Synodes et conciles parisiens - article ; n°147 ; vol.50, pg 35-46
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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1964 - Volume 50 - Numéro 147 - Pages 35-46
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Gabriel Le Bras
Synodes et conciles parisiens
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 50. N°147, 1964. pp. 35-46.
Citer ce document / Cite this document :
Le Bras Gabriel. Synodes et conciles parisiens. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 50. N°147, 1964. pp. 35-46.
doi : 10.3406/rhef.1964.1728
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1964_num_50_147_1728SYNODES ET CONCILES PARISIENS
Les assemblées canoniques du clergé tenues dans la ville de
Paris intéressent doublement l'histoire de Notre-Dame : la cathé
drale était comme leur centre religieux et il s'y déroulait toujours
quelque cérémonie. C'est à des titres bien divers que Paris fut
le lieu de leur convocation : leur caractère légal dépendit de
l'autorité qui en prenait l'initiative et des buts qui leur étaient
assignés. Évêque et métropolitain, pape et roi furent, selon
les temps, inviteurs des synodes diocésains, provinciaux, régio
naux, nationaux. En ce congrès, l'ordre que nous venons de
suivre et qui mesure leur ampleur est celui de nos curiosités :
les plus modestes, les synodes diocésains sont propres à l'évêque
dont la chaire est à Notre-Dame ; à partir du xvne siècle, il est
la tête de la province ; en tout temps, il fut, dans les assemblées
de l'épiscopat, un membre eminent. Jetons un coup d'oeil sur
le déroulement de ces assises inégales. Le cercle diocésain où
nous serons d'abord enfermés s'élargira jusqu'aux frontières
de la province et du royaume, enfin, par une influence des textes;
jusqu'aux limites de la Chrétienté. Diocèse, région, univers :
telles seront les trois circonscriptions, c'est-à-dire les trois parties
de cette étude.
I
Le synode diocésain est l'assemblée des prêtres, particulièr
ement de ceux qui ont cure d'âmes, autour de l'évêque, pour
rendre compte de leur mission et recevoir des instructions 1.
Il est probable que ces assemblées furent nécessaires dès le haut
Moyen âge, quand le presbyterium se fut dispersé dans les paroisses.
Nous n'avons pas d'actes antérieurs à 595 a et l'institution n'est
1. Esquisse d'une histoire, dans les manuels de droit canon, par exemple
Sâgmuller, Lehrbuch des Katholischen Kirchenrechts, t. I (1914), p. 503
et suiv. Pour l'âge classique, le t. VII de l'Histoire du droit et des institutions
de l'Église en Occident (Paris, 1964). Pour le droit actuel, R. Naz, Traité
de droit canonique, t. I (1947), p. 449 et suiv.
2. Synode d'Auxerre, dans Maassen, Concilia aevi Merovingici, p. 180. 36 G. LE BRAS
juridiquement établie qu'au xme siècle 3. Le IVe concile du Latran
devait l'imposer à toute la Chrétienté, qui dans son 6e canon
prescrit aux métropolitains de nommer des enquêteurs pour
découvrir et dénoncer les désordres dont le synode provincial
tentera la correction. Au synode annuel, les suffragants publieront
ces articles réformateurs 4.
Avant même le concile du Latran, un synode diocésain fut
tenu vers l'année 1200, par Eudes de Sully, deuxième succes
seur de Maurice, et qui n'était point son parent 5. Rares sont
les témoignages jusqu'au xvie siècle 6. L'actif pontificat d'Etienne
Poncher (1503-1519) ouvre une série un peu moins interrompue 7
et qui, au cours du xvne, s'enrichira notablement 8. Le registre
des synodes tenus à Paris de 1715 à 1790 nous certifie la régular
ité de ces convocations et, malgré l'insistance de certains curés
auprès de l'archevêque pour qu'il réunît des assemblées générales
en vue de discuter les grands problèmes contemporains, le carac
tère étroit et le programme purement disciplinaire de ces assemb
lées 9. Au xixe siècle, il y eut un seul synode diocésain. Cinq
ont été déjà tenus au xxe, le dernier en 1956 10.
Dans les temps modernes, trois synodes étaient convoqués à
Paris chaque année. Un synode général, le seul dont nous noua
3. On n'a relevé qu'un petit nombre d'assemblées diocésaines, notamment
dans l'Église visigothique.
4. X, V, 1, 25 (Sicut olim).
5. Voyez dans les Actes du Congrès de Notre-Dame la communication
de l'abbé Michaud-Quantin sur les évêques de Paris à la fin du xne siècle
et L. Guizard, « L'ancienne législation synodale du diocèse de Paris », dans
la Semaine religieuse de Paris, 22 décembre 1956, p. 1325-1326 et 5 janvier
1957, p. 23-25. Un article que nous avons récemment fait publier, Pariser
Synoden, est absorbé et largement amplifié dans la présente étude. Le véri
table initiateur en toute cette histoire est André Artonne. Voyez notamment
son article : « Les statuts synodaux français du xme siècle au concile de
Trente », dans la Revue d'Histoire de l'Église de France, t. XXXVI (1950),
p. 168-181.
6. De cinq synodes seulement nous avons les actes.
7. L'étude de Mme Garand sur Etienne Poncher montre l'activité de cet
administrateur et de cet humaniste.
8. Jeanne Ferté, La vie religieuse dans les campagnes parisiennes (1622-
1695), thèse pour le doctorat ès-lettres (Paris, 1962), p. 22.
9. R. Besnier, « Les synodes du diocèse de Paris de 1715 à 1790 », dans
Études offertes à G. Le Bras. Le registre de ces assemblées est aux Archives
nationales, Z, 1°, 89-90.
10. Au xixe siècle, il n'y eut qu'un synode diocésain, convoqué en 1850,
par Mgr Sibour. Cinq synodes parisiens ont été tenus en notre siècle : sous
l'épiscopat des cardinaux Richard (1902), Dubois (1924), Verdier (1935),
Suhard (1946) et Feltin (1956). Ces statuts, actuellement en vigueur, suivent,
comme les trois précédents, l'ordre du Codex, dont « ils sont le complément,
en ce qui concerne les lois et coutumes du diocèse de Paris » (c. 362). SYNODES ET CONCILES PARISIENS 37
occuperons, se tenait le jeudi après le premier dimanche de juillet»
Deux autres synodes réunissaient devant l' officiai les curés de
la ville et des faubourgs ; devant les trois archidiacres, les curés
ruraux.
Un ordre de la tenue des synodes est édité par Etienne Pon-
cher ; plus complet, par François de Harlay. On le trouve aussi
dans le Pontifical d'Etienne Poncher, dans le Rituel du cardinal
de Noailles (1697), réédité par Christophe de Beaumont (1777)
enfin dans le Pastorale de Mgr de Juigné (1786) u.
Après la messe du Saint-Esprit, à 8 h. du matin, à Notre-
Dame, les abbés, doyens, curés et autres recteurs convoqués
montent dans la grande salle de l'évêché, en habit de chœur.
Les présences étant vérifiées, les exhortations de l'évêque enten
dues, on se rassemble au chœur : prières, sermon, lecture des
statuts 12, récitation du De profundis, renvoi des curés. Restent
les doyens qui, ayant déjeuné à l'évêché, accompagnent l' offi
ciai et son personnel dans la Chambre de justice, déclarent les
réformes opportunes, consignées sur leurs registres de visites,
afin que les promoteurs enquêtent. Pour indemniser l'official
de ses frais de réception, chaque doyen lui donnera trois sols
tournois. Tel est le programme attesté par Etienne Poncher j
François de Harlay donne beaucoup de détails protocolaires
et liturgiques 13.
Nous avons peu de détails sur la tenue du synode jusqu'au
xvne siècle. Les Mémoires de Philippe Gourreau de la Prous-
tière font un récit de la séance du 17 juin 1665, où le chapitre
refusa de paraître, parce que les statuts ne lui avaient pas été
d'avance communiqués 14. Des querelles de préséance mirent
aux prises réguliers et séculiers, abbés et prieurs, curés du dio
cèse. Bossuet prêcha sur un texte bien approprié : Apprehendite
disciplinant. L'archevêque fit un discours « fort poly », le secré
taire lut les ordonnances, on chanta Ad te levavi, et après béné
diction, les auditeurs eurent congé 15. Ce rapport nous donne
11. L. Guizard, art. cités.
12. Aucune trace de discussion. LL 25 (1450-1473). Doyenné du Vieux
Corbeil. Liste des curés avec l'indication, pour chacun, de leur part du syno-
dalicum (dont certains ont tout payé et d'autres la moitié). Perception assu
r&

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