A propos des origines d Alba Helviorum - article ; n°1 ; vol.33, pg 49-60
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Gallia - Année 1975 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 49-60
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Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 0
Langue Français
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Extrait

Roger Lauxerois
Michèle Vichy
A propos des origines d'Alba Helviorum
In: Gallia. Tome 33 fascicule 1, 1975. pp. 49-60.
Citer ce document / Cite this document :
Lauxerois Roger, Vichy Michèle. A propos des origines d'Alba Helviorum. In: Gallia. Tome 33 fascicule 1, 1975. pp. 49-60.
doi : 10.3406/galia.1975.1513
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galia_0016-4119_1975_num_33_1_1513PROPOS DES ORIGINES D'ALBA HELVIORVM A
par Roger LAUXEROIS et Michèle VICHY
Les premières publications consécutives à la reprise des fouilles d'Alba (Ardèche)
(fig. 1) concernaient essentiellement les ensembles architecturaux, dont aucun n'a été
complètement exhumé1. L'état actuel des recherches est trop peu avancé pour que l'on
puisse avoir des notions précises sur la topographie urbaine antique (fig. 2). D'ailleurs,
la localisation et la fonction de la plupart des édifices fouillés ces dernières années n'étaient
pas inconnues, puisque des archéologues locaux en ont fait état au xixe siècle et dans
les premières années du xxe. Les dernières fouilles apportent cependant leur contribution
à l'histoire d'Alba, tout en fournissant une première esquisse de l'urbanisme antique2.
C'est au temps d'Auguste, ou au Ier siècle, que la tradition et les historiens plaçaient
généralement la fondation et le développement rapide de la capitale des Helviens3. Les
résultats actuels confirment, ce qui avait été précédemment suggéré, à savoir que le
site de la ville du Haut-Empire avait été en partie occupé à La Tène III, et — avec moins
de certitude — vers la fin du vie siècle avant J.-C.
Quelques indices matériels, trop ténus, il est vrai, font survivre le passé protohistorique
d'Alba.
Sur le site de Saint-Pierre (n° 7, fig. 2), c'est-à-dire dans le secteur occidental de la
ville romaine, hors de tout contexte homogène, le dégagement des terres qui recouvraient
1 Depuis 1964 des fouilles ont été organisées à Alba sous la direction de M. M. Leglay, alors directeur des
Antiquités historiques de la région Rhône-Alpes, et sous celle de son assistant M. S. Tourrenc. Voir M. Leglay, Infor
mations archéologiques, dans Gallia, 24, 1966, p. 522-525; 26, 1968, p.596-598 ; 29, 1971, p. 439-440; 31, 1973,
p. 537-540. Sur l'état des questions relatives à l'histoire d'Alba au moment de la reprise des fouilles, et sur leurs
premiers résultats, voir M. Leglay, Les fouilles d'Alba Augusta Helviorum (Ardèche). Recherches préliminaires 1964,
dans Comptes rendus de VAcad. Inscript, et Belles Lettres, 1964, p. 401-415 ; M. Leglay, Autour des corporations d'Alba
Augusta Helviorum, dans Bull. Soc. nationale des Anliq. de France, 1964, p. 140-152 ; mise au point plus récente, du
même, Alba chef-lieu de la cité des Helviens. Nouvelles recherches, nouvelles questions, dans Vivarais et Languedoc, compte
rendu du XLIVe Cong. fed. hist. Languedoc méditerranéen et du Roussillon, Privas, 1971, p. 55-60. Sur les monu
ments d'époque romaine, exhumés partiellement : M. Leglay et S. Tourrenc, Le forum d'Alba Augusta Helviorum,
dans Hommages à Marcel Renard, Bruxelles, 1969, III, p. 346-359 ; M. Leglay et S. Tourrenc, Un curieux ouvrage
hydraulique d'Alba Augusta Helviorum, dans Hommage à Fernand Benoit, Bordighera, 1972, IV, p. 131-141.
2 M. Leglay..., Le forum..., o. /., p. 346, 359.
3 Par exemple, F. Delarbre, Alba Augusta Helviorum. La seigneurie d'Aps, Le Teil, 1958, p. 37-39, ou
M. Leglay, Autour des corporations..., o. l., p. 150.
Galha, 33, 1975. 50 ROGER LAUXEROIS ET MICHÈLE VICHY
1 Plan de situation.
2 Plan d'Alba : 1, théâtre (cavea) ; 2, théâtre (scène,
et portique poslscaenium) ; 3, forum ; 4, voie urbaine
nord-sud ; 5, ouvrage hydraulique souterrain ; 6, petits
thermes ; 7, édifices de Saint-Pierre ; 8, maisons (Champ
Delauzun) ; 9, mosaïques (terrain Maucuer).
MONTEUMAR
AUBENA^ ORIGINES D'ALBA HELVIORUM 51
3 Céramique pseudo-ionienne (n° 1.10.243). 4 Céramique pseudo-ionienne (n° 1.10.244).
les niveaux antérieurs à la réoccupation médiévale a livré deux fragments de céramique
pseudo-ionienne. Cette découverte, encore isolée, a pour effet de susciter curiosité et intérêt,
mais doit nous inciter à garder une certaine prudence dans les conclusions4 : l'habitat
protohistorique de la fin du Ier Âge du Fer était-il réellement établi sur le site de Saint-
Pierre, dans la plaine d'Alba?
Inv. 1.10.243 : fragment pouvant appartenir à l'épaule d'une urne ou oenochoé. Dim. max. :
4x4 cm, pâte dure, couleur beige-rosée (coquille d'œuf) ; surface extérieure lissée. Décor de bandes
peintes allant de l'ocre au marron foncé (fig. 3).
Inv. 1.10.244 : fragment d'épaule d'urne ou d'oenochoé. Dim. max. : 6x5 cm, pâte dure,
beige-grise, surface extérieure lissée, noircie par le feu. Décor de larges bandes soulignant ou encadrant
la rupture du profil sur l'épaule qui porte un motif de bâtonnets (neuf), disposés verticalement
entre les deux bandes horizontales supérieures ; on notera que les quatre bâtonnets de droite sont
plus épais que ceux de gauche, où l'extrémité inférieure a été épaissie par la pression du pinceau
ou par l'accumulation de la peinture; couleur marron à tons nuancés (fig. 4).
En dépit des réserves manifestées ci-dessus, on peut admettre qu'Alba, située dans
l'arrière-pays de la vallée du Rhône, se rattachait à l'aire de diffusion de ces produits, issus
d'ateliers du Bas-Rhône et inspirés de modèles helléniques5.
4 C'est cette découverte qui a été signalée dans la « carte de répartition des gisements à céramique pseudo
ionienne » donnée par Ch. Lagrand et J.-P. Thalmann, Les habitais protohistoriques du Pègue (Drôme). Le sondage
n° 8 (1957-1971), Grenoble, 1973, p. 8.
5 Sur la pénétration des courants commerciaux issus du Bas-Languedoc ou de la Provence à l'époque de
l'« hellénisation » du Sud de la Gaule, voir en particulier et en dernier lieu, pour le Vivarais : H. Saumade, R. Alzas
et R. Panis, Céramique pseudo- ionienne découverte à Lagorce, dans Éludes préhistoriques, 2, 1972, p 25-28 et A. Girard,
Monnayage et commerce des Hel'ènes en Ardèche, o. l., p. 32-34, avec une carte de localisation des trouvailles d'oboles
massaliètes et de céramiques « grecques ». ROGER LAUXEROIS ET MICHÈLE VICHY 52
S
V
\
5 Céramiques campaniennes (les tessons représentés sont signalés dans le texte par un astérisque). ORIGINES D'ALBA HELVIORUM 53
L'appartenance d'Alba aux circuits économiques du monde méditerranéen, mais
à une date plus récente (me/iie siècle (?) ou première moitié du Ier s. av. J.-C?) est suggérée
par une découverte ancienne : celle d'une obole marseillaise ; sa disparition rend évidemment
impossible toute conclusion d'ordre chronologique6.
Des céramiques campaniennes, recueillies sur le site d'Alba avant 1964 par F. Delarbre,
prouvent aussi qu'un habitat indigène avait précédé la construction de la ville du
Haut-Empire7. Mais l'importation de produits campaniens n'implique pas, comme semblent
l'admettre S. Tourrenc et M. Leglay, que les Marseillais y avaient fondé un comptoir8.
Le nombre de céramiques campaniennes trouvées à Alba s'est encore accru à la suite des
travaux de dégagement de deux domus urbaines sur un terrain appartenant à M. Delauzun9
(n° 8, fig. 2). Cette collection est en réalité composée de trois ou quatre ensembles di
stingués par les conditions ou la nature même des recherches10 :
a) le matériel recueilli hors stratigraphie dans les niveaux affleurant après décapage
superficiel ;
b) le matériel recueilli hors stratigraphie en dégageant les murs (ou leurs fondations)
de la maison I ;
c) le matériel recueilli au cours des sondages pratiqués d'abord dans la partie haute
du terrain (sondage 13/1968) puis au travers de la voie est-ouest qui sépare les deux
maisons 10 p/1968-1969). Ce dernier sondage a donné d'intéressants résultats
puisqu'il eut l'avantage de révéler un contexte archéologique cohérent, rassemblant dans
les mêmes niveaux le matériel découvert ailleurs de façon éparse ;
d) à l'extérieur du champ Delauzun, et à l'ouest de celui-ci

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