L Allemagne et l avenir de l alliance occidentale - article ; n°3 ; vol.54, pg 439-452
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L'Allemagne et l'avenir de l'alliance occidentale - article ; n°3 ; vol.54, pg 439-452

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Description

Politique étrangère - Année 1989 - Volume 54 - Numéro 3 - Pages 439-452
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Becher
L'Allemagne et l'avenir de l'alliance occidentale
In: Politique étrangère N°3 - 1989 - 54e année pp. 439-452.
Citer ce document / Cite this document :
Becher. L'Allemagne et l'avenir de l'alliance occidentale. In: Politique étrangère N°3 - 1989 - 54e année pp. 439-452.
doi : 10.3406/polit.1989.3873
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1989_num_54_3_3873POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 439
La RFA et l'avenir
Klaus BECHER * de l'alliance ... occidentale
Des différends au sujet d'un assez grand nombre de points ont
récemment attiré l'attention sur les relations entre la République
fédérale d'Allemagne et ses principaux alliés de l'OTAN : contrôles
pour endiguer la dissémination de la technologie nucléaire, chimique et des
missiles ; relations en temps de paix entre les civils et les militaires au sujet
de l'entraînement en vol à basse altitude ; et, enfin, le débat au sujet de la
composition future des forces nucléaires préventives de l'Alliance.
Il est trop tôt pour expliquer le développement de ces turbulences ; mais il
est à la fois souhaitable et nécessaire de décrire et d'analyser certains
facteurs et certaines tendances de la manière dont la République fédérale
aborde les problèmes de politique étrangère et de sécurité qui peuvent
signifier des modifications politiques et des réajustements imminents.
Les alliances reposent sur la constante volonté politique de leurs membres
de renouveler et de reconfirmer leurs objectifs communs. En vertu de ces
prémisses, quel impact les transformations des relations Est-Ouest au cours
des années 80 auront-elles sur le rôle futur de la République fédérale dans
l'OTAN, et sur le niveau du soutien de l'Alliance atlantique en All
emagne ? Quelle est, dans ces conditions, la signification pratique de la
« question allemande » pour l'avenir de l'OTAN et de la situation politique
en Europe ?
Les enquêtes d'opinion ne fournissent pas une base adéquate pour un tel
examen des modifications de la politique allemande, car des données
suffisantes pour la période qui s'étend depuis l'accession de Gorbatchev au
pouvoir et les accords sur les FNI n'existent pas [1]. Cela est particulièr
ement vrai pour les analyses systématiques de l'opinion des experts et des
élites, par opposition aux attitudes populaires.
En tout état de cause, il convient d'être prudent face aux conjectures
concernant le débat actuel sur la sécurité en Allemagne. Les données dont
on dispose n'apportent aucune confirmation décisive de la théorie officielle
* Maître de recherches à la Deutsche Gesellschaft fur Auswàrtige Politik, Bonn (RFA).
** Version révisée d'une intervention présentée à l'« International Conference on Transatlantic
Relations on the Eve of the 21st Century », à Ponta Delgada (Azores), du 21 au 23 mai 1989. 440 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
selon laquelle le soutien public pour une politique de défense allemande et
pour l'Alliance atlantique s'effrite ; de même, il n'y a aucune preuve
statistique sérieuse que « l'effet Gorbatchev », que la modification des
menaces militaires et que le débat nucléaire aient modifié les schémas
traditionnels de l'opinion en Allemagne plus fondamentalement que dans les
autres pays de l'OTAN [2]. Si l'on se livre à des comparaisons historiques,
les structures typiques de perception des problèmes et d'argumentation
n'ont pas beaucoup changé depuis la fin des années 50.
S'il y a une déviation significative de la conception actuelle allemande de la
politique de sécurité, ce n'est pas dans la population mais dans certaines
parties de l'élite politique du pays. L'accord américano-soviétique de 1987
sur les armes de portée intermédiaire a profondément blessé les milieux
traditionnels conservateurs de la défense. Il a renforcé une impulsion
politique vers une autodétermination allemande ou européenne qui rappelle
d'autres réactions à la bipolarisation des superpuissances, par exemple au
début des années 70.
Incontestablement, aucune force politique en Allemagne ne demande que
l'on mette fin à sa situation de membre de l'OTAN et aucun des partis
importants ne rejette franchement la stratégie, la force ou le déploiement
actuel de l'OTAN. En conséquence, quand on discute des modifications, on
ne doit pas perdre de vue que c'est la continuité qui domine. Les modificat
ions, lorsqu'elles se produisent, sont un élément du processus d'ajustement
de l'après-guerre qui fait suite à une transformation sans précédent des
structures du pouvoir mondial [3].
De plus, il n'y a aucune raison de douter de la sincérité des déclarations
des politiciens allemands selon lesquelles la politique étrangère de l'All
emagne de l'Ouest est ferme, sans imprévu et en parfaite conformité avec les
politiques déclarées de l'Alliance atlantique [4]. Néanmoins, les préoccupat
ions au sujet de l'orientation future de l'Allemagne ne peuvent pas être
facilement écartées.
L'Allemagne dérive-t-elle vers l'Est ?
Selon une formule classique, la République fédérale n'est pas un régime qui
crée une politique étrangère, mais une politique étrangère qui a créé un
régime [5]. Par-dessus tout, son orientation politique a été bâtie
sur les réalités de la guerre froide entre l'Est et l'Ouest en Europe.
Aujourd'hui, l'Union soviétique ne paraît plus être conforme aux images
traditionnelles. En conséquence, et pour la première fois, la République
fédérale doit faire face à des problèmes d'identité structurelle et doit définir
ses intérêts en détail. Ce processus en est encore tout à fait à ses débuts.
On peut sans risque s'attendre à ce que, en temps voulu, la division de
l'Allemagne ait de nouveau à être redéfinie. Mais toute hypothèse selon
laquelle les Allemands se précipiteraient, maintenant, vers une solution de
réunification, quelle qu'elle soit, serait certainement naïve. Malgré certaines
assertions publiques qui prétendent le contraire, aucun gouvernement all
emand n'a mis la réunification en tête de la liste de ses objectifs de politique
étrangère. Ils ont fait cela non pas pour des raisons de réalisme politique, I L'AVENIR DE L'ALLIANCE OCCIDENTALE I 441 ALLEMAGNE
mais à titre de choix et de valeurs : l'Allemagne devait être réinstallée dans
son rôle, qui consiste à être l'une des bases principales de la civilisation
occidentale [6].
Pourtant, les vœux qui appellent à une unité allemande et qui sont exprimés
régulièrement ne le sont pas uniquement pour satisfaire une opinion popul
aire. En fait, ils résultent d'un mélange complexe et changeant de motivat
ions individuelles, culturelles, historiques, légales et éthiques, basées sur un
sentiment de responsabilité et de cause commune avec ces Allemands qui
vivent sous l'influence du pouvoir soviétique.
De nombreux Allemands, spécialement parmi les dirigeants, ne sont pas
satisfaits de la solution actuelle. Cependant, pour l'avenir prévisible, leur
objectif n'est pas la réunification mais un processus continu et dynamique
d'augmentation maximale de la perméabilité entre les Etats [7].
La suspicion que l'Allemagne pourrait abandonner l'Ouest représente,
d'après les mots d'un observateur expérimenté, « une sous-estimation grotes
que de l'intelligence et du sens du réalisme qui ont marqué d'une manière
générale les dirigeants des partis et des mouvements politiques importants de
l'Allemagne de l'Ouest depuis le début de la République fédérale » [8].
Les craintes d'un renversement allemand des alliances semblent encore plus
hors de question si l'on considère les liens importants qui intègrent la
République fédérale dans l'économie et la culture du monde libre. Les
intérêts des Soviétiques pour un ordre européen stable, qui les ont induit à
accepter la présence américaine dans les affaires européennes au moyen du
processus de la CSCE, constituent un frein supplémentaire [9].
Un dérapage conscien

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