Regards sur la République populaire du Kampuchea (RPK) : incertitudes devant l avenir - article ; n°4 ; vol.54, pg 657-667
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Regards sur la République populaire du Kampuchea (RPK) : incertitudes devant l'avenir - article ; n°4 ; vol.54, pg 657-667

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Politique étrangère - Année 1989 - Volume 54 - Numéro 4 - Pages 657-667
The Uncertain Future of the People's Republic of Kampuchea, by François Guilbert
After the retreat of the major part of the Vietnamese troops from Cambodia and the failure of the Paris Conference, the four factions seeking power are locked in combat, each one hoping for the decisive advantage which will bring them victory. But the situation remains largely unchanged. Whilst trying to show he is not intimidated by Khmer Rouge strength, Hun Sen is attempting to reinforce the legitimacy of his goverment with concessions of an economie and religious nature. However, liberalisation would not necessarily lead to trading with capitalist countries as compensation for loss of socialist « largesse ». Although a certain degree of prosperity has been achieved, this trend could be halted by infrastructure problems and growing administrative corruption.
Après le retrait d'une bonne partie des troupes vietnamiennes du Cambodge et l'échec de la conférence de Paris, les quatre factions qui se disputent le pouvoir à Phnom Penh se retrouvent sur le champ de bataille. Si chacun espère obtenir l'avantage définitif, la physionomie des combats évolue peu. Tout en cherchant à montrer que son gouvernement ne craint pas la puissance khmère rouge, Hun Sen essaie de consolider sa légitimité par des concessions sur le plan de l'organisation de l'espace économique et sur la pratique du bouddhisme. Toutefois, rien ne prouve que cette libéralisation se traduira par des relations commerciales avec les pays capitalistes, pouvant compenser les « largesses » des pays socialistes. En dépit d'un certain nombre de richesses, des problèmes d'infrastructure et une corruption croissante des administrations pourraient bien remettre en cause les récentes améliorations.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François Guilbert
Regards sur la République populaire du Kampuchea (RPK) :
incertitudes devant l'avenir
In: Politique étrangère N°4 - 1989 - 54e année pp. 657-667.
Abstract
The Uncertain Future of the People's Republic of Kampuchea, by François Guilbert
After the retreat of the major part of the Vietnamese troops from Cambodia and the failure of the Paris Conference, the four
factions seeking power are locked in combat, each one hoping for the decisive advantage which will bring them victory. But the
situation remains largely unchanged. Whilst trying to show he is not intimidated by Khmer Rouge strength, Hun Sen is attempting
to reinforce the legitimacy of his goverment with concessions of an economie and religious nature. However, liberalisation would
not necessarily lead to trading with capitalist countries as compensation for loss of socialist « largesse ». Although a certain
degree of prosperity has been achieved, this trend could be halted by infrastructure problems and growing administrative
corruption.
Résumé
Après le retrait d'une bonne partie des troupes vietnamiennes du Cambodge et l'échec de la conférence de Paris, les quatre
factions qui se disputent le pouvoir à Phnom Penh se retrouvent sur le champ de bataille. Si chacun espère obtenir l'avantage
définitif, la physionomie des combats évolue peu. Tout en cherchant à montrer que son gouvernement ne craint pas la puissance
khmère rouge, Hun Sen essaie de consolider sa légitimité par des concessions sur le plan de l'organisation de l'espace
économique et sur la pratique du bouddhisme. Toutefois, rien ne prouve que cette libéralisation se traduira par des relations
commerciales avec les pays capitalistes, pouvant compenser les « largesses » des pays socialistes. En dépit d'un certain
nombre de richesses, des problèmes d'infrastructure et une corruption croissante des administrations pourraient bien remettre en
cause les récentes améliorations.
Citer ce document / Cite this document :
Guilbert François. Regards sur la République populaire du Kampuchea (RPK) : incertitudes devant l'avenir. In: Politique
étrangère N°4 - 1989 - 54e année pp. 657-667.
doi : 10.3406/polit.1989.3891
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342X_1989_num_54_4_3891POLITIQUE ÉTRANGÈRE I 657
Regards sur la République
François GUILBERT * populaire du Kampuchea (RPK)
incertitudes devant l'avenir
Parler aujourd'hui du Cambodge signifie, trop souvent, prendre fait et
cause pour une faction cambodgienne. Selon certains, toute atteinte
aux droits de l'homme de la part du régime de Phnom Penh n'est
rien au regard de ce que commirent les Khmers rouges entre 1975 et 1979.
Pour eux, il serait donc « inconvenant » d'aborder ce sujet puisqu'il entre
dans une stratégie d'isolement du régime de Phnom Penh, au plus grand
bénéfice des bourreaux d'hier. D'autres interprètent le moindre geste des
dirigeants de l'ex-République populaire du Kampuchea (RPK), aujourd'hui
Etat du Cambodge, comme étant l'élément d'une stratégie politique qui vise
à faire disparaître le pays, pour fédérer la république khmère à son puissant
voisin vietnamien. Quelles que soient les émotions de chacun à l'évocation
de l'Etat du Cambodge, il n'est pas inutile de s'interroger sur le fonctionne
ment économique, politique, culturel et bien entendu militaire de cet espace
de 7,5 millions d'habitants.
Retour au champ de bataille
Après l'échec relatif de la conférence de Paris, durant l'été 1989, et avant
de reprendre les négociations en France ou en Indonésie, chacun cherche à
obtenir des résultats significatifs sur le plan militaire pour accroître sa
crédibilité internationale. Sur ce terrain, l'un des leaders khmers de l'exté
rieur, le prince Ranariddh, fils de Norodom Sihanouk, est des plus précis
en affirmant qu'« // n'y a pas nécessité de retourner à la table de négociation
sans résultats militaires ». A Phnom Penh, on est paradoxalement d'accord
avec ce point de vue puisque, tout en se déclarant favorable à une nouvelle
rencontre intercambodgienne à Djakarta, on estime nécessaire de « clari
fier » d'abord la situation militaire [1]. Il faut bien reconnaître que, depuis
la grande offensive de l'armée vietnamienne, en décembre 1984, qui permit
d'évincer la résistance de tous ses sanctuaires sur la frontière thaïlandaise, la
présence de plusieurs dizaines de milliers de bo-dois (soldats vietnamiens)
n'a pas permis de mesurer réellement la puissance de l'armée de la RPK et
la combativité de ses hommes. C'est la première fois, en fait, que les
armées khmères se font directement face même si chacun accuse l'autre, qui
d'enrôler dans ses rangs des « mercenaires thaïs et des troupes anti-commun
istes vietnamiennes », qui de disposer de l'appui des divisions de Hanoi
restées dans l'ouest du pays [2].
* Pseudonyme. 658 I POLITIQUE ÉTRANGÈRE
Compte tenu des évolutions récentes et des livraisons particulièrement
abondantes d'armes ces derniers mois, chacun peut retourner sur le champ
de bataille. A ce titre, il semble que les attaques depuis la frontière
thaïlandaise des troupes du FNLPK, en septembre 1989, avaient pour
première justification les récentes livraisons d'armes et de munitions chi
noises [3]. Il est évident pour beaucoup d'observateurs que la « guerre de
l'Ouest », engagée depuis le début de l'automne et qui vise à la prise de
Battambang et/ou Siem Reap, sera décisive. De ces combats, on peut tirer
trois scénarios possibles :
— le premier serait un statu quo à l'issue de la saison sèche (fin du
printemps 1990) et au moment de la reprise des négociations. Dans un tel
cas de figure, le régime de Phnom Penh sortirait, d'une certaine façon,
victorieux, puisqu'il aurait su montrer qu'il est en mesure d'assurer « seul »
sa sécurité ;
— le second serait une victoire militaire de Phnom Penh. Un tel résultat
résoudrait le dilemme auquel sont confrontés depuis plusieurs mois les
dirigeants thaïlandais qui ne veulent pas choisir entre les Khmers rouges et
la RPK ;
— la pire des perspectives envisagées serait une victoire militaire des
Khmers rouges qui pourrait avoir pour conséquence une nouvelle interven
tion vietnamienne avec les « applaudissements de l'Occident » pour repren
dre la formule du prince Sihanouk.
Sur le théâtre des opérations, l'Armée nationale sihanoukiste (ANS) compt
erait 10 000 hommes armés, celle du Front national de libération du peuple
khmer (FNLPK) environ 15 000 et les Khmers rouges entre 10 et 40 000 l.
Ces derniers, plus disciplinés et mieux encadrés, sont, incontestablement, les
plus entreprenants. Pour faire face aux hommes de l'armée khmère rouge,
toujours commandée par Pol Pot, quoi qu'en dise Khieu Samphan [4], la
jeune armée de la RPK devra compter sur une cinquantaine de milliers de
soldats et un peu plus du double de miliciens. La valeur militaire de ces
troupes est totalement inconnue, car elles n'ont pas fait véritablement
l'expérience du feu. Ceux qui les ont vues manœuvrer notent qu'elles sont
mal commandées et relativement mal équipées. Ces derniers mois, l'URSS
cherchait à remédier à ce problème et a réduit la part des fournitures
militaires qui transite par l'armée populaire vietnamienne. Si l'on en croit
certaines sources [5], 14 000 tonnes d'armes et de munitions auraient été
livrées durant les sept premiers mois de l'année. Indéniablement les fourni
tures, via le port de Kompong Som, se sont multipliées à mesure que la
date fixée par les Vietnamiens pour leur retrait approchait (mars, mai, juin
1989). Une cinquantaine de bâtiments soviétiques devraient avoir fait la
rotation du Cambodge en 1989.
Plus nouveau encore, la quantité d'armes lourdes qui ont été livrées ces
deux dernières années ; les fournitures comprendraient : 20 T-55, 30 T-54,
des véhicules blindés transports de troupes M- 113, des pièces d'artillerie de
105 et 130 mm, des obusiers et des lance-roquettes BM-14 et 21.
1. Il est très difficile de se faire une idée même approximative du nombre de Khmers rouges.
Les experts militaires occidentaux, en poste en Thaïlande, estiment que leur puissance serait de
40 000 hommes dont la moitié environ serait à l

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