Le « grand » commerce de détail en France de 1972 à 1986 - article ; n°3 ; vol.79, pg 3-49
49 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le « grand » commerce de détail en France de 1972 à 1986 - article ; n°3 ; vol.79, pg 3-49

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
49 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Économie & prévision - Année 1987 - Volume 79 - Numéro 3 - Pages 3-49
Le « grand » commerce de détail en France de 1972 à 1986,
par Didier Bury.

La transformation profonde qui en un quart de siècle a touché le système de distribution commerciale français a souvent été étudiée mais son importance n'a pas toujours été soulignée comme elle le mérite. Les grands groupements de la distribution ont tenu un rôle essentiel dans ces larges mutations soit comme cause, soit comme conséquence. Aussi il a semblé intéressant d'analyser l'activité commerciale, les structures économiques et financières d'une quinzaine de grandes unités du commerce de détail français de 1972 à 1986, replacées dans un contexte historique débutant en 1962.
L'originalité principale de cette étude réside dans la prise en compte non seulement des groupes financièrement concentrés mais aussi, pour la première fois, des associations que les détaillants ont constituées pour répondre à la concurrence faite par les premiers.
On observe que la croissance rapide et soutenue des grands ensembles, plus rapide que celle du reste du secteur commerce, est liée au développement des grandes surfaces : l'hypermarché en période de forte élévation de la consommation, mais dont le nombre de créations a été contrarié par des obstacles législatifs, et le supermarché en période de ralentissement. Cela a affecté différemment les secteurs d'activité, alimentaire et non-alimentaire, placés dans des situations différentes. L'évolution de l'activité du non-alimentaire peu concernée par les grandes surfaces a été moins gênée que celle de l'alimentation dont la hiérarchie a été bousculée : les Coop premier ensemble commercial par le chiffre d'affaires jusqu'en 1980 ont été démantelées] à l'inverse, à peine créé en 1972, les groupements de détaillants — dont Leclerc — sont devenus les leaders de la distribution en 1985.
Les marges commerciales par rapport aux chiffres d'affaires sont restées stables dans le non-alimentaire mais ont sensiblement fléchi sur l'ensemble de la période dans l'alimentaire malgré des diversifications nombreuses et une propension plus accentuée à vendre des produits non-alimentaires à marge plus élevée. Le commerce indépendant associé aux marges en niveau plus basses a constitué un ferment de concurrence inconnu jusqu'alors. Son intérêt récent pour la vente accrue de produits non-alimentaires fait peser une menace très importante sur le commerce de détail spécialisé non-alimentaire très concentré.
Par voie de conséquence les stratégies déployées ont été très différentes selon les acteurs. Dans l'alimentaire le développement des groupes a, dans un premier temps, été freiné par la réglementation en vigueur sur l'implantation des grandes surfaces mais, leur rentabilité étant préservée, ils se sont internationalisés et diversifiés dans des secteurs toujours proches de la distribution. Ultérieurement, leurs résultats s'étant amoindris du fait de la vive concurrence du commerce indépendant associé, ils ont dû se redéployer pour retrouver toute leur efficience. Les Coop, prises dans des contradictions de modernisation et d'éthique, n'ont pas réussi leur expansion commerciale et ont été amenées à se démanteler. A l'inverse, le commerce indépendant associé, bénéficiant du répit accordé par la loi Royer, a su s'organiser au mieux de ses moyens pour se hisser au rang des plus dynamiques. Dans le non-alimentaire où prédominent les grands magasins, les difficultés ont été spécifiques et, au prix d'efforts internes de rationalisation, ils peuvent aujourd'hui aborder l'avenir avec confiance.
Globalement, on constate que le « grand » commerce de détail n'est pas mal placé pour affronter les nouvelles conditions de concurrence ouvertes par le futur marché intérieur européen unique en 1992.
Large-scale retailing in France from 1972 to 1986,
by Didier Bury.

The profound transformation which has taken place within the French commercial distribution system over the last twenty-five years or so has been studied on several occasions, but its importance has never been under lined with sufficient emphasis. The major distribution groups have played an essential role in these far-reaching changes, either contributing to the changes or emerging as a consequence thereof. It thus seemed interesting to analyse the commercial activities and the economic and financial structures of some fifteen major French retail units between 1972 and 1986 set within a historical context going back to 1962.
The main originality of this study is that it takes into account not only financially concentrated groups but also, for the first time, the associations retailers have set up in response to this new form of competition.
It becomes clear that the rapid, sustained growth of the large groups, faster than the rest of the trading sector, is linked to the development of the hypermarkets and supermarkets: consumer spending has risen sharply in the hypermarkets, but legislation has been brought in to curb the spread of new stores, while sales have slackened off in the supermarkets. The food and non-food sectors have been affected to differing degrees by this trend. The trend has been less marked in the non-food sector, which is less dependent on supermarket and hypermarket outlets, than in the food sector, where the traditional hierarchy has been shaken: the Coop, which was the trading group with the largest turnover until 1 980, has been dismantled; retailer groups like Leclerc, on the other hand, which had only just begun to make an appearance in 1972, had become the leading distribution structure by 1985.
Profit margins remained stable in relation to turnover in the non-food sector, but dropped considerably over the same period in the food sector, despite numerous moves towards diversification and an increasing tendency to take higher margins on non-food products. Associations of independent traders working with lower margins emerged as a hither- tounheard-of competitive force. Their recent interest in increasing their sales of non-food products constitutes a serious threat of traders specialising in these products, where there is little concentration to date.
Consequently, the different strategies which have developed have been shaped largely according to the needs of the different parties involved. In the food sector the development of groups was checked for a while by the legislation on new large-scale retail outlets, but they managed to stay afloat and expand beyond the national borders and diversify into sectors closely related to the distribution sector. Lately their restuls have fallen off somewhat because of strong competition from independent retailer associations and they have had to reorganize in order to regain their full efficiency. The Coop system, caught up in a contradiction between principles and the need for modernization, failed in its attempt to expand and was forced to break up. Associations of independent traders on the other hand, enjoying the benefits of the respite afforded to them by the Royer Act, managed to organize themselves in such a way that they rose into the ranks of the most dynamic trading goups. In the non-food sector, which is dominated by the chain stores, the difficulties were of a specific nature and thanks to the efforts they have made towards internal rationalization these stores are now able to face the future with confidence.
In general terms it would seem that the large-scale retail trade in France is not badly placed to face the new terms of competition which will be opened up by the future single European market in 1992.
JEL : 633
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 91
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Didier Bury
Le « grand » commerce de détail en France de 1972 à 1986
In: Économie & prévision. Numéro 79, 1987-3. pp. 3-49.
Citer ce document / Cite this document :
Bury Didier. Le « grand » commerce de détail en France de 1972 à 1986. In: Économie & prévision. Numéro 79, 1987-3. pp. 3-
49.
doi : 10.3406/ecop.1987.4985
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecop_0249-4744_1987_num_79_3_4985Résumé
Le « grand » commerce de détail en France de 1972 à 1986,
par Didier Bury.
La transformation profonde qui en un quart de siècle a touché le système de distribution commerciale
français a souvent été étudiée mais son importance n'a pas toujours été soulignée comme elle le
mérite. Les grands groupements de la distribution ont tenu un rôle essentiel dans ces larges mutations
soit comme cause, soit comme conséquence. Aussi il a semblé intéressant d'analyser l'activité
commerciale, les structures économiques et financières d'une quinzaine de grandes unités du
commerce de détail français de 1972 à 1986, replacées dans un contexte historique débutant en 1962.
L'originalité principale de cette étude réside dans la prise en compte non seulement des groupes
financièrement concentrés mais aussi, pour la première fois, des associations que les détaillants ont
constituées pour répondre à la concurrence faite par les premiers.
On observe que la croissance rapide et soutenue des grands ensembles, plus rapide que celle du reste
du secteur commerce, est liée au développement des grandes surfaces : l'hypermarché en période de
forte élévation de la consommation, mais dont le nombre de créations a été contrarié par des obstacles
législatifs, et le supermarché en période de ralentissement. Cela a affecté différemment les secteurs
d'activité, alimentaire et non-alimentaire, placés dans des situations différentes. L'évolution de l'activité
du non-alimentaire peu concernée par les grandes surfaces a été moins gênée que celle de
l'alimentation dont la hiérarchie a été bousculée : les Coop premier ensemble commercial par le chiffre
d'affaires jusqu'en 1980 ont été démantelées] à l'inverse, à peine créé en 1972, les groupements de
détaillants — dont Leclerc — sont devenus les leaders de la distribution en 1985.
Les marges commerciales par rapport aux chiffres d'affaires sont restées stables dans le non-
alimentaire mais ont sensiblement fléchi sur l'ensemble de la période dans l'alimentaire malgré des
diversifications nombreuses et une propension plus accentuée à vendre des produits non-alimentaires à
marge plus élevée. Le commerce indépendant associé aux marges en niveau plus basses a constitué
un ferment de concurrence inconnu jusqu'alors. Son intérêt récent pour la vente accrue de produits non-
alimentaires fait peser une menace très importante sur le commerce de détail spécialisé non-
alimentaire très concentré.
Par voie de conséquence les stratégies déployées ont été très différentes selon les acteurs. Dans
l'alimentaire le développement des groupes a, dans un premier temps, été freiné par la réglementation
en vigueur sur l'implantation des grandes surfaces mais, leur rentabilité étant préservée, ils se sont
internationalisés et diversifiés dans des secteurs toujours proches de la distribution. Ultérieurement,
leurs résultats s'étant amoindris du fait de la vive concurrence du commerce indépendant associé, ils
ont dû se redéployer pour retrouver toute leur efficience. Les Coop, prises dans des contradictions de
modernisation et d'éthique, n'ont pas réussi leur expansion commerciale et ont été amenées à se
démanteler. A l'inverse, le commerce indépendant associé, bénéficiant du répit accordé par la loi Royer,
a su s'organiser au mieux de ses moyens pour se hisser au rang des plus dynamiques. Dans le non-
alimentaire où prédominent les grands magasins, les difficultés ont été spécifiques et, au prix d'efforts
internes de rationalisation, ils peuvent aujourd'hui aborder l'avenir avec confiance.
Globalement, on constate que le « grand » commerce de détail n'est pas mal placé pour affronter les
nouvelles conditions de concurrence ouvertes par le futur marché intérieur européen unique en 1992.
Abstract
Large-scale retailing in France from 1972 to 1986,
by Didier Bury.
The profound transformation which has taken place within the French commercial distribution system
over the last twenty-five years or so has been studied on several occasions, but its importance hasnever been under lined with sufficient emphasis. The major distribution groups have played an essential
role in these far-reaching changes, either contributing to the changes or emerging as a consequence
thereof. It thus seemed interesting to analyse the commercial activities and the economic and financial
structures of some fifteen major French retail units between 1972 and 1986 set within a historical
context going back to 1962.
The main originality of this study is that it takes into account not only financially concentrated groups but
also, for the first time, the associations retailers have set up in response to this new form of competition.
It becomes clear that the rapid, sustained growth of the large groups, faster than the rest of the trading
sector, is linked to the development of the hypermarkets and supermarkets: consumer spending has
risen sharply in the hypermarkets, but legislation has been brought in to curb the spread of new stores,
while sales have slackened off in the supermarkets. The food and non-food sectors have been affected
to differing degrees by this trend. The trend has been less marked in the non-food sector, which is less
dependent on supermarket and hypermarket outlets, than in the food sector, where the traditional
hierarchy has been shaken: the Coop, which was the trading group with the largest turnover until 1 980,
has been dismantled; retailer groups like Leclerc, on the other hand, which had only just begun to make
an appearance in 1972, had become the leading distribution structure by 1985.
Profit margins remained stable in relation to turnover in the non-food sector, but dropped considerably
over the same period in the food sector, despite numerous moves towards diversification and an
increasing tendency to take higher margins on non-food products. Associations of independent traders
working with lower margins emerged as a hither- tounheard-of competitive force. Their recent interest in
increasing their sales of non-food products constitutes a serious threat of traders specialising in these
products, where there is little concentration to date.
Consequently, the different strategies which have developed have been shaped largely according to the
needs of the different parties involved. In the food sector the development of groups was checked for a
while by the legislation on new large-scale retail outlets, but they managed to stay afloat and expand
beyond the national borders and diversify into sectors closely related to the distribution sector. Lately
their restuls have fallen off somewhat because of strong competition from independent retailer
associations and they have had to reorganize in order to regain their full efficiency. The Coop system,
caught up in a contradiction between principles and the need for modernization, failed in its attempt to
expand and was forced to break up. Associations of independent traders on the other hand, enjoying
the benefits of the respite afforded to them by the Royer Act, managed to organize themselves in such a
way that they rose into the ranks of the most dynamic trading goups. In the non-food sector, which is
dominated by the chain stores, the difficulties were of a specific nature and thanks to the efforts they
have made towards internal rationalization these stores are now able to face the future with confidence.
In general terms it would seem that the large-scale retail trade in France is not badly placed to face the
new terms of competition which will be opened up by the future single European market in 1992.
JEL : 633« grand » commerce de détail Le
en France de 1972 à 1986
Inspecteur des Nouvelles Didier fraudes Bury fonctions principal au bureau : de adjoint la services Direction au et Commissaire commerce générale de à la concurrence, reconversion Direction de de industrielle la la prévision. consommation de la Lorraine. et de la répression
La transformation profonde qui, en un quart de siècle, a atteint le système de distribution
commerciale français a souvent été étudiée mais son importance n'a pas toujours é

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents