Les politiques locales de jeunesse : laboratoire d expérimentations territoriales ou politiques publiques transversales ? - article ; n°3 ; vol.16, pg 93-115
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Description

Politiques et management public - Année 1998 - Volume 16 - Numéro 3 - Pages 93-115
Ce travail envisage l'action publique en direction de la jeunesse de manière diachronique et transversale. Il s'agit en effet de s'intéressera la fois à l'émergence et au développement, depuis la fin du siècle dernier, de politiques en direction du public-cible que représente progressivement la jeunesse, de souligner combien lesdites mesures relèvent d'une construction peu sectorisée et marginale de l'intervention publique. Afin de bâtir cette analyse, sont envisagées les politiques publiques émanant de l'Etat central et des collectivités locales (Rennes, Lille et Mantes-la-jolie pour les trois dernières décennies) depuis la décennie 1870. En effet, les connexions existant entre les mises en œuvre territoriales et nationales en direction de la jeunesse paraissent déterminantes pour la compréhension de l'évolution de ce domaine d'intervention publique.
L'émergence de la Illème République et la perte de l'Alsace-Lorraine s'accompagnent de la mise sur agenda d'un certain nombre de problèmes concernant la jeunesse. La genèse des politiques de jeunesse à cette période particulière, ainsi que l'articulation des sphères d'acteurs sociaux et de jeunesse, contribuent à ancrer durablement ce domaine d'activité dans la sphère de prise en charge de l'Etat-Providence. Ce rattachement apparaît d'abord au niveau local où les interventions publiques en direction de la jeunesse sont articulées avec le vaste ensemble naissant des politiques sociales. Au fil des décennies, le domaine des politiques de jeunesse tend néanmoins à s'autonomiser sous l'effet d'une certaine institutionnalisation administrative et professionnelle. Cependant, malgré quelques tentatives politiques assez infructueuses, il apparaît que ces modalités d'intervention ne parviennent jamais à constituer un secteur de politiques publiques à part entière. Les différents niveaux d'analyse étudiés permettent d'envisager le caractère pluriel des politiques de jeunesse, la solidité et l'apport majeur des réseaux d'acteurs locaux et nationaux, l'influence au niveau national des modèles locaux d'intervention en direction de la jeunesse. Les principales mises en évidence de ce travail sont les articulations déterminantes qu'il est possible de nouer entre les politiques de jeunesse et les logiques de l'Etat-Nation et de l'Etat-Providence ; le décalage entre l'importance accordée à la jeunesse dans les discours politiques et la faiblesse des mises en œuvre publiques ; une importance renouvelée en matière de jeunesse pour le niveau local : un glissement successif, du fait du déficit sectoriel des politiques de jeunesse, vers la logique des politiques de la ville.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Mme Patricia Loncle-Moriceau
Les politiques locales de jeunesse : laboratoire
d'expérimentations territoriales ou politiques publiques
transversales ?
In: Politiques et management public, vol. 16 n° 3, 1998. Numéro spécial "Politiques sociales et territoires" sous la
responsabilité de Patrick Hassenteufel. pp. 93-115.
Citer ce document / Cite this document :
Loncle-Moriceau Patricia. Les politiques locales de jeunesse : laboratoire d'expérimentations territoriales ou politiques publiques
transversales ?. In: Politiques et management public, vol. 16 n° 3, 1998. Numéro spécial "Politiques sociales et territoires" sous
la responsabilité de Patrick Hassenteufel. pp. 93-115.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pomap_0758-1726_1998_num_16_3_2199Résumé
Ce travail envisage l'action publique en direction de la jeunesse de manière diachronique et
transversale. Il s'agit en effet de s'intéressera la fois à l'émergence et au développement, depuis la fin
du siècle dernier, de politiques en direction du public-cible que représente progressivement la jeunesse,
de souligner combien lesdites mesures relèvent d'une construction peu sectorisée et marginale de
l'intervention publique. Afin de bâtir cette analyse, sont envisagées les politiques publiques émanant de
l'Etat central et des collectivités locales (Rennes, Lille et Mantes-la-jolie pour les trois dernières
décennies) depuis la décennie 1870. En effet, les connexions existant entre les mises en œuvre
territoriales et nationales en direction de la jeunesse paraissent déterminantes pour la compréhension
de l'évolution de ce domaine d'intervention publique.
L'émergence de la Illème République et la perte de l'Alsace-Lorraine s'accompagnent de la mise sur
agenda d'un certain nombre de problèmes concernant la jeunesse. La genèse des politiques de
jeunesse à cette période particulière, ainsi que l'articulation des sphères d'acteurs sociaux et de
jeunesse, contribuent à ancrer durablement ce domaine d'activité dans la sphère de prise en charge de
l'Etat-Providence. Ce rattachement apparaît d'abord au niveau local où les interventions publiques en
direction de la jeunesse sont articulées avec le vaste ensemble naissant des politiques sociales. Au fil
des décennies, le domaine des politiques de jeunesse tend néanmoins à s'autonomiser sous l'effet
d'une certaine institutionnalisation administrative et professionnelle. Cependant, malgré quelques
tentatives politiques assez infructueuses, il apparaît que ces modalités d'intervention ne parviennent
jamais à constituer un secteur de politiques publiques à part entière. Les différents niveaux d'analyse
étudiés permettent d'envisager le caractère pluriel des politiques de jeunesse, la solidité et l'apport
majeur des réseaux d'acteurs locaux et nationaux, l'influence au niveau national des modèles locaux
d'intervention en direction de la jeunesse. Les principales mises en évidence de ce travail sont les
articulations déterminantes qu'il est possible de nouer entre les politiques de jeunesse et les logiques
de l'Etat-Nation et de l'Etat-Providence ; le décalage entre l'importance accordée à la jeunesse dans les
discours politiques et la faiblesse des mises en œuvre publiques ; une importance renouvelée en
matière de jeunesse pour le niveau local : un glissement successif, du fait du déficit sectoriel des
politiques de jeunesse, vers la logique des politiques de la ville.LES POLITIQUES LOCALES DE JEUNESSE : LABORATOIRE D'EXPÉRIMENTATIONS
TERRITORIALES OU POLITIQUES PUBLIQUES TRANSVERSALES ?
Patricia LONCLE-MORICEAU1
Résumé Ce travail envisage l'action publique en direction de la jeunesse de manière
diachronique et transversale. Il s'agit en effet de s'intéressera la fois à l'émergence et
au développement, depuis la fin du siècle dernier, de politiques en direction du public-
cible que représente progressivement la jeunesse, de souligner combien lesdites
mesures relèvent d'une construction peu sectorisée et marginale de l'intervention
publique. Afin de bâtir cette analyse, sont envisagées les politiques publiques émanant
de l'Etat central et des collectivités locales (Rennes, Lille et Mantes-la-jolie pour les
trois dernières décennies) depuis la décennie 1870 En effet, les connexions existant
entre les mises en œuvre territoriales et nationales en direction de la jeunesse
paraissent déterminantes pour la compréhension de l'évolution de ce domaine
d'intervention publique.
L'émergence de la Illème République et la perte de l'Alsace-Lorraine s'accompagnent
de la mise sur agenda d'un certain nombre de problèmes concernant la jeunesse. La
genèse des politiques de jeunesse à cette période particulière, ainsi que l'articulation
des sphères d'acteurs sociaux et de jeunesse, contribuent à ancrer durablement ce
domaine d'activité dans la sphère de prise en charge de l'Etat-Providence. Ce
rattachement apparaît d'abord au niveau local où les interventions publiques en
direction de la jeunesse sont articulées avec le vaste ensemble naissant des politiques
sociales. Au fil des décennies, le domaine des politiques de jeunesse tend néanmoins à
s'autonomiser sous l'effet d'une certaine institutionnalisation administrative et
professionnelle. Cependant, malgré quelques tentatives politiques assez infructueuses,
il apparaît que ces modalités d'intervention ne parviennent jamais à constituer un
secteur de politiques publiques à part entière. Les différents niveaux d'analyse étudiés
permettent d'envisager le caractère pluriel des politiques de jeunesse, la solidité et
l'apport majeur des réseaux d'acteurs locaux et nationaux, l'influence au niveau
national des modèles locaux d'intervention en direction de la jeunesse.
Les principales mises en évidence de ce travail sont les articulations déterminantes qu'il
est possible de nouer entre les politiques de jeunesse et les logiques de l'Etat-Nation et
de l'Etat-Providence ; le décalage entre l'importance accordée à la jeunesse dans les
discours politiques et la faiblesse des mises en œuvre publiques ; une importance
renouvelée en matière de jeunesse pour le niveau local : un glissement successif, du
fait du déficit sectoriel des politiques de jeunesse, vers la logique des politiques de la
ville.
*CRAP/LAPSS.
Revue POLITIQUES ET MANAGEMENT PUBLIC, Volume 16, n° 3, septembre 1998.
© Institut de management Public -1998. 94 Patricia LONCLE-MORICEAU
Le domaine des politiques de jeunesse constitue un bon exemple de la nature à la fois
variable et multidimensionnelle du domaine des interventions sociales locales et
nationales1. Bien qu'il existe de nombreuses analogies entre les domaines des
politiques de jeunesse et des politiques sociales (apparitions concomitantes à la fin du
XIXème siècle, réseaux d'acteurs locaux et nationaux assez similaires, organisations
privées de prise en charge relativement semblables), il apparaît que ceux-ci ne se
superposent pas entièrement. Les politiques de jeunesse ont été construites à partir
de logiques d'intervention plus larges que celles de l'Etat-Providence. Elles se fondent
en effet tour à tour sur des impératifs de paix, voire de peur sociale, de maintien de la
cohésion sociale et de transmission des valeurs ou encore de protection d'une
catégorie de population considérée comme essentiellement vulnérable. De ce fait, il
s'avère assez difficile de délimiter clairement le champ des politiques de jeunesse
autrement que par la population qu'elles désignent. Par les caractéristiques à la fois
communes et évolutives que les politiques de jeunesse et les politiques sociales
entretiennent, une double hypothèse peut être soulevée. D'une part, les politiques de
jeunesse et les politiques sociales résultent du développement, au niveau local, à
partir de la fin du XIXème siècle, d'intérêts convergents fondés sur des réseaux
d'acteurs communs et qui aboutissent à des mises en œuvre conjointes. De ce fait, les
politiques locales sociales et de jeunesse entretiennent des articulations plus étroites
que les politiques nationales du même nom. D'autre part, il apparaît que les similitudes
touchant ces deux sphères de l'action publique s'accroissent et s'atténuent en fonction
des périodes historiques et des difficultés économiques e

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