Ferme de Sainte-Philomène
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Pascal Coudray et son épouse Marian sont éleveurs laitiers à Chateaubourg, à l'est du bassin de Rennes, sur des sols limoneux hétérogènes. Avec un troupeau d'une soixantaine de vaches holstein, ils produisent 320 000 litres de lait par an avec une alimentation tout herbe. La vocation de Pascal Coudray est de reprendre les terres jardinées par les quatre générations précédentes, de mettre en oeuvre l'agriculture de demain chez lui en conservant et en améliorant son terroir, sa fertilité et de le transmettre à la génération qui vient. Profondément croyant, il applique ce qu'il pense être fondamental, à savoir retrouver l'ordre naturel aussi bien dans son terroir que dans son environnement humain. Un paysan autodidacte Pascal Coudray travaille sur la ferme depuis son plus jeune âge en raison des problèmes de santé de son père. À l'époque, c'est le très classique tandem maïs ensilage, blé et prairie qui est en place sur la ferme, dont une partie est consacrée aux cultures. Cependant, une attention particulière est déjà portée au sol, à l'alimentation et à l'hygiène du troupeau, ce qui amènera les Coudray à être clients des conseils et produits PRP dès le début des années soixantedix. C'est d'ailleurs de PRP que Pascal apprend ce qui est devenu pour lui la règle d'or de l'éleveur bovin : la vache est un ruminant et un herbivore, par conséquent la nourrir avec de l'amidon plutôt qu'avec de la cellulose est source de déséquilibre et donc de problèmes.

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OAB
FERME DE SAINTE-PHILOMÈNE RETROUVER L’ORDRE NATUREL Pascal Coudray et son épouse Marian sont éleveurs laitiers à Chateaubourg, à l’est du bassin de Rennes, sur des sols limo-neux hétérogènes. Avec un troupeau d’une soixantaine de va-ches holstein, ils produisent 320 000 litres de lait par an avec une alimentation tout herbe. La vocation de Pascal Coudray est de reprendre les terres jardinées par les quatre générations précédentes, de mettre en œuvre l’agriculture de demain chez lui en conservant et en améliorant son terroir, sa fertilité et de le transmettre à la génération qui vient. Profondément croyant, il applique ce qu’il pense être fondamental, à savoir retrouver l’ordre naturel aussi bien dans son terroir que dans son envi-ronnement humain.
Un paysan autodidacte à ce qu’on peut souvent rementLespinasse (scientifique retraité ne sont donc pas calculés ments Pascal Coudray travaille de l’Inra et jardinier). Sur le plan sur une période courte et avec un entendre, l’élevage n’est pas in-sur la ferme depuis son plus jeune humain et spirituel, la rencon- entretien soigneux, les outils ont dispensable au développement âge en raison des problèmes de tre ean-santé de son père. À lépoque, résedaeu Jdes JLouorunisé eLso rPeaayus aent ndeus  dQeu li opnlguus eess tc,a rPr. ièCroesu ddreavya nest teiumxe.  bdee asuolcso fuepr tlial etsâ cmhêe mdeu  spial yfsaacinl ietne  c’est le très classique tandem est également fondatrice. Pour qu’un matériel précurseur se dé- termes de recyclage et d’oppor-maïs ensilage, blé et prairie qui ce qui concerne les lectures, on précie peu et peut être revendu tunités ; à l’inverse, le choix des est en place sur la ferme, dont citera Masanobu Fukuoka et sa correctement. plantes adaptées au milieu reste une partie est consacrée auxRévolution d’un seul brin de paille indispensable. solution du compostage des, La cultures. Cependant, une atten- Philippe DesbrossesNous rede- François Pape qui le dé-fumiers en bout de champ étant C’est tion particulière est déjà portéeviendrons tous paysans à passer en bio en 1996, cidera comme anti-agrono- considérée, André au sol, à l’alimentation et à l’hy- VoisinSol, Herbe, Cancer qu’il ne mette plus d’engrais bien et coûteuse en matériel, mique, Yvan giène du troupeau, ce qui amè- BessonHistoire de l’agriculture depuis 1992 et de pesti- minéralen fuel et en temps, la fumière nera les Coudray à être clientsbiologiqueou encore Carlos Cro- est depuis 1993. L’agronome couverte en 2000 et une fosse cides des conseils et produits PRP dès vettoLes fondements de l’agricul-de 300 m3 également à trouver les l’aideraà caillebotis est créée ; le début des années soixante-ture durable. cet investissement coûteux est mélanges adaptés à son sol et à dix. C’est d’ailleurs de PRP que valorisé en estimant qu’il s’agit son système d’élevage : sont ins-Pascal apprend ce qui est devenuAvoir les moyens des prairies de longue du- talléesde l’usine à engrais de la ferme.pour lui la règle d’or de l’éleveurde ses ambitions à base de plusieurs espèces deDans un souci de cohérence, un rée bovin : la vache est un ruminant Dès 1991, l’élevage est mis aux soin attentif est porté à l’évolu- fétuques, de dactyles, d’agrostis, et un herbivore, par conséquent normes de manière anticipée tion des fumiers qui reçoivent de pâturin et de légumineuses la nourrir avec de l’amidon plu- avec la création de logettes et aujourd’hui un traitement Bac- dont beaucoup de trèfle violet tôt q ’avec de la cellulose est d’une table d’alimentation cou- tériosol jugé satisfaisant. Le fu- en raison de l’acidité des sols  u source de déséquilibre et donc de verte permettant de valoriser au mier légèrement composté et le (pH autour de 6,5). Dans le sys-problèmes. mieux l’alimentation sans perte. lisier sont généralement épan- tème c’est le sol et le terroir qui Il reprend la ferme familiale - en En 1996, la Cuma locale ne vou- dus en septembre-octobre sur commandent et le paysan qui difficulté - en 1989 avec pour ob- lant pas investir, une remorque les pâtures ; l’activité biologique doit s’adapter ; ainsi, si le dactyle jectif de remettre l’outil laitier en autochargeuse est achetée ainsi performante permet une diges- a une meilleure valeur pour la ordre de marche. Bien que satis- qu’un train de récolte complet : tion rapide en quinze jours sans production laitière, il n’est semé fait des bases acquises avec PRP andaineur de 8 m, faneuse de aucun enfouissement. que dans les parcelles se réchauf-du point de vue de l’hygiène et 7 m, faucheuse de 6 m, une re- fant rapidement, la majorité des de l’alimentation du troupeau, le morque de 50 m3sans oublier lesChoisir les plantesprairies ne recevant que de la fé-coût est trop lourd pour la ferme tracteurs qui vont devant. Uneadaptées à son soltuque. Les ray-grass ont été dès le et il se sent à l’étroit dans un sys- presse enrubanneuse est venue Une autre règle est de travailler début écartés car ils contiennent tème intégré et préfère assurer compléter la gamme en 2007. en harmonie avec son terroir, trop d’eau, sont difficiles à sécher seul sa formation :« pour progres-La conception de P. Coudray qui demande d’abord l’envie ce aussi à détruire en bio sans mais ser il est nécessaire de ne pas s’enfer- la vocation de le connaître. et labour.reposant sur le triptyque agro-mer dans un seul système ou auprèsnomie-homme-économie, il Il s’agit donc d’apprendre ou de d un seul homme ». P. Coudray met en œuvre les moyens qu’il retrouver la compréhension deDiversifier les mélanges est en effet un autodidacte qui estime nécessaires à son système ses sols, puis d’y faire pousser leset les périodes de coupe s’est forgé par des rencontres et tout en restant cohérent avec le plantes adaptées. Il souligne à ce L’alimentation du troupeau re-des lectures déterminantes. Sur banquier. De toute façon com- propos qu’en agriculture« on nepose sur des prairies de longue le plan technique c’est la ren- me il le souligne pas nourrir les plantes contrai- doit« nous sommesdurée pâturées, des mélanges à contre de François Pape (pay- à ce qu’avait prétendudans l’agriculture durable, on doit rementbase de trèfle violet fauchés qui san, médecin et consultant) en Liebig mais que ce sont les Justussur le long terme et il fauttravailler peuvent être maintenus 5 ans 1996 qui sera décisive, puis der- qui construisent le sol » plantesdonc des investissements et du ma- ha) et des céréales récoltées. (15 nièrement celle de Jean-Marie tériel qui durent » D’ailleurs pour lui, et contrai-; les amortisse- en grain ou immatures (blé,
TECHNIQUES CULTURALES SIMPLIFIÉES. N°57. MARS/AVRIL/MAI 201029
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