A la recherche d un équilibre mondial - article ; n°4 ; vol.16, pg 325-338
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

A la recherche d'un équilibre mondial - article ; n°4 ; vol.16, pg 325-338

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1951 - Volume 16 - Numéro 4 - Pages 325-338
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Abelin
A la recherche d'un équilibre mondial
In: Politique étrangère N°4-5 - 1951 - 16e année pp. 325-338.
Citer ce document / Cite this document :
Abelin Pierre. A la recherche d'un équilibre mondial. In: Politique étrangère N°4-5 - 1951 - 16e année pp. 325-338.
doi : 10.3406/polit.1951.2701
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1951_num_16_4_2701A LA RECHERCHE D'UN ÉQUILIBRE MONDIAL :
L'ASSISTANCE TECHNIQUE
Tandis que les courants d'échanges commerciaux retrouvent avec peine
leur volume d'avant guerre, que la production européenne rétablit len
tement ses forces, les formules et les procédés naguère en vigueur semblent
avoir cependant perdu leur vertu. Jamais le rythme de la Conférence inter
nationale n'aura été aussi soutenu, les échanges de vues aussi complets,
la circulation des enquêteurs, consultants, représentants et négociateurs
si intense. Jamais non plus la hâte à organiser, reconstruire, développer
n'aura mieux fait apparaître la lenteur des résultats, l'impuissance des rou
tines, l'échec du photographe, habile seulement à retoucher son cliché.
La reconstruction des pays ébranlés par la guerre ne masque plus le désé
quilibre des échanges.
Le sens de l'effort est cependant indiqué : aux assises internationales se
font entendre les pays naguère sans porte-parole et sans audience. La
misère de leurs populations, plus que l'étendue de leur territoire, l'archaïque
organisation de leur économie, plus que leurs ressources déjà prospectées,
plaident en leur faveur. Leurs voix n'ont nul besoin de s'élever bien haut
pour exprimer ce qu'est le déséquilibre mondial, en quels lieux ont été
accumulés des retards tragiques, comment le moindre délai prend le sens
de catastrophe. Nul ne peut refuser de les écouter.
Avec artifice ou avec des accents sincères, c'est la thèse du nivellement
des conditions de vie que plaident alentour les voix intéressées et les voix
désintéressées. Et nul ne peut penser que l'essentiel du déséquilibre mond
ial réside ailleurs que dans la succession d'âges économiques que le pro
grès humain a parcourus sans les faire disparaître. L'intérêt des pays les
plus développés est de hausser à leur niveau les contrées encore tenues ou
maintenues à l'écart des formes d'une vie économique moderne. Cet intérêt
est même désormais, pour les uns et les autres, devenu une nécessité.
22 326 PIERRE ABELIN
Mais, si l'on mesure les retards, l'incompréhension, les conditions poli
tiques créées par le déséquilibre économique et social des diverses popula
tions du globe, comment espérer que tout sera sacrifié à cette nécessité
dans des délais aussi brefs qu'il serait souhaitable ? En réponse à l'appel
pressant des pays sous-développés, les nations industrielles et commerçantes
font valoir les lenteurs de leur reconstruction, les progrès hésitants de leurs
échanges extérieurs. Les États-Unis, et notamment leur capitalisme privé,
s'orientent difficilement vers des opérations commerciales et financières à
caractère international : la stabilité économique américaine en dépend dans
une très faible mesure, et l'indépendance du pays vis-à-vis de l'étranger
s'est peut-être encore accrue depuis la guerre tant pour les matières pre
mières que pour les denrées alimentaires. Le rôle politique que les États-
Unis ont été conduits à tenir, sur un plan international très vaste, aurait
pu les engager aussi dans la voie d'un effort ample et soutenu en faveur de
l'économie mondiale. Le plan Marshall et le programme du point IV du
président Truman représentent, en effet, la contribution la plus spectacul
aire qui ait été apportée en ce sens.
Mais le réarmement des Nations occidentales implique désormais un
choix. Sans doute peut-on souscrire à cette affirmation de l'International
Development Advisory Board, dans un rapport destiné au président Tru-
man : « Le renforcement de l'économie des régions sous-dé veloppées et
l'amélioration de leur niveau de vie doivent être considérés comme une
partie essentielle du plan de mobilisation pour notre propre défense. »
Mais, si les États-Unis peuvent encore songer à mener à bien un tel pro
gramme, en développant leur production, cette ressource n'est pas à la
portée des pays industriels d'Europe, qui doivent, à quelque degré, choisir
entre le réarmement et l'équipement — partant, le sacrifice de leur propre
niveau de vie ou son progrès.
D'un autre côté, l'investissement massif de capitaux publics et privés
dans les pays sous-développés mérite d'être étudié de près. Quel serait
le bénéfice pour l'économie mondiale d'investissements qui ne serviraient
ni au développement de la production, ni à l'accroissement du niveau de
vie, par l'incompétence, l'instabilité, voire la corruption des gouvernements
qui pourraient en disposer ? Le financement des pays sous-développés
n'est pas, par lui-même, générateur de réformes et risque même de pro
longer des structures économiques et politiques inadéquates.
lu assistance économique aux pays sous-développés demeure le problème
crucial de notre époque, et les nécessités du réarmement, qui en détournent
l'attention, aggravent sans doute encore sa portée. A l'heure actuelle, du
moins, si l'assistance économique à ces pays, conçue comme une entreprise
de très grande envergure de financement, d'expansion économique et TECHNIQUE "ASSISTANCE 327
d'équilibre des échanges, paraît compromise, elle semble cependant devoir
se maintenir sous une forme précise, avec des buts limités, mais assurée
d'un accord et d'un concours vraiment internationaux : l'assistance tech
nique, dont'les Nations Unies ont pris les charges et les responsabilités,
peut demeurer comme le refuge d'une conception plus vaste de l'assistance
économique ; elle peut aussi, débordant ses limites actuelles, s'identifier
à celle-ci. On doit du moins l'espérer.
Origine et structure de l'assistance technique.
On confond souvent le programme des Nations Unies, dit programme
élargi d'assistance technique, et les programmes d'assistance économique
à la diligence de diverses nations, et dont le plus retentissant demeure celui
du Point IV, que le président Truman définissait ainsi dans son discours
du 20 janvier 1949 : « Quatrièmement, nous devons mettre en œuvre un
programme nouveau et hardi pour améliorer et développer les régions
retardataires et les faire bénéficier des avantages de nos progrès scientifiques
et industriels.
» Plus de la moitié des habitants du monde vivent dans des conditions
approchant de la misère. Leur alimentation est insuffisante, ils sont vic
times de maladies. Leur vie économique est primitive et stagnante. Leur
pauvreté est un handicap et une menace non seulement pour eux, mais
pour des régions plus prospères. Pour la première fois dans l'histoire, l'human
ité possède les connaissances et la technique voulues pour alléger les souf
frances de ces peuples. »
L'annonce de ce programme ambitieux devait encourager le Conseil
économique et social et l'Assemblée générale des Nations Unies à établir
leur programme élargi d'assistance technique. La contribution des États-
Unis aux charges du programme devait, en effet, être fort importante : sur
35 millions destinés par eux à l'assistance aux pays sous-développés,
12 ont été affectés aux Nations Unies pour le soutien de leur
programme. Certes, une fraction substantielle de l'effort américain est
dispensée, par voie d'accords bilatéraux, notamment aux pays de l'Amérique
latine. Quels que soient les moyens, les buts et les effets de cette assistance
directe, le programme des Nations Unies s'affirme comme tout à fait dis
tinct, soutenu par les contributions bénévoles de plus de cinquante nations,
économiquement développées ou non. Le caractère international ou neutre
de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents