La coordination au sein des Nations Unies — Mission impossible ? - article ; n°1 ; vol.29, pg 9-22
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Description

Annuaire français de droit international - Année 1983 - Volume 29 - Numéro 1 - Pages 9-22
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. l'Ambassadeur André Lewin
La coordination au sein des Nations Unies — Mission
impossible ?
In: Annuaire français de droit international, volume 29, 1983. pp. 9-22.
Citer ce document / Cite this document :
Lewin André. La coordination au sein des Nations Unies — Mission impossible ?. In: Annuaire français de droit international,
volume 29, 1983. pp. 9-22.
doi : 10.3406/afdi.1983.2536
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/afdi_0066-3085_1983_num_29_1_2536LA COORDINATION
AU SEIN DES NATIONS UNIES
MISSION IMPOSSIBLE ?
André LEWIN
Jamais sans doute le thème de la coordination des activités au sein de la famille
des Nations Unies n'aura été plus actuel; souhaitée, organisée et perfectionnée
depuis les origines du système, elle est aujourd'hui rendue plus nécessaire encore
par suite de la prolifération semble-t-il irrésistible des institutions, des programmes
et des fonds spéciaux et surtout par l'angoissante crise financière qui limite les
opérations, avive la concurrence, impose la lutte contre le gaspillage et les
doubles-emplois et amène à réfléchir de nouveau sur une éventuelle restructuration.
Le système onusien est devenu plus complexe...
Au fil des années, le système onusien est devenu plus complexe. Relativement
simple à l'origine, avec ses institutions spécialisées et quelques grands programmes
à contributions volontaires (le F.I.S.E.-U.N.I.C.E.F., le P.N.U.D., le Haut-Commissar
iat pour les Réfugiés, etc.), la famille s'est compliquée au fur et à mesure
qu'apparaissaient des besoins sectoriels nouveaux (la population en 1967, l'enviro
nnement en 1972, la condition féminine en 1975, les transnationales la même année,
l'habitat en 1978, la communication en 1980, etc.), ou que s'imposait une priorité
géographique (programmes humanitaires en faveur du Bengladesh ou du Kampuc
hea, lutte contre la sécheresse au Sahel, aide aux réfugiés de Namibie et d'Afrique
australe, action pour les Pays les Moins Avancés, etc.). Dans la plupart des cas, ce
sont des initiatives collectives (groupe des 77, Mouvement des Non-Alignés, groupe
africain) qui furent à l'origine de ces créations; ce furent quelquefois aussi des
propositions nationales (le Canada pour les problèmes de l'habitat avec la confé
rence de Vancouver en 1976; les Etats-Unis avec la proposition lancée par Kissinger
en 1974 d'une action spécifique en matière d'alimentation, qui donna naissance au
Conseil Mondial de l'Alimentation; le Japon avec sa contribution financière
importante qui mit en place l'Université des Nations Unies; la France, en 1978, avec
son initiative d'Institut pour la recherche sur le désarmement, qu'elle finance
presque seule; le Costa Rica, avec son offre de créer l'Université de la Paix, etc.),
parfois aussi des démarches de groupes d'experts ou même des ambitions personnel-
(*) André Lewin, Ministre plénipotentiaire, précédemment Porte-parole du Secrétaire
général des Nations Unies, Directeur adjoint de la presse et des publications de l'O.N.U.,
Ambassadeur de France en Guinée, et Directeur des Nations Unies et des Organisations
internationales au Ministère des Relations Extérieures. LA COORDINATION AU SEIN DES NATIONS UNIES 10
les bien étayées par des délégations amies, qui amenèrent au fil des ans la
prolifération actuelle, que ne vient compenser aucune suppression ou aucun
regroupement (1); les priorités s'ajoutent les unes aux autres, aucune d'entre elles
n'est jamais rétrogradée ou effacée, et les programmes obsolètes s'endorment sans
disparaître, leurs activités désormais dérisoires n'empêchant pas leurs organes
délibérants de se réunir, leurs fonctionnaires et experts de faire des rapports, leurs
protagonistes de parcourir le monde à la recherche de projets eux-mêmes en quête
de financements sous forme de contributions volontaires le plus souvent illusoires;
certains programmes, pourtant intéressants, n'arrivent pas à atteindre le seuil à
partir duquel ils pourraient justifier une existence autonome : c'est le cas, par
exemple, du mécanisme institutionnel et financier prévu par la conférence de
Vienne sur la Science et la Technique au service du développement, qui non
seulement n'a pas atteint l'ambitieux objectif financier fixé en 1979, mais n'a pas
encore attiré de contributions assez importantes pour permettre son décrochage de
la tutelle administrative et financière du P.N.U.D.
Aux observateurs de l'extérieur et aux esprits les plus lucides à l'intérieur du
système onusien, cette situation apparaît de plus en préoccupante : elle ne
donne pas l'impression, comme on aurait pu l'espérer, d'un mécanisme souple et
sans cesse soucieux de s'adapter aux besoins changeants et aux priorités nouvelles
de la communauté internationale en butte à une réalité complexe et à des situations
en évolution constante; elle donne en fait l'impression d'une structure rigide dont
les excroissances multiples s'ossifient rapidement sans que jamais soit mis en œuvre
un réel effort de rationalisation.
Une famille nombreuse...
A l'heure actuelle, la « famille » des Nations Unies comprend près de 80
institutions, programmes, fonds, ou « entités » individualisées, et plus de 100 si l'on
tient compte de la trentaine de programmes particuliers instaurés ces dernières
années en faveur de tel ou tel pays frappé par la crise économique, par des
catastrophes naturelles, ou par une agression extérieure. Le P.N.U.D. à lui seul gère
13 fonds spéciaux (2) et supervise toute une série de programmes destinés à certains
pays; l'Organisation Mondiale de la Santé met en œuvre 20 programmes particul
iers (3); pour l'Alimentation et l'Agriculture 18 d'action
(1) L'un des rares regroupements enregistrés au sein du système a été, en 1965, la création du
Programme des Nations Unies pour le Développement, résultat de la fusion de l'ancien Programme Elargi
d'Assistance Technique et du Fonds Spécial des Nations Unies.
(2) Dépendent directement du P.N.U.D., le Fonds d'équipement des Nations Unies, le Fonds pour les
mesures spéciales en faveur des Pays les Moins Avancés, le Fonds autorenouvelable pour l'exploitation des
ressources naturelles, le programme des Volontaires des Nations Unies, le Bureau de liaison pour la région
soudano-sahéhenne, le Fonds spécial pour les pays en développement sans littoral, le Fonds la science
et la technique au service du développement, le Fonds pour la coopération technique entre pays en
développement (C.T.P.D.), etc.
(3) L'O.M.S. gère, sur contributions volontaires ou sur fonds fiduciaires, le Centre international de
recherche sur le cancer, le Fonds de l'onchocercose, le Fonds fiduciaire Sasakawa pour la santé, le Fonds
bénévole pour la promotion de la santé, des comptes spéciaux (contre la cécité, contre les maladies
diarrhéiques, pour la recherche médicale, contre la lèpre, contre le paludisme, pour l'éradication de la
variole, contre le pian, contre les zoonoses, les maladies sexuelles transmissibles, pour l'approvisio
nnement public en eau, pour la santé mentale, pour le programme élargi de vaccination, la recherche
en reproduction humaine, etc.), sans compter les neuf programmes spéciaux mis en œuvre par l'Organisation
panaméricaine de la santé en Amérique latine et centrale. COORDINATION AU SEIN DES NATIONS UNIES 11 LA
spéciaux (4); l'UNESCO en compte plusieurs (parmi lesquels le Fonds international
de promotion de la culture, le Programme intergouvernemental de développement
de la communication, les programmes de sauvegarde de certains monuments ou sites
exceptionnels — temples de Nubie, Venise, etc. — ), ainsi que l'Organisation
Internationale du Travail (Centre international de formation professionnelle et
technique de Turin, Institut international d'études sociales, programmes d'éducation
ouvrière et de formation syndicale, etc.), cependant que l'Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel (O.N.U.D.I.), avant même sa constitution
en institution spécialisée indépendante, avait déjà tenté de créer un ambitieux fonds
d'industrialisation (dit « fonds Castro », dont la création a été rejetée par les pays
industrialisés à New Delhi en 1980) et a mis en place, sur contributions volontaires
s

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