La direction spirituelle des grandes dames à Byzance : La correspondance inédite d un métropolite de Chalcédoine - article ; n°1 ; vol.8, pg 64-84
22 pages
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La direction spirituelle des grandes dames à Byzance : La correspondance inédite d'un métropolite de Chalcédoine - article ; n°1 ; vol.8, pg 64-84

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Description

Revue des études byzantines - Année 1950 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 64-84
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1950
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

V. Laurent
La direction spirituelle des grandes dames à Byzance : La
correspondance inédite d'un métropolite de Chalcédoine
In: Revue des études byzantines, tome 8, 1950. pp. 64-84.
Citer ce document / Cite this document :
Laurent V. La direction spirituelle des grandes dames à Byzance : La correspondance inédite d'un métropolite de Chalcédoine.
In: Revue des études byzantines, tome 8, 1950. pp. 64-84.
doi : 10.3406/rebyz.1950.1023
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_0766-5598_1950_num_8_1_1023LA DIRECTION SPIRITUELLE DES GRINDES DAMES
À BYZANCE
LA CORRESPONDANCE INÉDITE D'UN MÉTROPOLITE
DE CHALCÉDOINE
Le manuscrit parisien coté Paris, gr. 1372 conserve, aux feuillets 121-
171V, un groupe de traités ascétiques et mystiques qui primitivement
lui furent certainement étrangers. L'écriture est en effet ici du xve siè
cle (première moitié), tandis que tout ce qui précède, au reste dûment
signé (1), appartient sans erreur possible au siècle précédent. C'est
bien ce qu'a marqué en gros H. Omont (2). Ce savant aurait pu en
conclure que la partie la plus récente - — celle qui nous occupe — dut
circuler d'abord à part. Ses divers cahiers portent en effet, au bas de
leur première page, une numérotation continue qui va de a à ζ' et
cesse au feuillet 169r, peu avant le texte (3). En outre, cet ensemble
compose un tout homogène, un choix d'opuscules comme ont aimé
à en compiler les moines lettrés soucieux de fournir un aliment authen
tique à leurs pieuses méditations et à celles de leurs dirigées, comme
en ont fait établir de grandes dames devenues religieuses, pour leur
usage personnel ou la facilité de leur gouvernement.
C'est ce dernier cas qui se vérifie ici. Notre petit dossier se présente
en effet dans des conditions qui laissent penser qu'il a été constitué
dans un but pratique à l'usage de la personne qui a pris soin de faire
(1) On lit en effet au f. 87r : cette signature versifiée : Τω άνχξίω οούλω σου Ίω(άνντ,)
|| τω Σγουρό ον)ω ά'νες Σ(ώτ)ερ έν κρίση (sic). On connaît un second codex de sa main,
le vatic, palat. gr. 241 (cf. H. Stevenson, Codd. manuscripti palatini grecci Bibliotheciv
Vaticanœ, Roma;, 1885, p. 130). Un Jean .Sgouropoulos est mentionné en 1373 (Έπίτ^ρΙς
εταιρείας βυζαντινών σπουδώ. 1927, p. 304), en 1376 (Γρηγόρΐ'-ς ό Μάλαμα;. II, 1919, ρ. 223)
et 1375 (Ibid., Il, 1920, 635). Sur l'activité de notre scribe voir aussi Vogel und
■Gardtiiaitsen, Die griechische Schreiber des Mittelalters und der Renaissance, 1909, p. 200.
(2) H. Omont, Inventaire sommaire des manuscrits grecs de la Bibliothèque Nationale, II,
Paris, 1888, p. 30.
(3) L'indice η' aurait dû se retrouver au bas du f. 177r ou plutôt, compte tenu de la lacune
que nous signalons ci-dessous, p. 67, au bas d'un des feuillets suivants, ce qui n'est pas,
alors que de 121r à 169r les feuillets sont numérotés sans discontinuer. CORRESPONDANCE d'un METROPOLITE DE CHALCEDOINE 65
transcrire, à la suite de traités classiques de spiritualité, un choix
de lettres (1) à elle adressées. Cette correspondance constitue l'élément
curieux et nouveau du recueil. Comme elle ne s'est encore rencontrée
jusqu'à présent que dans ce codex (fï. 155r-181r), il ne saurait être
superflu de lui consacrer une notice particulière.
Nous allons donc examiner successivement : 1° Le recueil des lettres;
2° leur auteur; 3° la destinataire; 4° la doctrine spirituelle.
1. Le recueil.
La destinataire a pris soin d'éditer et de présenter elle-même la
collection dans une longue souscription qui, en soulignant son inten
tion, en définit nettement l'objet et le propos.
Νουθεσίαι και παραινέσεις του άγιωτάτου μητροπολίτου Χαλκηδόνος
και εν άγίω Πνεύματι πνευματικού μου πατρός, διαφόρως γραφεΐσαι
προς με, ώς άπο διαθέσεως πνευματικής, εις ώφέλειαν της ελεεινής
μου ψυχής. Και ερωτήσεις παρ' έμοΰ και άπολογίαι προς την κατάστα-
σιν και τήν άσθένειαν τής ψυχής ο μου και του σώματος. Και οι έντυγ-
χάνοντες ταύτας δια χάριτος του Χρίστου ού μικρώς ωφελείας τεύ-
ξονται (f. 155r).
Admonitions et exhortations du très saint métropolite de Chalcédoine,
mon père spirituel dans le Saint-Esprit. Il me les a écrites diversement
suivant les dispositions spirituelles pour Γ utilité de mon âme misérable.
Mes questions et ses réponses sur Vétat et la faiblesse du corps ainsi que
de Vâme. Ceux qui par la grâce du .Saint-Esprit les liront n'en tireront
pas peu de profit.
En tout quatorze lettres non numérotées (2), mais soigneusement
séparées entre elles par un trait courant, une fois plein (f. 156),
mais ordinairement brisé pour encadrer ce lemme d'une teneur varia
ble : ετέρα, ετέρα εις την αυτήν, ετέρα νουθεσία ε'ις την αυτήν, νουθεσία
ετέρα εις την αυτήν, του αύτοΰ ετέρα νουθεσία προς αυτήν. C'est
évidemment peu pour une personne que la suite nous montrera ner
veuse et exigeante. Mais ce sont des textes essentiels, les plus express
ifs et les plus denses certainement parmi ceux que le métropolite
composa à son intention. A cause de cela même la collection, pour
petite qu'elle soit, doit être à peu près complète. On pourrait certes
παρ' έμοΰ και άπολογίαι = Mes ques- arguer de ces mots : ερωτήσεις
(1) Ainsi annoncées par H. Omont, l. c. : Chalcedonensis metropolitœ monita ad filium
suum (sic!) spiritalem.
(2) Dans l'état présent du manuscrit, mais la collection dut certainement en comprendre
d'autres. Voir ci-dessous p. 67, 68.
5 66 ÉTUDES BYZANTINES
lions et ses demandes, pour soutenir que le lot primitif devait aussi
comprendre ses textes à elle. La littérature byzantine connaît en
effet de ces cas types où directeur et dirigée, séparés par quelque
distance, échangeaient par écrit leurs propos. Une princesse célèbre,
la belle-fille de l'empereur Andronic II, Irène-Eulogie Choumnaina
Paléologine (1), n'en usa pas autrement avec ses deux directeurs
successifs. Or un heureux hasard fait qu'une bonne partie de sa cor
respondance (2) avec le second de ces guides nous ait été conservée
en un recueil où chacun de ses messages est suivi de sa réponse. La
tradition aurait-elle, dans notre cas, allégé la collection originale en
en détachant tout ce qui ne portait pas la signature du prélat. On
n'en voit pas clairement la raison, d'autant que le procédé, en rui
nant le dialogue, eût du même coup sensiblement diminué la portée
du recueil. Si ses propres lettres ne figurent pas ici, c'est que la grande
dame l'a ainsi voulu.
Elle aura eu la pudeur, 'puisqu'elle offrait, elle-même, au public cet
ensemble de pensées et de considérations édifiantes, d'en écarter ses
propres réflexions. Et cette réserve aura servi son dessein. Ses ques
tions, ses plaintes, ses réactions se perçoivent en effet assez à travers
les réponses de son directeur pour qu'il lui parût superflu d'en étaler
l'expression brutale dont l'effet immédiat eût certainement été de
détourner sur elle l'attention du pieux lecteur. Ce n'est donc pas seul
ement le sentiment d'une compréhensible humilité qui lui a fait omettre
ses billets, mais la conviction que les lettres de son directeur peignaient
suffisamment ses états d'âme et qu'à travers ses réponses se devinaient
aisément ses demandes.
Mais, à mon sentiment du moins, il y a une raison péremptoire de
penser que le recueil est tel qu'il a été compilé : tout le groupe auquel
se rattachent nos lettres semble en effet original (3). On en peut four
nir cette raison : la calligraphie, aux caractères agrandis et espacés,
tels qu'on les rencontre dans les codices destinés à la lecture publique,
fait penser que ce groupe de cahiers est l'œuvre même de la dirigée
ou de son entourage. On se demandera pourquoi, dans ce cas, les
(1) Sur ce personnage, voir mon étude ancienne des Échos d'Orient, XXIX, 1930, pp. 29-
60. Un échantillon des lettres que ce prélat envoyait, dans Études Byzantines, V, 1947,
105-108 et des homélies qu'il prononçait [ibid., pp. 110-115), devant la communauté des
sœurs qu'il dirigeait.
(2) Contenant 37 envois et autant de réponses, le tout inédit. Je l'étudierai à une prochaine
occasion.
(3) En ce sens toutefois, que ce lot d'écrits fut copié du vivant même de la grande dame
à son insti

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