Les abbayes et prieurés de l ancien diocèse de Bourges. Leur rôle dans la formation de l unité nationale et les revendications gallicanes  - article ; n°114 ; vol.28, pg 169-180
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les abbayes et prieurés de l'ancien diocèse de Bourges. Leur rôle dans la formation de l'unité nationale et les revendications gallicanes - article ; n°114 ; vol.28, pg 169-180

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1942 - Volume 28 - Numéro 114 - Pages 169-180
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

François Deshoulières
Les abbayes et prieurés de l'ancien diocèse de Bourges. Leur
rôle dans la formation de l'unité nationale et les revendications
gallicanes
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 28. N°114, 1942. pp. 169-180.
Citer ce document / Cite this document :
Deshoulières François. Les abbayes et prieurés de l'ancien diocèse de Bourges. Leur rôle dans la formation de l'unité nationale
et les revendications gallicanes . In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 28. N°114, 1942. pp. 169-180.
doi : 10.3406/rhef.1942.2939
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1942_num_28_114_2939LES ABBAYES ET PRIEURÉS
DE L'ANCIEN DIOCÈSE DE BOURGES
Leur rôle dans la formation de l'unité nationale
et les revendications gallicanes
Les monastères de l'ancien diocèse de Bourges au Moyen Age. —
Origines des monastères. — Intervention des grands féodaux. — Ombrage
qu'en prennent les rois de France, qui revendiquent le titre de «s fon
dateur ». — Le gallicanisme se découvre. — Philippe le Bel en appelle
.aux monastères dans son conflit avec la papauté. — Réponses des
abbayes du Berry. — Conséquences du gallicanisme sur la commende.
— Ce qui en résulte pour les abbayes du Berry,
Les monastères , du diocèse de Bourges. — Le diocèse de
Bourges renfermait au» Moyen v. Age un, nombre important
d'abbayes et de prieurés conventuels. Nous en avons compté
plus de quatre-vingts* appartenant aux ordres colombanien,
bénédictin, cistercien, aux chanoines réguliers, de Saint-Aug
ustin, aux Fontevristes et aux Grandmontains. — Nous ex
cluons de cette étude les Jacobins ou Dominicains, dont le
rôle en Berry fut presque nul, les autres ordres mendiants
qui limitèrent leur activité à d'apostolat et à la prédication,,
sans se mêler aux affaires politiques du royaume.
Beaucoup de ces établissements religieux furent de grandes
abbayes, par. leur puissance matérielle et leur prestige rel
igieux, par la régularité de la vie qu'on y menait, par la, piété
et le savoir de leurs moines; tels furent Chezal-Benoît, Déols
et Saint-Sulpice de Bourges; d'autres, en revanche, passèrent
par de cruelles épreuves au temps des guerres anglaises ou
des luttes religieuses, puis elles furent atteintes ► encore plus
gravement par* la commende,1 nous le verrons,, et végétèrent
avant de succomber; Saint-Genou et Méobecq en sont de tris
tes exemples. Beaucoup, enfin, ont laissé comme marque de
leur prospérité -de magnifiques églises abbatiales, , rarement i
12 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCK 170
intactes,- mais dont "les restes ou les ruines attestent la qual
ité. Déols, Chezal-Benoît, Plaimpied, Saint-Genou, Méobecq,.
Fontgombault, Saint-Satur, Noirlac, possèdent des édifices qui
sont parmi les meilleurs de la France.
Nous ne présenterons pas tous ces monastères, car nous
sortirions du > cadre qui nous est réservé, mais nous cherche
rons à dégager la physionomie particulière - des , principaux»
en nous efforçant de mettre en lumière l'aide qu'ils ont apport
ée aux^rois de France dans leurs efforts vers l'unité natio
nale et en dégageant le rôle qu'ils ont joué lorsque s'est posée
la brûlante, question1 gallicane.
Malheureusement cette étude ne saurait être complète, car
nous ne sommes pas suffisamment informés de l'histoire de
toutes ces abbayes. Beaucoup d'archives conventuelles ont été
détruites par les Anglais ou par les huguenots. Certaines char
tes furent, il est vrai, reconstituées, mais avec une conscience
imparfaite ou une indulgence intéressée, et si le fond de ce
qu'elles exposent .peut être retenu,* on ne peut les consulter
qu'avec réserve. D'ailleurs, un "grand nombre de ces recons
titutions ont disparu à l'époque* révolutionnaire. Des, comp
ilateurs avaient pu en prendre copie, aux xvir9 et xviii" siè
cles : le P. Philippe Labbe, Mabillon, les auteurs de la Gallia
Christiana, Dom Estiennot1 et d'autres. C'est ainsi que Dom
Andrieu a pu composerune histoire manuscrite de Fontgomb
ault2, Dom Demaison l'histoire de Saint-Satur3, Dom Charles
Le Boyer, celle de* Saint-Sulpice de Bourges4. Tels sont les
documents* qui vont nous permettre de composer cette étude.
Origines des monastères. — Sur les monastères colomba-
niens nous * serons bref. Tous, au Berry, étaient réservés à
des femmes; ils furent fondés par des dames de haute nais
sance, mais leur .vogue ne fut qu'éphémère, car ils ne purent
résister à la règle que leur avait imposée saint Colomban,
\. Ce bénédictin, chargé par? Mabillon d'une vaste enquête dans les
bibliothèques et archives monastiques de la France, a laissé deux volu
mes manuscrits de notes sur les Antiquités bénédictines du Berrjf
(Bibl. nat., ms. lati 12742 et 12743) qui nous ont fourni une grande
partie de notre information.
2. Arch. naU LL.lOll.
3. C'est du ms. de Dom Demaison que Gemklhing a tiré une impor
tante étude sur l'abbaye de Saint-Satur. Voir le Compte rendu de la
Société du Berry à Paris (1866), p. 227.
4. Cette histoire manuscrite est conservée à la Bibliothèque nationale,
ms. lat. 13871. Elle a été résumée par un -moine anonyme de Saint-
Sulpice (Archives nationales, L 885, n° 2) dont nous avons publié le<
texte dans la Revue du Berry et du Centre* août 1906. i
LES MONASTÈRES BERRICHONS ET L'UNITE NATIONALE 171
moine irlandais. En France, les 'établissements colombaniens
durent céder devant les disciplines plus modérées et mieux
équilibrées. de saint Benoît.
Les autres monastères tdu Berry eurent < des origines diver
ses. Les uns sont nés du renom de 'Sainteté d'un ermite qui
attira quelques pieux compagnons, à qui un apôtre donna
une règle, le, plus souvent la règle bénédictine. Ce fut le cas
de Fontgombault, où,, en 1070, Pierre 'de l'Étoile disciplina
une petite communauté réunie autour de l'ascète Gombaud5.
Il en 'fut de même à Bourges, où la modeste colonie «religieuse
installée dans l'île derla Nef, fut organisée, au vne siècle, par
l'évêque Sulpice • et devint l'abbaye qui porta son nom, une
des meilleures, du diocèse6. Citons • encore Romble et ses
compagnons qui. furent les fondateurs du monastère de Saint-
Satur, qu'en 1131, la comtesse Mathilde, dame de Château-
Gordon, rénova en y installant des chanoines réguliers de
Saint-Augustin7. Nommons- enfin k le solitaire Julien, fonda
teur de l'abbaye de Chalivoy8. D'autres monastères sont dus
à l'initiative des archevêques de Bourges : Léodegaire fonde
Orsan; Richard II,-,Plaimpied; Vulgrin et Pierre de La Chât
re, grâce à leur amitié pour* saint Bernard, attirent dans le
diocèse des colonies de Cisterciens.
Intervention . des grands s féodaux. — Mais le Berry comptait
un assez grand nombre de puissants seigneurs qui se parta
geaient' son territoire, ceux des maisons de'Déols, d'Issoudun,
de Charenton, de Buzançais, les vicomtes de Bourges.... Il
n'est pas * toujours facile de démêler les sentiments auxquels
obéirent les grands féodaux em donnant naissance aux insti
tuts monastiques de la région. Certes, beaucoup de dona
teurs eurent le désir -de réparer de vieilles injustices : vio
lences, rapines, vols envers les gens d'Église. La crainte des
châtiments. éternels les hantait et nous en avons la preuve
à Saint-Satur, à la Chapelaude, à Dèvre et ailleurs. Demander
protection au Ciel avant d'entreprendre une expédition péril
leuse amena d'autres bienfaiteurs : Aimond de Vierzon et
son fils 'Hervé enrichissent le monastère de Vierzon, en par
tant» pour la croisade9. Malgré ces accès de générosité, les
mêmes donateurs v n'hésitaient -pas parfois de dépouiller l'ab-
5. Dom -Estiennot, Antiquités bénédictines .du Berry, ci-dessus, _n 1,
t. II, chap. xxv.
6* Voir ci-dessus., note 4.
7. Gallia Christiana, t. II, Instrumenta, col. 58.
8.t. II, col. 60.
9. Dom Estiennot» ci-dessus, note 1, voir t. I, ch. xiii. 172 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
loaye qu'ils avaient enrichie, lorsque

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents