U. Bianchi, C. J. Bleeker, A. Bausani (éd.). Problems and Methods of the History of Religions  ; n°2 ; vol.182, pg 187-191
6 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

U. Bianchi, C. J. Bleeker, A. Bausani (éd.). Problems and Methods of the History of Religions ; n°2 ; vol.182, pg 187-191

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
6 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue de l'histoire des religions - Année 1972 - Volume 182 - Numéro 2 - Pages 187-191
5 pages

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

J. de Menasce
U. Bianchi, C. J. Bleeker, A. Bausani (éd.). Problems and
Methods of the History of Religions
In: Revue de l'histoire des religions, tome 182 n°2, 1972. pp. 187-191.
Citer ce document / Cite this document :
de Menasce J. U. Bianchi, C. J. Bleeker, A. Bausani (éd.). Problems and Methods of the History of Religions. In: Revue de
l'histoire des religions, tome 182 n°2, 1972. pp. 187-191.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1972_num_182_2_9914Analyses et Comptes rendus
Problems and; Methods of the History of Religions, Papers and di
scussions edited by U. Bianchi, G. J. Bleeker, A. Bausani,
Brill, Leiden, 1972 (Studies in the history of religions, Supple
ments to Numen, vol. XIX).
L'embarras où l'on se trouve d'ordinaire pour rendre compte des
Actes d'un Congrès, en raison de la; multiplicité et de la disparité
des sujets traités, nous est ici fort heureusement épargné. C'est qu'il
s'agissait d'une réunion tenue à Rome en décembre 1969 à l'occasion
du dixième anniversaire de la mort de Raffaele Pettazzoni, dont les
communications, au nombre de huit (une seule ne figure pas dans
le volume), tournent toutes autour de la question de la méthode et
de l'objet delà science des religions, quand bien même le point de
départ en serait telle religion particulière. Il est tout naturel que le
recenseur se sente enclin à dialoguer avec les auteurs dont il rapporte
l'opinion. Les communications ont d'ailleurs été • suivies de dis
cussions qui sont également publiées dans ce volume. Et à ce propos
on se permet de regretter que leséditeurs n'aient pas indiqué la-
qualité de leurs interlocuteurs, pas plus qu'ils n'ont donné la liste
complète des participants.
Tout au début un bref portrait de la « personnalité morale » de
Pettazzoni par Luigi Salvatorelli permet de retrouver le charme et
l'ouverture du savant qui consacra toute sa vie au développement
de sa discipline, notamment, mais pas exclusivement, dans son pays,
et dont la réussite est attestée par le nombre et la qualité des his
toriens des religions italiens actuellement à l'œuvre. Les communic
ations et discussions qui suivent donnent quelque idée des nuances et
des détours de sa pensée, tout en relevant d'une autre problématique.
Prenons pour commencer la communication \ de M. Bleeker. Elle
a le grand mérite d'exposer et de défendre brièvement ce qu'il appelle
la phénoménologie de la religion sans se dissimuler la diversité des
vues de ses spécialistes, quant à l'essence et au statut de cette disci
pline. II énumère, en ; terminant, les diverses contributions de la à la science des religions, et l'on voit alors qu'il
parle, non de cette comme telle et de son contenu spécifique,
mais bien 4 plutôt des présupposés auxquels il convient de rappeler
sans cesse l'historien des religions (entendant par là celui qui observe,
analyse, systématise telle religion et son développement). En un mot.
on n'est pas certain qu'il s'agisse d'une science dans son exercice ou 188 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
de ce qu'il faut bien nommer une métascience. Il s'agit très proba
blement des deux à la fois, car la détermination de l'objet de la
science (c'est-à-dire la métascience) suppose la possibilité de facto de r
son exercice, la « reconnaissance », non pas théorétique mais eidétique,
de son objet. A ce titre, on peut dire que, consciemment ou non,
son exercice sous-tend toute étude des religions, si menacée soit-elle,
par les prétentions d'autres recherches anthropologiques. La question
se pose alors du contenu de cet eidos en termes de connaissance, et
M. Bleeker ne l'élude pas. Il affirme nettement que « pour important
que soit le facteur humain dans la forme concrète (actual shape) des
phénomènes religieux, la religion; comme telle, sous quelque - forme
qu'elle apparaisse, est toujours une relation à Dieu ou au sacré. Ce
qui est décisif pour la structure de la religion, c'est une certaine
notion de Dieu, non la mentalité des peuples qui sont religieux »
(p. 41). Ce juste rappel; n'empêche pas que l'on devra bien sortir
d'une saisie eidétique, voire d'une simple description empirique, dès
lors que, pour avancer dans la recherche, on recherchera la « struc
ture », le système, et en quelque sorte, la « théologie ».
Et la; pratique de l'époc/iè n'est nullement compromise puisque
l'on ne fait pas intervenir de jugement de vérité de la part de l'obser
vateur. Il reste que celui-ci devra faire effort pour retrouver un
véritable ordre entre les réalités perçues, comme aussi, par fidélité
à l'histoire, pour savoir reconnaître, le cas échéant, qu'il n'y a pas
d'ordre, mais qu'il y a eu « intrusion ». Autant il est vrai de dire
que la saisie eidétique du « religieux » est à la base et à tous les points
de la recherche, autant il est inéluctable d'admettre qu'elle ne rend «
pas compte du processus même de la recherche, mais tout au plus-
de ses modalités au sein d'une religion donnée.
La communication de M. Bianchi nous paraît importante en ce
qu'il cherche à introduire dans la science des religions unconcept
beaucoup plus délié — et fécond — que les catégories par trop mass
ives avec lesquelles on a trop souvent coutume d'opérer. En effet,,
soit que l'on s'acharne à dégager un « diviseur » passe-partout, neutre
et incolore, mana de naguère ou sacré d'aujourd'hui, identifiable
partout, soit que l'on parte d'un concept « plein » (implicite, peut-être,
mais comment.?), universel en tant même que plein, on s'expose à
devoir manier une mesure trop insignifiante ou ' trop majestueuse
qu'on ne saura plus situer. Procédant par définitions per genus et
differentiam, les quantités préalablement adoptées ne sauraient rigo
ureusement varier, si bien qu'on ne peut que minimiser ou -majorer
en s'efforçant d'être fidèle au donné. C'est ici que M. Bianchi nous
rappelle qu'entre l'univoque et l'équivoque il existe, en bonne logique,
Г « analogue », notion dont Aristote avait déjà; reconnu la valeur
et dont les scolastiques avaient tiré grand parti en théologie. Les
réalisations plus ou moins parfaites d'une même essence ne répondent
pas à des différences quantitatives et ne sauraient se comparer à
. ET COMPTES RENDUS 189 ANALYSES
des espèces dans un même genre. Qu'on ne voit pas là une sorte de
surimposition a priori qui viendrait enfermer le donné empiriquement
fourni par l'observation ou l'histoire. Il s'agit, tout au: contraire,
d'assouplir l'instrument conceptuel dont on se sert dans l'interpré
tation et le classement des faits, et de le faire en connaissance de
cause; car rien n'est plus stérile qu'une classification trop peu ana
lysée, qu'une division insuffisamment « fine », et on n'a pas perdu:
son temps quand on s'est appliqué, pressé par la fidélité au réel, à
en investiguer et à en fixer les articulations. Le bouddhisme du sud
est-il ou non une religion, tel rite de fertilité est-il ou non « magique »,
tel mythe de création est-il ou non ' « anthropomorphique » "? La
réponse per sic et non fait-elle vraiment droit à la complexité du
réel, ou suffit-il de brandir le mot' magique ď « ambiguïté » pour
situer chaque élément à la place qui lui revient? Pour apprécier
l'apport des distinctions et le jeu délicat de la notion d'analogie, il
faut sans doute : une certaine lumière philosophique. Cela ne veut
aucunement dire que la science des religions soit philosophie, mais
bien que la métascience qui établit ses bases et ses frontières a le
droit de l'être tout autant que n'importe quelle autre métascience.
Croire qu'on ■ y échappe tout en dissertant de méthode et de fo
ndement est pure illusion, et mieux vaut epistemologie consciente et
critique que philosophie inconsciente ou larvée.
Tout cela est, me semble-t-il, implicite dans les brèves indications
de M: Bianchi à la fin de son rapport. La discussion qui suivit montre
qu'elles ne trouvèrent qu'une réception incertaine même d

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents