M. Leglay. Saturne Africain. Histoire  ; n°2 ; vol.174, pg 193-198
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Revue de l'histoire des religions - Année 1968 - Volume 174 - Numéro 2 - Pages 193-198
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Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 13
Langue Français

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Robert Turcan
M. Leglay. Saturne Africain. Histoire
In: Revue de l'histoire des religions, tome 174 n°2, 1968. pp. 193-198.
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Turcan Robert. M. Leglay. Saturne Africain. Histoire. In: Revue de l'histoire des religions, tome 174 n°2, 1968. pp. 193-198.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1968_num_174_2_9246ANALYSES ET COMPTES RENDUS 193
Fauteur, a exercées sur Israël qu'est réservé le dernier chapitre du
livre. Là W. F. Albright donne la caution de son autorité à de mult
iples recherches du P. Dahood tendant à montrer l'apport du milieu
phénicien à la littérature israélite, en particulier aux textes de sagesse.
La Phénicie aurait servi de relai dans la diffusion des motifs égyptiens
dans cette littérature, tout en l'enrichissant de son apport propre.
Albright n'hésite pas à dater Job du vie siècle, l'Ecclésiaste du
vH siècle. En bref, les Israélites auraient appris les « belles lettres »
des Phéniciens comme les Juifs les ont apprises des Grecs. La Bible
prend ainsi l'allure d'une somme de la culture de l'ancien Orient médi
terranéen. Comme il est regrettable qu'elle n'apparaisse plus que comme
un bloc erratique et qu'il ne reste plus trace du glacier qui l'a portée !
La hardiesse des vues, l'assurance du ton étonneront et choque
ront peut-être bien des lecteurs. Mais tous sauront gré àW. F. Albright
d'avoir donné un tour allègre à son immense érudition et trouveront
dans Ynhweh and the Gods of Canaan un bel exemple de recherche
enthousiaste.
A. Caquot.
.Mîi reel Leglay, Saturne Africain. Histoire (Bibliothèque des Écoles
françaises d'Athènes et de Rome, fasc. 20o), Paris, de Boceard,
1966, xvi -j- 522 p. in-4° (dont trois indices), H pi. h. t.
La géographie religieuse de l'Empire romain est pleine d'appa
rences trompeuses. Un peu partout, dans les provinces peu ou prou
romanisées, le syncrétisme et Y inlerprelalio romana masquent des
réalités complexes. Les noms grecs ou latins recouvrent d'antiques
croyances indigènes dont les racines pré- ou protohistoriques nous
sont mal connues. Au surplus, l'assimilation même de telle déité
locale ou ethnique à telle ligure du panthéon gréco-romain exige une
explication : elle peut tenir à des afiinités profondes et essentielles
comme à des ressemblances lointaines et superficielles, voire à un
aspect tout à fait secondaire du culte. Le gros livre de M. Le;rlay veut
tenter de résoudre ces problèmes difficiles dans le cas particulier du
dieu «pie les Africains latinisés appelaient Saturne. Avec beaucoup
de science, il reprend l'étude de toute la documentation littéraire,
épi^raphique, archéologique dont le fonds s'est fort enrichi depuis la
thèse latine de J. Toutain (Paris, 18i)4). Cette documentation est
commodément rassemblée et doctement commentée en deux volumes
(Saturne Africain. Monuments), dont le second fait ici même l'objet
d'une recension (ci-dessous, p. 205-200).
Après une longue introduction consacrée aux >ources et plus spé
cialement à la chronologie des stèles, l'auteur expose en trois grandes
étapes les résultats d'une patiente enquête. Dans une première partie
(Saturne en Afrique d'après les textes et les monuments), M. Leglay
part du texte controversé de Tertullien [Apol., '.), 'Z-'Л), dont l'exprès- 194' REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
sion ad proconsulatum Tiberii est rapportée à l'empereur Tibère, pour
montrer comment Saturne a pris en-Afrique, « sans .heurt ni retard,
la place de Baal-Hammon ». La construction du premier. temple connu»
et la plus ancienne inscription votive remontent justement au rèsme
de Tibère (p; 79). Cependant la politique intégrationniste de César
et l'installation des Silliani auraient déjà préparé la romanisation dm
dieu africain (p. 78). Mais c'est l'époque flavienne qui, à cet égard,-
apparaît décisive. Les temples se substituent peu à peu aux areae,
sanctuaires indigènes à ciel ouvert, qui disparaissent dans le courant
du :iie siècle, tandis qu'un type statuaire gréco-romain remplace les
vieux symboles puniques. Après avoir connu son apogée à, l'époque
sévérienne, cette religion d'origine punico-berbère et de vernis romain л
déchoit à partir de la seconde moitié du ine siècle. Mais la polémique
de saint: Augustin atteste- la survivance de traditions- tenaces en
plein ve siècle. L'auteur étudie ensuite les noms, les attributs essent
iels et fonctionnels du dieu, les symboles astraux, agraires, funéraires
qui signifient sa puissance en même temps que les croyances de ses
fidèles," ses relations avec d'autres divinités : Caelestis, Sol et Luna,
les Dioscures, Jupiter, Pluton, Cérès, Bacchus... Cette première série
d'approches permet de dégager la nature du dieu, à la fois maître du.
ciel et de la terre féconde, par conséquent de Toutre-tombe : donc
dieu suprême et universel.
Une seconde partie expose ce que nous savons ou pouvons sup
poser du culte. L'architecture des sanctuaires et des temples fait
l'objet d'une enquête archéologique très circonstanciée. L'expérience
que l'auteur a de l'Afrique romaine est sur ce point extrêmement
précieuse. Les sacrifices d'enfants, le rituel du molk, puis du molchomor,
nous sont expliqués en détail. Puis dans un chapitre sur les prêtres
et leur consécration, M. Leglay discute plusieurs questions capitales
pour -qui' veut apprécier l'originalité du: culte saturnien : faut-il
entendre ftacerdos aipsens d'initié, comme le suppose G. -Ch. Picard
ou au sens habituel de « prêtre » ? Est-on autorisé à postuler l'exi
stence de « mystères » du Saturne africain ? Quelle en était la hiérarchie
et quels rites sacralisaient les dignitaires ? L'auteur montre que le
sacerdos n'est pas n'importe quel myste, mais un initié choisi et destiné
à; une fonction' majeure.. Le terme d'initié suppose l'organisation de •
« mystères saturniens ». Sur ce point M.. Leglay n'est pas tout à fait
clair, car tout en déniant au culte saturnien les caractères d'une rel
igion, à mystères, il admet qu'elle comportait des rites secrets, une
sorte d'initiation (p. 366). De fait, il parle plus loin 'd'initiation, à
propos des « introduits », et même de « préinitiation » (p. 382). Après
un « enseignement » et des purifications préliminaires, le myste de
Saturne intrat -.sub- jugum, : cérémonie dont « nous ignorons tout »
(p. 385) et que M. Leglay nous invite à imaginer à l'aide de parallèles
extrinsèques : métroaques, bibliques ou romains (tigillum sororium)..
Dans l'espoir attaché au dies bonus, dans les surnoms mystiques ou- ANALYSES ET COMPTES RENDUS 19o
théophores, dans le symbolisme de l'échelle et l'eschatologie astrale,
il reconnaît différents aspects d'une doctrine cohérente sur le salut
des âmes. Mais il s'agit d'un culte rural et populaire, comme l'expose;
le chapitre 'IV : d'où l'absence de véritables « spéculations théolo-
iriques » (p. 406).
Quelles hérédités et quelles interférences historiques, quelles causes
profondes et occasionnelles à la fois expliquent la rencontre de Baal-
Hammon avec le Saturne romain .? Une troisième partie s'attache à
élucider ce grand problème d'histoire. J. Toutain: reconnaissait dans
le Saturne africain trois composantes : berbère, punique et italique.
M.. Leglay corrige cette vue schématique. Après avoir souligné les
insuffisances de la méthode chronologique, il se demande si, à l'inverse
îles exemples classiques (Vinterpretatio • romana, nous n'aurions pas
affaire à un cas ďinterpretatio africana et montre qu'en fait «comparé
au Saturnus italique, le Saturne africain ne peut se reconnaître en lui »
(p. .415). Il nous propose alors une double synthèse critique sur Baal-
Hammon, d'une part, et le Saturne romain; d'autre part; En Afrique,
sur un substrat libyco-berbère, où les cultes du dieu bélier et du dieu:
taureau ont préparé le succès de l'Ammon égy

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