Une conception nouvelle de la vie psychique: la Gestalttheorie - article ; n°24 ; vol.31, pg 438-451
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Revue néo-scolastique de philosophie - Année 1929 - Volume 31 - Numéro 24 - Pages 438-451
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Publié le 01 janvier 1929
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Langue Français

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E. Pialat
Une conception nouvelle de la vie psychique: la "Gestalttheorie"
In: Revue néo-scolastique de philosophie. 31° année, Deuxième série, N°24, 1929. pp. 438-451.
Citer ce document / Cite this document :
Pialat E. Une conception nouvelle de la vie psychique: la "Gestalttheorie". In: Revue néo-scolastique de philosophie. 31° année,
Deuxième série, N°24, 1929. pp. 438-451.
doi : 10.3406/phlou.1929.2554
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-555X_1929_num_31_24_2554XVIII
UNE CONCEPTION NOUVELLE
DE LA VIE PSYCHIQUE :
LA " GESTALTTHEORIE ,.
I. — Historique
Un livre a été récemment écrit en allemand avec le titre :
Die Krisis der Psychologie (La crise de la psychologie) ').
L'auteur, un psychologue autrichien, y constate la multi
plicité et un peu la confusion des tendances actuelles de la
psychologie expérimentale : crise de croissance, d'ailleurs,
déclare-t-il, qui ne peut que se résoudre en progrès consi
dérables.
Le fait est que, ces dernières années, les polémiques
entre psychologues dans chaque pays et d'un pays à l'autre
(car ces questions comme tant d'autres sont devenues
d'ordre international), se sont étendues non plus seulement
à des points particuliers, mais à la base même de la science
psychologique. Ce qui est mis enjeu, c'est la conception à
se faire de l'objet même de la psychologie.
Ces quelques pages sont .consacrées à présenter la con
ception nouvelle qui s'est développée en Allemagne sous
le nom de « Gestalttheorie » 2). Une brève et sommaire
1) K Bûhler, Iena, Gustav Fischer, 1927.
2) Nous traduisons par théorie de la forme ? Le mot français
« structure > traduirait mieux, selon nous, « Gestalt ». Mais il est plus simple et
déjà d'usage courant dans les écrits français, d'employer le mot < forme ». Nous
le garderons dans cet écrit. « Gestalttheorie » • 489 La
esquisse historique peut être utile pour comprendre quel
problème s'est posé aux théoriciens de la « Gestalt ». Nous
n'avons pas la prétention de faire la genèse de la pensée de
ces derniers, nous voulons seulement situer un peu leur
position.
L'on sait que la psychologie expérimentale a commencé
de se constituer en science distincte vers le milieu seule
ment du siècle dernier. Fechner, Wundt sont deux des
noms principaux qui marquent cet avènement. Fechner
prétendit établir les premières lois d'une psychophysique
(1860), Wundt ouvrit à Leipzig le premier laboratoire
de psychologie expérimentale, et créa la psychophysiol
ogie. Avant eux, les philosophes empiristes d'Angleterre
avaient préparé les esprits à envisager les phénomènes
psychiques indépendamment de l'âme et de sa nature. Les
recherches métaphysiques, considérées comme vaines,
cédaient la place à une étude plus positive des faits de
conscience, et ceux-ci devaient être observés, décrits et
rattachés les uns aux autres comme tout autre phénomène
naturel. Mais il fallait fournir une base objective à la
nouvelle science : Fechner voulut soumettre à la mesure
quantitative le psychique, en déterminant l'équivalent
physique de la sensation. Wundt et beaucoup d'autres
tentèrent d'établir le parallélisme psycho-physiologique :
l'anatomie et la physiologie seraient devenues la clef du
domaine psychique. De toute façon l'on s'accordait pour
admettre, à la base de l'édifice mental, l'existence de faits
élémentaires, d'éléments psychiques simples. Toute la vie
psychique devait s'expliquer par les combinaisons et
associations plus ou moins complexes de ces éléments.
J. S. Mill, Bain, Spencer en Angleterre, Taine, Ribot
en France furent des protagonistes de ce courant associa-
tionniste.
Les méthodes et les postulats associationnistes supposent
l'inertie de l'esprit comme principe synthétique et comme
activité libre. Des psychologues ne manquèrent pas pour 440 E. Pialat
s'opposer à ces conceptions : W. James en Amérique,
Bergson en France, au nom de l'observation et de l'ana
lyse, nièrent l'existence d'éléments dans la vie mentale.
Le dernier, spécialement, parla de continuité psychique.
L'esprit est durée, il est puissance d'intégration et activité
synthétique. Chaque moment de la durée est irréductible à
ce qui le précède ; la vie est création : il n'y a pas d'él
éments prétendus fixes, qui seraient morts.
L'influence bergsonienne fut sensible en France. Les
Allemands s'en rapportaient davantage aux laboratoires.
Mais précisément une école naquit à Wurzburg, qui, au
nom des expériences de laboratoire, déclara trop étroites
les limites de l'associationnisme et affirma l'existence d'un
contenu de pensée irréductible à la sensation, et d'une
activité psychique plus complexe que le mécanisme des
associations. Ce fut la « Denkpsychologie ». On consi
dérait toujours cependant le domaine des sensations comme
soumis plus ou moins à des lois mécaniques. Ainsi a-t-on
les conceptions actuelles de Lindworsky, de Seltz.
On continuait d'ailleurs et l'on continue, dans tous les
pays, à suivre les méthodes et les postulats association-
nistes 1), quitte à chercher une explication conforme à ces
principes pour les nouveaux « faits » présentés par l'école
de Wurzburg.
C'est contre cet associationnisme, contre ses postulats et
contre la conception qu'il offre de la vie psychique, que
s'est érigée la « Gestaltpsychologie » . Elle veut instituer une
révision des principes qui commandent la psychologie et
donner une nouvelle base à cette science. Le travail s'im
pose d'autant plus que, selon eux, les postulats fonda
mentaux de l'associationnisme vicient l'œuvre même des
psychologues qui réagissent le plus vigoureusement contre
cette théorie.
1) Par exemple Q. E. Muller et Ziehen en Allemagne, qui soutiennent bri
llamment leur point de vue. « Gestalttheorie » 441 ta
La psychologie de la forme est représentée par un
groupe de psychologues dont les principaux sont : Wert-
heimer, Kôhler et Koffka»
Wertheimer, professeur à Berlin, a présenté les faits
d'expérience d'où il déduit sa théorie, spécialement dans son
mémoire sur la perception du mouvement *), et plusieurs
articles généraux *). Mùller lui attribue la paternité de la
Gestalttheorie dont nous parlons.
Kôhler, professeur également à Berlin, a publié un
livre : Die physischen Gestalten 3), où il se propose d'établir
les fondements physiques des « formes » psychiques : livre
essentiel à connaître pour bien comprendre le mouvement
qui nous occupe. Il a fait des recherches d'un intérêt con
sidérable sur les animaux, singes et poules, et dont les
résultats lui paraissent très importants pour prouver sa
théorie 4). Il a aussi défendu cette dernière contre Millier
et contre Rignano.
Koffka, professeur à Smith College, Northampton (Mass.),
a écrit sur le développement mental 5). Il s'est chargé de
faire une présentation remarquable de la Gestalttheorie
dans un livre publié sous la direction de Dessoir, et dans
lequel il a rédigé la partie « Psychologie » 6).
Ces psychologues ont fondé une revue de belle tenue,
la Psychologische Forschung, paraissant à Berlin depuis
1921. L'offensive vigoureuse qu'ils ont menée contre tous
les suspects d'associationnisme leur a valu de nombreuses
polémiques en Allemagne et ailleurs. En Angleterre, en
Amérique 7), en France 8), l'on s'est mis au courant de ce
1) Zeitschrift fiir Psychologie, 61-1912.
2) Psych. Forschung, I, 1 et 2; IV. (1921, 1923).
3) Erlangen, Verlag der philosophischen Akademle.
4) Intelltgenzpriijungen an Anthropoïden. Abh. d. Preùss. Akad. d. Wissen-
schaften, 1917. Traduit chez Alcan.
5) Die psychische Entwicklang. Zickfeidt, Osterwleck am Harz, 1925.
6) Die Philosophie in ihren Einzelngebieten Ullsteirt. Berlin, 1925.
7) Cf. spécialement les articles de Helson dans Y Am. /. of Psych. 1925-6.
8) Art. de P. Guillaume dans le Journal de Psychologic. 1926. 442 E. Pialat
mouvement. La relati

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