La fin du mon de pour 2012, angoisse ou phobie ?
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La fin du mon de pour 2012, angoisse ou phobie ? Pourquoi avons-nous si peur de la fin du monde et pourquoi dans le même temps nous attire-t-elle autant ? Plusieurs prédictions annoncent de grands changements, voire la fin des temps, pour le vendredi 21 décembre 2012. Sur Internet, des centaines de sites sont consacrés à cette date et chacun y va de son interprétation : Nibiru, une planète déjà connue des Sumériens quatre mille ans avant Jésus-Christ, s'alignera le 21 décembre avec les autres planètes du système solaire, entraînant une pluie d'astéroïdes, lesquels déclencheront raz de marée et tremblements de terre engendrant l'extermination de l'humanité. Pour d'autres, c'est le calendrier Maya qui prend fin le 21 décembre 2012. La Bible parle, elle, de l'ère de verseau, c'est principalement cette ère que l'on va traverser (ère du verseau = 5e soleil, c'est-à-dire l'ère de 2012). Les musulmans voient eux actuellement des signes de la fin des temps annoncés par le Coran pour le 21 décembre 2012. Les Indiens Hopi (paix en français) du groupe des Indiens Pueblos d'Amérique du Nord voient en cette date une grande purification de la Terre. Nostradamusparle d'un astéroïde dévastateur. Les chinois pratiquant le Yi Jing (système de signes binaires utilisé pour faire des divinations) y voient la fin de l'histoire. Edgar Cayce, l'un des « plus grands mystiques» des États- Unis décédé en 1945, prédit le retour d'Atlantis. Ce phénomène est récurrent.

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Publié le 26 juillet 2011
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Langue Français

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La fin du mon de pour 2012, angoisse ou phobie ?

Pourquoi avons-nous si peur de la fin du monde et pourquoi dans le même temps nous attire-t-elle autant ? Plusieurs prédictions annoncent de grands changements, voire la fin des temps, pour le vendredi 21 décembre 2012. Sur Internet, des centaines de sites sont consacrés à cette date et chacun y va de son interprétation : Nibiru, une planète déjà connue des Sumériens quatre mille ans avant Jésus-Christ, s'alignera le 21 décembre avec les autres planètes du système solaire, entraînant une pluie d'astéroïdes, lesquels déclencheront raz de marée et tremblements de terre engendrant l'extermination de l'humanité. Pour d'autres, c'est le calendrier Maya qui prend fin le 21 décembre 2012. La Bible parle, elle, de l'ère de verseau, c'est principalement cette ère que l'on va traverser (ère du verseau = 5e soleil, c'est-à-dire l'ère de 2012).

Les musulmans voient eux actuellement des signes de la fin des temps annoncés par le Coran pour le 21 décembre 2012. Les Indiens Hopi (paix en français) du groupe des Indiens Pueblos d'Amérique du Nord voient en cette date une grande purification de la Terre. Nostradamusparle d'un astéroïde dévastateur. Les chinois pratiquant le Yi Jing (système de signes binaires utilisé pour faire des divinations) y voient la fin de l'histoire. Edgar Cayce, l'un des « plus grands mystiques» des États-Unis décédé en 1945, prédit le retour d'Atlantis.

Ce phénomène est récurrent. Dans les croyances ou religions, on retrouve souvent ces annonces de fin du monde, par l'eau ou le feu, censés purifier la Terre d'une humanité mauvaise et d'une poignée de survivants rebâtissant le monde sur des bases plus morales. Comme par exemple au cours du Déluge biblique, où le Dieu, mécontent des hommes, les noie sous des torrents de pluie, et charge Noé et sa famille de repartir de zéro. À la fin des temps, selon les Évangiles, le mal sera banni et les Justes qui auront survécu aux guerres, à la peste, aux famines et aux catastrophes naturelles seront enfin récompensés.

Ces annonces de fin du monde renforcent les inquiétudes des plus stressés

Du côté des librairies, c'est le même enthousiasme et des rayons entiers de livres sont consacrés à ce thème. Sans parler du film catastrophe 2012, la fin du monde réalisé par Roland Emmerich qui, deux ans après sa sortie en salle, continue à figurer au box-office des meilleures ventes de DVD, aux côtés de nombreux films sur la même thématique comme La route de John Hilcoat, Autumn fin du monde de Steven Rumbelow ou encore Seeking a friend at the end of theWorld de Lorene Scafaria. En cette période de crise économique grave, de catastrophes écologiques sans précédent au Japon, de séismes, de tremblements de terre ou de tsunamis à répétition et aussi d'une grande inquiétude sur l'avenir, ces annonces de fin du monde renforcent les inquiétudes des plus stressés, mais aussi les rassurent quelque part. Elles ont aussi l'utilité de déplacer le malaise intérieur vers l'extérieur, demettre un nom sur ces peurs diffuses. Le cataclysme ou l'image de l'explosion, brutale, définitive, est une façon d'exprimer symboliquement un besoin intérieur de changement radical face à ces incertitudes qui nous dépassent. « Pour qu'un vrai changement survienne, il faut que tout explose », explique Sylvie Simon, journaliste spécialiste des phénomènes paranormaux. «Tout le monde ne mourra pas. Ce sera le calme après l'orage, nous chanterons et nous danserons dans les rues ».

Dieu, mécontent des hommes, les noie sous des torrents de pluie...

Passage obligé avant un renouveau le plus souvent intérieur qui impacte sur l'entourage quotidien. Besoin de croire ou d'aspirer à des lendemains nouveaux. Chacun aspire à un changement de société pour des raisons aussi diverses que variées. La situation mondiale devenue inacceptable et intolérable pour beaucoup explique la désaffection pour les religions, mais aussi pour la politique. Les sociologues affirment que la société s'est individualisée à outrance annihilant toute notion de solidarité et de respect des autres.

Dans ce pronostic de fin du monde, redouté ou attendu, les gens voient une marque d'espoir. « Lemonde que nous connaissons n'existera plus, mais nous serons toujours là, et ce sera le bon moment pour supprimer certaines habitudes néfastes ». « Traditionnellement, argumente Sylvie Simon, les fins du monde par l'eau ou le feu purifient la Terre d'une humanité mauvaise et une poignée de survivants rebâtissent le monde sur des bases plus morales... Au cours du Déluge biblique, Dieu, mécontent des hommes, les noie sous des torrents de pluie, et charge Noé et sa famille de repartir de zéro. À la fin des temps, selon les Évangiles, le mal sera banni et les Justes qui auront survécu aux guerres, à la peste, aux famines et aux catastrophes naturelles seront enfin récompensés ». Selon une thèse freudienne : « les impressions de fin du monde résulteraient d'un deuil à la suite duquel notre existence n'aurait plus de sens suite à la perte d'un être cher, mais aussi d'un emploi, d'un lieu, d'un idéal ». Les personnes concernées,souvent déprimées ou anéanties voyant leur vie personnelle s'effondrer, consciemment ou non, ont tendance à y associer le monde qui les entoure.Unressenti qui touche les individus, mais aussi les sociétés, dans les périodes de changement ou de transition. Une réaction que les psychologues qualifient du « syndrome de la tour infernale». En effet, en 1974, époque du premier choc pétrolier marquant irrémédiablement la fin de l'époque heureuse des trente glorieuses avec l'avènement du chômage et de la défiance sur l'avenir, les gens se sont pris d'engouement pour certains films catastrophes comme Tremblement de terre de Mark Robson, ou encore, La Tour infernale de John Guillermin et Irwin Allen. Des films à sensation forte qui leur permettaient de délaisser le drame individuel pour la tragédie planétaire, où l'humanité dans son ensemble estmenacée de disparition. Une attitude justifiée car déjà le contexte de crise économique et climatique aiguë fait planer un sentiment général d'incertitude.

L'humour et la dérision demeurent le meilleur rempart contre l'angoisse

Toutefois, cette rumeur de fin dumonde le 21 décembre 2012 a pris une telle ampleur que cette prophétie alimente tous les cercles sociaux. «On tente de la justifier, on en rit, on la démonte mais on en parle ; la date du 21 décembre 2012, qu'on y croie ou qu'on n'y croie pas, est entrée dans toutes les consciences ». Certains adeptes de la théorie des complots étayent leurs allégations par le silence des autorités sur la question « la preuve selon eux, que le 21 décembre est bien la date de la fin du monde ». Ces théories paranoïaques issues du désir de maîtriser la marche du monde, et du plaisir narcissique de détenir une vérité cachée aux autres, y compris aux plus grands savants, s'expliquent en partie par la médiatisation faite sur certaines expériences scientifiques effectuées au détriment de la santé des populationscomme les essais nucléaires français au Sahara ou dans le Pacifique ou plus récemment par certains mensonges, comme celui des nuages radioactifs venant de Tchernobyl supposés s'arrêter aux frontières de la France. Toutefois, face à ce que certains qualifient de « psychose collective de grande ampleur », l'humour et la dérision demeurent le meilleur rempart contre l'angoisse. Les commentaires sur les différents sites dédiés à ce sujet le prouvent : « on sait ce que la Nasa ignore », ou encore « l'anprochain, je n'aurai pasàme prendre la tête pour des idées de cadeaux à Noël ».

Cette « psychose collective » profite à certains opportunistes

Quoi qu'il en soit, il est certain que cette fascination liée au spectre de la fin du monde, rappelle les pulsions d'adrénaline liées au plaisir enfantin de se créer de fausses frayeurs, qui se retrouvaient dans les histoires et contes de l'enfancecomme par exemple, celle du grandméchant loup qui dévore le petit Chaperon rouge. Des sensations retrouvées à l'âge adulte à travers les faits divers sanglants, les crashs aériens, les prédictions alarmistes des voyants ou des astrologues. Les personnes qui se délectent de ce genre de prédictions apocalyptiques « s'installent plutôt à la place du héros déclarant qu'il a toujours su que cette histoire finirait mal. D'autant que le futur survivant peut s'amuser à croire que ses ennemis périront dans la catastrophe. La perspective terrifiante de fin du monde se métamorphose alors en victoire du moi, avec la délicieuse sensation de maîtriser la vie et la mort » explique la psychanalyste Sylvie Le Poulichet. «C'est peut-êtreune production culturelle découlant de la mesure du temps », avancequant à elle, l'anthropologue Louise Paradis. « Le fait de compter le temps a un effet structurel qui nous amène à entrevoir une fin. Il pourrait aussi s'agir d'une projection de la croyance en un cycle de mort et de renaissance par lequel passeraient les êtres humains ». Cette « psychose collective » profite à certains opportunistes qui n'hésitent pas, sous prétexte de preuves scientifiques confidentielles, à vendre des radios manivelles et kits de premiers secours à des prix prohibitifs. La peur a toujours quelque chose de lucratif. De son côté, la Nasa a pris la chose au sérieux, après avoir été débordée par les appels téléphoniques de milliers d'angoissés, et avoir noté une recrudescence des suicides d'adolescents au États-Unis.

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