La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée: le témoignage de l archéologie - article ; n°3 ; vol.122, pg 596-648
54 pages
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La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée: le témoignage de l'archéologie - article ; n°3 ; vol.122, pg 596-648

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1978 - Volume 122 - Numéro 3 - Pages 596-648
53 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Monsieur Vladislav Popovic
La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la
mer Égée: le témoignage de l'archéologie
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122e année, N. 3, 1978. pp. 596-
648.
Citer ce document / Cite this document :
Popovic Vladislav. La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée: le témoignage de l'archéologie. In:
Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 122e année, N. 3, 1978. pp. 596-648.
doi : 10.3406/crai.1978.13511
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1978_num_122_3_13511596 COMPTES RENDUS DE L ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
COMMUNICATION
LA DESCENTE DES KOUTRIGOURS, DES SLAVES ET DES AVARS
VERS LA MER EGÉE : LE TÉMOIGNAGE DE L' ARCHÉOLOGIE,
PAR M. VLADISLAV POPOVlé.
ABRÉVIATIONS BIBLIOGRAPHIQUES
BCH Bulletin de correspondance hellénique
A. R. Bellinger, Catalogue of the Byzantine DOC, I, 1966
et II, 1968 Coins in the Dumbarton Oaks Collection
and in the Whittemore Collection, Volume
One : Anastasius I to Maurice (491-602),
Washington D. C, 1966 ; Ph. Grierson,
Volume Two, Part I ; Phocas and Hera-
clius (602-641), Washington D. C, 1968
Fontes graeci historiae bulgaricae, II, Sofia Fontes Bulg., II, 1958
et III, 1960 1958 et III, Sofia, 1960
Fontes byzantini historiam populorum Jugo- Fontes Byz., I, 1955
slaviae spectantes, I, Beograd 1955
Mélanges de l'École française de Rome, MEFRA
Antiquité
Revue des Études Sud-Est européennes RESEE
Studii $i cercetâri de numismaticà SCN
Simpozijum : predslavenski etniôki elementi na Simpozijum, 1969
Balkanu u etnogenezi Juznih Slovena (Mos-
tar 1968), Centar za balkanoloika ispiti-
vanja, 4, Sarajevo 1969
Vjesnik za arheologiju i histroriju dalmatinsku, VAHD
Split
ZRVI Zbornik radova VizantoloSkog instituta,
Beograd SLAVES ET AVARS 597 KOUTRIGOURS,
Dans une communication faite il y a quatre ans à l'École française
de Rome1, nous avons essayé de rassembler et de présenter les
documents archéologiques et historiques les plus importants ayant
trait aux invasions avaro-slaves dans l'Illyricum byzantin après la
prise de Sirmium en 582. Nous nous proposons aujourd'hui non
seulement d'ajouter quelques nouvelles informations, mais d'élar
gir aussi le sujet, tant du point de vue géographique que chrono
logique. Car, en effet, la catastrophe qui mit un terme à l'autorité
byzantine dans le Nord balkanique autour de 615, n'est que l'abou
tissement final d'un processus historique qui commence un siècle
auparavant au nord du Bas-Danube. Bien entendu, il nous est
impossible d'aborder ici toutes les questions qu'un sujet de cette
ampleur pose nécessairement. Nous nous contenterons donc de
retracer en de larges traits les principales étapes de la pénétration
des Koutrigours, des Slaves et des Avars au sud du Danube et de
la Save, dans la mesure où elles sont discernables à travers les
documents divers, connus en ce moment.
Outre les sources historiques grecques et latines, irremplaçables
pour la reconstitution des événements, nous disposons aujourd'hui
de données archéologiques, numismatiques et épigraphiques plus
ou moins nombreuses, témoignant de la poussée progressive du
nouvel élément ethnique et de son installation permanente dans les
Balkans. Ces données apportent dans certains cas des preuves
directes de la présence des Avars ou des Slaves, tandis que dans
d'autres elles reflètent l'attitude de la population locale envers les
nouveaux arrivants ou devant la menace des invasions. Parmi les
premières figurent les grands ensembles archéologiques, tels que les
sites d'habitation et les nécropoles slaves et avares, ou bien encore
des objets isolés, dans la mesure où on peut les attribuer avec assez
de vraisemblance à un groupe ethnique précis. Les secondes
consistent en couches de destruction et de réfections architecturales
rencontrées très souvent dans les cités et les forteresses byzantines
des vie-vne siècles, en trésors de monnaies cachés au moment des
hostilités, ou bien la cessation de toute circulation monétaire,
signifiant la disparition du pouvoir impérial dans une région ou
un site particulier2.
1. V. Popovic, Les témoins archéologiques des invasions avaro-slaves dans
l'Illyricum byzantin, dans MEFRA, 87, 1975, p. 445-504.
2. Les ouvrages traitant de la circulation monétaire et des trésors byzantins
dans les Balkans du Nord ne sont pas très nombreux. On consultera pour la
Serbie : V. Popovic, ibid. ; pour les régions roumaines, en dehors de l'Empire :
C. Preda, Circulafia monedelor bizantine In regiunea carpato-dunâreanâ, dans
SCIV, 23, 1972, p. 375-415 ; pour la Bulgarie : I. Yurukova, La circulation des
monnaies byzantines en Bulgarie au VIe-Xe siècle, dans les Actes du I" Congrès
int. d'arch. slave, vol. VI, Varsovie, 1968, p. 128-143 ; Particularités dans la 1. — Provinces romaines dans les Balkans du Nord. Fig. SLAVES ET AVARS 599 KOUTRIGOURS,
A l'aube des grandes invasions koutrigoures, slaves et plus tard
avares, les Balkans du Nord gardaient en gros le cadre administrat
if établi au lendemain de la mort de Théodose Ier3. A l'ouest se
trouvait la préfecture d'Illyricum, comprenant les deux Macéd
oine, la Thessalie, la Nouvelle Épire, les deux Dacie, la Dardanie,
la Prévalitaine, la Mésie Première et probablement une partie de la
Pannonie Seconde, avec la ville de Bassianae4. Les régions Est
appartenaient au diocèse thrace de la préfecture d'Orient, avec les
provinces de Mésie Seconde, de Rhodope, d'Hémimont, de Thrace,
d'Europe et de Scythie (fig. 1). Toute cette vaste région est quadrillée
de routes nord-sud et est-ouest, suivant les vallées des grandes
rivières, de Margus-Axios, Nisava-Hèbre ou Oescus-Strymon,
pour ne mentionner que les principales. Elles furent de tout temps
les voies d'échanges pacifiques, mais aussi les routes empruntées
par les guerriers barbares s' acheminant vers Constantinople et
Thessalonique5.
Les plus anciens établissements slaves du vie siècle, face aux pro
vinces balkaniques de l'Empire, apparaissent en territoire mol
dave de la Roumanie actuelle6. Le fait semble corroboré par plu
sieurs passages de Procope qui précise que les Huns, les Sklavènes
(Slaves du Sud) et les Antes (Slaves de l'Est) avaient leurs habitats
au-delà de l'Istros, non loin de sa rive, et que les Sklavènes étaient
établis de longue date auprès d'Adina et d'Ulmetum, en Scythie
Mineure7. Cependant, les savants n'ont pas accepté ces informations
circulation des monnaies byzantines du VIe-VIIe siècle sur le littoral occidental
de la mer Noire, dans Byzantino-bulgarica, 2, Sofia, 1966, p. 223-227 ; Les inva
sions slaves au sud du Danube d'après les trésors monétaires en Bulgarie, dans
Byzantino-bulgarica, 3, Sofia, 1969, p. 255-263 ; pour la Syrmie pannonienne :
D. M. Metcalf, The Currency of the Byzantine Coins in Syrmia and Slavonia,
dans Hamb. Beitr. z. Num., 14, 1960, p. 429-444 et V. Popovic, Catalogue des
monnaies byzantines du musée de Srem, dans Sirmium, VIII, Rome-Belgrade,
1978, p. 181-193. Nous signalons aussi un aperçu d'ensemble sur la cessation
de la circulation monétaire dans les Balkans, toujours utile : J. Kovaéevié,
Contribution archéologique à la précision de la chronologie de l'installation des
Slaves dans les Balkans (en serbo-croate), dans Simpozijum, Sarajevo, 1969,
p. 57-83.
3. Le lecteur se reportera au tableau très clair dressé par P. Lemerle, Phi
lippe et la Macédoine orientale à l'époque chrétienne et byzantine, Paris, 1945,
p. 75-94 et Invasions et migrations dans les Balkans, dans Revue historique, 211,
1954, p. 265-273.
4. Hiéroklès, Synekdèmos, Fontes Bulg., II, 1958, p. 88-90. Le Synekdèmos
fut composé en 527/528, mais ses sources remontent au ve siècle. La mention
de Sirmium montre qu'elles sont en tout cas postérieures à 427. Dans la No-
velle XI, de 535, on ne retrouve plus que Bassianae en Pannonie Seconde.
5. P. Lemerle, Revue historique, 211, 1954, p. 273-277.
6. L'identification de la civilisation slave en Roumanie date de 1955 et coïn
cide avec la découverte de la nécropole de Sârata-Monterou. Cf. I. Nestor,
La nécropole slave d'époque ancienne de Sàrata-Monteoru, dans Dada, n.s. 1,
1957, p. 289, 292-293.
7. Procope, BG, III, 39 et De aedif. IV, 7 (Fontes Byz., 1, 1955,

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