Les transports routiers en France - article ; n°336 ; vol.63, pg 99-112
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Description

Annales de Géographie - Année 1954 - Volume 63 - Numéro 336 - Pages 99-112
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Maurice Wolkowitsch
Les transports routiers en France
In: Annales de Géographie. 1954, t. 63, n°336. pp. 99-112.
Citer ce document / Cite this document :
Wolkowitsch Maurice. Les transports routiers en France. In: Annales de Géographie. 1954, t. 63, n°336. pp. 99-112.
doi : 10.3406/geo.1954.14382
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1954_num_63_336_1438299
LES TRANSPORTS ROUTIERS EN FRANGE1
(Pl. IV-V.)
Le rôle des transports routiers s'accroît en France depuis les lendemains
de la première guerre mondiale ; le monopole de fait dont les compagnies
ferroviaires jouissaient depuis soixante-dix ans est battu en brèche : l'ex
clusivité du transport des marchandises échappe au rail ; le trafic routier
voyageurs, dont la naissance est antérieure à 1914, changeant de nature,
d'appoint qu'il était, devient concurrent. Le développement, lent de 1914
à 1926, s'accélère vers 1930 : la route assure une masse importante des
échanges ; la crise économique qui sévissait alors et raréfiait le volume génér
al des transports à effectuer rendait, d'autre part^ plus sensible aux compag
nies de chemins de fer la concurrence du nouveau moyen de transport.
La puissance de l'industrie française de l'automobile et des trusts inte
rnationaux du pétrole est alors assez grande pour que leurs intérêts soient
capables de contre-balancer ceux des compagnies ferroviaires. L'influence
des « grandes compagnies » dans les conseils de gouvernement et les assemb
lées parlementaires s'était exercée avec force ; elle avait été dénoncée dès
la fin du xixe siècle, presque dès l'apparition du chemin de fer. A partir de
1930, les administrateurs des branches de production dont l'activité est liée
à la route sont aussi capables d'interventions politiques efficaces que leurs
collègues des compagnies de chemins de fer ; aussi ne sommes-nous pas
étonnés de voir la législation sur la coordination des transports traduire le
conflit des intérêts en jeu. La création de la S. N. C. F., simple société ano
nyme par actions dont l'État détient la majorité du capital, ne modifie pas
la situation. Depuis vingt ans, lois, décrets et circulaires se succèdent, pres
crivant de subtiles interdictions et favorisant, suivant la conjoncture, la route
ou le rail. Ce cadre législatif ne saurait être oublié, car il domine l'histoire
du développement du transport routier.
Les conditions du développement de la circulation routière peuvent per
mettre d'expliquer en partie la structure des entreprises et son évolution.
Après avoir fourni quelques données sur ce problème, nous aborderons celui
des échanges réalisés par route. Connaître la masse et la nature des produits
transportés, les courants de trafic établis, est du plus grand intérêt géogra
phique. Enfin il semble nécessaire d'étudier la répartition des entreprises
routières. Pour quelques-uns de ces problèmes, nous insisterons surtout sur
la documentation dont nous disposons pour arriver à une connaissance satis
faisante.
1. Nous tenons à remercier ici Mr Coquand, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées dans le
département du Cher, qui nous a largement ouvert ses services. Mr Labesse, ingénieur des
Travaux Publics, nous a accueilli avec amabilité et nous a initié avec compétence aux problèmes
des transports routiers. C'est à eux que nous devons d'avoir pu utiliser une partie de la document
ation présentée dans cet article. En outre, nous voulons rappeler l'importance du livre de
Mr H. Cavaillès, La route française, son histoire, sa fonction (Paris, Librairie Armand Colin,
1946), dont l'étude est une base indispensable à toutes les recherches sur les transports routiers,
et auquel nous nous sommes constamment reporté au cours de cette étude. 100 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
I. — La structure des entreprises routières
Les débuts du transport routier se sont faits en France sous le signe de
la liberté la plus complète : cars et camions pouvaient circuler sans autori
sation, sur n'importe quel itinéraire, avec ou sans régularité, pour assurer
n'importe quel transport, avec n'importe quel tarif. Cette situation est celle
qui existe lors de la crise ; or, à ce moment, les constructeurs ont besoin de
débouchés pour leurs véhicules : c'est ainsi que naîtront les réseaux Citroën
et Renault. Une époque de dépression entraîne des difficultés parmi les
paysans, les petits commerçants et les artisans ; dans les campagnes, peut-
être plus encore que dans les villes, l'achat d'un camion, d'une camionnette
ou d'un petit car est apparu comme un appoint possible à des ressources trop
limitées ; ainsi s'est formée une masse de petits transporteurs, ce qui permet
aux dirigeants de la Fédération Nationale des Transporteurs Routiers d'écrire :
« L'industrie du transport est donc une industrie semi-artisanale, qui s'adapte
bien à notre vie française, qui répugne aux grandes concentrations ». Pour
étayer cette affirmation, on précise que 86 p. 100 des 30 000 entreprises de
transport public de marchandises ont moins de 5 camions ; les 5 000 entre
prises de transport de voyageurs ont, pour 64 p. 100, de 1 à 2 véhicules,
pour 22 p. 100, de 6 à 19 véhicules, et seulement pour 14 p. 100, plus de 20 x.
Il existe donc un nombre important de transporteurs, mais l'achat initial
du camion ou du car n'a été possible, pour beaucoup d'entre eux, que grâce
à des participations financières extérieures ou à des prêts. A côté d'eux
existent de puissants organismes qui assurent l'essentiel de l'activité routière.
Ces deux réalités limitent bien la valeur des affirmations que nous citions
plus haut et qui forment un des thèmes les plus fréquents des écrits sur le
transport routier. Comment concevoir, en effet, qu'en pleine période de crise
économique plusieurs milliers d'individus, dont beaucoup exerçaient à la
campagne des métiers peu lucratifs, aient eu la possibilité matérielle d'ac
quérir le moyen de transport ? Ils ont choisi cette profession en partie parce
qu'ils trouvaient des capitaux prêts à faciliter leurs débuts. Il ne s'agit pas là
de suppositions gratuites.
A cette époque se constituent des sociétés dont le but est justement
d'aider au développement du transport routier : en 1929, la Société ď Entre
prises et Participations automobiles, dont le but est l'exploitation d'un réseau
d'autobus et de toutes opérations industrielles immobilières et commerc
iales ; la Société des Transports urbains et ruraux, dont les principaux
participants sont P. J. et H. Panhard ; la Société anonyme des anciens ét
ablissements Panhard et Leeassor, dont les activités principales sont : « la
création, l'achat, l'exploitation directe ou indirecte de tous garages et entre
prises de transport, les services de voitures de place, la prise d'intérêts sous
toutes formes dans toutes entreprises créées ou à créer, notamment par voie
1. Georges Galienne, La circulation routière, Conférences Union Routière de France, Pro
blèmes ďactualité, p. 16-24. Annales de Géographie. № 336. Том к LXIII. Pu IV.
Illustration non autorisée à la diffusion
A. л — Rampes -n de chargement des camions-citernes et Clicné gare Sanilry. routière.
Raffinerie du Petit-Couronne (Seine- Inférieure).
Illustration non autorisée à la diffusion
Ra- Remorquage d'une citerne par automobile Cliché Office des Carburant*.
Capacité de la citerne, 20 est 000 transmise 1. (deux réservoirs par la boîte de 10 de 000 vitesse.1.) ; la commande des pompes P Anmai.es Dii Giîor. -;. № '.}'.№. Том]; LX1I1. i'i.. V.
Illustration non autorisée à la diffusion
ClirM H. Baranger.
A. — Transport d'un alternateur par la route.
Arrivée à Vitry (Seine).
Illustration non autorisée à la diffusion
Cliché È.D.F.
B. — Transport d'une roue de turbine par la route.
Passage dans la descente de Saint- Martin-la-Méanne (Corrèsej , 19 septembre 1950. LES TRANSPORTS ROUTIERS EN FRANGE 101
de création de sociétés nouvelles, apport, fusion, achat, commandite ou toute
autre manière s1. Nous nous contenterons de ces exemples ; il y en a
d'autres, no

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