Les clubs :  sociétés de pensée, agencement de réseaux ou instances de sociabilité politique ? - article ; n°2 ; vol.1, pg 29-42
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Description

Politix - Année 1988 - Volume 1 - Numéro 2 - Pages 29-42
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Loïc Blondiaux
Les clubs : sociétés de pensée, agencement de réseaux ou
instances de sociabilité politique ?
In: Politix. Vol. 1, N°2. Printemps 1988. pp. 29-42.
Citer ce document / Cite this document :
Blondiaux Loïc. Les clubs : sociétés de pensée, agencement de réseaux ou instances de sociabilité politique ?. In: Politix. Vol.
1, N°2. Printemps 1988. pp. 29-42.
doi : 10.3406/polix.1988.1336
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_1988_num_1_2_1336.
29
LES CLUBS : SOCIETES DE PENSEE,
AGENCEMENT DE RESEAUX OU INSTANCES DE
SOCIABILITE POLITIQUE ?
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Comment rendre compte du travail de légitimation qui contribue très largement à faire "exister" ces
organisations, à les faire connaître et se reconnaître en tant que "clubs politiques" ou "sociétés de pensée",
au delà des motivations particulières qui ont présidé à leur création ? Comment analyser le processus
d'homogénéisation du recrutement auquel ces groupes doivent en partie leur cohérence et saisir la pluralité
des usages sociaux dont ils sont l'objet ? En s'appuyant sur une recherche à dominante ethnographique
portant sur deux clubs: Espaces 89 et Démocratie 2000, de création récente (E89 en juin 83 et D2000 en
juin 85), aux dimensions comparables, à vocation essentiellement parisienne et réputés l'un et l'autre
"proches du Parti Socialiste", nous avons centré l'analyse sur la question des modes de légitimation, de
constitution, de sélection et d'utilisation de ces clubs particuliers. Dans cette démarche, le recours à
certaines notions jusqu'à présent peu utilisées en science politique s'est imposé. Ce travail empirique a
servi en quelque sorte de terrain d'expérimentation à ces différentes variables d'analyse: la notion de réseau,
empruntée à l'anthropologie urbaine anglo-saxonne; la notion de présentation de soi, tirée des travaux de
E.Goffman et celle de sociabilité, utilisée dans la perspective par G.Simmel en parallèle avec certains
développements de la recherche historique contemporaine (M.Agulhon). L'importation et la réutilisation
de ces différentes approches résume en partie l'ambition d'une recherche qui ne vise ni à déboucher sur une
définition générale et intangible du "club politique" ni à établir un cadre théorique valable pour toutes les
occurences de ce phénomène. Tel quel, ce travail a été conçu en forme de dispositif d'interrogation limité
d'une catégorie socialement constituée et propose un premier dépistage des approches qui nous
apparaissent pertinentes pour étudier cette forme marginale d'action collective autant qu'un plaidoyer pour
la réhabilitation d'un objet négligé par la science politique^*.
A la floraison de travaux consacrés aux clubs politiques dans les années soixantes, dont le plus intéressant et le plus
complet reste sans doute celui de J. Mossuz-Lavau, Les clubs et la vie politique, Armand Colin, 1970, a succédé un
long silence jusqu'en 1981, date à laquelle la presse s'est faite l'écho d'un "renouveau des clubs politiques". Tout se
passe ici comme si la recherche ne faisait que s'emparer ex post d'une catégorie - identifiée socialement sous la formule
générique de "renouveau des clubs" - préalablement constituée par la presse et les acteurs eux-mêmes. Parmi les travaux
les plus récents : Baum an (S.), "Le renouveau des clubs politiques", Revue politique et parlementaire, n°898, 1982;
Benetière (G.), Les clubs sous la Ve République, mém. DEA, Paris ÏI, mültigraph., 1986; Colard (D.), "Réflexions sur
le renouveau des politiques après l'alternance de 1981", Pouvoirs, rf 25, 1983; Lamberti (J-C), "Les clubs
politiques", Encyclopedia Universalis, 1983; Rémond (R.), "Les clubs politiques en France", ENA mensuel, fév. 1986.
Une monographie : Reclus (P.), La république impatiente ou. le Club des Jacobins (1951-1958), Publications de la
Sorbonne, 1987.
2 L'étude des clubs politiques reste un domaine marginal de recherches si l'on en juge par les caractéristiques des revues
qui leur ont consacré les articles les plus récents. Depuis 1967, aucune thèse n'a été soutenue, à notre connaissance,
sur cette question. Ceci équivaut à un oubli de la tâche assignée au sociologue par Max Weber "Etudier toutes les
structures communément appelées "sociales", c'est à dire de tout ce qui se trouve entre les pouvoirs organisés, l'Etat
comme l'Eglise établie d'une part et la communauté naturelle de la famille d'autre part. H s'agit essentiellement d'une
sociologie des associations dans le sens le plus large du mot: du club de boules au parti politique et aux groupes
religieux, du cercle artistique à la secte littéraire", cité par Agulhon (M.), Le cercle dans la France bourgeoise 1810-
1848, Armand Colin, 1977.
3 Poser au départ de la recherche, comme cela est le plus souvent le cas, qu'il existe bien une ou plusieurs fonctions
remplies par les clubs (de réflexion, de rajeunissement des partis...), revient à se fermer toute problématique. "En
s'occupant essentiellement des fonctions manifestes et du problème de savoir si des pratiques ou des organisations
délibérément instituées réussissent à atteindre leur objectif, le sociologue se transforme en greffier habile et appliqué
qui enregistre des types de comportements coutumiers", Merton, Eléments de méthode sociologique, Pion, 1953. Pour
échapper à ce travers, nous nous sommes efforcés d'éviter les présupposés inclus dans une démarche de type
fonctionnaliste.
4 Pour la méthodologie globale de cette recherche cf Blondiaux, Contribution à l'analyse des clubs politiques. Deux
études de cas: Espaces 89 et Démocratie 2000 , Mémoire DEA, Paris L 1987. Ce travail a bénéficié du soutien
constant et des conseils de Jacques Lagroye, ainsi que des lectures attentives de Michel Offerlé et Sylvain Bourmeau.
L. BLONDIAUX : Les clubs politiques 30
MODES DE LEGITIMATION : UN TRAVAIL DE "PRESENTATION DE SOI" REUSSI
L"'existence" du club repose très largement sur la capacité de ses porte-parole à imposer une certaine
"définition de la situation", à se présenter, se poser et s'imposer en tant que "club politique"^. Par
analogie avec le groupe des "cadres" tel qu'étudié par Boltanski, le club, pour exister lui-même et pour les
autres doit donner des représentations dé lui-même, des "accentuations dramaturgiques" de ses traits
pertinents "sorte de stylisation qui contribue à la formation de la croyance collective sans laquelle le
groupe n'a pas droit à la reconnaissance sociale"**. Il revient ainsi aux porte-parole de présenter leur
organisation à travers une "façade", plus ou moins "standardisée", de se réapproprier les éléments
principaux d'un "appareillage symbolique" propre à les produire et à les reproduire en tant que club
politique et à rendre la forme de leur action socialement et politiquement acceptable^.
Discours des clubs et discours sur les clubs : interpénétration et conséquences.
L'action au sein des clubs politiques s'est peu à peu imposée comme une catégorie de l'analyse politique.
Il faut étudier comment le discours des porte-parole des clubs s'organise par référence à cette catégorie et
pou" tique elle-même. comment l'analyse devient de ce fait un enjeu de la lutte
Il existe une image idéale

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