L institutionnalisation moderne de la religion - article ; n°2 ; vol.214, pg 153-182
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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1997 - Volume 214 - Numéro 2 - Pages 153-182
The modem institutionalization of religion

Looking at the contemporary crisis of the institutionalization of religion, the present article reviews the typology presented by Troeltsch : « Church », « sect », « mysticism ». We will examine in particular the type « mysticism », the reason for its existence and the relevance of it in the historical rereading of Christianity, which will help to clarify the specificity of Troeltsch's historical viewpoint. Next, we will consider the mystical moment in connection with the advent of modernity. Finally, we will seek to specify the sense in which the mystical moment should be re-interpreted, re-utilized and limited, in the broader context, particularly as it concerns the place and the function of religion in contemporary society.
A l'horizon d'une crise de l'institutionnalisation contemporaine du religieux, le présent article reprend la thématique des types proposés par Troeltsch : « Église », « secte », « mystique ». L'examen porte tout particulièrement sur le type « mystique », sa raison d'être et sa pertinence dans la relecture historique du christianisme, ce qui permet de préciser plus globalement la spécificité du regard historique de Troeltsch. Le moment mystique est ensuite examiné en rapport avec l'avènement du monde moderne. Est enfin précisé en quel sens le moment mystique doit être réinterprété, repris et limité dans une proposition d'ensemble touchant la place et la fonction de la religion dans la société contemporaine.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Gisel
L'institutionnalisation moderne de la religion
In: Revue de l'histoire des religions, tome 214 n°2, 1997. pp. 153-182.
Abstract
The modem institutionalization of religion
Looking at the contemporary crisis of the institutionalization of religion, the present article reviews the typology presented by
Troeltsch : « Church », « sect », « mysticism ». We will examine in particular the type « mysticism », the reason for its existence
and the relevance of it in the historical rereading of Christianity, which will help to clarify the specificity of Troeltsch's historical
viewpoint. Next, we will consider the mystical moment in connection with the advent of modernity. Finally, we will seek to specify
the sense in which the mystical moment should be re-interpreted, re-utilized and limited, in the broader context, particularly as it
concerns the place and the function of religion in contemporary society.
Résumé
A l'horizon d'une crise de l'institutionnalisation contemporaine du religieux, le présent article reprend la thématique des types
proposés par Troeltsch : « Église », « secte », « mystique ». L'examen porte tout particulièrement sur le type « mystique », sa
raison d'être et sa pertinence dans la relecture historique du christianisme, ce qui permet de préciser plus globalement la
spécificité du regard historique de Troeltsch. Le moment mystique est ensuite examiné en rapport avec l'avènement du monde
moderne. Est enfin précisé en quel sens le doit être réinterprété, repris et limité dans une proposition
d'ensemble touchant la place et la fonction de la religion dans la société contemporaine.
Citer ce document / Cite this document :
Gisel Pierre. L'institutionnalisation moderne de la religion. In: Revue de l'histoire des religions, tome 214 n°2, 1997. pp. 153-182.
doi : 10.3406/rhr.1997.1182
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1997_num_214_2_1182PIERRE GISEL
Université de Lausanne
L'institutionnalisation moderne
de la religion
A l'horizon d'une crise de l'institutionnalisation contemporaine du
religieux, le présent article reprend la thématique des types proposés
par Troeltsch: «Église», «secte», «mystique». L'examen porte tout
particulièrement sur le type «mystique», sa raison d'être et sa perti
nence dans la relecture historique du christianisme, ce qui permet de
préciser plus globalement la spécificité du regard historique de
Troeltsch. Le moment mystique est ensuite examiné en rapport avec
l'avènement du monde moderne. Est enfin précisé en quel sens le moment
mystique doit être réinterprété, repris et limité dans une proposition
d'ensemble touchant la place et la fonction de la religion dans la société
contemporaine.
The modem institutionalization of religion
Looking at the contemporary crisis of the institutionalization of
religion, the present article reviews the typology presented by
Troeltsch : « Church », « sect », « mysticism ». We will examine in parti
cular the type «mysticism», the reason for its existence and the rele
vance of it in the historical rereading of Christianity, which will help to
clarify the specificity of Troeltsch 's historical viewpoint. Next, we will
consider the mystical moment in connection with the advent of modern
ity. Finally, we will seek to specify the sense in which the mystical
moment should be re-interpreted, re-utilized and limited, in the broader
context, particularly as it concerns the place and the function of religion
in contemporary society.
Revue de l'Histoire des Religions, 214-2/1997, p. 153 à 182 LIMINAIRES
Ernst Troeltsch nous entraîne à réinterroger les rapports
entre religion et civilisation, plus spécifiquement entre religion
d'une part, société et culture de l'autre ; et il le fait sur le fond de
notre histoire moderne occidentale et des mutations liées à
l'émergence du monde moderne. On a vu qu'il prend alors rad
icalement en compte les sciences sociales et historiques en matière
idéologique et normative, et nous avons examiné ce qui peut en
résulter quant au statut et à la portée de la théologie (la place qui
lui est «destinée», pour jouer sur le titre du volume III des
Œuvres^) ; réciproquement pour ainsi dire, on a vu que la lecture
de Troeltsch pouvait aussi relancer la question de la pertinence
possible des problématiques spécifiquement religieuses et théolo
giques2 quant à la constitution du lien social3.
On m'a demandé, en final, de reprendre Troeltsch en fonc
tion de la question de l'institutionnalisation moderne de la rel
igion. La thématique est centrale, aussi vrai que la religion n'est
justement pas qu'une question de validité cognitive4, de cohé
rence logique, voire de satisfaction esthétique. Elle est une don
née complexe, lourde de contradictions et d'ambivalences, avec
1 . Histoire des religions et destin de la théologie, Paris-Genève, Cerf-
Labor et Fides, 1996.
2. Des problématiques modifiées par rapport à ce que Troeltsch appelle
le «christianisme ecclésial», cf. notamment ce que dit Jean-Marc Tétaz ci-
dessus à propos d'un programme de «philosophie de la religion»; j'ai moi-
même résumé la situation de Troeltsch par rapport à l'histoire de la théologie
dans Ernst Troeltsch : aboutissement ou dépassement du néo-protestan
tisme?, Laval théologique et philosophique, 52, 1996, p. 719-733 et Ernst
Troeltsch : un dépassement des « Lumières », Archives de sciences sociales des
religions, 89, 1995, p. 83-94.
3. Cf. ci-dessus la contribution de Volker Drehsen et ce que j'ai proposé
dans l'Introduction au volume de Troeltsch signalé ci-dessus note 1 .
4. Sur ce point, cf. Jean-Marc Ferry, Les idéalisations de la pratique
communicationnelle sont-elles « métaphysiques » ?, in La théologie en postmod
ernité (P. Gisel et P. Evrard éd.), Genève, Labor et Fides, 1996, p. 171-186. L'INSTITUTIONNALISATION MODERNE DE LA RELIGION 155
ses règles d'émergences et de fonctionnements propres. On doit
même probablement, pour l'appréhender, renvoyer à une dia
lectique, celle que cristallise la dualité des termes « religieux » et
«religion». Le «religieux» vaudrait comme matrice de fonc
tionnements anthropologiques pouvant donner corps à des
formes institutionnelles justement (les « religions »), mais pou
vant aussi donner lieu à dispersion (la «religiosité vagabon
dante» avec laquelle Troeltsch est intellectuellement aux
prises) ou à avatars (les phénomènes idéologiques, des laï-
cismes aux constellations fonctionnant de fait sur mode rel
igieux mais dans la dénégation, le marxisme en ayant fourni un
exemple classique au cœur du XXe siècle). La réciproque
s'énonce sans surprise : face au pôle que désigne le terme « rel
igieux », la « religion » vaudra comme moment institué, fait de
médiation au plan synchronique (selon un jeu de « compromis »
avec une culture et un monde donnés5) et de transmission au
plan diachronique (cf. par exemple la réalité de l'Église, ayant
permis une continuité par-delà une discontinuité, de l'Antiquité
tardive au Moyen Age et aux premiers moments des Temps
modernes). On comprend alors aisément que la religion appar
aisse traversée de tensions internes (il n'y a pas de formes sta
bles de l'institution du religieux) : elle dit plus qu'elle-même (la
religion a affaire à un absolu qui reste toujours hétérogène), et
elle secrète ou laisse toujours à nouveau échapper du «rel
igieux» en excès, rebelle à l'institutionnalisation, protestataire,
critique ou libre.
Aborder cette thématique en perspective troeltschienne,
c'est passer en revue la manière dont Troeltsch comprend et
fait fonctionner les trois types que sont le type « Église », le type
«secte» et le type «mystique»6: ils sont en effet à l'évidence
5. Le terme « compromis », d'acception positive, joue un rôle central
chez Troeltsch, notamment dans les Soziallehren; voir aussi, par exemple,
« La situation scientifique et les exigences qu'elle adresse à la théolo
gie» (1900) dans le recueil mentionné ci-dessus note 1 (p. 154), p. 1-37.
6. Cf. les Soziallehren, notamment les conclusions, traduites en fran
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