Le parc national des îles d Hyères - article ; n°2 ; vol.51, pg 151-161
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1976 - Volume 51 - Numéro 2 - Pages 151-161
RESUME Le parc national des îles d'Hyères est original dans la série française par l'exiguïté de son territoire, par la conservation d'espaces insulaires et maritimes. A la différence des régions montagnardes, l'accès trop facile entraine une fréquentation abusive, source de dégradations.
ABSTRACT The national Park on the « Iles d'Hyères » stands out because of the concentration of its territory, because of the conservation of insular and maritime space. Unlike mountains, the accessibility of the islands leeds to abuse, which in turn means their destruction.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Miège
Le parc national des îles d'Hyères
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 51 n°2, 1976. pp. 151-161.
Résumé
RESUME Le parc national des îles d'Hyères est original dans la série française par l'exiguïté de son territoire, par la conservation
d'espaces insulaires et maritimes. A la différence des régions montagnardes, l'accès trop facile entraine une fréquentation
abusive, source de dégradations.
Abstract
ABSTRACT The national Park on the « Iles d'Hyères » stands out because of the concentration of its territory, because of the
conservation of insular and maritime space. Unlike mountains, the accessibility of the islands leeds to abuse, which in turn means
their destruction.
Citer ce document / Cite this document :
Miège Jean. Le parc national des îles d'Hyères. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 51 n°2, 1976. pp. 151-161.
doi : 10.3406/geoca.1976.1188
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1976_num_51_2_1188Revue de Géographie de Lyon, 1976/2
LE PARC NATIONAL DES ILES D'HYERES
par Jean Miège
Au large de la rade d'Hyères, la guirlande insulaire qui prolonge vers
l'Est la presqu'île de Giens s'ordonnance autour de Porquerolles (1 250 ha),
Port-Cros (640) et Levant (996), trois îlots apparentés par leurs séries
géologiques et botaniques au massif ancien des Maures. Une insularité
en marge d'un continent tout proche leur a infligé un passé militaire
assez mouvementé, évoqué aujourd'hui par un semis de forts démantelés ou
en ruines. Des déprédations infligées à la forêt par des mises en coupes
réglées abusives au profit des constructions navales ont localement fait
disparaître les chênes, ainsi à 1 île Bagaud ; défrichements et incendies ont
complété l'œuvre de dégradation du manteau végétal.
En contrepartie, le quadrillage de l'archipel par des redoutes, ouvrages
fortifiés et autres emplacements stratégiques est à l'origine de multiples inter
dictions d'accès et, depuis un siècle, du contrôle vigilant de ce patrimoine
historique par la Marine Nationale. Cette mainmise sur des îlots faiblement
peuplés a préparé des annexions au profit de l'Etat réalisées en plusieurs étapes ;
ce sont pourtant des initiatives privées, avant tout celle à Port-Cros, de proprié
taires amis de la Nature. M. et Mme Marcel Henry, qui sont à l'origine de
la création d'un parc national. Celui-ci offre la double particularité d'être
minuscule et d'associer un milieu insulaire et un milieu maritime.
PORT-CROS
Un décret du 14 décembre 1963 crée un parc conservateur des espèces
végétales et animales dans l'île la plus petite et la moins accessible à partir
du continent, tenue à l'abri des déprédations et des incendies grâce à une
surveillance constante des propriétaires locaux et à la protection bienveillante
de personnages influents des Lettres et de la politique. L'aire de protection
s'étend à une sylve de 640 hectares et à une zone maritime périphérique de
600 mètres de rayon. Dès le départ, la mise en défens est rendue possible
par la localisation du peuplement, une trentaine d'habitants, pêcheurs et
petits cultivateurs, dans la baie de Port-Cros, alors que la forêt, contrôlée
par de grands propriétaires, a été cédée à l'Etat créateur d'un organisme
administratif public chargé de la gestion du parc. A plusieurs reprises, Port-
Cros a perdu sa parure végétale. L'île était chauve lors de l'élaboration de la
carte de Cassini ; de même, les défrichements forcenés du xixe siècle n'avaient
laissé subsister que de maigres bouquets d'arbres et un maquis dégradé. Mais 152 J. MIÈGE
les abandons de culture depuis le début du siècle sont favorables à une restau
ration des sols et de la forêt, si bien que l'île toute entière se présente comme
un manteau verdoyant sans déchirure.
Les derniers habitants semblent peu soucieux de profiter de l'autorisation
de poursuivre leurs activités agricoles et ce ne sont pas les deux vieux
pêcheurs locaux qui risquent de dépeupler les fonds marins. Ce rendement
dérisoire, favorable à une récupération de Port-Cros par l'Etat, laisse aussi
l'insularité jouer à plein son rôle sélectif dans une évolution écologique quasi
en laboratoire. Mieux, la nature géologique de l'île, où gneiss et micas
chistes, en strates souvent verticales, retiennent une bonne partie des six
cents millimètres de pluies annuelles, contribue avec une forte teneur hygro
métrique locale à l'élaboration sur des sols acides d'une parure végétale en
couverture continue, tant la vigueur de la végétation est grande lorsqu'elle
n'est pas détériorée par l'homme.
Ce n'est pas par la richesse des espèces animales ou végétales que Port-Cros
présente un grand intérêt ; au contraire, elles y sont moins nombreuses que
sur le continent ; mais plutôt par des cas d'endémismes des papillons, araignées
ou coléoptères, par la survivance de pétrelles et de puffins, par le passage de
centaines d'oiseaux migrateurs, la plupart en direction Est-Ouest. Ce qui
confère à ce secteur du parc un rôle conservatoire eminent, c'est d'offrir la
possibilité de contrôle scientifique d'une évolution de la couverture végétale
vers un climax dépourvu de sous-bois et de strates herbacées. Alors qu'une
forêt dégradée occupe le massif des Maures trop souvent ravagé par les
incendies, Port-Cros est un échantillon unique et précieux de manteau végétal
reconstitué au naturel. Les cistes sont cantonnés aux environs immédiats des
anciens ouvrages fortifiés tout comme les chênes lièges sont en formations
continues uniquement sur la lisière de champs jadis cultivés. Essence de
lumière, le pin d'Alep est partout présent, sauf sur Je versant exposés au
mistral (vent d'ouest) ; mais, après avoir préparé le retour d'autres essences
forestières, cette formation est sur la défensive. Les derniers sujets sont vieux
et meurent les uns après les autres, faute de pouvoir se reproduire en milieu
de maquis dense ou de chênes vigoureux. De leur côté, les pins maritimes,
de beaux arbres pourtant, sont condamnés à mort par les attaques de la
cochenille. Les formations végétales désormais prépondérantes sont, en maquis
élevé, des bruyères arborescentes et des arbousiers, essences hautes parfois
de plus de six mètres, en forêt, des chênes verts (yeuses) aux sous-bois
clairsemés de petits houx, de carex et de lianes. Ainsi, la période actuelle est
celle de la reconstitution d'un capital forestier décimé à plusieurs reprises.
Dès la création du parc, l'objectif principal a été de continuer la politique
pionnière de la protection de la forêt et de la nature en interdisant l'élevage
des ovins et des caprins, les défrichements, comme les constructions nouvelles,
l'apport de graines, de greffes, d'animaux domestiques sans autorisation.
Tout est donc réglementé à l'intérieur du parc, l'accès, la circulation, le statio
nnement, le mouillage ou le survol ; l'armée elle-même ne peut procéder à des
manœuvres. Des mesures sévères interdisent le camping, les dépôts de papier
et d'ordures et surtout l'usage du tabac et du feu. Ce rôle conservatoire
facilite un travail scientifique mené avec entrain depuis une dizaine d'années,
le relevé minutieux de la flore et de la faune et l'étude de leur évolution. PARC NATIONAL DES ILES d'hYÈRES 153 LE
PORQUEROLLES
Inscrite dès 1965 à l'inventaire des sites et comprise dans le périmètre de
protection du littoral, Porquerolles, île deux fois plus grande que Port-Cros,
n'avait pas trop souffert du voisinage de la presqu'île de Giens parce que
longtemps les touristes ne s'étaient pas aventurés au-delà de Costebelle.
Accessible au public, le site insulaire naturel avait été assez bien préservé
avec le concours des propriétaires terriens et de la Marine Nationale assez
bien équipée pour surveiller et maîtriser le

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