H. Cazelles. A la recherche de Moïse  ; n°3 ; vol.197, pg 337-338
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H. Cazelles. A la recherche de Moïse ; n°3 ; vol.197, pg 337-338

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Revue de l'histoire des religions - Année 1980 - Volume 197 - Numéro 3 - Pages 337-338
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Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

André Caquot
H. Cazelles. A la recherche de Moïse
In: Revue de l'histoire des religions, tome 197 n°3, 1980. pp. 337-338.
Citer ce document / Cite this document :
Caquot André. H. Cazelles. A la recherche de Moïse. In: Revue de l'histoire des religions, tome 197 n°3, 1980. pp. 337-338.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1980_num_197_3_5040Notes bibliographiques 337
Henri Cazelles, A la recherche de Moïse, Paris, Editions du
Cerf, 1979, 176 p., 1 index locorum, 6 cartes. — Ce livre allie l'érudition
orientaliste au talent et l'esprit critique à l'originalité. Il ne prétend
pas être une « vie de Moïse ». Comme ses prédécesseurs, H. Cazelles
ne veut dire que ce que les traditions ont retenu — ou imaginé — sur
un personnage dont l'historicité est plus que probable, mais dont
nul ne s'enhardirait à écrire une histoire. La tentation du scepti
cisme ne tourmente cependant pas l'auteur, parce qu'il a foi dans
les vertus de la critique. Reconnaissant que l'image de Moïse, dans la
Bible même, est trop complexe pour être homogène, il s'est efforcé
d'abord d'isoler les traditions fondamentales antérieures à la mise
en forme littéraire dans les grands documents du Pentateuque.
C'est dans la légende des tribus de Joseph que la figure de Moïse a
eu le plus de relief, et c'est ce qui est à la base du document élohiste,
tandis que la source jahviste repose sur des traditions méridionales
dont l'horizon géographique était plus limité, entre Madian et Qadesh-
Barnéa.
Le commencement de l'ouvrage apparaît un peu comme une para
phrase de l'histoire sainte relevée par une description brève, mais très
suggestive, de l'Egypte des débuts de la XIXe dynastie et de propos
itions fort originales sur l'identité de Moïse. C'est selon H. Cazelles
un scribe d'origine hébraïque, et plus précisément israélite (lévitique),
employé par l'administration égyptienne et versé à la fois dans les
hiéroglyphes et les cunéiformes tout en restant fidèle aux traditions
de sa nation, ce qui permet d'envisager son œuvre comme une syn
thèse des grandes cultures de son temps. A la suite de l'affaire contée
en Exode 2, 11-12, Moïse doit fuir chez les Madianites et là, au
contact de la vie bédouine, redécouvre les valeurs ancestrales des
Sémites. Il conçoit alors sa mission libératrice signifiée par la vision
du buisson ardent, qui aurait pour lieu l'Horeb, à l'est de Madian,
dans la harra du Hedjaz septentrional. Moïse retourne en Egypte
au moment où Ramsès II succède à Séti Ier, au début du xme siècle.
Derrière le récit épique des plaies d'Egypte qui a subi les amplifications
de la légende, on reconnaît que Moïse a demandé au pharaon de
laisser les enfants d'Israël célébrer « au désert » une de ces fêtes
printanières de nomades auxquelles on attachait une vertu apotro-
païque et qui étaient marquées par un sacrifice de substitution. La
délivrance du joug égyptien a été représentée différemment dans
d'autres groupes israélites qui vivaient loin du delta du Nil, jusque
dans la région de Beershéba. Mais c'est surtout dans la relation de
l'itinéraire pris par Moïse au départ d'Egypte que se fait sentir la
divergence des traditions.
Tandis que le Jahviste, puis le Sacerdotal, bien instruits l'un et
l'autre des routes menant d'Egypte en Judée et influencés par des
informations égyptiennes sur l'expulsion des Asiatiques, parlent d'un
itinéraire court, c'est l'Elohiste qui a gardé les souvenirs les plus spéci-
RHB 12 338 Bévue de l'Histoire des Religions
fiques sur le long détour d'Israël a travers la péninsule sinaïtique.
Moïse a donné pour but à son hag le sanctuaire « sémitisant » de
Serabit, bien connu des Egyptiens pour ses mines de cuivre. C'est là
qu'H. Gazelles découvre le berceau du décalogue ; pour accéder au
temple, il convenait de satisfaire dix exigences dont quelques-unes
ont des parallèles égyptiens. Toujours soucieux de faire coïncider
informations bibliques et données de l'archéologie, H. Gazelles fait
d'Aaron le prêtre d'un sanctuaire récemment découvert à Timna,
dans la 'Arabah, d'où l'on a dégagé un « serpent d'airain » et qui
aurait été aussi le lieu d'une dispute des partisans de Moïse avec
les adorateurs du Veau. La tradition de Timna a été transmise par des
voies différentes aux tribus du Nord et à celles du Sud. Les traditions
relatives à Moïse ont un autre point d'attache dans le sanctuaire de
Qadesh-Barnéa, auquel est lié le nom de Miryam, « sœur » de Mois»
comme Aaron est son « frère ». C'était le lieu d'un buisson sacré, assi
milé à celui de l'Horeb, et il était proche d'une montagne où on a
situé une théophanie ignée. C'est là, au mont « Sinaï », que Moïse a
présidé à la constitution d'une fédération que l'écrivain jahviste
héritier de traditions siméonites a plus tard présenté comme une
alliance.
Ce que la Bible présente comme la dernière étape de la vie de Moïse
remonte selon H. Cazelles à une tradition rubénite enracinée au nord du
pays de Moab. C'est là qu'aurait éclaté la contestation de ceux qui ne
voulaient pas entrer dans la Terre promise (Datan et Abiram) et que
Moïse aurait combattu le culte de Ba'al Pe'or, tenu pour le principe
de fécondation par les eaux souterraines. C'est enfin le lieu supposé
d'une alliance entre Ruben et Ephraïm, moment capital de la fon
dation d'Israël, et de la promulgation du « Code de l'Alliance », charte
d'une petite communauté vivant surtout de l'agriculture et monu
ment qu'H. Cazelles croit depuis longtemps marqué par la culture
juridique internationale qu'il attribue à Moïse.
Telles sont les principales vues d'un ouvrage très riche d'informa
tion et de réflexion. La matière est si complexe qu'on distingue parfois
assez mal ce qui est reconstitution des faits réels par H. Cazelles de ce
qui est la présentation qu'en ont donnée, selon lui, les conteurs et
auteurs anciens. Le livre est si entraînant et si bien documenté qu'on
en vient à oublier la part considérable que l'auteur a dû faire à l'ima
gination.
A. Caquot.
Roger Le Déaut (avec la collaboration de Jacques Robert).
— Targum du Penlateuque, t. II : Exode et Lévitique, n° 256, Paris,
Editions du Cerf, 1979, 523 p. (coll. « Sources chrétiennes »). —
Un an après la parution de l'introduction et de la Genèse, la publica
tion des grands targoums palestiniens par le P. Le Déaut se poursuit
avec une louable célérité qui n'exclut pas le soin de l'exécution et la

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