Travail, chômage et stratégies d Églises - article ; n°1 ; vol.12, pg 30-37
9 pages
Français

Travail, chômage et stratégies d'Églises - article ; n°1 ; vol.12, pg 30-37

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
9 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Autres Temps. Les cahiers du christianisme social - Année 1987 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 30-37
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Jean-Pierre Thévenaz
Travail, chômage et stratégies d'Églises
In: Autres Temps. Les cahiers du christianisme social. N°12, 1987. pp. 30-37.
Citer ce document / Cite this document :
Thévenaz Jean-Pierre. Travail, chômage et stratégies d'Églises. In: Autres Temps. Les cahiers du christianisme social. N°12,
1987. pp. 30-37.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/chris_0753-2776_1987_num_12_1_1118OUVERTURES
ET
STRATÉGIES D'ÉGLISES
Jean-Pierre Thévenaz
Dans le but de réunir des éthiciens et des praticiens des diverses Églises
non catholiques-romaines d'Europe, les organisateurs de cette conférence
avaient diffusé leurs invitations par divers canaux : ceux des instituts
d'éthique sociale, ceux des missions dans l'industrie et ceux des projets
d'aide aux chômeurs. Le « Centre multidisciplinaire Église et société » de
Driebergen (NL), qui avait organisé une première conférence en septem
bre 19841, a assuré l'information théorique en examinant les publications
et les projets des grandes Églises d'Europe du Nord2, tandis que l'organi
sation effective de la conférence incombait à la « Fondation William
Temple » de Manchester (GB), institution de recherche et d'action liée à
la mission dans l'industrie. Comme en 1984, il s'agissait de confronter à
la pratique des Églises d'Europe les grands objectifs théoriques œcuméniq
ues résumés dans la formule « une société juste, participative et
viable ». Il s'agissait aussi — et cela a eu lieu — de mettre en place un
réseau de représentants d'Églises engagés dans des actions et/ou des étu
des similaires face au chômage.
Les participations
La « Commission œcuménique européenne pour Église et Société »
(EECCS) de Bruxelles, qui a publié l'an dernier une étude sur le chômage
et l'avenir du travail3, était représentée par son secrétaire exécutif
M. Lenders et par deux autres auteurs de l'étude, T. Winkler (D) et
J. van Veen (NL).
La « Communauté de travail européenne Église et Industrie » (ECG)
* Rapport de participant à la Conférence sur le travail et le chômage et les stra
tégies d'Églises, Manchester, 24-27 mars 1986.
30 était représentée par sa secrétaire executive Chr. Springe et par l'anima
teur de son groupe de chômeurs, B. Cordingley (GB), sans compter ses
divers membres dans chaque pays.
Le travail de recherche éthique était représenté par six Britanniques,
cinq Néerlandais, deux Allemands, deux Suédois, un Finlandais, un
Espagnol, un Tchécoslovaque et le Suisse soussigné.
Les responsables nationaux des missions dans l'industrie étaient ceux
des Pays-Bas, d'Allemagne, de Grande-Bretagne et de France, auxquels
s'ajoutaient pour l'Allemagne et la les représentants de
l'action diaconale envers les chômeurs. Quelques animateurs locaux
d'Allemagne, Suisse (Ministère protestant dans le monde du travail de
Genève) et Pays-Bas ont aussi fait le voyage, mais se sont trouvés en face
d'une trentaine de Britanniques engagés localement, qui ont fortement
marqué le travail de groupes par leur difficulté à entrer dans une perspect
ive internationale. L'échange sur les moyens d'agir localement n'en a été
que plus intense et intéressant, aux dépens de la réflexion stratégique.
Des documents préalables avaient été envoyés, notamment sur les thè
mes du travail féminin (Chr. Springe et d'autres) et des nouvelles technol
ogies (H. Davis, GB, et G. Collste, S), ainsi que sur la pratique locale de
l'Église (spécialement Bob Dew, de Liverpool/GB) et sur les publications
d'Églises européennes4. La synthèse du « Centre multidisciplinaire Église
et Société », achevée par D. Koelega à la veille de la conférence (voir note
2), a servi de point de départ aux travaux.
Les questions
D. Koelega a soumis à la conférence la question de savoir si nous som
mes prêts à promouvoir, tn tant que représentants d'Églises, des transfor
mations plutôt que des réformes de l'organisation du travail, en tenant
compte d'un contexte plus large défini comme suit :
« — Une juste distribution nationale et mondiale des revenus et de l'usage
des ressources naturelles.
— Des conditions de travail justes et participatives.
— La production de marchandises et de services socialement utiles,
répondant à de réels besoins humains.
— Une critique de la croyance dominante en une indispensable crois
sance économique comme issue à la crise.
— La critique de l'éthique dominante du travail, axée sur le devoir, la
discipline, le rendement et la consommation.
— Des types de production ne polluant pas l'environnement.
— Un ordre social viable, à savoir susceptible d'être tenu pour légitime
par les gens concernés.
— Une critique de la confiance dominante envers les solutions techno
cratiques de problèmes socio-économiques, ainsi que de la science
31 et de son influence sur la société » (MCKS 1986, technologique
p. 10).
Dans mon propre exposé final5, j'ai demandé « entre les mains de qui »
nous allions déposer le souci de l'avenir et des transformations requises :
fera-t-on appel aux pouvoirs politiques et économiques, aux revendica
tions des contre-pouvoirs ou à nos propres forces d'innovation ? Com
ment articuler ces trois stratégies entre elles, en restant à la charnière entre
réformisme et transformations ? Laquelle des trois mérite la plus grande
confiance ?
Mais les questions les plus cruciales restaient celles que l'expérience
locale a enseignées à chacun :
— Quels sont les critères de viabilité d'une économie ?
— Quel est l'avenir d'une région industrielle ancienne ayant total
ement décliné et perdu ses forces vives ?
— Comment aller à contre-courant localement sans être écrasés par les
tendances dominantes du capital international ?
—garder la maîtrise des innovations techniques et de leur
impact sur la société locale ?
— Comment freiner ou arrêter l'évolution vers un marché du travail
segmenté (à divers degrés de sécurité ou d'insécurité) et précarisé (travaux
occasionnels, horaires et salaires flexibles) ?
— Quelles perspectives de formation et de recyclage peut-on offrir, qui
ne se limitent pas aux seuls débouchés mal payés et non qualifiés encore
ouverts ?
— Quelles sont les issues aux problèmes complexes de la pauvreté
urbaine dont le chômage n'est qu'un aspect ?
— Quelle marge de manœuvre une autorité locale a-t-elle au sein de
l'action politique d'un gouvernement national conservateur ?
— Quels projets éthiques tiennent vraiment compte des expériences
d'impuissance, d'inégalité et d'injustice dans l'organisation du travail ?
Les thèmes
Quatre thèmes avaient été retenus pour le travail de groupes : l'éthique
du travail (nous y reviendrons); les divisions du marché du travail (précar
ité des femmes, des minorités ethniques, etc.); les nouvelles technologies;
les politiques économiques.
Sous ces thèmes, on peut discerner une autre problématique, constam
ment sous-jacente : quelle résistance est possible face à ce qui arrive ? Le
réalisme, en effet, ne permet pas de tout accepter. Mais comme il ne per
met pas non plus de rêver, on cherche quelles transformations vont pou
voir être obtenues par des moyens... « réformistes ».
John Bennington, de l'Institut de Birmingham pour l'Administration
32 a proposé à cet égard un réformisme assez ... locale,
« révolutionnaire » : un engagement cohérent d'autorités locales, en col
laboration avec les syndicats et les représentants des besoins réels de la
population locale, pour financer des entreprises répondant à ces besoins
locaux. Il ne s'agit pas seulement d'attirer des investisseurs en fournissant
terrains et avantages fiscaux. Il s'agit d'accorder 20 °/o de capital-risque,
de participer au conseil d'administration, de répondre par une production
utile à des besoins non satisfaits, de coordonner cette action avec le reste
de la politique communale (services, achats, investissements, etc.). En
outre, l

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents