Les songes d Atia et d Octavius. Note sur les rapports d Auguste et de l Égypte - article ; n°4 ; vol.203, pg 365-379
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Les songes d'Atia et d'Octavius. Note sur les rapports d'Auguste et de l'Égypte - article ; n°4 ; vol.203, pg 365-379

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Revue de l'histoire des religions - Année 1986 - Volume 203 - Numéro 4 - Pages 365-379
The Dreams of Atia and Octavius. A Note about the Relations between Augustus and Egypt
In Suetonius (Divus Augustus, 94, 4-5) and Dio Cassius (45, 1, 2-3) are preserved two versions of a narrative borrowed from a lost book, the Theolegumena by Asclepiades of Mendes, narrative introducing Octavius, in the same time, as the son of Apollo, as a replica of Alexander and as an Egyptian Pharaoh. It is probably a text written in Egypt between 30 & 27 ВС, to serve there as an ideological vindication of the roman conquest, but perhaps equally used in Italy by Octavius, ca. 28, for propaganda purposes. The reasons of its writing are compared to the ones having probably inspired Alexander's pilgrimage to Siwa and the elaboration of the narrative preserved in Alexander's Romance, I, 1-14.
Chez Suétone (Divus Augustus, 94, 4-5) et Dion Cassius (45, 1, 2-3) figurent deux versions ďun récit emprunté à un ouvrage perdu, les Theolegumena d'Asclépiade de Mendès, récit présentant Octave, à la fois, comme le fils ďApollon, comme une réplique ďAlexandre et comme un Pharaon égyptien. Il s'agit probablement ďun texte écrit en Egypte entre 30 et 27 av. J.-C. pour y servir de justification idéologique à la conquête romaine, mais qui fut peut-être également utilisé en Italie, vers 28, par Octave, à des fins de propagande. Les raisons de sa rédaction sont rapprochées de celles ayant probablement inspiré le pèlerinage d'Alexandre à Siwa et l'élaboration du récit conservé par le Roman d'Alexandre I, 1-14.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Grandet
Les songes d'Atia et d'Octavius. Note sur les rapports d'Auguste
et de l'Égypte
In: Revue de l'histoire des religions, tome 203 n°4, 1986. pp. 365-379.
Abstract
The Dreams of Atia and Octavius. A Note about the Relations between Augustus and Egypt
In Suetonius ("Divus Augustus", 94, 4-5) and Dio Cassius (45, 1, 2-3) are preserved two versions of a narrative borrowed from a
lost book, the "Theolegumena" by Asclepiades of Mendes, narrative introducing Octavius, in the same time, as the son of Apollo,
as a replica of Alexander and as an Egyptian Pharaoh. It is probably a text written in Egypt between 30 & 27 ВС, to serve there
as an ideological vindication of the roman conquest, but perhaps equally used in Italy by Octavius, ca. 28, for propaganda
purposes. The reasons of its writing are compared to the ones having probably inspired Alexander's pilgrimage to Siwa and the
elaboration of the narrative preserved in Alexander's "Romance", I, 1-14.
Résumé
Chez Suétone ("Divus Augustus", 94, 4-5) et Dion Cassius (45, 1, 2-3) figurent deux versions ďun récit emprunté à un ouvrage
perdu, les "Theolegumena" d'Asclépiade de Mendès, récit présentant Octave, à la fois, comme le fils ďApollon, comme une
réplique ďAlexandre et comme un Pharaon égyptien. Il s'agit probablement ďun texte écrit en Egypte entre 30 et 27 av. J.-C.
pour y servir de justification idéologique à la conquête romaine, mais qui fut peut-être également utilisé en Italie, vers 28, par
Octave, à des fins de propagande. Les raisons de sa rédaction sont rapprochées de celles ayant probablement inspiré le
pèlerinage d'Alexandre à Siwa et l'élaboration du récit conservé par le "Roman d'Alexandre" I, 1-14.
Citer ce document / Cite this document :
Grandet Pierre. Les songes d'Atia et d'Octavius. Note sur les rapports d'Auguste et de l'Égypte. In: Revue de l'histoire des
religions, tome 203 n°4, 1986. pp. 365-379.
doi : 10.3406/rhr.1986.2575
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1986_num_203_4_2575PIERRE GRANDET
LES SONGES D'ATIA ET D'OCTAVIUS
Note sur les rapporte
d'Auguste et de l'Egypte
Chez Suétone fDivus Augustus, 94, 4-5) el Dion Cassius (45, 1,
2-3) figurent deux versions ďun récit emprunté à un ouvrage perdu,
les Theolegumena d'Asclépiade de Mendès, récit présentant Octave,
à la fois, comme le fils ď Apollon, comme une réplique ď Alexandre et
comme un Pharaon égyptien. Il s'agit probablement ďun texte écrit en
Egypte entre 30 et 27 av. J.-C. pour y servir de justification idéo
logique à la conquête romaine, mais qui fut peut-être également utilisé
en Italie, vers 28, par Octave, à des fins de propagande. Les raisons de
sa rédaction sont rapprochées de celles ayant probablement inspiré
le pèlerinage d'Alexandre à Siwa et l'élaboration du récit conservé
par le Roman /, 1-14.
The Dreams of Atia and Octavius. A Note about the Relations between
Augustus and Egypt
In Suetonius (Divus Augustus, 94, 4-5) and Dio Cassius (45, 1,
2-3) are preserved two versions of a narrative borrowed from a lost
book, the Theolegumena by Asclepiades of Mendes, narrative intr
oducing Oclavius, in the same time, as the son of Apollo, as a replica of
Alexander and as an Egyptian Pharaoh. It is probably a text written
in Egypt between 30 Sc 27 ВС, to serve there as an ideological vindi
cation of the roman conquest, but perhaps equally used in Italy by
Oclavius, ca. 28, for propaganda purposes. The reasons of its writing
are compared to the ones having probably inspired Alexander's pi
lgrimage to Siwa and the elaboration of the narrative preserved in
Alexander's Romance, /, 1-14.
Revue de l'Histoire des Religions, ccm-4/1986, p. 365 à 379 366 Pierre Grandet
Dans les livres de Theolegumena ďAsclépiade de Mendès,
rapporte Suétone au chapitre 94 de sa biographie d'Auguste1,
je lis qu'Alia, s' étant rendue au milieu de la nuit à une cér
s' émonie solennelle du culte d'Apollon, sa litière endormit,
disposée dans le temple, pendant que toutes les autres matrones
rentraient chez elles ; qu'un serpent se glissa soudain auprès
d'elle pour se retirer peu après; que celle-ci, une fois réveillée,
se purifia comme après l'étreinte conjugale et qu'une tache
ayant l'aspect d'un serpent apparut aussitôt sur son corps et
ne put jamais être effacée, à tel point qu'elle dut par la suite
s'abstenir pour toujours des bains publics. Auguste, étant né
au dixième mois [suivant], fut considéré, à cause de cela,
comme le fils d'Apollon. La même Alia, avant d'accoucher,
vil en rêve ses entrailles élevées jusqu'aux astres et se déployant
sur toute l'étendue de la terre et du ciel. De son côté, Ociavius,
le père, vit en rêve la lumière du soleil sortir du sein d'Atia.
Une autre version de ce récit — il ne s'agit peut-être que
d'une paraphrase du texte de Suétone2 — figure au chapitre 1er
1 . Suétone, Divus Augustus, 94, 4-5. Nous avons utilisé l'édition d'il. Ailloud,
Suétone, Vie des douze Césars, t. I : César-Auguste (« Collection des Universités
de France »), Paris, Les Belles-Lettres, 4e tirage, 1967.
2. Les textes de Suétone et Dion Cassius étudiés ici, de même que l'e
nsemble des chapitres 1-2 du livre 45 de VHistoire romaine et le chapitre 94 du
Divus Augustus, auxquels ils sont empruntés, présentent une analogie marquée.
Cependant, en l'absence d'une mention explicite chez Dion Cassius, il est
impossible de préciser si celui-ci a, purement et simplement, en l'occurrence,
réalisé une adaptation de l'œuvre du biographe des Césars, ou si l'un et l'autre
ont utilisé, indépendamment l'un de l'autre, un même auteur ou une même
compilation d'anecdotes contemporaine du règne d'Auguste. Quoique le débat
reste ouvert, on a tendance, actuellement, à pencher pour la seconde hypothèse ;
cf. Millar, A Study of Cassius Dio (Oxford, Clarendon Press, 1964), 83 sqq. ;
Manuwald, Cassius Dio und Augustus (Palingenesia, XIV, Wiesbaden, F. Steiner,
1979), 28-30, 258-268, spécialement 264-266.
Le lien de causalité — absent chez Suétone — , introduit par Dion Cassius
entre le choix d'Octave par César comme héritier et la légende de son ascen
dance divine, ne constitue, sans doute, malgré l'opinion de P. Lambrechts,
La Nouvelle Clio, 5 (1953 = Travaux de la Société * Théonoë », III : Mélanges
A. Carnoy), 68, qu'un artifice de rédaction sans valeur historique, compte tenu
du caractère évidemment rétrospectif et conventionnel des anecdotes concer
nant la naissance et l'enfance du futur empereur; cf. Gagé, Apollon romain
[BEFAIi, 182, Paris, 1955), 591.
Pour le problème des sources de Dion Cassius, cf. Manuwald, o.c, 168 sqq. le des de Suétone, pour la manière dont il les utilisa,
soit en général, soit dans sa biographie d'Auguste en particulier, cf. Levi, Rivisla
di Filologia e ďlslruzione classica, Turin, n.s. 15 (1937), 1-24 ; Schwartz, Museum Les songes ď Alia et d'Octavius 367
du livre 45 de l'Histoire romaine de Dion Gassius3. Octave, y
lisons-nous, ayant atteint sa maturité, vécut avec César ; car
celui-ci, étant sans enfants et fondant sur lui de grandes espé
rances, le chérissait et prenait soin de lui, ayant V intention
de le laisser après lui comme successeur de son nom, de son
pouvoir et de sa souveraineté, et ce, essentiellement, parce
qu'Allia [sic] soutenait, avec force, Г avoir enfanté d'Apollon;
en effet, passant une fois la nuit dans son temple, elle crut
avoir un commerce avec certain serpent et (qu')à cause de cela
elle devint mère le moment venu. Avant de sortir à la lumière,
elle crut voir en rêve ses entrailles élevées jusqu'au ciel et s' éten
dant sur la terre entière; la même nuit, Octavius, également,
crut voir le soleil se lever hors du sein de celle-ci [scil. : d'Atia].
Le récit conservé par ces textes, unique vestige de l'œuvre
attribuée par Suétone à un certain Asclépiade de Mendès4,
n'a cessé d'être évoqué ou commenté, dans leurs travaux, par
les historiens de Rome ou les spécialistes de la science des
religions5. On y a reconnu une adaptation, au bénéfice d'Oc-
Helveticum, Bâle (1948), 155-167; Townsend, Hermes, Wiesbaden, 89 (1961

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