Maurice Dieulois : " Il ne tirait aucune gloire de ses exploits"
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Description

Ami d'enfance, camarade au collège à Sotteville-lès-Rouen et Normand comme lui, Maurice Dieulois a suivi Anquetil tout au long de sa vie. Sans lui, le quintuple vainqueur du Tour n'aurait certainement jamais fait carrière.

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Langue Français

Extrait

Maurice Dieulois : " Il ne tirait aucune gloire de ses exploits"

Quel rapport Jacques Anquetil entretenait-il au vélo ? Pour lui, c'était un moyen de se déplacer, d'avoir un peu de liberté notamment le jeudi quand on n'avait pas école. Il le prenait tous les jours, c'était son seul et unique moyen de locomotion. Le hasard a voulu que je sois un passionné de vélo. Mon père était un ancien coureur et dirigeant du club de Sotteville-lès-Rouen. Je lui ai donc fait partager ma passion. Il ne s'intéressait pas spécialement au vélo.

Comment a-t-il commencé à s'y intéresser ? Je l'ai emmené avec moi, on a commencé à faire des petites sorties. Au début, c'étaient des balades puis on est passés aux sorties un peu plus sportives. Il venait me voir courir le dimanche, et le lundi on parlait de la course de la veille. Il s'est intéressé au vélo de compétition de cette façon. Dans la foulée, je lui ai présenté le président du club.

Sans vous, Jacques Anquetil n'aurait peut-être donc jamais été coureur cycliste...

Il me disait toujours : "Si je ne t'avais pas rencontré, j'aurais sûrement continué dans la course à pied". Dans le cadre du collège, on avait l'éducation physique. Il courrait bien, il avait fait quelques épreuves de demi-fond, de cross.

L'histoire a retenu qu'il n'aimait pas le vélo, qu'en était-il vraiment ? On a un peu exagéré. Il aimait quand même le vélo, dans la mesure où c'était son métier. Ce n'était peut-être pas un grand passionné, et le vélo était surtout une façon de gagner sa vie.

Quel homme était-il ? A-t-on dit beaucoup de choses fausses sur son compte ? (Silence) On a dit beaucoup de choses sur lui, c'est sûr... C'était un dur au mal, il était résistant à la souffrance et extrêmement volontaire. Il avait une certaine fierté. Quand il entreprenait quelque chose, il fallait que ça aboutisse. Il aimait bien se démarquer, et ne pas employer les méthodes de ses adversaires.

Etait-ce un solitaire ? Non, c'est un garçon qui aimait la compagnie. Il ne se dispersait pas mais il aimait être entouré d'une bande d'amis. Il était fidèle en amitié. Quand il donnait sa confiance, c'était pour toujours. De notre rencontre, en 1947, jusqu'à sa mort, en 1987, on était restés de grand copain. C'était l'apanage de Jacques.

La gloire l'avait-elle changé ? Ce n'était pas un garçon qui attirait l'honneur. Il a aimé les honneurs mais ils ne l'ont pas changé. Il n'aimait pas trop parler de ses exploits. En son for intérieur, il était fier de ce qu'il avait accompli, mais il n'en tirait aucune gloire. Il ne se faisait pas mousser.

Appréciait-il le milieu ? Il a eu de bons amis mais je ne pense pas qu'il aimait tout le monde dans le vélo. Il a reproché des choses à certains.

Avait-il beaucoup d'amis dans le peloton ? Je fréquente encore des anciens, des adversaires ou des coéquipiers de Jacques, et j'en connais très peu qui disent du mal de Jacques. Ils ont tous du respect pour l'homme qu'il était, sa droiture et sa façon de respecter ses engagements.

Etait-ce un homme très érudit ? C'est certain, il se cultivait beaucoup, il aimait approfondir ses connaissances en lisant et allait au fond des choses. En un mot, il était avide de savoir.

"C'était un dur au mal, il était résistant à la douleur."
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