kil
omètre de Garabit à Lanau, 3 m. 43 par kilomètre de Lanau à Pont
de la Cadène, 9 m. 66 de la Cadène au Lot.
En aval d'Entraygues, la pente s'affaisse à 0 m. 94 par km. sur
61 km., puis à 0 m. 57 sur 91 km., de Capdenac à Cahors ; puis, par
une nouvelle rupture, elle remonte à 0 m. 66 par km. sur 110 km.,
de Cahors à Villeneuve. Sans rechercher l'explication de ces irrégula
rités x, rappelons qu'aux abords de la Garonne le Lot conserve une
pente comparable à celle du Rhône moyen. Aussi le courant est-il
rapide en hautes eaux. Nous estimons que, à Cahors, la crue gigan
tesque de mars 1783 a dû couler à une vitesse moyenne voisine de
3 m. à la seconde, comme les plus gros débits du Rhône à Lyon, avec
des maxima superficiels de 4 m. ou plus.
A l'amont d'Entraygues, les pentes de 2, 3, 4 m. et plus par km.
engendrent des courants désordonnés en grande crue et, partant, des
érosions profondes et de gros transports solides. En étiage, l'insign
ifiance du débit et les petits barrages submersibles, fixes et écluses,
en aval d'Entraygues2 annulent presque la vitesse des eaux.
Profil en travers. — D'un bout à l'autre, le profil en travers est
remarquable par Г absence ou Vétroitesse du champ d'inondation. Jus
qu'à Entraygues, des gorges pittoresques ne laissent guère de place à
des submersions appréciables ; la Truyère, encore plus encaissée, ne
déborde nulle part ; d'Entraygues à Capdenac les surfaces inondables
restent presque aussi rares, sauf Vers Livinhac-le-Haut et vers
Capdenac.
De Gapdenac à Cahors, un fond plat d'alluvions permet des sub
mersions qui s'élargissent encore après Cahors, au cas de très fortes
crues. Entre Luzech et Puy-1'Évêque, un resserrement des collines
supprime à peu près le champ d'inondation. Au delà, la vallée se
dilate ; mais la rivière s'y encaisse de plus en plus dans des berges
alluviales hautes de 8, puis de 10 et de 12 m. A Villeneuve, même une
crue énorme de 14 à 15 m. ne peut plus déborder. Enfin, près de la
1. Mr H. Baulig terminait son savant ouvrage sur Le Plateau Central de la France,
au moment où nous avons rédigé cet article. Il a bien voulu nous communiquer les
épreuves des pages relatives aux profils en long. Nous le remercions de son obligeance
et renvoyons à son exposé le lecteur désireux d'approfondir cette question (p. 309-314
et pi. III).
2. Au début du xxe siècle, le Lot était officiellement navigable sur 313 km. à partir
du moulin d'Olt, à 2 km. en amont d'Entraygues. On compte 76 barrages et 13 déri
vations, dont plusieurs en tunnels, pour couper des boucles ; cette voie navigable est
aujourd'hui déclassée. LE RÉGIME DU LOT 23
Garonne, vers Granges et Clairac apparaît entre ces rebords un nou
veau fond plus bas, que les crues recouvrent sur 2 ou 3 km.de largeur.
C'est le seul secteur où le Lot occasionne des inondations comparables
à celles du Rhône moyen ou de la Saône. A l'amont, les faubourgs de
Cahors ont éprouvé de graves dommages en mars 1927.
Même dans de telles occasions, la majeure partie, peut-être les
neuf dixièmes, de la masse liquide reste entre les berges. Cette confor
mation accélère beaucoup la propagation des maxima1, même en
aval de Cahors. Quant au lit ordinaire, il mesure 50 à 60 m. entre la
Coulagne et la Truyère, 80 et 100 m. d'Entraygues à Cahors, 120 à
150 m. vers cette ville, et moins en aval : 80 à 90 m. à Villeneuve, et
de nouveau plus de 100 m. près de la Garonne. Les crues montent
d'autant plus que la largeur est moindre.
Mentionnons encore les boucles très nombreuses et souvent pitto
resques que dessine le Lot presque dès sa naissance. Leur développe
ment est extraordinaire du confluent de la Coulagne à Espalion, de
Montbrun à Cahors et surtout de cette ville à Fumel. Leur absence
diminuerait d'un tiers au moins le cours total en accroissant sa pente,
et les crues, déjà précipitées, deviendraient foudroyantes.
Le climat. Les pluies. — Les moyennes pluviométriques calculées
par Mr Angot pour la période 1851-1900 et les indices d'écoulement
des cours d'eau précisent l'influence du relief sur les précipitations.-^
Il existe bien des zones peu arrosées à l'abri des hautes chaînes2):
dans la haute vallée (Mende, 722 mm. ; Balsièges, 850 mm.) ; dans le
bassin de la Coulagne (749 mm. à Marvejols) ; surtout sur le plateau
de la haute Truyère (654 mm. au Malzieu ; 765 à Saint-Chély, 815 à
Saint- Juéry, 850 à Chaudesaigues). A l'Ouest, il tombe presque
partout moins de 800 mm. sur la rive droite, moins de 750 mm. dans
la vallé

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