Inondations en France en 1935 et 1936  - article ; n°260 ; vol.46, pg 113-123
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Inondations en France en 1935 et 1936 - article ; n°260 ; vol.46, pg 113-123

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Description

Annales de Géographie - Année 1937 - Volume 46 - Numéro 260 - Pages 113-123
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 58
Langue Français

Extrait

Maurice Pardé
Inondations en France en 1935 et 1936
In: Annales de Géographie. 1937, t. 46, n°260. pp. 113-123.
Citer ce document / Cite this document :
Pardé Maurice. Inondations en France en 1935 et 1936 . In: Annales de Géographie. 1937, t. 46, n°260. pp. 113-123.
doi : 10.3406/geo.1937.12162
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1937_num_46_260_12162260. — XLVI* année. 15 Mars 1937. №
ANNALES
DE
GEOGRAPHIE
INONDATIONS EN FRANCE EN 1935 ET 1936
Au début de 1935, et surtout durant la première partie de la sai
son froide 1935-1936, des inondations sérieuses et répétées ont affligé
une grande partie de la France. On va décrire sommairement les
principales d'entre elles.
Crue de la Garonne en mars 1935. — D'après les observations
ou les chroniques relatant les inondations des deux ou trois derniers
siècles, on aurait cru légitime d'affirmer, il y a une dizaine d'années,
que la Garonne moyenne et inférieure ne pouvait guère éprouver de
très grande crue en mars. Seule l'inondation de mars 1783, mal con
nue, mais certainement très forte en aval du Lot (principal auteur du
phénomène avec l'Aveyron), paraissait constituer une exception à
cette immunité. Or, depuis 1927, la Garonne a subi en mars trois
grandes crues, supérieures, à partir du Lot, à tout ce qu'on avait vu
depuis 1879. Et chacun de ces événements, bien distincts, se rattache
à un des trois types d'inondations dont on a reconnu l'existence en
Aquitaine.
En mars 1927 x, une crue océanique très importante du Tarn
moyen et inférieur, de l'Aveyron, et surtout du Lot produisit des
maxima remarquables en aval du Lot. En mars 1930 eut lieu, par
suite d'une averse méditerranéenne extensive, un effroyable désastre
dans le bassin du Tarn, et, sur la Garonne moyenne et inférieure,
une crue mémorable qui rivalisa avec celle de juin 1875. Enfin en
mars 1935, une inondation de type océanique pyrénéen dépassa de
beaucoup les cotes que l'on pouvait croire possibles, lors de phéno
mènes de ce type, à une telle date. Encore la rétention nivale sur les
1. Pour la genèse des crues de la Garonne et leurs différentes catégories, lire mon
ouvrage : Le Régime de la Garonne (Rev. géogr. des Pyrénées et du Sud-Ouest, t. VI, 1935,
p. 105-262, 45 fig.). Le graphique de la crue de mars 1935 est donné dans ce travail
(fig. 25). Pour tous les types de crues en France, les hauteurs et les débits maxima des
différents cours d'eau, voir encore la carte n° 22 du nouvel Atlas de France.
ANN. DE GÉOG. XLVIe ANNÉE. 8 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 114
Pyrénées affaiblit-elle sensiblement le maximum à Toulouse (3 m.).
Mais en aval le phénomène s'aggrava rapidement sous l'influence
des rivières du Lannemezan et du Tarn. Celui-ci ne dépassa pas
5 m. 75 à Montauban ; mais l'Aveyron, cotant 5 m. 25 à Varen, rendit
le débit considérable à Moissac, sur le bas Tarn. Puis, sur la plupart
des branches du réseau élémentaire, il y eut de longues étales, ou
deux maxima en 20 ou 24 heures, avec de faibles baisses intermédiaires;
et l'on sait que de telles évolutions pour les crues élémentaires
aggravent les gonflements des collecteurs principaux, en créant des
concordances dangereuses. Aussi les prévisions furent-elles, en génér
al, dépassées sur le fleuve. La cote de 9 m. 30 à Agen excéda tous
les maxima observés depuis 1879 (10 m. 20), hormis le niveau catas
trophique de 1930 (10 m. 86). Le flot modéré du Lot et le débit
décroissant de la Baïse suffirent à rendre les maxima presque terri
bles, et à peu près les mêmes que ceux de 1879 et 1927, à Tonneins
(9 m. 95), Marmande (10 m. 89), La Réole (9 m. 89).
On déplora, tout le long du fleuve après le Tarn, de vastes sub
mersions et de sérieux dommages aux routes ; mais point d'effo
ndrement d'immeubles et point de victimes. Il semble bien que, si la
pluie avait continué 12 heures de plus, les riverains de la Garonne
eussent assisté à un désastreux cataclysme.
Le tableau suivant donne, à quelques stations, les maxima de
mars 1935, ceux d'inondations précédentes, et ceux de décembre et
de janvier ou février 1935-1936, dont nous parlerons plus loin1.
Maxima de la Garonne à quelques stations.
MARS MARS MARS 3-9 PÉC 20-23 DEC. JANVIER JUIN JANV.-PÉV.
1875 1930 1935 1936 1936 1936 1936 1927
2,90 Toulouse . . S, 32 2,35 1,00 crue moyenne crue faible crue moyenne crue faible
Verdun . . . 7,18 pas de crue 5,30 id. 4,76 id. 5,00 petite erne
A. 11 ,70 10,86 9,30 7,20 8,10 6,00 7,15 8,57
10,50 9,01 8,78 8,68 Tonneins . . 9,97 10,72 9,95 9,10
11,15* 11, 202 Marmande . 10,90 10,89 9,68 9,57 9,08 9,08
Crue du Rhône en octobre 1935. — Au soir du 3 octobre 1935
commença dans le bassin rhodanien un orage d'origine méditerra-
1. On trouvera quelques détails sur tous ces phénomènes dans la note suivante : Les
crues de la Garonne en 1935 et au début de 1936 (Revue géographique des Pyrénées et du
Sud-Ouest, t. VII, 1936, p. 206-211).
2. Cotes sensiblement abaissées par la rupture des digues. INONDATIONS EN FRANCE EN 1935 ET 1936 115
néenne, remarquable à certains points de vue. Une discontinuité
thermique, marquée par des températures très tièdes dans le Sud du
bassin rhodanien et par une fraîcheur sensible au Nord-Ouest, ne se
déplaça pour ainsi dire pas pendant 12 ou 15 heures et produisit une
succession d'averses orageuses (jusqu'à 8 ou 10 en certains endroits).
L'aire pluvieuse, étroite et indifférente au relief, s'allongeait de la
haute Ardèche au Jura occidental. Les pluies produites, en, moins
de 15 heures presque partout, établirent des records pour la vallée
rhodanienne entre Vienne, Lyon, Miribel ou Meximieux.
On observa 142 mm. à Bourg-en-Bresse, 169 à Montluel, 165 à
Lyon-Bron, 162 à Lyon-Fourvière, 228 à Vienne, 281 à Vocance.
Ces pluies torrentielles1 troublèrent gravement la vie de la cité
lyonnaise en multipliant les inondations de rues, les pannes de
tramway, même les interruptions de voies ferrées, par des trombes
d'eau, de cailloux et de boue ; les moindres ruisseaux de la Côtière
de Dombes, et des régions de Vienne ou de Lyon connurent des crues
extraordinaires et dévastatrices. En ce qui concerne les grandes ou
moyennes rivières, il n'y eut de gonflement grave que sur l'Ain, la
Chalaronne, la Veyle, la Reyssouze, la Seille (cours d'eau de Dombes
et de Bresse), le Doux et l'Érieux supérieur. La crue assez forte du
Rhône atteignit 4 m. 15 à Lyon, 4 m. 12 à Valence, 5 m. 50 à Beau-
caire. La Saône cota 5 m. 25 à Ghalon, et l'Ain 5 m. 31 à Chazey
(5 m. 70 lors de la plus forte crue connue). Vers Pont-d'Ain, en amont,
la montée avait encore été relativement plus anormale.
Grande crue du Rhône en novembre 1935. — Dans la nuit du 7 au
8 novembre commença sur le bassin rhodanien une redoutable série
pluvieuse2 (185 mm. entre Valence et Beaucaire en 5 jours et demi ;
260 mm. du 7 au 20). On vit d'abord, coup sur coup, quatre averses
méditerranéennes, la première presque générale, puisqu'elle engloba
le domaine de la Saône, la seconde cévenole, la troisième de type
extensif ou provençal et surtout violente sur les Alpes, les Préalpes
du Sud et la vallée inférieure du Rhône, la quatrième moins classique
et, comme la première, digne d'être appelée générale, car elle arrosa
les Préalpes du Nord et le Jura. A cause d'elles surtout, le Rhône
supérieur et la Saône (3 m. 85 au pont Morand, 4 m. 60 à Trévoux)
montèrent, d'ailleurs sans excès. Sur le bas Rhône, les événements
furent bien plus graves.
1. Voir là-dessus mon article : L'orage du 3 au 4 octobre 1935 dans le bassin du Rhône
[Revue de géographie alpine, t. XXIV, 1936, p. 217-233, 5 fig.). — Pour les crues du
Rhône en général, lire ma thèse, Le régime du Rhône, Lyon, 1925, 2 vol. Le second tome
(440 p.) est spécialement consacré, à la Genèse des crues.
2. Voir M. Pardé, La grande crue du Rhône en novembre 1935 (Matériaux pour V étude
des calamités, 1935, fasc. 36, p. 99-122, 10 Kg.). Un mémoire un peu plus détaillé sur le
même sujet a paru dans la Revue de Géographie alpine, 193fi, fasc. III, p. 395-420

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