Maturité mentale et apprentissage de la lecture - article ; n°3 ; vol.24, pg 153-208
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Enfance - Année 1971 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 153-208
Nous avons suivi de trimestre en trimestre, pendant trois années consécutives (5, 6, 7 ans), un groupe de cent soixante-dix-neuf enfants afin d'étudier leurs progrès en lecture, compte tenu de leur maturité mentale. Un enseignement systématique et complet de la lecture a été donné dès la grande section d'école maternelle.
La forme des courbes d'apprentissage que nous avons obtenues dépend nettement du Q.I. Chaque zone de Q.I. a un rythme d'assimilation qui lui est propre, bien que l'enseignement ait été le même pour tous les enfants.
La corrélation entre l'indice global de vitesse d'apprentissage (ensemble des onze passations) est élevée : .72.
Entre cinq et six ans, les enfants ne sont pas mûrs pour la lecture : ils parviennent tout juste, en moyenne, à déchiffrer quelques mots isolés, très faciles, à la fin de l'année scolaire. Seuls les enfants très doués intellectuellement peuvent réellement apprendre à lire à cet âge. Les sujets de Q.I. égal ou supérieur à 130 sont parfaitement mûrs à cinq ans ; ils peuvent assimiler tous les mécanismes de la lecture en une seule année scolaire (du moins sur le rythme d'enseignement ralenti de l'école maternelle). Les sujets de Q.I. 129-120 ne sont que «. quasiment mûrs » (il leur faudrait un rythme un peu plus lent encore ; ils n'ont pas tout à fait terminé leur apprentissage à la fin de l'année scolaire). En dessous du Q.I. 120, il y a généralement échec de l'apprentissage.
Entre six et sept ans, les enfants de Q.I. supérieurs à 110 sont parfaitement mûrs : ils peuvent apprendre toute la lecture en un an, sur un rythme rapide, sans jamais éprouver de difficultés. Les sujets de Q.I. 109-100 sont seulement « quasiment mûrs » ; ils ont besoin d'un rythme d'enseignement légèrement ralenti. Les enfants de Q.I. 99-90 ne parviennent pas à assimiler tous les mécanismes de la lecture dans le laps de temps d'une seule année scolaire. Il leur faudrait, sans doute, trois à six mois de plus d'enseignement, donné sur un rythme très ralenti. Dans les conditions actuelles de notre enseignement (non individualisé), il faudrait que ces enfants « presque mûrs » redoublent leur cours préparatoire : on éviterait ainsi de créer ultérieurement des cas de ce fausse dyslexie » (difficultés graves en lecture dues au malme- nage pédagogique) . Les sujets de Q.I. 89 à 80 sont incapables d'assimiler à cet âge la série des sons composés : ils ont besoin, à six ans, de deux années complètes pour apprendre à lire. En dessous du Q.I. 80, il y a, à cet âge, échec complet de l'apprentissage.
Il semble, d'après ce travail, que l'âge mental minimum pour la parfaite maturité soit aux alentours de sept ans. L'âge mental de 6.8 correspondrait au seuil de la « quasi-maturité » (apprentissage réussi, mais avec un peu de peine).
Ces résultats tendraient à montrer que le programme actuel de l'enseignement de la lecture en France est trop ambitieux pour la majorité des enfants de six ans (tous les sujets en dessous du Q.I. 110).
Les courbes d'acquisition que nous avons établies (qui traduisent, en réalité, des rythmes « naturels ») pourraient, si elles étaient étayées par d'autres expériences, apporter une aide aux pédagogues qui cherchent à mettre au point de futurs programmes en vue d'un enseignement plus individualisé. Elles permettraient en outre, dès maintenant, aux institutrices, de mieux comprendre leurs élèves et de les stimuler selon la mesure exacte de leurs possibilités.
The development of reading hability was studied in a sample of 179 normal children (mean I.Q. : 102), using the longitudinal method. Reading tests were given every three months, during three consecutive years, from the age of five to the age of eight. This study of reading was made in relation to mental maturity. Reading was taugh at the kindergarten, as early as five years (4.9 to 5.8) thoroughly and systematical)-. Results — At five years of age, the average children are not at all ready to learn to read : they only succeed in reading a few words (isolated and very easy). At this age, only the subjects with an I.Q. higher or equal to 130 are cc perfectly ready » : they learn to read completely and easily in only one year. Subjects with I.Q. of 129-120 are only are «
nearly ready » ; they can learn to read, but they have some difficulties and they still require a slower progression in teaching. Subjects with an I.Q. less than 120 fail, more or less markedly, in proportion to their I.Q. The year after, when they are six year old, children who have an I.Q. higher than 110 are cc perfectly ready » : they learn to read completely, easily and in a rapid way. The subjects with an I.Q. of 109-100 are only cc nearly ready » : they need to have a slightly slower teaching progression. Below an I.Q. of 100, children are not able to learn all the reading elements in a single year ; they need a longer time to complete their knowledge ; this time varies, of course, according the I.Q.
56 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 82
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

A. Leroy-Boussion
Maturité mentale et apprentissage de la lecture
In: Enfance. Tome 24 n°3, 1971. pp. 153-208.
Citer ce document / Cite this document :
Leroy-Boussion A. Maturité mentale et apprentissage de la lecture. In: Enfance. Tome 24 n°3, 1971. pp. 153-208.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/enfan_0013-7545_1971_num_24_3_2525
Résumé
Nous avons suivi de trimestre en trimestre, pendant trois années consécutives (5, 6, 7 ans), un groupe
de cent soixante-dix-neuf enfants afin d'étudier leurs progrès en lecture, compte tenu de leur maturité
mentale. Un enseignement systématique et complet de la lecture a été donné dès la grande section
d'école maternelle.
La forme des courbes d'apprentissage que nous avons obtenues dépend nettement du Q.I. Chaque
zone de Q.I. a un rythme d'assimilation qui lui est propre, bien que l'enseignement ait été le même pour
tous les enfants.
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moyenne, à déchiffrer quelques mots isolés, très faciles, à la fin de l'année scolaire. Seuls les enfants
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supérieur à 130 sont parfaitement mûrs à cinq ans ; ils peuvent assimiler tous les mécanismes de la
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maternelle). Les sujets de Q.I. 129-120 ne sont que «. quasiment mûrs » (il leur faudrait un rythme un
peu plus lent encore ; ils n'ont pas tout à fait terminé leur apprentissage à la fin de l'année scolaire). En
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apprendre toute la lecture en un an, sur un rythme rapide, sans jamais éprouver de difficultés. Les
sujets de Q.I. 109-100 sont seulement « quasiment mûrs » ; ils ont besoin d'un rythme d'enseignement
légèrement ralenti. Les enfants de Q.I. 99-90 ne parviennent pas à assimiler tous les mécanismes de la
lecture dans le laps de temps d'une seule année scolaire. Il leur faudrait, sans doute, trois à six mois de
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enseignement (non individualisé), il faudrait que ces enfants « presque mûrs » redoublent leur cours
préparatoire : on éviterait ainsi de créer ultérieurement des cas de ce fausse dyslexie » (difficultés
graves en lecture dues au malme- nage pédagogique) . Les sujets de Q.I. 89 à 80 sont incapables
d'assimiler à cet âge la série des sons composés : ils ont besoin, à six ans, de deux années complètes
pour apprendre à lire. En dessous du Q.I. 80, il y a, à cet âge, échec complet de l'apprentissage.
Il semble, d'après ce travail, que l'âge mental minimum pour la parfaite maturité soit aux alentours de
sept ans. L'âge mental de 6.8 correspondrait au seuil de la « quasi-maturité » (apprentissage réussi,
mais avec un peu de peine).
Ces résultats tendraient à montrer que le programme actuel de l'enseignement de la lecture en France
est trop ambitieux pour la majorité des enfants de six ans (tous les sujets en dessous du Q.I. 110).
Les courbes d'acquisition que nous avons établies (qui traduisent, en réalité, des rythmes « naturels »)
pourraient, si elles étaient étayées par d'autres expériences, apporter une aide aux pédagogues qui
cherchent à mettre au point de futurs programmes en vue d'un enseignement plus individualisé. Elles
permettraient en outre, dès maintenant, aux institutrices, de mieux comprendre leurs élèves et de les
stimuler selon la mesure exacte de leurs possibilités.
Abstract
The development of reading hability was studied in a sample of 179 normal children (mean I.Q. : 102),
using the longitudinal method. Reading tests were given every three months, during three consecutive
years, from the age of five to the age of eight. This study of reading was made in relation to mental
maturity. Reading was taugh at the kindergarten, as early as five years (4.9 to 5.8) thoroughly and
systematical)-. Results — At five years of age, the average children are not at all ready to learn to read :
they only succeed in reading a few words (isolated and very easy). At this age, only the subjects with an
I.Q. higher or equal to 130 are cc perfectly ready » : they learn to read completely and easily in only one
year. Subjects with I.Q. of 129-120 are only are «
nearly ready » ; they can learn to read, but they have some difficulties and they still require a slower
progression in teaching. Subjects with an I.Q. less than 120 fail, more or less markedly, in proportion to
their I.Q. The year after, when they are six year old, children who have an I.Q. higher than 110 are cc
perfectly ready » : they learn to read completely, easily and in a rapid way. The subjects with an I.Q. of
109-100 are only cc nearly ready » : they need to have a slightly slower teaching progression. Below an
I.Q. of 100, children are not able to learn all the reading elements in a single year ; they need a longer
time to complete their knowledge ; this time varies, of course, according the I.Q.
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