Le 1er Symposium de l Institut international des sciences théoriques - article ; n°8 ; vol.45, pg 431-440
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Revue Philosophique de Louvain - Année 1947 - Volume 45 - Numéro 8 - Pages 431-440
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Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Jean Ladrière
Le 1er Symposium de l'Institut international des sciences
théoriques
In: Revue Philosophique de Louvain. Troisième série, Tome 45, N°8, 1947. pp. 431-440.
Citer ce document / Cite this document :
Ladrière Jean. Le 1er Symposium de l'Institut international des sciences théoriques. In: Revue Philosophique de Louvain.
Troisième série, Tome 45, N°8, 1947. pp. 431-440.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0035-3841_1947_num_45_8_4120Le /w Symposium des sciences théoriques 431
presse .belge a accordée aux travaux du Congrès semblent attester
sous ce rapport une heureuse évolution.
Au cours de la séance administrative des Congrès des Sociétés
de philosophie de langue française il fut décidé que le IVe Congrès se
réunira en 1949. Nous venons d'apprendre que le siège de ce
sera très probablement la petite ville de Neuchâtel en Suisse.
LE 1er SYMPOSIUM DE L'INSTITUT
INTERNATIONAL DES SCIENCES THÉORIQUES
Du 8 au 13 septembre 1947 s'est déroulé au Palais des Académ
ies, à Bruxelles, le premier Symposium de l'Institut international des
sciences théoriques. Cet Institut constitue la section scientifique de
l'Association internationale de collaboration scientifique, fondée à
Bruxelles, à l'initiative du R. P. Dockx, O. P., dans le but de pro
mouvoir la réalisation de la synthèse doctrinale moderne. L'Associat
ion comporte en effet une section administrative, groupant tous ceux
qui concourent efficacement, soit par leur appui financier, soit par
leur influence sociale, à promouvoir le travail des savants mandatés
par l'Association, et une section académique, groupant les hommes
de science appelés à réaliser le but proposé.
Le symposium de septembre dernier était la première manifest
ation d'activité de l'Institut des sciences théoriques. Il a rassemblé
environ trente cinq participants venus de différents pays : Angleterre,
Belgique, Etats-Unis d'Amérique, France, Pays-Bas, Suisse et repré
sentant plusieurs disciplines fondamentales : philosophie, physique,
mathématiques, biologie.
Le thème du Symposium devait être primitivement la philosophie
de la nature, mais certaines circonstances ont obligé les organisateurs
à élargir ce cadre, ce qui entraîna un certain manque d'unité, mais
introduisit en même temps une diversité de points de vue d'une
indéniable richesse.
En fait, seules les deux premières communications se rapport
aient à l'objectif premier, et le Symposium se décomposa en quelque
sorte en quatre phases consacrées respectivement à la philosophie de 432 Jean Ladrière
la nature, à la philosophie de la physique, à la philosophie des.mathé-
matiques et à la du vivant.
Le R. P. Dockx ouvrit les débats en précisant la nature et le but
de l'Institut. Il rappela l'évolution des sciences depuis Descartes et
souligna la nécessité d'un effort de synthèse entre sciences, philo
sophie et théologie. Cependant cette ne peut plus être le
fait d'un penseur isolé : elle exige la collaboration, et d'autre part
les Universités, préoccupées avant tout de spécialisation, ne peuvent
guère la favoriser. De là l'idée d'une institution solidement appuyée
au point de vue financier, et consacrée spécifiquement à l'élaboration
de cette synthèse. Les instruments de l'Institut seront d'une part des
Symposiums annuels, consacrés alternativement à la philosophie des
sciences de la nature et à la philosophie des sciences morales, et
d'autre part un Centre de recherches qui doit s'ouvrir à Bruxelles.
MM. H.-J. Pos (Amsterdam) et E. W. Beth (Amsterdam) se
consacrèrent ensuite à poser le problème de la philosophie de la
nature. Tous deux s'accordèrent à îejeter la valeur d'une soi-disant
méthode philosophique pour une connaissance objective de la nature.
M. Pos se plaça surtout sur le terrain du langage. A partir du langage
primitif, un double mouvement de purification donne lieu d'une part
à la métaphysique, qui recherche un état de béatitude, entièrement
subjectif, et finit par réduire le langage au silence — et d'autre part
aux sciences positives qui critiquent le langage par le réel et le
rationalisent de plus en plus. La question qui se présente à la philo
sophie scientifique sera donc la suivante : vu la supériorité évidente
de la mathématisation par rapport au langage naturel, faut-il prévoir
une expansion indéfinie du symbolisme ou sera-t-il toujours complété
par l'intuition ? M. Pos semble incliner vers cette dernière solution.
M. Beth s' attacha davantage à l'évolution historique des théories
de la nature mais, pour lui aussi, c'est l'analyse du langage qui nous
fournit la clef de cette évolution. Les spéculations cosmologiques ont
subi, selon lui, trois changements fondamentaux : liaison avec l'obser
vation, introduction de la méthode deductive, introduction de la
méthode expérimentale. Et ces changements sont réalisés chaque
fois par la création d'un nouveau langage, le langage mathématique
représentant l'instrument le plus parfait, par l'extension de son champ
d'application et par son caractère déductif. La cosmologie dite
naturelle est simplement le corrélatif du langage courant : elle restera
toujours valable dans son champ. Quant à la cosmologie péripatéti
cienne, elle correspond déjà à un certain perfectionnement du Ier Symposium des sciences théoriques 433 Le
langage, permettant une théorie deductive des changements qualit
atifs. Mais toute tentative pour la réhabiliter serait stérile, car elle ne
pourrait avoir d'autre sens que la substitution du langage mathémat
ique au langage de cette cosmologie. En somme M. Beth paraît
mettre une parfaite continuité entre les différents moments de l'expli
cation cosmologique et se refuse à distinguer des types radicalement
différents d'intelligibilité. C'est ce qui lui attira, ainsi qu'à M. Pos,
les objections de plusieurs participants, et en particulier de M. Daujat,
sans d'ailleurs qu'un accord ait réussi à s'établir.
Les rapports consacrés aux sciences physiques proprement dites
se partagèrent en deux groupes : le premier se situant au plan de la
philosophie de la science physique, le second au plan de la physique
elle-même.
Les considérations les plus fondamentales furent présentées par
le R. P. Dubarle, O. P. (Paris), dont la communication parut bien
marquer le point culminant de ces journées et rallier l'accord unanime
de tous les participants, au point que le P. Dubarle dut, par boutade,
se défendre de créer une sorte d'orthodoxie du Symposium. Le
P. Dubarle proposa d'abord de reconnaître quatre éléments carac
téristiques dans la physique actuelle : dualité entre la définition théo
rique et la fonction expérimentale, travail nécessaire de la pensée à
partir des données, progression par étapes, évolution conceptuelle
par mutations. Opposant ensuite les deux grandes perspectives his
toriques selon lesquelles s'est développée la réflexion sur les fonde
ments de la physique : tendance empiriste, inductive, et tendance
formaliste, deductive, il propose de rejoindre ces deux perspectives
par une sorte de complémentarité et de la caractériser par le terme
de synthèse inductive, introduit par M. Destouches. Il n'y a ni nature
en soi ni sujet à priori, mais intelligence engagée : la déduction épis-
témologique qui est à l'horizon de l'idéal du savoir doit rester con
ditionnée par l'historicité de l'homme. Les physiciens présents mar
quèrent avec enthousiasme leur accord avec les vues du P. Dubarle.
C'est au rapport de la physique et du réel que furent consacrés
les rapports de Mme Destouches (Paris) et de M. Daujat (Paris), quoi
que selon des points de vue fort différents. M. traita plutôt
le problème de l'intelligibilité du réel. Opposant le platonisme au
nominalisme et à l'idéalisme, M. Daujat montra que la physique
utilise des notions intelligibles et que celles-ci ne sont ni créées
par l'esprit, ni situées dans un monde idéal, mais qu'elles se trouvent
dans les choses et que l'activité de l'esprit consiste à les en extraire, Jean Ladrière 434<

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