Rosicruciana (Premier article) - article ; n°1 ; vol.190, pg 73-88
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Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1976 - Volume 190 - Numéro 1 - Pages 73-88
Depuis l'analyse parue dans cette revue en janvier 1972 (« Rose-Croix et Rose-Croix d'Or en Allemagne de 1600 à 1786 ») et consacrée à des ouvrages récents sur la Rose-Croix, d'autres travaux ont vu le jour : ils sont étudiés ici, ainsi que des publications dont l'analyse de 1972 n'avait pas parlé. On trouve donc dans le présent article une étude sur l'ouvrage de Frances A. Yales (The Rosicrucian Enlightenment, 1972) consacré aux arrière-plans politiques et idéologiques de l'aurore rosicrucienne ; celui de John Warwick Montgomery (Cross and Crucible, 1973) sur J. V. Andreae et ses Noces chimiques de Christian Rosencreuz ; la réédition des œuvres d'Andreae par les soins de Richard Van Dülmen qui nous donne en outre deux études, l'une sur Andreae, l'autre sur Richard Mögling ; une monographie de Serge Hutin consacrée à Robert Fludd ; la réédition du livre de J. R. Craven sur Michel Maier ; deux rééditions de l' Atalanta Fugiens de M. Maier et les travaux d' Eranos consacrés à cet auteur (par Hitdemarie Slreich et Antoine Faivre) en 1973 ; la réédition de Das Rosenkreutz de W. E. Peuckert.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Antoine Faivre
Rosicruciana (Premier article)
In: Revue de l'histoire des religions, tome 190 n°1, 1976. pp. 73-88.
Résumé
Depuis l'analyse parue dans cette revue en janvier 1972 (« Rose-Croix et Rose-Croix d'Or en Allemagne de 1600 à 1786 ») et
consacrée à des ouvrages récents sur la Rose-Croix, d'autres travaux ont vu le jour : ils sont étudiés ici, ainsi que des
publications dont l'analyse de 1972 n'avait pas parlé. On trouve donc dans le présent article une étude sur l'ouvrage de Frances
A. Yales ("The Rosicrucian Enlightenment", 1972) consacré aux arrière-plans politiques et idéologiques de l'aurore rosicrucienne
; celui de John Warwick Montgomery ("Cross and Crucible", 1973) sur J. V. Andreae et ses "Noces chimiques de Christian
Rosencreuz" ; la réédition des œuvres d'Andreae par les soins de Richard Van Dülmen qui nous donne en outre deux études,
l'une sur Andreae, l'autre sur Richard Mögling ; une monographie de Serge Hutin consacrée à Robert Fludd ; la réédition du livre
de J. R. Craven sur Michel Maier ; deux rééditions de l' "Atalanta Fugiens" de M. Maier et les travaux d' "Eranos" consacrés à cet
auteur (par Hitdemarie Slreich et Antoine Faivre) en 1973 ; la réédition de "Das Rosenkreutz" de W. E. Peuckert.
Citer ce document / Cite this document :
Faivre Antoine. Rosicruciana (Premier article). In: Revue de l'histoire des religions, tome 190 n°1, 1976. pp. 73-88.
doi : 10.3406/rhr.1976.6256
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1976_num_190_1_6256Rosicruciana
Depuis l'analyse parue dans celle revue en janvier 1972
(« Rose-Croix et Rose-Croix ďOr en Allemagne de 1600 à
1786 ») et consacrée à des ouvrages récents sur la Rose-Croix,
ď autres travaux ont vu le jour : ils sont étudiés ici, ainsi que des
publications dont l'analyse de 1972 n'avait pas parlé. On trouve
donc dans le présent article une étude sur l'ouvrage de Frances
A. Y ales (The Rosicrucian Enlightenment, 1972) consacré aux
arrière-plans politiques et idéologiques de V aurore rosicrucienne ;
celui de John Warwick Montgomery (Cross and Crucible, 1973)
sur J. V. Andreae et ses Noces chimiques de Christian Rosen-
creuz ; la réédition des œuvres ď Andreae par les soins de Richard
Van Diilmen qui nous donne en outre deux études, l'une sur
Andreae, l'autre sur Richard M ôgling ; une monographie de
Serge Hutin consacrée à Robert Fludd ; la réédition du livre de
J. R. Craven sur Michel Maier ; deux rééditions de /'Atalanta
Fugiens de M. Maier et les travaux ďEranos consacrés à cet
auteur (par Hitdemarie Slreich et Antoine Faivre) en 1973 ; la
réédition de Das Rosenkreutz de W. E. Peuckert.
Plusieurs publications récentes viennent d'enrichir notre
connaissance du « rosicrucisme » originel. La plus importante,
avec celle du livre de J. W. Montgomery (cf. infra), est le
dernier ouvrage de Frances A. Yates, The Rosicrucian Enlight
enment (Londres et Boston, Routledge & Kegan Paul, 1972,
xv et 269 p., avec illustrations et index). Dans Giordano Rruno
and the hermetic Tradition (même éditeur, 1964), l'auteur avait
brossé de façon convaincante un tableau de la « tradition
hermétique » à la Renaissance depuis l'élan donné à ce mou
vement par Marcile Ficin et Pic de La Mirandole. Mais
contrairement à ce qu'elle exprimait dans cet ouvrage en
1964, Frances A. Yates a découvert que ce mouvement ne
s'était pas éteint avec le xvie siècle, si bien que The Rosi
crucian Enlightenment a notamment pour objet l'étude des
prolongements de l'hermétisme au xvne siècle. Elle n'ignorait
évidemment pas l'existence d'un « ésotérisme » à l'aube de
l'époque classique mais l'origine précisément « hermétiste »
de celui-ci restait à démontrer. Dès 1969, dans Theater of the
BEVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS 3/76 74 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
world, elle avait déjà attiré notre attention sur l'importance
insoupçonnée de John Dee — qui subit peut-être l'influence
de la kabbale d'Isaac Louria — au temps de la Renaissance
élisabéthaine, ce qu'a précisé depuis, davantage encore, Peter
French dans son livre sur John Dce (1972). Nous devrons
cependant attendre la publication de travail de Robert Evans
sur la culture « rodolphienne » pour mesurer le rayonnement
de Dee, non seulement en Angleterre mais surtout à la cour
de Rodolphe II, à Prague.
Le mérite de Frances A. Yates semble d'abord d'avoir
révélé les rapports étroits unissant le mythe Rose-Croix du
début du xvne siècle à son arrière-plan historique. On sait
généralement que la princesse Elisabeth, fille de Jacques Ier,
épousa en 1613 Frédéric V, l'Electeur Palatin du Rhin qui
monta ensuite pour peu de temps sur le trône de Bohême.
Après la défaite de la Montagne Blanche (1620) le couple
s'enfuit de Prague pour prendre la route de l'exil, ayant perdu
à la fois le Palatinat et la Bohême. L'auteur veut nous montrer
que les « manifestes rosicruciens » sont liés à ces événements,
que les idées répandues en Bohême quelques années aupara
vant par John Dee apparaissent sensiblement les mêmes que
celles des « manifestes », c'est-à-dire des tout premiers écrits
où il est question de « Rose-Croix » (1614-1615, Fama et
Confessio, puis Noces chymiques d'Andreae en 1616), enfin que
le bref règne palatin de Frédéric et d'Elisabeth fut un « âge
d'or hermétique » nourri du mouvement alchimique dirigé
par Michael Maier, influencé par la Monas Hierogliphyca (1564)
de John Dee et par tout ce que pouvaient impliquer ces cou
rants ésotériques si fortement teintés d'hermétisme.
La première ville palatine dans laquelle entra la jeune reine
en 1613 fut Oppenheim. L'accueil fut digne de son rang. Sur
un arc de triomphe on avait peint quantité de roses, allusion
au fait qu'elle descendait des maisons de York et de Lancaster.
Une gravure de l'époque reproduisant cette arche de roses est
signée Johann Theodore de Bry, éditeur d'ouvrages alch
imiques : de 1613 à 1619, il publia de nombreux livres hermé- ROSICRUCIANA 75
tiques remarquables par la qualité des illustrations à la fabri
cation desquelles il travaillait avec l'aide de son gendre
Matthieu Merian et parmi lesquels on peut citer Utriusque
cosmi historia de Robert Fludd et Atalanta Fugiens de Michael
Maier. Quelques jours plus tard Elisabeth se rendit à Heidel
berg, autre ville palatine où elle prit possession du château
préparé pour elle et qui a passé pour la huitième merveille du
monde. L'architecte Salomon de Caus avait travaillé à sa
splendeur ; il construisit notamment dans les jardins de nomb
reuses grottes qui contenaient des décors étonnants agré
mentés d'une musique provenant de fontaines mécaniques
représentant des personnages mythologiques (p. 200). On y
remarquait la grande statue de Memnon qui émettait des sons
à l'instant précis où les rayons du soleil tombaient sur son
bâton — comme dans l'histoire classique. La gravure repro
duite par Frances A. Yates montre par quels procédés on
parvenait à ce résultat. Salomon de Gaus, qui voyait en la
musique la principale des sciences fondées sur les nombres,
aurait construit un orgue aquatique, également à Heidelberg.
De telles merveilles ne suffisaient pas à faire oublier la
crise politique ouverte par la mort de Rodolphe II (1612),
mais on continuait à vivre selon le style que cet empereur
avait contribué à répandre. Les dernières années de sa vie,
il les avait passées dans ses bibliothèques, ses chambres
emplies de prodiges magico-mathématiques, si bien que, grâce
au tolérant souverain, Prague était devenue La Mecque tant
des esprits aspirant à un havre de paix religieuse que des
scientifiques, des hermétistes, des juifs kabbalistes : on y vit
John Dee et Edward Kelly, Giordano Bruno et Johannes
Kepler, la Rabbi Loevv et bien d'autres. Elisabeth et Frédéric
régnèrent peu de temps, seulement pendant l'hiver 1619-1620,
dans ce palais encore tout plein de si récents souvenirs comme
de personnages divers souvent hauts en couleur. Fr

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