B. Lewis. Race et couleur en pays d Islam  ; n°3 ; vol.202, pg 326-328
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

B. Lewis. Race et couleur en pays d'Islam ; n°3 ; vol.202, pg 326-328

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1985 - Volume 202 - Numéro 3 - Pages 326-328
3 pages

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 36
Langue Français

Extrait

Alfred Morabia
B. Lewis. Race et couleur en pays d'Islam
In: Revue de l'histoire des religions, tome 202 n°3, 1985. pp. 326-328.
Citer ce document / Cite this document :
Morabia Alfred. B. Lewis. Race et couleur en pays d'Islam. In: Revue de l'histoire des religions, tome 202 n°3, 1985. pp. 326-
328.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1985_num_202_3_2737326 Notes bibliographiques
de Yahyà Ibn 'Adï (en 1981 et 1982), pour écrire une étude d'ensemble
sur sa doctrine relative à l'Incarnation.
Dans un premier chapitre, E. P. présente d'abord la vie et l'œuvre
d'Ibn 'Adï d'après les bibliographes arabes anciens, mettant bien en
lumière la place éminente qu'il occupa dans la vie intellectuelle de
son temps et le rôle capital joua dans la transmission de la philo
sophie grecque, par ses traductions du syriaque en arabe ; puis
l'auteur recense, grâce à sa longue fréquentation des manuscrits, les
nombreux fragments que les auteurs arabes chrétiens postérieurs ont
empruntés aux œuvres d'Ibn 'Adï, pour les incorporer à leurs propres
ouvrages.
Le second chapitre est consacré à l'inventaire et à l'analyse de
l'œuvre d'Ibn 'Adï relative à l'Incarnation ; cette œuvre comprend
quatre grands traités (la controverse avec le musulman al-Warràq,
l'épître au jacobite al-Qàsim, la controverse avec le musulman al-
Misrï, la controverse avec le nestorien al-Harrànï) et une douzaine de
petits traités.
En s'appuyant sur ces différents traités, E. P. expose, dans le
troisième chapitre, la doctrine d'Ibn 'Adï concernant l'Incarnation.
Au début de cette exposition, il étudie quelques mots clés du voca
bulaire théologique d'Ibn 'Adï : maKnâ « réalité », uqnûm « hypostase »,
gawhar « substance », tabVa « nature » ; puis l'auteur aborde les grands
problèmes que pose la doctrine de l'Incarnation : relation du divin
et de l'humain dans l'unique personne du Christ, l'éternité du monde,
la Trinité et les attributs divins ; il décrit ensuite les comparaisons
et les analogies qu'Ibn 'Adï utilise pour faire comprendre l'union dans
l'Incarnation et il termine ce chapitre en replaçant la théologie d'Ibn
'Adï dans la tradition monophysite.
Le dernier chapitre est constitué par l'édition et la traduction de
la réplique d'Ibn 'Adï au nestorien Cyriaque al-Harrânï, qui, avait
réfuté son épître au jacobite al-Qàsim, dans laquelle il critiquait la
doctrine nestorienne de l'Incarnation. Le texte de la réfutation
d'al-Harrânï ne semble pas complet, puisqu'il ne comprend que les
trois premières questions posées par Ibn 'Adï pour critiquer les argu
ments des nestoriens en faveur de la dualité des substances dans le
Christ. A cette réplique, E. P.. a joint l'édition et la traduction de
deux petits traités d'Ibn 'Adï sur l'unité de la substance dans le
Christ.
L'ouvrage s'achève par un index des noms propres et un très
utile index analytique arabe-français..
G. Troupeau.
Bernard Lewis, Race et couleur en pays ď Islam, trad. d'André
ïteanu et Françoise Briand, revue par l'auteur, Paris, Payot, 1982,
22,5 cm, 163 p., 8 pi. h.t. (« Aux origines de notre temps »). — B. L.
Revue de l'Histoire des Religions, ccn-3/1985 Noies bibliographiques 327
a été bien inspiré, une fois encore, d'abandonner les sentiers de l'his
toire classique, pour aborder de front les problèmes de l'actualité.
Il est bon que les islamologues sortent, quelquefois, de leur tour
d'ivoire, tout en sachant raison garder.
Partant d'un proverbe persan selon lequel : « Citer un blasphème
n'est pas blasphémer », l'A. nous montre, au long de l'histoire, quelle
fut l'attitude des Arabo-Musulmans, telle que reflétée par leurs auteurs
et les dictons qui avaient cours parmi eux, à l'égard des personnes de
race ou de couleur différentes des leurs.
Sage précaution de B. L. : dès l'introduction il invite à bien dis
tinguer entre trois acceptions, trop souvent confondues, du terme
« islam » : religion prônée par Muhammad ; dogme et loi élaborés par
toute une spéculation doctrinale ; société musulmane telle qu'elle s'est
inscrite dans l'histoire.
Il est clair que le Coran ne véhicule aucun préjugé de race ou de
couleur, et que le problème ne se posera, avec acuité, qu'une fois
édifié un empire, rassemblant des peuples aux mœurs, aux coutumes
et à l'appartenance culturelle et ethnique très diverses. C'est alors
que furent établies des différenciations colorées pour distinguer les
différents peuples vivant sous une même mouvance : aux Blancs,
on opposa les Noirs et les Rouges, voire même les Jaunes (voir notre
étude « Lawn », dans Y Encyclopédie de Г Islam, t. V). Progressivement
le lien entre peau foncée, rang social inférieur, voire esclavage tendit
à s'établir dans les esprits. Ceci transparaît dans les poèmes et dictons
qui nous sont parvenus, certains datés d'avant même l'islam, mais
qui reflètent à l'évidence une situation ultérieure. L'A. fournit une
ample moisson de citations confirmant ce propos.
Il y eut, certes, une réaction inverse, suscitée par la confrontation
avec le Chu'ûbisme iranien qui se plaisait à exalter le passé culturel
des Persans, par opposition à l'indigence culturelle attribuée aux
peuples basanés, Arabes compris. Dans sa défense des Noirs, al-Gâhiz,
illustre prosateur du ixe siècle, relève ce paradoxe que la discrimi
nation dont souffrent les Noirs ne soit apparue qu'après l'avènement
de Tislâm, lequel cependant prônait l'égalité des croyants (voir p. 36).
Reflet également de cette époque tardive, certaines traditions attri
buées au Prophète et non dépourvues de préjugés raciaux. Néanmoins,
la majorité des hadîths accordent la primauté à la piété sur l'origine
ethnique. L'A. observe dans ces citations contradictoires, l'illustration
du conflit qui opposa l'aristocratie arabe des conquistadors aux peuples
soumis, dont il fallait justifier l'asservissement, et qui, eux, insistèrent
sur la primauté du mérite religieux, meilleur moyen d'asseoir leur
insertion dans la société des maîtres. La lutte pour l'égalité des droits
des non-Arabes convertis fut l'un des problèmes majeurs des deux
premiers siècles de l'Hégire (p. 48). Les métis d'Arabes, pour leur
part, s'efforcèrent d'obtenir l'égalité avec les Arabes purs ; et ce ne
fut point tâche aisée.
Revue de l'Histoire des Religions, ccn-3/1985
.328 Notes bibliographiques
La grande mutation est liée à la place accrue de l'esclavage et de
la traite des esclaves dans l'expansion musulmane. Il fallut faire venir
des esclaves d'au-delà les frontières de l'islam, pour répondre à un
besoin croissant. Et la justification par l'infériorité raciale était
tentante ; tout comme était rassurante l'idée qu'on œuvrait dans
l'intérêt de ces populations primitives, en les ramenant dans la voie
de « la Religion de Vérité ». Ne sauvait-on point leurs âmes ? Mais
comme la société musulmane eut toujours des esclaves blancs, l'iden
tification de l'esclavage avec la race noire ne fut point absolue. Une
hiérarchie fut même établie ; et certaines races d'esclaves furent pla
cées à un rang nettement supérieur à celui d'autres. Au sommet se
trouvait l'esclave-soldat, personnage important dans l'histoire musul
mane, puisqu'il pouvait accéder au pouvoir. C'était un Blanc dans la
plupart des cas. Mais ensuite, la source tarie, les Noirs prirent la
relève.
Aux xixe et xxe siècles, le problème revêtit un caractère nouveau ;
et il fallut tenir compte d'abord des pressions extérieures, mais aussi
de l'évolution des mentalités. Tripoli et Benghazi, en Libye, le Higâz
en Arabie restèrent des centres importants de traites d'esclaves, sourds
à la pression tant occidentale qu'ottomane. Il est vrai qu'un argument
de poids ne cessait d'être invoqué : interdire ce qu'Allah autorise est
une offense au Seigneur. Or le Coran prescrit un certain nombre de
règles concernant l'organisation et la place des esclaves dans la
société. C'est donc des milieux religieux que vint la plus farouche
résistance à l'abolition de l'esclavage. Celui-ci a été formellement

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents