Les ’’Cahiers’’ du P. Maréchal. Sources doctrinales et influences subies - article ; n°67 ; vol.43, pg 225-251
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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1940 - Volume 43 - Numéro 67 - Pages 225-251
27 pages

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Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 47
Langue Français
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Extrait

Albert Milet
Les ’’Cahiers’’ du P. Maréchal. Sources doctrinales et influences
subies
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 43° année, Deuxième série, N°67-68, 1940. pp. 225-251.
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Milet Albert. Les ’’Cahiers’’ du P. Maréchal. Sources doctrinales et influences subies. In: Revue néo-scolastique de philosophie.
43° année, Deuxième série, N°67-68, 1940. pp. 225-251.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1940_num_43_67_4027'
" Cahiers " du P. Maréchal. Les
Sources doctrinales et influences subies.
Sous quelles influences le P. Maréchal fut-il amené aux concept
ions fondamentales du Paint de départ de la métaphysique ? I*es pa
ges qui suivent voudraient apporter une réponse à cette question, et
fournir ainsi quelques indications aux futurs historiens du néo-tho
misme (1).
Nous enquêterons donc sur l'activité intellectuelle du P. M. au
cours des premières années du XX* siècle, et nous pourrons constater
que ces influences portent moins sur des thèses précises que sur
l'orientation générale de la pensée du philosophe belge (2).
l'étudiant
L'enseignement philosophique reçu par le P. Maréchal pendant
ses trois années de philosophie ne contribua guère à la formation de
(1) Plusieurs renseignements dont nous ferons état nous ont été obligeam
ment communiqués par le P. Maréchal. Nous avons pu consulter et utiliser dans
une large mesure certains inédits (surtout d'importants fragments du Ca
hier VI).
(2) Joseph Maréchal est né à Charleroi le* 1er juillet 1878. Après de bril
lantes études au Collège du Sacré-Cœur, il entre, le 23 septembre 1895, au
noviciat de la Compagnie, de Jésus, à Arlon. En 1897, il accomplit son juvénat
à Tronchiennes, puis, trois années durant (sept. 1898 juil. 1901), il suit les
cours de philosophie à la maison de Louvain. De 1901 à 1905, il conquiert à
l'Université de cette ville le grade de Docteur en sciences naturelles, et s'adon
ne ensuite (1905-1909) à l'étude de la théologie. Nommé professeur de philo
sophie en 1910, le P. Maréchal, après avoir enseigné successivement la biologie,
la psychologie expérimentale, la logique, la psychologie rationnelle, la théodicée
et l'histoire de la philosophie, aVait pris sa retraite en 1935 à Louvain où il
travaillait à la préparation de plusieurs ouvrages. Il y est décédé le 11 dé
cembre 1944.
15 ALBERT? MILE*
ses idées les plus personnelles. La philosophie que l'on proposait à
cette époque aux jeunes religieux de la rue des Récollets se confinait
en effet dans une prudente routine, et les manuels- que l'on suivait
de près semblaient fort peu aptes à susciter des vocations métaphyr
siques Une simple lecture des traités de psychologie composés par
le P. De Backer, l'ancien professeur du P. Maréchal, montre à l'év
idence jqu'aucune stimulation dans le sens du f inalisme intellectiîel n'a
pu venir à notre auteur par cette voie (3).
Un de ses maîtres, le P. Thirion, eut cependant sur lui une in
fluence marquante. Le P. Thirion enseignait la physique ; son do
maine de prédilection était l'histoire dés sciences, et il terminait alors
son bel ouvrage sur Y Evolution de l'astronomie chez les Grecs (4).
Ayant trouvé en la personne çlu P. Maréchal un esprit particulièr
ement ouvert et compréhensif, il engagea son élève, qui se croyait
destiné à l'enseignement classique dans les collèges de la Compagnie,
à s'orienter vers des buts plus scientifiques. Sous sa conduite, le
P. Maréchal se mit donc sérieusement aù^ travail^ et consacra de lon
gues heures de sa vie d'étudiant à la critique des sciences et à la
philosophie des mathématiques. Le fait n'est pas sans importance
et mérite de retenir notre attention car ces études sont à l'origine de
cette lente et laborieuse maturation doctrinale qui devait donner son
fruit dans "Le point de défart de la métaphysique.
L'érudition ne doit pas être confondue avec la science, et l'acc
umulation des faits positifs ne saurait fournir un apport direct à la
métaphysique : telles furent les premières conclusions qui s'imposè
rent à l'esprit du jeune philosophe à la suite de ses lectures (5). Con
clusions négatives encore, mais qui allaient lui permettre de saisir
sur le vif un aspect important de la méthode scientifique. La science,
(3) Stanislas De Backer, S. J., Institutiones Metaphysicae specia-
lis, t. II, Psychologia, pars prier : De vita organiça (266 p., 1901) et t. III,
Psychologia, pars altéra : De vita ratianali (288 p., 1904), Paris, Beauchesne.
(4) Paris, 1900. — Le R. P. J u 1 e s Thirion, S. J. (Sclayn, 1852 - Namur,
1918), collaborateur très actif de la Revue des Questions Scientifiques (Lou-
vain), y a publié de nombreuses notices historiques sur la physique et les
physiciens ainsi <jue sur l'astronomie et les astronomes.
(5) Portant principalement survies œuvres de A. Cournot, P. Du-
hem et H. Poincaré. On trouvera sans peine des traces de ces lectures
dans l'article : Science empirique et psychologie religieuse. Notes critiques
(Recherches de Religieuse, t. 3, p. 1-61, Paris, 1912. — Repris dans
les Etudes sur la psychologie des mystiques, t. I, 1er éd., p. 3-66, Bruges,
Beyaert et Paris, Alcan, 1924). '
LES « CAHIERS » DU P., MARÉCHAL ^ 227
remarque-t-il bientôt, traverse, après la période de tâtonnements du
début, une phase statique, descriptive, une phase de classification et
d'organisation des données acquises. Puis, sur la base indispensable
de la systématisation antérieure, elle s'élève peu à peu de la pure clas-_
sification des phénomènes à l'étude de leur dynamisme, des lois de
leur' production, des aspects généraux de l'activité qu'ils manifestent,
des liaisons causales qui les rendent tous solidaires ; c'est l'étape f
éconde de l'expérimentation, la période brillante des théories et des
hypothèses. Mais, en même temps, l'usage plus complètement cons
cient des méthodes conduit le savant à en instituer un examen plus
sévère ; c'est donc aussi la période de la critique scientifique. Bref,
toute science qui mérite vraiment de porter ce nom, doit se montrer
à la fois progressive et critique. Le disciple du P. Thirion ne s'en
tint pas à ces constatations. Puisque, se dit-il, les esprits contempor
ains paraissent surtout soucieux de l'aspect dynamique des choses
et de la critique des procédés de recherche, ne conviendrait-il pas de
tenir compte de ces préoccupations générales dans le domaine de la
philosophie scolastique ? N'y aurait-il pas intérêt à mettre au jour et
à développer les germes de progrès que contiennent les doctrines tra
ditionnelles, à soumettre à un contrôle rigoureux leurs affirmations
premières ? Le P. Maréchal se promit de diriger ses recherches dans
ce sens. Dès ce moment, il prit la résolution de remonter aux sources
authentiques de la pensée thomiste. C'est là, estimait-il, et là seule
ment, qu'il aurait chance de découvrir, dans toute leur pureté, ces
principes générateurs qui avaient provoqué jadis le bel essor de la
philosophie médiévale (6).
' Le P. Thirion ne fut pas le seul à exercer une influence notable
sur la pensée de notre auteur. Un autre nom doit lui être associé,
celui du chanoine V. Grégoire sous la direction duquel le P. Maréc
hal s'initia aux méthodes biologiques (T)f. ' i
(6) Nous avons puisé ces renseignements dans une conférence du P. M.
(demeurée inédite) intitulée : Scolastique et Nêo-scolastique. Cette conférence
est datée de 1908, mais les idées qui y sont exposées ont certainement — cela
ressort du texte — une origine plus ancienne.
(7) Victor Grégoire (Anderlues, 1970 - Louvain, 1938) détenait,
au début de ce siècle, la chaire de botanique et de cytologie à l'Université de
Louvain ; il dirigeait en outre les laboratoires de microscopie, de cytologie
et d'histologie végétale comparée à l'Institut Carnoy (ancienne abbaye de Vil-
îers, 24 nje du Canal, Louvain). Les travaux de ce biologiste célèbre ont porté 22$ _^ ALBERT MILÈT
Victor Grégoire, — tous c

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