La preuve de l existence de Dieu par les degrés des êtres - article ; n°13 ; vol.72, pg 19-52
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1974 - Volume 72 - Numéro 13 - Pages 19-52
If the same character of being is encountered in several beings, it is impossible that each of them should possess it due to itself, for, in possessing it due to itself, it would possess it differently, in the way that each is in itself, as differenciated from the others. Now being is not only multiple, it is also one in a unity of alikeness, — a fact which forces us to seek outside beings the cause of this unity of being in the diversity of existing beings. This cause, which grounds the unity in the ontological diversity, can only be the unique cause of being, everywhere it is found, according to the different degrees in which it is realised.
Si le même caractère d'être se rencontre en plusieurs, il est impossible que chacun le possède par soi car, le possédant par soi, il le posséderait comme divers, à la manière dont chacun est en soi-même, différencié d'avec les autres. Or l'être n'est pas seulement divers, il est un aussi d'une unité de ressemblance, ce qui oblige à chercher en dehors des êtres la cause de cette unité de l'être dans la diversité des existants. Cette cause, qui fonde l'unité dans la diversité ontologique, ne peut être que la cause unique de l'être, partout où il se trouve, selon les différents degrés en lesquels il se réalise.
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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Corvez
La preuve de l'existence de Dieu par les degrés des êtres
In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième série, Tome 72, N°13, 1974. pp. 19-52.
Abstract
If the same character of being is encountered in several beings, it is impossible that each of them should possess it due to itself,
for, in possessing it due to itself, it would possess it differently, in the way that each is in itself, as differenciated from the others.
Now being is not only multiple, it is also one in a unity of alikeness, — a fact which forces us to seek outside beings the cause of
this unity of being in the diversity of existing beings. This cause, which grounds the unity in the ontological diversity, can only be
the unique cause of being, everywhere it is found, according to the different degrees in which it is realised.
Résumé
Si le même caractère d'être se rencontre en plusieurs, il est impossible que chacun le possède par soi car, le possédant par soi,
il le posséderait comme divers, à la manière dont chacun est en soi-même, différencié d'avec les autres. Or l'être n'est pas
seulement divers, il est un aussi d'une unité de ressemblance, ce qui oblige à chercher en dehors des êtres la cause de cette
unité de l'être dans la diversité des existants. Cette cause, qui fonde l'unité dans la diversité ontologique, ne peut être que la
cause unique de l'être, partout où il se trouve, selon les différents degrés en lesquels il se réalise.
Citer ce document / Cite this document :
Corvez Maurice. La preuve de l'existence de Dieu par les degrés des êtres. In: Revue Philosophique de Louvain. Quatrième
série, Tome 72, N°13, 1974. pp. 19-52.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1974_num_72_13_5778preuve de l'existence de Dieu La
par les degrés des êtres
La preuve thomiste de l'existence de Dieu, dite « par les degrés
des êtres », est celle qui, développée en toute sa richesse, nous donnerait
de Dieu l'idée la plus haute et, à la fois, la plus proche de nous. Nous
ne pourrons que simplifier, et durcir sans doute mais sans trahir — du
moins nous l'espérons, — la rigueur de l'argumentation.
L'ÊTRE LUI-MÊME
Cette argumentation considère la structure même des êtres,
mais, au lieu de le faire par l'analyse de ceux-ci en particulier, elle
les envisage synthétiquement, et constate, dans leur diversité et leur
imperfection, une incapacité à se justifier par eux-mêmes qui oblige à
en chercher « au dehors » la raison d'être. Le signe de l'insuffisance du
monde à s'expliquer par lui-même est ici plus profond que le mouve
ment des êtres et leur venue à l'existence, et même que la précarité
dans la possession de l'existence : que les êtres soient multiples et plus
ou moins parfaits manifeste, d'ores et déjà, qu'ils n'ont pas leur fonde
ment en eux-mêmes.
Premier argument tiré de la diversité des êtres
La preuve procède donc à partir des réalisations étagées de l'être,
de ces degrés d'être qui sont dans les choses, et qui composent d'abord
un certain ordre statique, d'aspect hiérarchique.
Les réalités du monde sont toutes des êtres en ce premier sens
qu'elles sont toutes hors du néant : elles « ek-sistent » toutes. A ce titre,
il n'y a pas de différence entre les êtres. Tous s'opposent pareillement
au rien, et méritent le même nom d' 'êtres. « Entre ces deux termes
(l'être et le néant), écrit Lavelle, il n'y a point d'intermédiaire. C'est
un infini qui les sépare : aussi de chaque chose faut-il dire qu'elle est
ou qu'elle n'est pas» (1). Mais si tous sont des êtres à ce point de vue,
(!) L. Lavelle, De VÊtre, 2* éd., Paris, Aubier, 1947, pp. 14, 15. 20 Maurice Corvez
le mot « être » n'exprime pas seulement cette position commune dans
l'existence. Un tel acte de position, sans lequel rien ne serait donné,
n'est pas étranger à ce qu'il pose, indifférent au contenu de ce qui
est : il en est même la réalité constitutive la plus foncière. En ce sens,
tous les êtres ne sont pas également êtres. Il existe des zones variées
de densité ontologique : les êtres sont plus ou moins êtres. Qu'est-ce
à dire ? Ceci, que l'être qui les constitue est plus ou moins riche, plus
ou moins intense, qualifié, épanoui. Il y a plus d'être dans un lion que
dans une souris, plus d'être dans un homme que dans un moucheron.
Le même Lavelle reconnaît que c'est un paradoxe de dire « qu'il n'y
a pas de degrés dans l'être, que c'est le même être qui est dit du tout
et de la partie, de l'âme et du corps, d'un songe et d'un événement,
de l'idée et de la chose, de l'action spirituelle et de la vapeur la plus
fugitive ! » (2).
On le voit mieux peut-être quand on observe que l'être comme
tel possède certains caractères communs, de même extension que lui :
propriétés transcendantales, convertibles avec lui. Tout être est vrai
et bon en quelque manière, un et beau, parfait, noble, etc. Or, ces
aspects transcendantaux de l'être, qui expriment les perfections des
choses, sont plus visiblement hiérarchisés. Il y a des degrés de perfec
tion dans les choses; il y a du plus et du moins dans la vérité, dans
la valeur. Un être est plus ou moins vrai, plus ou moins bon, noble ou
beau. Cette diversité dans la perfection éclate dans le monde. La beauté
d'une symphonie n'est pas celle d'une cathédrale; une action morale
est plus ou moins belle, et belle d'autre manière qu'un discours. Mais
alors, si les réalités du monde sont qualitativement différentes, au
point de vue de ces perfections transcendantales, c'est qu'elles le sont
au point de vue de l'être lui-même. Ontologiquement, elles sont diverses:
elles sont plus ou moins êtres. S'il y a relativité dans le vrai, dans le
bien, c'est qu'il y en a dans l'être, lequel se confond réellement avec
ces perfections. D'être vrai ou bon ne représente rien de plus que
l'être lui-même, considéré sous un jour particulier : en tant qu'il fonde
une connaissance ou un amour. L'ordre de la vérité, de la bonté,
etc., est le même que celui de l'être ; l'ordre des choses dans la vérité,
ou dans la bonté, est le même que leur ordre dans l'être. Tel être est
déclaré supérieur à tel autre (l'homme vaut mieux que le simple
animal), parce qu'il apparaît plus richement organisé, plus unifié,
(2) L. Lavelle, op. cit., pp. 14, 15. La preuve de V existence de Dieu 21
capable d'actions plus relevées. Cette excellence dans l'activité est
fondée sur une sorte de dignité, qui confère un rang parmi les êtres :
c'est l'être même qui est jugé supérieur ou meilleur.
Ces perfections ontologiques, ainsi différenciées et par suite limi
tées, approchent à des degrés divers des perfections correspondantes,
prises à leur suprême degré. On les évalue par référence à un terme
supposé absolument parfait, et qui soit, en quelque sorte, leur mesure.
Il est la qualité pure, idéale, la perfection éminente qui, comparée aux
diverses perfections, permet d'en apprécier la valeur. Les différents
degrés d'être sont ainsi estimés d'après un maximum, qui serait l'être
au souverain degré.
L'existence d'une pareille diversité et relativité dans la distribution
de l'être lui-même ne laisse pas de susciter une question fondamentale.
Comment tous ces êtres peuvent-ils fonder la même dénomination
d'être, présenter une valeur ontologique commune, à des degrés essen
tiellement divers ? Ils sont tous de Vêtre, et le sont à des degrés multiples
et divers. Tous sont des êtres, saisis dans la même idée d'être, exprimée
par le même mot, selon une relation de ressemblance qui n'est pas seul
ement un acte de comparaison posé par l'esprit mais est réelle en elle-
même, ayant son fondement dans la réalité. Ces êtres présentent tous
quelque chose de commun, au delà des qualités spécifiques qui les
détermin

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