Le port de Bône et les mines de l'Est constantinois - article ; n°180 ; vol.32, pg 526-541

R. Lespès

Description

Annales de Géographie - Année 1923 - Volume 32 - Numéro 180 - Pages 526-541
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ANNALES_DE_GEOGRAPHIE
• Publié le: 01 janvier 1923
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R. Lespès
Le port de Bône et les mines de l'Est constantinois
In: Annales de Géographie. 1923, t. 32, n°180. pp. 526-541.
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Lespès R. Le port de Bône et les mines de l'Est constantinois. In: Annales de Géographie. 1923, t. 32, n°180. pp. 526-541.
doi : 10.3406/geo.1923.4380
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1923_num_32_180_4380526
LE PORT DE BONE ET LES MINES
DE EST CONSTANTINOIS
Le développement du port de ne et la mise en valeur des richesses
minières de Est constantinois sont deux faits connexes Les variations
du tra maritime ont ici concordé avec celles des exploitations
de ce genre est ainsi par exemple après une période de stagna
tion de 1884 1893 le tonnage exporté se relève brusquement grâce
apport des phosphates de Tebessa tout comme auparavant épuise
ment progressif des mines de fer Aïn-Mokra en avait déterminé la
baisse régulière1 Les espérances autorisent les progrès de agricul
ture dans la région voisine si optimistes soient-elles ne permettent pas
augurer un accroissement de trafio comparable celui des minerais
avenir du port de ne est donc bien étroitement lié la prospérité
des exploitations minières et par conséquent on ne saurait trop insis
ter sur ce point la création un réseau de voies ferrées capable
assurer écoulement régulier des minerais vers le lieu embarque
ment Il faut en outre évidemment que le port lui-même soit aménagé et
outillé pour les recevoir et les expédier dans les meilleures conditions
de temps et économie
Telles sont les données principales du problème qui suscité tant
études de projets enquêtes et de discussions dont il était souvent
difficile exclure des passions explicables par les grands intérêts régio
naux locaux ou particuliers en présence Où est la solution et quelles
perspectives est-il permis entrevoir pour avenir On peut essayer de
répondre en étudiant les capacités commerciales du port de ne la
situation et là valeur des gisements dont il est ou pourra être le débou
ché et les moyens de transport utilisés actuellement ou susceptibles
être utilisés dans de proches délais
Dans la vaste échancrure ouverte vers le Nord2 qui entaille la côte
du cap de Garde au cap Rosa il existait avant la création du port de
ne un mouillage naturel de bonne qualité celui du Fort génois
situé km au Nord de la ville et bien abrité des vents du N.W et de
PONT ET CiiAussr.ES Ports de Bune La Calle et Herhillon Compte rendu du
resultate du trafic année 1910 Bone
Voir lee carte de Bone au 50000 et au 200000 LE PORT DE NE 527
par les contreforts de Edough les grands navires pouvaient égale
ment jeter ancré plus au Sud derrière la pointe du Lion ou celletiu
Cazarin Encore les vents et du N.E. heureusement les plus rares
rendaient-ils ces abris précaires1 emplacement du port romain
Hippone situé dans la Sey bouse même avait pu grâce des dragages
pratiqués continuellement dans la barre du fleuve recevoir des bateaux
de de tirant eau et ce fut même là que les premiers minerais
extraits Aïn-Mokra furent embarqués2 après 1845 date de la conces
sion Il va sans dire que la navigation moderne ne pouvait accommoder
de pareilles conditions pas plus que un mouillage situé plus Ouest
dans angle que lait la côte proximité de la ville oued Boudjemah
apporte en ce point des atterri ssements de vase argileuse que on
Fio Le port de ne
constatés sur une épaisseur de 10 15 m. lors des premiers travaux
du port est là cependant que avant-projet de ingénieur en chef de
Lannoy 1853) complété par le projet définitif de 1855 installa la darse
actuelle de 11 ha. précédée un avant-port de 50 ha. la Grande Darse
aujourdhui Mais orientation de la passe ouverture de 450
exposée au N.E. en rendait accès difficile impossible même par vents
duN et du N.E
oued Boudjemah déversait autre part ses alluvions dans la darse
qui envasait et mena ait de dévenir inutilisable et pestilentielle Les
travaux terminés en 1870 furent en conséquence complétés par la dévia
tion de ce cours eau vers la Seybouse on renon idée un arrière-
port dans la rivière principale et aucune amélioration importante ne fut
plus effectuée en 1885
BKKAHD Description nautique des ciUes de Algérie Paris 1839
Nous avons utilisé pour histoire des travaui du port de nombreux rensei
gnements manuscrits et oraux fournis obligeamment par MM les Ingénieurs des
Ponts et Chaussées chargés du service du port de ne 028 ANNALES DE OGRAPHIE
insuffisance des profondeurs réalisées 6m.) le développement de
laville dont la population était passée entre 1872 et 1882 de 18866
28536 la mise en valeur de la plaine avoisinante extension du
réseau dès chemins de fer dont Bone était la tête accroissement du
tonnage des navires marchands et aussi les défectuosités reconnues
pour accès et les opérations commerciale? déterminèrent la Chambre
de commerce de Bone réclamer des pouvoirs publics de nouveaux tra
vaux amélioration et agrandissement vrai dire si on examine les
graphiques du mouvement commercial entre 1880 et 1885* on ne cons
tate pas que la courbe du tonnage métrique ni même celle du tonnage
de jauge aient pu révéler elles seules des besoins impérieux Le trafic
importation apparaît comme stabilisé dans les environs de
100 000 celui des exportations descend peu près régulièrement
de 450000 200000 Les mines de la Compagnie de Mokta-el-Hadid
après avoir fourni en 1873 400000 de ier sont en pleine décadence
Le tableau des concessions demandées ou exploitées dans la même
période est pas plus encourageant Et cependant pour ne pas déchoir
complètement on voulut voir grand les événements se chargèrent de
justifier les prévisions et de répondre ceux qui inquiétaient de la dis
proportion des travaux avec le trafic réel du port et qui entrevoyaient
pour avenir une grande nappe eau pourvue de quais et vide de
navires En 1885 année même où on commen ait réaliser le pro
gramme adopté Ph Thomas découvrait les gisements de phosphate de
chaux de la région de Tebessa
Le projet approuvé par décision ministérielle du octobre 1885
comportait la création un nouvel avant-port de 47 ha au Nord de
ancien fermé une part par le prolongement de la jetée Sud de ce
dernier autre part par une digue enracinée Ouest la pointe du
Lion et dessinant dans son ensemble une courbe convexe vers la haute
mer et brisée 200 de son origine La passe ouverte au S.-S.E.
avait plus que 235 de largeur ancien avant-port devenait la
Grande Darse communiquant avec le nouveau port par une passe de
70m seulement De vastes terre-pleins formant tout un quartier mari
time étaient aménagés du côté du Nord Ainsi se trouvaient assurés
accès facile du port et la tranquillité de la nappe eau
Des dragages devaient approfondir la Petite Darse 50
chiffre qui été porté dans la suite 8m et 9m pour la Grande
Darse avant-port offrait sur la plus grande surface un mouillage de
14 Les travaux poursuivis de 1885 1894 et interrom
pus faute de crédits de 1894 1899 ont été repris cette date et la
veille de la guerre le programme pouvait être considéré comme exécuté
Le port était une sécurité complète et une tenue excellente de 1906
POSTS ET CiiAuasKKH ouv cité LE PORT DE NE 029
1919 les opérations commerciales ont été interrompues par le ressac
que pendant trois jours pleins Les quais présentaient dès 1901 une
étendue de 1150 pour la Grande Darse de 600 pour la petite Mais
ces derniers temps outillage est resté rudimentaire Si les voies
de quai étaient su pour le trafic ainsi que les terre-pleins il
en était pas de même de unique hangar de la Société des Phosphates
de Constantino sur le quai de la Petite Darse et des hangars dés com
pagnies de navigation Il existait un appontement en charpenle
celui de la Compagnie de Mokta-el-Hadid Le port ne disposait que un
appareil de levage et un remorqueur les deux petites cales de halage
existantes étaient sans intérêt pour les navires de commerce1
Néanmoins le mouveiscpt avait sensiblement repris depuis 1893 Le
tonnage de jauge qui de 1885 1893 oscillait de 950000 tx 1200 000
élevait progressivement 1500000 en 1903 et dépassait 1800000
en 19132 Le tonnage métrique des marchandises tombé en