J'ai été découvert en 1827 par Jean-Baptiste Guimet.
On m'utilise en boule ou en poudre.
Bien que bleu, je me révèle en blanc.
Mon nom évoque des départements et territoires lointains.
Qu'il se présente sous la forme de billes ou en poudre, le bleu outremer de la marque Deschamps (la Bleuterie Deschamps) ou Guimet (l'inventeur), était utilisé au XIXe siècle et au début du XXe siècle pour laver le linge. Donnant un reflet bleuté, ce produit le faisait paraître plus blanc. Les lavandières enfermaient ces boules dans le linge ou dispersaient directement la poudre outremer dans la dernière eau de rinçage. Prix : environ 20€ la boîte.
Le bleu outremer
Le bleu outremer est un pigment dont la base est un thiosulfate d'aluminosilicate de sodium. Il a été mis au point au début du XIXe siècle, époque où l'industrie européenne cherche à s'affranchir de l'importation d'indigotiers depuis les Indes. En 1806, deux chimistes, Nicholas Clément et Charles Desormes, concluent que les silicates d'alumine entrent naturellement dans la composition du lapislazuli naturel. Les industriels cherchent alors à synthétiser ce composé chimique à partir de l'argile, qui contient également ces silicates. Des résultats concluants furent obtenus indépendamment et presque qu'au même moment par le chimiste allemand Christian Gottlob Gmelin (1824) et l'industriel français Jean-Baptiste Guimet (1826). La technique consiste à chauffer à plusieurs centaines de degrés un mélange d'argile, de soude caustique (pour l'apport de sodium) et de charbon.
Le bleu Guimet - (Jean-Baptiste Guimet, inventeur du bleu outremer)
Jean-Baptiste Guimet (1795 - 1871), polytechnicien de 1813 à 1816, se spécialise dans la chimie. En 1827, il découvre un nouveau colorant : l'outremer arti-ficiel qui remplace le bleu, obtenu auparavant grâce aux extraits d'une pierre semiprécieuse, le lapis-lazuli, un procédé beaucoup plus onéreux. Dès 1834, il installe son usine à Fleurieu-sur-Saône dans la banlieue de Lyon (69). Plus tard, son fils Emile Guimet prend la tête du groupe familial Henry Merle et Cie, qui deviendra bien plus tard le groupe Pechiney. En 1878, l'usine, plus que prospère, emploie 150 personnes et produit 1 000 tonnes d'outremer, pigment utilisé essentiellement pour l'industrie du papier (afin d'éviter le jaunissement), du sucre, et par les blanchisseurs. On pouvait voir de très loin la grande cheminée bleue de cette usine qui, semble-t-il, déversait une fumée très noire...Merci au site « www.ma-petite-brocante.com », pour la découverte de cet objet.
Le musée Guimet
Richissime et passionné par les voyages, Emile Guimet va parcourir le monde et rapporter de ses voyages des trésors. Désireux que ces objets puissent à la fois être exposés au grand public et servent de base d'études, il lègue, en 1880, à la ville de Lyon sa collection. Mais la municipalité refuse. Déçu, il décide d'en faire don à l'Etat qui, en 1888 ouvre à Paris ce qui deviendra un des plus beaux musées de France : le musée Guimet de Paris ou musée national des arts asiatiques. Lyon hérite des « restes » de sa collection et crée aussi son musée Guimet.
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