Pierre d Ailly à Cambrai (1397-1412) - article ; n°46 ; vol.10, pg 5-26
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1924 - Volume 10 - Numéro 46 - Pages 5-26
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1924
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Salembier
Pierre d'Ailly à Cambrai (1397-1412)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 10. N°46, 1924. pp. 5-26.
Citer ce document / Cite this document :
Salembier Louis. Pierre d'Ailly à Cambrai (1397-1412). In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 10. N°46, 1924. pp. 5-
26.
doi : 10.3406/rhef.1924.2303
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1924_num_10_46_2303D'AILLY A CAMBRAI1 PIERRE
(1397 - 1412)
I. Prise de possession de l'évêché. — Nomination de P. d'Ailly.
due du siège de Cambrai. Domaine temporel de l'évêque. Son in
tronisation et ses premiers actes.
II. Administration épiscopals. — Instruction du clergé. Réforme
rale. Relations avec la noblesse. Lutte contre Guillaume de Hai-
naut. de P. d'Ailly avec le peuple.
III. Le schisme dans le diocèse de Cambrai. — La lutte entre Rome
et Avignon. Entreprise de Philippe le Hardi. Médiation de Gev-
son.
I: — Prise de possession de l'Evêché.
Pierre d'Ailly était évêque du Puy quand vint à mourir, sur
le siège episcopal de Cambrai, André de Luxembourg, frère
du bienheureux cardinal. Benoît XIII disposa aussitôt de l'e-
vêché vacant en faveur de Philippe de Moulins, alors évêque
de Noyon, et transféra Pierre d'Ailly à Noyon. Malheureuse
ment le très autoritaire duc de Bourgogne, Philippe le Hardi,
avait dessein de faire nommer à Cambrai Louis de la Tré-
mouille, parent d'un de ses écuyers. Il avait fait des instances
dans ce sens auprès du chapitre et, en même temps, il avait
adressé des menaces à Philippe de Moulins pour l'empêcher
d'accepter son nouveau siège. En effet, celui-ci refusa. Le pape
voulut avoir le dernier mot et nomma directement Pierre
d'Ailly à Cambrai2.
Le 4 mai 1397, Benoît XIII, pour éviter à Pierre d'Ailly le
dérangement de venir en Avignon, chargea l'évêque de Sois-
1. Cette étude est extraite d'un ouvrage laissé inachevé par notre an
cien collaborateur, M. le chanoine Salembier, secrétaire général des Facul-r
tés catholiques de Lille. L'ouvrage sera complété et publié par les soins de
M. l'abbé E. Vansteenberghe, dans le Spieilegium Lovaniense. (N. D.
L. R.).
2. La double translation de Philippe de Moulins à Cambrai et de Pierre
d'Ailly à Noyon, avait été faite par bulle du 15 nov. 139(3. Le 19 mars
1397, Benoît XIII fit savoir que si Philippe de Moulins n'y donnait pas
son consentement, il avait l'intention de transférer directement Pierre
d'Ailly du Puy à Cambrai. (Arch, du Vatican, Beg. Avenion. XXV Bene-
dicti XIII, fol. 404 r°) Cf. N. Valois, La France et le grand Schisme
d'Occident, t. III, p. 131, note 3. . REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 6
sons, Simon de Bussy, et celui d'Auxerre, Michel de Creney, de
recevoir son serment de fidélité'. Et Pierre d'Ailly prêta ce se
rment le 5 juin 1397 dans la chapelle de l'évêché de Soissons*.
## *
C'était un immense et antique diocèse que celui de Cambrai
à cette époque. Il comprenait 1029 paroisses, c'est-â-dire à
peu près le double de celles d'aujourd'hui, et plus de 400
d'entre elles ne parlaient et n'entendaient que la langue fl
amande. Il correspondait, disait-on, à une grande partie du
territoire occupé autrefois par les Nerviens, les plus héroïques
adversaires de César. Il s'étendait sur toute la rive droite de
l'Escaut, depuis la cathédrale de Cambrai jusqu'à la tour mo
numentale de Notre-Dame d'Anvers, sur un espace de quarante
lieues. Si nous comparons les limites de l'ancien diocèse avec
la circonscription actuelle, nous trouverons que le territoire
soumis à la crosse épiscopale de Pierre d'Ailly comprenait les
trois archidiaconés de Cambrai, de Valenciennes et d'Avesnes,
le décanat de Beaumetz, du diocèse d'Arras, et plusieurs pa
roisses du diocèse de Soissons, y compris Beaurevoir. Il compt
ait, en outre, les trois-quarts du diocèse de Tournai et le dio
cèse presque entier de Malines.
Depuis le treizième siècle, l'étendue du diocèse de Cambrai,
les occupations multiples des évêques, leur rôle tout à là fois
ecclésiastique et politique, les avaient forcés à attacher à leur
personne un auxiliaire qui pût les remplacer pour les fonctions
épiscopales et parfois aussi pour l'administration spirituelle
du diocèse. Avant le concile de Trente, on en rencontre parfois
plusieurs, simultanément à Cambrai et à Tournai. Il y a lieu de
croire que l'usage des deux langues dans ces diocèses n'a pas
été étranger au choix de ces deux auxiliaires, l'un de langue
romane, l'autre de langue thioise, ou flamande5. Ces suffra-
3. Beg. Avenion XXV, fol. 404 r°.
4. Instrumenta miscellanea ad ann. 1394-99, n° 25. — Cf. une autre
bulle du 30 déc. 1397, concédant à Pierre d'Ailly, pour une .fois, la
collation de deux canonicats en l'église de Cambrai {Beg. 322, fol. 380
r°; Beg. Avenion. XXVII, fol. 730 r°).
XIIIe 5. et Cf. au Dom xive Ursmer siècles, dans Berlière, Bévue Les bénédictine, évêques janv. auxiliaires 1903 et de oct. Cambrai 1912. La au
liste donnée par Le Glay dans le Cameracum, p. 82, est très incomplète
et souvent fautive. { PIERRE D'AILLY A CAMBRAI 7
gants appartenaient en général aux ordres religieux de Saint-
François, de Saint-Dominique ou du Carmel, et plusieurs d'en
tre eux furent des hommes de réelle valeur.
Sous Pierre d'Ailly, nous rencontrons Hubert, évêque de
Rose et suffragant de Raguse, en Dalmatie; nous trouvons en
suite Henri de Toluis ou de Tolvis, qui était Carme du couvent
de Malines et qui fut aussi nommé évêque de Rose6. Nous le
voyons accomplir plusieurs fonctions épiscopales dans le dio
cèse de Cambrai, du temps de Pierre d'Ailly et de Jean de
Gavre, son successeur. Remarquons, en passant que, par suite
des deux obédiences qui se partagaient le diocèse de Cambrai
et dont nous parlerons plus loin, les auxiliaires du diocèse de
Liège, qui appartenaient au parti urbaniste, faisaient par
fois, si nous pouvons ainsi parler, des incursions spirituelles
dans la partie qui était soumise aux évêques clémentins de
Cambrai7. Les archives des monastères et des paroisses nous
montrent plus d'une violation de frontière entre Rome et Avi
gnon. Plus tard, le concile de Trente s'appliquera à mettre un
terme aux abus qui résultaient d'une législation encore in
certaine à propos des évêques simplement titulaires8.
Le diocèse comprenait un certain nombre de villes import
antes : Le Cateau, avec sa forteresse, fondée par l'évêque
Erluin (* 1013) et son abbaye de Saint-André, créée au xia
siècle par le successeur d'Erluin, Gérard de Florines (* 1057 )";
Valenciennes qui avait vu naître Baudouin de Constantinople
et Philippine de Hainaut, femme d'Edouard III, qui protégeait
alors la jeune gloire de son compatriote Jean Froissart; Aves-
nes, Landreries, le Quesnoy et Maubeuge, qui furent plus
tard, à certaines heures tragiques, le quadrilatère formidable
au pied duquel vinrent se briser les flots de l'invasion étran-
6. Le P. Eubel fait justement remarquer qu'il existe une double série
d'évêques de Rose, les uns promus par les papes de Rome, les autres
par Jean XXIII. Hierarchia catholica medii aevi, Munster, 1908, t. I:
p. 444).
7. On peut constater le fait pour Jean Isewyns, évêque de Tripoli,
dont nous parlerons plus loin. Cf. Berlière, Revue bénédictine, 1904;
p. 47.
8. Ces abus avaient déjà été signalés dans les clémentines (lib. I, tit. 3,
c. 6me 5). session, Edit. an. Friedberg, 1547. t. II, col. 1137. — Cf. Concilium Tridentinum,
9. Abbé Meresse, Histoire du Cateau, Cambrai, 1906, p. 2 et 5. 8 REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
gère. Non loin de là, Bavay, avec ses souvenirs romains et ses
chaussées Brunehaut.
Dans la Belgique actuelle, on remarquait : Mons, assiss
aux pieds de la collégiale de Sainte-Waudru, Tournai, déjà
célèbre par son attachement à la France et dont la moitié ap
partenait au diocèse de Cambrai", Bruxelles, massée autour
des clochers de Sainte-Gudule et qui était alors la capitale
du Brabant; Malines, avec Saint Romba

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