Les bains de mer à Saint-Quay en 1890 - article ; n°205 ; vol.58, pg 75-82
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1970 - Volume 58 - Numéro 205 - Pages 75-82
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 39
Langue Français

Extrait

Pierre Julien
Les bains de mer à Saint-Quay en 1890
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 58e année, N. 205, 1970. pp. 75-82.
Citer ce document / Cite this document :
Julien Pierre. Les bains de mer à Saint-Quay en 1890. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 58e année, N. 205, 1970. pp. 75-
82.
doi : 10.3406/pharm.1970.6930
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1970_num_58_205_6930US. BAINS D£ M£R A SAINÏ-QUAY
£N 1890
bains que néglige-t-elle à cependant petite Saint-Quay-Portrieux, nous « et Une station des parcourrons si belle touristes manifestes encore, balnéaire et honnête en y ensemble augmente. que l'an dont du d'année fille 1890, la Portrieux-Saint-Quay, seconde \ qui C'est de en dédaigne vanter année ce édition qu'expose ses le de voit avantages nombre se le faire près jour Guide valoir des naturels. de cette des amateurs Saint-Brieuc, » année-là baigneurs : ainsi Ils sont de la et
Pour vous rendre sur place, en partant de la capitale, la Compagnie des
chemins de fer de l'Ouest vous offre ses commodités : quatre trains par jour,
au départ des gares Saint-Lazare ou Montparnasse, vous déposent en dix à
quinze heures en gare de Saint-Brieuc, et pour ces 462 kilomètres il ne vous
en coûte que 56 fr. 90 en 1" classe, 42 fr. 65 en 2e et 31 fr. 25 en 3e. Moyenn
ant deux heures et quart et 3 fr., bagages compris, une voiture publique
vous fait franchir les 18 kilomètres restants. Arrivé à destination, vous chois
issez, selon vos moyens, entre YHôtel de la Plage, qui possède une installa
tion de bains chauds, mais facture la pension 6 ou 7 fr. ; YHôtel du Talus,
également de premier ordre ; le Soleil Levant qui se prévaut de la recom
mandation du chanteur Paulus ; la Descente des voyageurs ; le Mouton
blanc ; la pension de Mme veuve Le Perdu, où les prix descendent à 4 fr.
par jour et dont le cabinet de lecture reçoit dès leur publication les meilleurs
romans français et étrangers ; ou encore l'établissement que la communauté
des religieuses des Sacrés-curs de Jésus et de Marie a adjoint à son pen
sionnat vous y paierez trente francs par semaine, avec la joie de pouvoir
y jouer parfois aux propos interrompus ou aux petits papiers.
1. E. Le Nordez : Le guide des baigneurs à Saint-Quay-Portrieux. 2' éd., Saint-Brieuc,
L. Goinguené - Le Maout, 1890, in-8°, 65 p. 76 REVUE d'histoire de la pharmacie
N'ayez pas d'inquiétude pour votre séjour. La commune possède tous
les commerces et corps de métiers nécessaires ; elle compte même trois âniers
qui louent attelé ou à selle. Côté santé, M. Videment, officier de santé, qui
réside à La Croix-Claude, ne donne de soins qu'en cas d'urgence et par pure
obligeance. Hors de là, il faut s'adresser à MM. Pignard, à Plouha, Loyer, à
Binic, et Gouëzon à Etables. En revanche, le pharmacien est sur place :
c'est M. Le Maout, au groupe de hameaux de La Ville-Friour.
Profitez maintenant des agréments du pays en prenant toutefois les
précautions qui s'imposent. Le climat est tempéré, mais les pluies sont fré
quentes. Ce sont, il est vrai, des pluies fines : « elles durent plus, mais elles
mouillent moins » !
Malgré cela, l'eau potable, elle, est rare : ni au « bourg » de Saint-
Quay, ni au c port » il n'y en a. Mais de Portrieux, pour en avoir de bonne,
il suffit d'aller la chercher à un kilomètre. De grands progrès dans l'assaini
ssement ont pourtant été faits : « on enlève maintenant les ordures et les
boues ». Toutefois, les rues restent sales et « empestent ». Les latrines publi
ques construites, voici peu d'années, près du bureau $a port sont devenues
un cloaque aux « effluves permanentes et nauséabondes » que la brise
marine elle-même semble ne pas réussir à dissiper 3. Et les chemins de cam
pagne ? Eux non plus ne « sont pas toujours propres ; il ne faut donc pas,
pour aller à travers les villages, prendre des chaussures fines ; ils sentent par
fois mauvais ». Aussi est-il prudent de « se munir d'un flacon de sel si l'on a
l'odorat délicat ».
Mais la population ? Elle rachète par beaucoup de qualités ses quel
ques défauts, dont le principal est « l'invincible routine des paysans », peut-
être encouragée par la fertilité du sol. Le paysan breton ne manque pourtant
pas de courage au travail ou dans le soin des animaux. Il prend même plus
de soin de son cochon que de lui-même : combien de fois le voit-on occupé
sur le rivage « à savonner, à brosser, à " toiletter " son prince c'est le titre
dont on honore en ce pays les confrères du compagnon de saint Antoine ».
Qu'on l'instruise de ses véritables intérêts, il rompra avec la routine et du
même coup le défaut principal de la station la malpropreté disparaî-
2. Ces lacunes de l'hygiène publique sont, notons-le, chose courante dans les stations bal
néaires vers cette époque. Ainsi, quinze ans plus tôt seulement, Deauville, la station à la mode
du Second Empire, n'est guère plus propre : pas de trottoirs, rues mal entretenues et encomb
rées de détritus, immondices accumulés en ville et auprès du champ de courses, « tinettes »
déversées un peu partout (cf. R. Deliencourt et J. Ghennebenoist, Deauville, son histoire, Gre
noble, 1952, p. 158). FIRST DAY COVER :f>
L EMISSION DU TIMBRE PELLETIER ET CAVENTOU
POUR LE 150e ANNIVERSAIRE DE LA DÉCOUVERTE DE LA QUININE
Deux des souvenirs philateliques réalisés par la Société d'Histoire
de la Pharmacie
Cf. p. 109
Pl. XII. LES BAINS DE MER A SAINT-QUAY 77
tra. Et peut-être en même temps aussi un dernier point noir : « l'envahiss
ement de Portrieux-Saint-Quay, pendant la saison des bains, par tous les mend
iants des environs ».
Mais que sont pour les touristes ces légers désagréments auprès des
charmes du pays ! Le calme d'abord. On vous l'a dit : le Portreux-Saint-
Quay n'est pas de ces stations luxueuses aussi dispendieuses que fastidieu
ses : c'est une plage familiale, un Heu de repos pour ceux « qui font aussi
grand cas de la santé morale que de la santé physique ». Pas de salons de jeu,
ni de fêtes mondaines, pas d'obligations d'étiquette : une vie simple au gré
de chacun.
« En gambadant sur le sable fin des grèves, en courant le long des falai
ses abruptes, en humant l'air salin de la plage, en se livrant aux caresses
d'une mer sans félonie, on gagne un appétit qui supplée aux meilleurs cuisi
niers et un sommeil qui rend les Hts moelleux.
c La campagne environnante offre des buts de promenade variés autant
que plaisants et l'on peut, sans grandes dépenses et trop de fatigues, faire en
mer et dans l'intérieur de très intéressantes excursions.
« Les artistes en quête de sites pittoresques, tous ceux que séduit l'origi
nalité des types, des moeurs, des costumes, du langage, trouveront ici d'abon
dants sujets d'étude et les amants du merveilleux, après s'être aventurés dans
les grottes où dorment les fées, pourront se faire raconter les hauts faits de
celles-ci par nos vieilles Bretonnes. »
Quant aux bains, pour lesquels, après tout, on vient généralement au
bord de la mer, on a bien raison de les aller prendre dans cette région. Non
seulement les plages sont aussi sûres que belles, mais surtout l'influence du
courant marin chaud du Gulf-Stream y assure aux eaux une température
constante à la différence de la Normandie ou de la Provence, où la moin
dre variation météorologique modifie brusquement la température de l'eau
qui, tiède un jour, devient glaciale le lendemain.
Quelques conseils hygiéniques n'en doivent pas moins être rappelés.
Ecoutons le « Décalogue des baigneurs » selon Kruger :
I. Après les émotions vives, ne te baigne pas.
II. Après un malaise subit, ne te pas. 78 REVUE d'histoire de la pharmacie
HE. Après une nuit d'insomnie, après un excès de fatigue, ne te bai'
gne pas.
IV. Après un repas copieux, après de chaudes libations, ne te baigne
pas.
V. Lorsque tu te rends au bain, ne cours pas.
VI. Ne te baigne pas dans une eau dont tu ne connais pas la profon
deur.
VII. Déshabille-toi lentement ; mais aussitôt déshabillé, entre dans
l'eau.
VLÏÏ. Jette-toi à l'eau la tête la première ; si tu ne sais pas plonger,
immerge-toi en un instant.
DC. Ne reste pas trop longtemps dans l'eau, à moins que tu ne sois
d'un tempérament fort.
X. Après le bain, frictionne-toi ; hab

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