Hermopolis, Memphis, Latopolis et les Dogon - article ; n°2 ; vol.205, pg 133-149
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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1988 - Volume 205 - Numéro 2 - Pages 133-149
Hermopolis, Memphis, Latopolis and the Dogon people
What is known about theology concerning Hermopolis and Memphis in ancient Egypt is largely confirmed and enlightened by our knowledge of the gnosis of the Dogon people due to research by Marcel Griaule and Germain Dieterlen. Thot-Hermes-Mercury with the god Ptah lie at the centre of this comparative study which also sheds new light on the goddess Neith.
Ce que l'on peut savoir des théologies d'Hermopolis et de Memphis dans l'Egypte ancienne se trouve assez largement recoupé et éclairé par la connaissance que nous avons, grâce aux travaux de Marcel Griaule et de Germaine Dieterlen, de la gnose du petit peuple dogon. Thot-Hermès-Mercure est, avec le dieu Ptah, au centre de ce comparatisme, qui ouvre également des horizons sur la déesse Neith.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jacques-Numa Lambert
Hermopolis, Memphis, Latopolis et les Dogon
In: Revue de l'histoire des religions, tome 205 n°2, 1988. pp. 133-149.
Abstract
Hermopolis, Memphis, Latopolis and the Dogon people
What is known about theology concerning Hermopolis and Memphis in ancient Egypt is largely confirmed and enlightened by our
knowledge of the gnosis of the Dogon people due to research by Marcel Griaule and Germain Dieterlen. Thot-Hermes-Mercury
with the god Ptah lie at the centre of this comparative study which also sheds new light on the goddess Neith.
Résumé
Ce que l'on peut savoir des théologies d'Hermopolis et de Memphis dans l'Egypte ancienne se trouve assez largement recoupé
et éclairé par la connaissance que nous avons, grâce aux travaux de Marcel Griaule et de Germaine Dieterlen, de la gnose du
petit peuple dogon. Thot-Hermès-Mercure est, avec le dieu Ptah, au centre de ce comparatisme, qui ouvre également des
horizons sur la déesse Neith.
Citer ce document / Cite this document :
Lambert Jacques-Numa. Hermopolis, Memphis, Latopolis et les Dogon. In: Revue de l'histoire des religions, tome 205 n°2,
1988. pp. 133-149.
doi : 10.3406/rhr.1988.1914
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1988_num_205_2_1914JACQUES N. LAMBERT
HERMOPOLIS, MEMPHIS, LATOPOLIS
ET LES DOGON
Ce que Von peut savoir des théologies ďHermopolis et de
Memphis dans l'Egypte ancienne se trouve assez largement
recoupé et éclairé par la connaissance que nous avons, grâce
aux travaux de Marcel Griaule et de Germaine Dielerlen, de
la gnose du petit peuple dogon.
Thol-Hermès- Mercure est, avec le dieu Plah, au centre de
ce comparatisme, qui ouvre également des horizons sur la
déesse Neith.
Hermopolis, Memphis, Latopolis and the Dogon people
What is known about theology concerning Hermopolis and
Memphis in ancient Egypt is largely confirmed and enlightened
by our knowledge of the gnosis of the Dogon people due to
research by Marcel Griaule and Germain Dielerlen.
T hot-Hermes-Mercury with the god Plah lie at the centre of
this comparative study which also sheds new light on the goddess
Neith.
Revue de l'Histoire des Religions, ccv-2/1988, p. 133 à 119 xve nome de l'Egypte ancienne avait pour emblème le Le
Lièvre, Oun, et sa métropole en garda toujours le nom d'Ouni,
« Ville du Lièvre »*. Or le lièvre est, dans les fables qui pro
cèdent de la cosmogonie des Dogon, « le représentant privi
légié de Nommo »2, c'est-à-dire de leur dieu d'eau, « pur » et
« vivant », « père » de l'humanité, rédempteur et moniteur
du monde.
Entre ses multiples avatars, Nommo est le lièvre quand il
est dans la brousse3. Il existe tout un cycle de fables Le
lièvre et l'hyène, où les deux animaux sont opposés, le bon
Nommo au méchant Oyo, le Irickster qui est son jumeau — les
masques du lièvre et de l'hyène se caractérisent également
par de longues oreilles droites4 — , et, dans les tours malicieux
que le premier joue au second, il en triomphe immanquab
lement : « une véritable catharsis se traduit dans les rites
libérateurs qui accueillent la défaite de l'hyène »5.
Le rapprochement devient plus troublant lorsqu'on cons
tate qu'avec ce « lièvre divin », il y avait à Ouni « huit dieux
grenouilles et serpents et un babouin »e. Laissons pour
l'instant de côté ce dernier. L'ogdoade répond exactement
à celle des huit ancêtres primordiaux des Dogon que le Nommo
avait amenés avec lui — ce qui donne une ennéade — sur son
arche descendue du ciel7.
v° Thot 1. Л. au Moret, Dictionnaire Le Nil et de la la civilisation civilisation égyptienne, égyptienne, 1926, P. Hazan, p. 64 1959, ; S. Sauneron, qui écrit
Ounou aux « Sources orientales », I, Le Seuil, 1959, * La naissance du monde
selon l'Egypte ancienne », p. 56.
2. G. Calame-Griaule, Ethnologie et langage, Gallimard, 1965, p. 496, n. 1.
3. M. Griaule, Masques dogons, Paris, Inst. d'Ethnologie, 1963, p. 327-328.
Cf. les masques qui le représentent (dyommo) à Ireli, fig. 100 (p. 452) et 101
(p. 453).
4. Ibid., p. 754.
5. G. Calame-Griaule, o.c, p. 500 et n. 2.
6. S. Sauneron, Diet. civ. ég., v° Thot.
1. M. Griaule et G. Dieterlen, Le, renard pâle, Paris, Inst. d'Ethnologie,
1965, Trav. et Mém. de l'Inst. LXXII, chap. V, p. 417 sq. Les textes égyptiens Memphis, Lalopolis 135 Hermopolis,
C'étaient huit jumeaux qu'Amma, le grand dieu dogon,
avait à partir d'une pensée originelle incluse dans son « œuf »,
l'œuf du monde8, créés en quatre mâles et quatre femelles, bien
séparés quoique dotés chacun des principes des deux sexes9.
Génies d'eau, ils avaient la forme de poissons10, mais, par
venus sur terre, ils étaient susceptibles de se muer en « grands
serpents »u, forme symbolique de l'immortalité du Nomma
qu'ils prenaient d'eux-mêmes une fois devenus vieux12.
Chaque couple mixte de jumeaux se trouvait associé à l'un
des quatre éléments, air, eau, terre, feu13.
L'ogdoade égyptienne, pour sa part, consistait en huit
dieux primordiaux, quatre grenouilles pour les mâles et quatre
serpents pour les femelles14, groupés par paires et respect
ivement nommés Noun et Naunet, Heh et Hehet, Kek.et
Keket, Amon et Amaunet15. Ils étaient moins des divinités
de la terre au temps de la création que la personnification des
éléments caractéristiques du chaos qui la précédait, à savoir,
pour le premier couple, l'eau primitive, pour le second,
l'espace infini, pour le troisième, l'obscurité primordiale, pour
le quatrième, qui portait parfois des noms différents, l'invi
sibilité ou le Vide ou le Néant. C'est seulement après eux
qu'émergea le premier tertre, sur lequel fut déposé l'œuf
d'un oiseau16, le œuf que le monde ait connu, dont
sortit le soleil17.
qualifient d'ailleurs aussi les membres de l'ogdoade « les Huit, Ancêtres des
premiers temps antérieurs..., citoyens » de la ville, S. Sauneron, Naiss. du
monde, l. c.
8. Griaule-Dieterlen, Renard pâle, chap. Ier, 3, p. 95 sq.
9. M. Griaule, Dieu d'eau, Ed. Fayard, 1966, p. 22.
10.Renard pâle, p. 360-361. Dans ses Masques dognns,
Griaule identifiait les génies d'eau aux lamantins (p. L57) que les anciens
jugeaient si semblables aux hommes qu'ils les appelaient « hommes marins »,
« femmes marines ».
11. M. Griaule, Dieu d'eau, p. 42.
12. Ibid., p. 159 et Griaule-Dieterlen, Renard pále, p. 355.
13.p.36L
14. S. Sauneron, Diet. civ. ég., v° Ogdoade.
15. Pour plus de détails S. Sauneron, Naiss. du monde, i.e., p. 52-54.
16. Faucon femelle ou plutôt oie, ibid., p. 85, n. 119.
17. S. Sauneron, Diet. civ. ég., v'1 Ogdoade et Cosmogonies ; Ad. Erman,
La religion des Egyptiens, Paris, Payot, 1952, p. 86-87. « II est précisé habituelle- 136 Jacques N. Lambert
L'originalité de cette cosmogonie, par rapport à celles
dont le soleil lui-même était le principe, comme à Héliopolis
où l'ennéade naissait de lui18, est manifestement de privilégier
l'eau, qui le précédait19. En l'honneur de son ogdoade, la
métropole du xve nome porte « le nom égyptien de Khéménou
(la Ville des Huit), d'où est dérivé le copte Shmoun, et
l'arabe moderne Ashmounéin ». Mais les Grecs nommèrent
cette butte, dont plusieurs textes font le lieu où aurait été
créé le monde, Hermopolis20. Ils exercèrent une très profonde
influence sur cette ville, très ancienne, dont la théologie,
la théologie hermopolitaine, fit un centre religieux de la
plus haute importance, et ils avaient à coup sûr de bonnes
raisons d'y marquer ainsi la prépondérance de Thot, identifié
ment que cet avènement de la lumière eut lieu... en une île appelée Iouneserser.
Le nom de cette île signifiait littéralement l'Ile de l'Embrasement » (S. Sauneron,
Naiss. du monde, I.e., p. 56), ce qui souligne la conjonction de l'eau initiale,
le Noun, et du soleil. Mais cf. infra, n. 20.
18. On notera avec curiosité que la ville ď Hermopolis étant située sur la
rive gauche du Nil, si son immense nécropole (Tounah el-Gébel) se trouve
à 11 km plus à l'ouest-sud-ouest, donc au soleil couchant, selon la règle, les
tombes de ses princes des XIe et XII* dynasties sont à l'est, de l'autre

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