A. Delphes - article ; n°2 ; vol.96, pg 887-905
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1972 - Volume 96 - Numéro 2 - Pages 887-905
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Christian Le Roy
Georges Rougemont
Lucien Lerat
Pierre Aupert
Jean Marcadé
Francis Croissant
A. Delphes
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 96, livraison 2, 1972. pp. 887-905.
Citer ce document / Cite this document :
Le Roy Christian, Rougemont Georges, Lerat Lucien, Aupert Pierre, Marcadé Jean, Croissant Francis. A. Delphes. In: Bulletin
de correspondance hellénique. Volume 96, livraison 2, 1972. pp. 887-905.
doi : 10.3406/bch.1972.6708
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1972_num_96_2_6708DELPHES 1972]
PHOCIDE·
I. DELPHES
On a procédé, à Delphes, à des fouilles complémentaires dont il est rendu compte ci-dessous.
En outre, la préparation de diverses publications a été poursuivie : sculptures (voir ci-après le
rapport de MM. Fr. Croissant et J. Marcadé), trésor de Siphnos (par M. G. Daux, qui a aussi revu
des inscriptions, en particulier la liste des théarodoques), trésor de Thèbes (par M. J.-P. Michaud),
Corpus des comptes et des dédicaces (respectivement par MM. J. Bousquet et Cl. Va tin), trépieds
de bronze (par M. Cl. Rolley).
1. Sculptures des frontons du temple du IVe siècle
par Francis Croissant et Jean Marcadé
Grâce à la remise en ordre des réserves du musée effectuée depuis deux ans, une hypothèse
formulée en 1967 dans un mémoire inédit1 au sujet des sculptures tympanales du temple du
ive siècle a pu être vérifiée.
De la tête de Dionysos mitréphoros , inv. 2380, depuis longtemps exposée dans les salles du
musée, et souvent citée2, sans avoir fait jamais l'objet d'une étude attentive, on avait pu se
demander en effet si elle ne provenait pas du fronton Ouest du temple d'Apollon, dont nous
savons par Pausanias qu'il représentait Dionysos entouré des Thyiades8! La date suggérée par le
style (environs de 330), les caractéristiques techniques de l'œuvre (finition sommaire, même sur
les parties visibles, qui impliquait qu'elle n'était pas faite pour la vue rapprochée), le lieu de
trouvaille enfin (entre le trésor des Athéniens et le péribole Ouest), tout concourait à rendre
l'hypothèse vraisemblable.
Elle se heurtait toutefois à la théorie admise depuis Th. Homolle et F. Courby4, suivant
laquelle rien n'avait subsisté des sculptures du temple du ive siècle, sans doute démontées systéma
tiquement à la fin de l'époque impériale et emportées à Rome ou à Constantinople. L'hypothèse
d'Homolle reposant uniquement sur la constatation qu'il n'y avait pas de fragments de frontons
parmi les pièces attribuables au ive siècle, il était tentant de se demander si, dans le lot important
de sculptures inédites jusqu'à présent classées comme hellénistiques ou romaines, certains fra
gments ne pouvaient pas, comme la tête mitréphore, provenir d'un ensemble tympanal. Un réexa
men critique de toutes les sculptures conservées dans les apothèques, où le matériel est bien
regroupé et aisément accessible depuis 1970, s'imposait -donc, qui a pu commencer en septembre
1971 et s'est poursuivi en mars 1972. Nous en donnerons ici les premiers résultats.
* Comme en 1970, les frais des travaux exécutés par l'École en Phocide ont été couverts
par une donation des Sociétés Péchiney, Ugine-Kuhlmann et Aluminium de Grèce.
(1) Fr. Croissant, Têtes masculines du musée de Delphes: cf. CRAI 1967, p. 379.
(2) Cf. en particulier Ch. Picard, Manuel, IV, 2, p. 1025-1027, pi. 26.
(3) Pausanias, X, 19, 4 : « Τα δέ εν τοις άετοϊς, εΌτιν "Αρτεμις καΐ Λητώ και 'Απόλλων
καΙ Μοΰσαι δύσις τε Ηλίου καΐ Διόνυσος τε καΐ ai γυναίκες al Θυιάδες. Τα μέν δή πρώτα αυτών
'Αθηναίος Πραξίας μαθητής Καλαμίδος έστιν δ έργασάμενος * χρόνου δέ ώς δ ναός έποιεΐτο
έγγινομένου Πραξίαν μέν έ*μελλεν άπάξειν τδ χρεών, τα δέ υπολειπόμενα του έν τοις άετοϊς κόσμου
έποίησεν Άνδροσθένης, γένος μέν καΐ οΰτος 'Αθηναίος, μαθητής δέ Εύκάδμου. » Cf.
Th. Homolle, BCH 26 (1902), p. 627-630.
(4) Th. Homolle, o.c, p. 637-639; F. Courby, FD II, La terrasse du temple, p. 20-21.
21 888 TRAVAUX DE L'ÉCOLE FRANÇAISE EN 1971 [BCH 96
Fig. 1. — Delphes. Torse inv. 1344 : trois-quarts arrière gauche (1:10).
D'emblée un groupe pouvait être constitué, à la fois pour des raisons iconographiques et
pour des raisons techniques. Le rapprochement avait d'ailleurs été fait depuis longtemps5 entre
plusieurs fragments de torses féminins drapés, dont au moins deux étaient revêtus de la pardalide,
et qui présentaient tous au revers le même traitement caractéristique : un évidement longitudinal,
plus ou moins large et profond, pratiqué dans la face postérieure de la statue et sommairement
dégrossi à la pointe. Cette particularité exceptionnelle, qui ne convenait guère qu'à des sculptures
tympanales, et suffisait en tout cas à garantir l'origine commune des fragments en question,
aussi bien que le thème dionysiaque de la peau de panthère constituaient déjà des indices favo
rables, et invitaient à remettre en cause la thèse traditionnelle.
Mais on s'aperçut bientôt que beaucoup d'autres fragments, de toutes dimensions, se ratta
chaient au même ensemble par le piquetage caractéristique de leur face postérieure. L'un des
plus importants, le torse viril drapé inv. 1344. outre cette cavité piquetée (fig. 1), comportait
(5) J. Marcadé avait, dès 1950, reconstitué deux bustes à pardalide, et regroupé un certain
nombre de fragments évidés, dont plusieurs ont retrouvé place au cours de nos recherches
communes. DELPHES 1972]
une cuvette d'encastrement pour tête rapportée, dont les dimensions, la forme et le travail
évoquaient fortement le bouchon de la tête mitréphore. Coïncidence décisive, de part et d'autre
du cou, le torse 1344 présentait les arrachements de deux longues mèches de cheveux ondulés,
semblables à celles du Dionysos. Grâce à l'obligeance de M. Pétrakos, qui mit à notre disposition
le technicien de l'Éphorie, la tête, enlevée pour quelques heures à l'exposition, fut aussitôt
démontée de sa base, et le raccord matérialisé (flg. 2 et 3). Bien que l'aplomb de la tête soit difficile
à assurer, parce que d'une part la paroi latérale de la cuvette est complètement arrachée à l'arrière
et à droite, et que de l'autre la forme primitive du bouchon a été altérée par une série de larges
épaufrures, le rapprochement, déjà suggéré, il y a plus de trente ans, par L. Lerat6, qui avait
finalement renoncé à tenter l'expérience, peut être désormais considéré comme acquis. La corre
spondance des mèches de cheveux qui tombent de part et d'autre du cou sur les épaules est si
exacte, de toute façon, qu'elle ne saurait être fortuite. Et l'allure disproportionnée de la tête
par rapport au torse ne doit pas faire illusion : les épaules ont presque entièrement disparu, et
l'œil ne peut plus juger de la carrure réelle du personnage. Au moins pouvons-nous aujourd'hui,
grâce à un autre raccord nouveau, celui de la hanche et de la cuisse gauches (dont la flg. 2
présente un montage provisoire), en évaluer exactement la corpulence. Il s'agissait d'une statue
semi-colossale : la ceinture était haut placée, et la cassure inférieure doit se situer à peu près
à mi-cuisse. L'ensemble devait mesurer plus de deux mètres. Debout, le poids du corps reposant
sur la jambe gauche, vêtu d'une longue tunique descendant jusqu'à terre, le dieu se présentait
de face, le regard lointain, le bras gauche levé : où situer, mieux qu'au centre du fronton Ouest,
ce Dionysos « en majesté » ? Là encore, le lieu de trouvaille apportait d'ailleurs une confirmation
décisive : le torse 1344 provenait, très précisément, de l'opisthodome du temple. Quant aux
torses à pardalides, dont un au moins7 était inscrit à l'inventaire du musée comme trouvé
immédiatement à l'Ouest du temple, comment dès lors ne pas y reconnaître les restes des Thyiades
vues par Pausanias ?
La thèse de la disparition totale des frontons de Praxias et Androsthénès n'étant plus soute-
nable, il s'agissait donc de recenser tous les fragments, si insignifiants qu'ils parussent, susceptibles
de s'intégrer au groupe déjà constitué. Les résultats

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