La France et la crise du Golfe - article ; n°2 ; vol.56, pg 441-453
14 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La France et la crise du Golfe - article ; n°2 ; vol.56, pg 441-453

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
14 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Politique étrangère - Année 1991 - Volume 56 - Numéro 2 - Pages 441-453
France's Role in the Gulf Crisis, by Frédéric Prater
As priorities changea, the emphasis of French policy shifted during the Gulf crisis. At first it was concentrated on multilateral action and embargo under the aegis of the United Nations, but when negotiations with Iraq failed, it moved progressively towards joint deployment of land forces. After the adoption of Resolution 678, France decided to become a significant partner in the coalition and became fully committed to the war. French policy at this time was directed in a very centralised fashion with public opinion a constant preoccupation. In the short term, it would appear to have been a success for the French President.
La politique de la France pendant la crise du Golfe connaît plusieurs étapes en réponse à des contextes différents : d'abord centrée sur le recours à l'action multilatérale et à l'embargo sous l'égide des Nations Unies, elle s'engage vers le déploiement de forces terrestres au fur et à mesure que les tentatives de négociations avec l'Irak échouent. A partir du vote de la résolution 678, la France s'attache à jouer le rôle de participant influent au sein de la coalition et s'engage pleinement dans la guerre. Gérée de façon très centralisée, avec un souci constant du soutien de l'opinion publique, la politique française apparaît dans le court terme comme un succès pour le président français.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Frédéric Prater
La France et la crise du Golfe
In: Politique étrangère N°2 - 1991 - 56e année pp. 441-453.
Abstract
France's Role in the Gulf Crisis, by Frédéric Prater
As priorities changea, the emphasis of French policy shifted during the Gulf crisis. At first it was concentrated on multilateral
action and embargo under the aegis of the United Nations, but when negotiations with Iraq failed, it moved progressively towards
joint deployment of land forces. After the adoption of Resolution 678, France decided to become a significant partner in the
coalition and became fully committed to the war. French policy at this time was directed in a very centralised fashion with public
opinion a constant preoccupation. In the short term, it would appear to have been a success for the French President.
Résumé
La politique de la France pendant la crise du Golfe connaît plusieurs étapes en réponse à des contextes différents : d'abord
centrée sur le recours à l'action multilatérale et à l'embargo sous l'égide des Nations Unies, elle s'engage vers le déploiement de
forces terrestres au fur et à mesure que les tentatives de négociations avec l'Irak échouent. A partir du vote de la résolution 678,
la France s'attache à jouer le rôle de participant influent au sein de la coalition et s'engage pleinement dans la guerre. Gérée de
façon très centralisée, avec un souci constant du soutien de l'opinion publique, la politique française apparaît dans le court terme
comme un succès pour le président français.
Citer ce document / Cite this document :
Prater Frédéric. La France et la crise du Golfe. In: Politique étrangère N°2 - 1991 - 56e année pp. 441-453.
doi : 10.3406/polit.1991.4037
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1991_num_56_2_4037POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 441
Frédéric PRATER La France et la crise du Golfe
Le 2 août 1990 au matin, l'annonce de l'entrée des troupes irakiennes
dans Koweit City trouve Paris vide et les dirigeants français préoc
cupés par d'autres horizons. Depuis neuf mois, les esprits ont été
mobilisés par les bouleversements en Europe centrale, par les débuts de
l'unité allemande, par la recherche d'un accord d'ensemble entre les quatre
vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale sur le statut futur de l'All
emagne. L'unification économique et monétaire de ce pays vient d'ouvrir
l'ère de l'après-guerre froide. La démocratie gagne plusieurs pays de l'Est,
une période de paix commence.
L'attention portée au Moyen-Orient a donc été mesurée et l'Irak s'est
singularisé par ses prises de position retentissantes sur le recours aux armes
chimiques en cas de conflit avec Israël et la poursuite active de programmes
d'armements non conventionnels. La relation franco-irakienne s'en ressent.
Depuis le cessez-le-feu d'août 1988, les contacts ministériels ont été peu
fréquents et un lancinant contentieux sur les conditions de paiement par
l'Irak des échéances des crédits civils et militaires accordés par la France a
beaucoup ralenti les échanges. Seule une visite à Bagdad du ministre
français de la Défense en février 1990 a marqué un bref réchauffement
permettant aux dirigeants irakiens d'exprimer leur inquiétude devant la
montée de l'influence américaine au Moyen-Orient et leur souhait de voir
les Européens plus présents dans le Golfe pour leur éviter l'isolement.
Mais l'affaire Bazoft a eu pour effet de renvoyer à plus tard toute velléité
de relance du dialogue politique et l'attitude à suivre à l'égard de l'Irak fait
à Paris l'objet d'une réflexion de fond où apparaissent des interrogations sur
la relation privilégiée qui avait été nouée en 1975.
La surprise l'emporte donc face à une situation dont la gravité est reconnue
d'emblée. La condamnation du geste irakien par la France est immédiate
tout comme le gel des avoirs koweitiens et irakiens. Trois jours après
l'invasion, un conseil restreint réunit autour du président de la République
les principaux ministres concernés, marquant ainsi l'importance attachée à
l'événement et définissant un mode de gestion de la crise qui ne se
démentira pas. L'embargo de l'Irak qui va être adopté par les ministres des
Affaires étrangères de la Communauté est retenu comme mode d'action à
promouvoir au Conseil de Sécurité. Des émissaires seront bientôt envoyés
dans les capitales arabes, mais pas à Bagdad, pour assurer une compréhens
ion réciproque des réactions face à l'agression irakienne. I POLITIQUE ÉTRANGÈRE 442
Le 9 août, le chef de l'Etat tient lui-même une conférence de presse où il
présente aux Français la politique qu'il entend suivre.
Les objectifs de la France
Les principaux thèmes évoqués à cette occasion posent les trois objectifs
que la France entend poursuivre et concilier :
— L'invasion du Koweit, son occupation puis, à compter du 19 août, son
annexion par l'Irak sont des violations du droit international inacceptables
tout comme la rétention contre leur gré de milliers d'étrangers présents en
Irak et au Koweit. Pour rétablir ce droit, l'instrument principal dont dispose
la communauté internationale est l'Organisation des Nations Unies. Au sein
de celle-ci, il revient au Conseil de Sécurité de prendre les mesures
nécessaires. La France qui en est membre permanent a une responsabilité
particulière à cet égard et doit s'engager avec fermeté. Elle prendra une
part active à la mise en œuvre de toutes les résolutions adoptées. L'esprit
de coopération dont fait preuve l'URSS permet de tenter de donner à
l'ONU un rôle nouveau de régulateur des relations internationales dans
l'après-guerre froide.
— La France recherche en premier lieu une action commune avec ses
partenaires européens au sein des instances communautaires et de l'UEO.
Elle entend également entretenir un rapport très proche avec son allié le
plus engagé dans la crise, les Etats-Unis qui assument dès le début un rôle
essentiel dans la réaction au coup de force irakien. Cette relation est
assurée au sommet même par des échanges téléphoniques entre les deux
présidents et se manifeste par de nombreuses consultations responsab
les civils et militaires. Le dialogue constant entre Paris et Washington va
de pair avec une grande autonomie dans les initiatives françaises qui se
manifeste tout au long de la crise.
— La préservation des relations de la France avec les pays du monde arabe
est un souci constant nourri par l'histoire et la volonté de préserver l'avenir.
Du point de vue français, la meilleure issue aurait été une solution entre
pays arabes au cours des premiers jours de la crise. Les mesures prises à
î'encontre de l'Irak ne doivent pas opposer les pays du Nord au monde
arabe et ont pour seul objet de faire renoncer l'agresseur à sa conquête. Il
convient de continuer à chercher à résoudre les problèmes de fond qui sont
une source de tension constante dans la région, question israélo-palest
inienne, Liban.
Sur le plan intérieur français, la gestion de la crise s'organise autour de
quelques modalités qui resteront constantes :
— Le suivi des événements et la définition de la position française sont
assurés au plus haut niveau à l'occasion de fréquents conseils restreints qui
deviendront quotidiens après l'ouverture des hostilités. Ces rencontres sont
préparées autour du secrétaire général de l'Elysée qui réunit les premiers
responsables des ministères. Le Premier ministre reçoit à intervalles régul
iers une sélection de parlementaires auxquels les données de la situation
diplomatique et militaire sont présentées. Le ministre des Affaires étran
gères et le ministre de la Défense travaillent en liaison étroite avec le
Président qui, assumant pleinement ses attributions de chef des armées,
associe les chefs d'état-major aux réunions de crise. Le Parlement sera GOLFE I LA FRANCE ET LA CRISE I 443
convoqué en session extraordinaire à deux reprises et ses commissions de la
défense et des affaires étrangères réguliè

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents