Prémices d une géographie littéraire de l Italie antique : l Italie dans le livre III de l « Histoire Naturelle » - article ; n°1 ; vol.22, pg 181-204
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Prémices d'une géographie littéraire de l'Italie antique : l'Italie dans le livre III de l'« Histoire Naturelle » - article ; n°1 ; vol.22, pg 181-204

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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1974 - Volume 22 - Numéro 1 - Pages 181-204
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Chevallier
Prémices d'une géographie littéraire de l'Italie antique : l'Italie
dans le livre III de l'« Histoire Naturelle »
In: Mélanges de philosophie, de littérature et d'histoire ancienne offerts à Pierre Boyancé. Rome : École Française
de Rome, 1974. pp. 181-204. (Publications de l'École française de Rome, 22)
Citer ce document / Cite this document :
Chevallier R. Prémices d'une géographie littéraire de l'Italie antique : l'Italie dans le livre III de l'« Histoire Naturelle ». In:
Mélanges de philosophie, de littérature et d'histoire ancienne offerts à Pierre Boyancé. Rome : École Française de Rome, 1974.
pp. 181-204. (Publications de l'École française de Rome, 22)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1974_ant_22_1_1674Eaymond Chevallier
PRÉMICES D'UNE GÉOGRAPHIE LITTÉRAIRE
DE L'ITALIE ANTIQUE: L'ITALIE DANS LE LIVRE III
DE L'« HISTOIRE NATURELLE » *
I - GÉNÉRALITÉS
Le lecteur des livres géographiques de Pline doit avoir à l'esprit
l'ordre de la description suivi par l'auteur: d'abord, la côte, non seul
ement parce que le rivage fournit un fil conducteur évident, mais parce
que les anciens périples sont à l'origine de toute chorographie: la défini
tion des limites d'un territoire a toujours paru la première tâche du
géographe. Pour l'intérieur, diverses possibilités apparaissent:
— description par itinéraires;
— par bandes géographiques parcourues idéalement (lecture d'une
carte « boustrophédon ») (x);
— dans l'ordre alphabétique, adopté par Pline lorsqu'il veut être
rapide (46) (mais en ne tenant compte que de la première lettre).
Comme chez Strabon on note le souci de la vision d'ensemble et du
schéma géométrique évocateur pour qui n'a pas de cartes sous les yeux:
— « l'Italie ressemble à une feuille de chêne se terminant en forme de
bouclier d'amazone; à Reggium une sorte de nuque commence à s'ar
rondir (43);
* Dans toutes les références données ici (à Γ éd. L. Ian, C. Mayhoff), sous-
entendre N.B. III. Une étude plus approfondie, que nous réservons pour notre
édition commentée de ce livre, devra compléter ce tableau à l'aide de traits épars
dans les autres livres, et établir un parallèle minutieux avec Strabon. Xous englobons cette étude les îles voisines de l'Italie.
(x) P. Schmitt a montré (Actes du Colloque sur la cartographie archéologique,
Tours, 1972) que Ptolémée, pour l'Afrique du Nord du moins, procède d'Ouest en
Est, par bandes N-S, le balayage reprenant quand il vient butter sur une chaîne de
montagne. 182 KAYMOND CHEVALLIEK
— la Sicile est triangulaire (86) ;
— Timée a appelé la Sardaigne « Sandaliotis » à cause de sa ressem
blance avec une semelle de soulier; Myrsilius, « Ichnusa », par compar
aison l'empreinte laissée par un pied » (85).
Pline multiplie les indications de distance (longueur, largeur), en
particulier les intervalles qui séparent les villes de la mer:
— Eome en est distante de 16 000 pas (38),
et d'orientation:
— p. ex. pour la Sicile: « le promontoire Pachynum regarde la Grèce
et est éloigné du Péloponnèse de 440 000 pas » (87).
II - GÉOGRAPHIE PHYSIQUE
Voici maintenant des exemples de visions d'ensemble, appliquées
au relief:
— «le Bruttium, qui fait l'extrémité méridionale de l'Italie et jette
sur les deux mers ses montagnes en forme de croissant» (38);
— «l'Apennin, la chaîne la plus considérable de l'Italie, qui s'étend
sans interruption depuis les Alpes jusqu'au détroit de Sicile» (48).
Pline a le sentiment d'une histoire géologique, proche ou lointaine:
— «Circéi, jadis une île, est aujourd'hui située dans une plaine (57)»;
— « la Sicile, primitivement réunie au Bruttium, en fut arrachée par
la mer, qui forma un détroit» (86).
Les volcans suscitent un vif intérêt chez tous les contemporains,
peut-être en liaison avec un réveil d'activité qui aboutira à l'éruption
de 79 où périt le naturaliste:
— «le Mt. Etna, merveilleux par ses flammes nocturnes; le cratère
a 20 stades de tour, les flammèches en sont arrivées jusqu'à tel endroit,
le grondement s'en fait entendre jusqu'à tel autre » (88)-,
— « Therasia a une colline qui vomit des flammes pendant la nuit (x).
Strongyle ne diffère de Lipari que par une éruption de flammes plus
(x) « Chose vue », probablement pendant une navigation nocturne de l'amiral. PRÉMICES D'UNE GÉOGRAPHIE LITTÉRAIRE DE L'ITALIE ANTIQUE 183
éclatantes: on assure que, par l'inspection de la fumée du volcan, les
habitants prédisent trois jours à l'avance les vents qui vont souffler;
de là l'opinion que les vents obéissaient à Eole » (x) (94);
— les rivages sont décrits avec attention, à la suite des périples,
attentifs aux golfes, aux caps, aux amers.
Une seule remarque très générale porte sur le climat de l'Italie (41).
Océanographie: Pline, l'amiral de la flotte, sait que la Méditerranée
se divise en plusieurs compartiments où les conditions de navigation
varient (74), et dont les eaux ont une nature différente: p. ex. la mer des
Baléares est peu profonde (79).
Hydrographie: Des notations nombreuses et précises concernent les
fleuves, dont l'origine est en général indiquée:
— « l'Athésis descend des Alpes Tridentines » (121).
Deux longues descriptions concernent les bassins du Pô (2) et du
Tibre:
— «la source du Pô est digne d'être visitée (cf. II, 106); le fleuve
s'enfonce dans un canal souterrain, puis reparaît ». Pline traite de son
régime: « grossi au lever de la canicule par la fonte des neiges, il n'enlève
rien, quoique son cours soit torrentueux, aux campagnes qu'il inonde et,
quand il les a quittées, il les laisse plus fécondes (117). Il n'y a aucun
fleuve qui s'accroisse plus que le Pô dans un court espace; aussi, accablé
par la masse des eaux, creuse-t-il la terre sur laquelle il pèse et bien
qu'épuisé par des saignées et des canaux entre Eavenne et Altinum. . .
cependant il s'élargit au point qu'on dit qu'il forme Sept Mers » (119).
Sur le Tibre, son cours, son régime, ses crues (53-55), bornons-nous
à renvoyer à la thèse de J. Le Gall où ces passages sont minutieusement
commentés (3).
i1) C'est une observation séculaire de meteorologie locale, scientifiquement
confirmée: l'activité des fumeroles varie avec le degré hygrométrique de l'air, en
rapport avec les changements de temps.
(2) Cf. mon article de R. Ph., 1962, 270-275 (« Pour une édition commentée des
livres géographiques de Pline l'Ancien »).
(3) Le Tibre, fleuve de Rome dans Vantiqidté, Paris, 1952. 184 RAYMOND CHEVALLIER
Pline s'intéresse beaucoup aux lacs, peut-être parce que sa province
d'origine renferme les plus beaux d'Italie et que les Eomains affection
naient leurs rives pour y construire des villas i1).
Bien connue est l'attention que portent les Eomains aux eaux théra
peutiques et à la qualité particulière des sources:
— Pline signale:
— la fontaine Aréthuse à Syracuse et énumère plusieurs sources
du territoire (89);
— les sources chaudes de Campanie (60);
— les eaux sulfureuses du Nar (109).
On sait que les plus remarquables travaux de génie civil romain
ont rapport avec VJiydraulique: l'auteur indique ceux des Etrusques et
des Eomains dans la plaine padane (119-120), et à Spina, les digues du
Tibre (55), les aqueducs de Eome (54), les projets hardis d'un pont (de
bateaux sans doute) entre la Grèce et l'Italie formulés par Pyrrhus, puis
Varron (101).
III - Biogéographie
On attendrait du Naturaliste qu'il prêtât un intérêt tout spécial
à la flore et à la faune. De nombreuses notations concernant l'Italie sont
dispersées dans les autres livres. Notons seulement pour le L. III la vision
d'une Italie verte (en rapport avec les eaux), sans doute moins déboisée
que l'Italie contemporaine. Il est question de bois à plusieurs reprises:
41, 56, 74 (la Sila, toujours réputée), les pins des 

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