Anecdota dorica II, 3 : Triglyphes en terre cuite - article ; n°1 ; vol.71, pg 359-368
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1947 - Volume 71 - Numéro 1 - Pages 359-368
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Robert Demangel
Anecdota dorica II, 3 : Triglyphes en terre cuite
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 71-72, 1947. pp. 359-368.
Citer ce document / Cite this document :
Demangel Robert. Anecdota dorica II, 3 : Triglyphes en terre cuite. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 71-72,
1947. pp. 359-368.
doi : 10.3406/bch.1947.2543
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1947_num_71_1_25433 S;
ANECDOTA DORICA II, θ
TRIGLYPHES EN TERRE CUITE'1'
Un des points qui semblent embarrasser les adeptes de la théorie du
triglyphe-potelet, considéré comme pièce portante de l'entablement
dorique, est l'existence de triglyphes en terre cuite, « qui ne peuvent natu
rellement pas avoir eu une fonction statique » (2).
Nous avons, à cet égard, essayé récemment (3) de montrer qu'il ne
pouvait être question d'une fonction statique primitive du triglyphe — une
telle évidence architecturale figurerait depuis longtemps dans tous les
manuels - — mais qu'il s'agissait au contraire, selon un processus beaucoup
plus complexe, d'un décor religieux, introduit par une analogie à la fois
extérieure et interne dans l'entablement en pierre des temples archaïques,
où le vieil emblème stylisé a pris, par la répétition logiquement ordonnée
d'un schéma puissant, une valeur et une expression décorative définitives.
La période de classement et d'élimination, époque brillante, foisonnante et
colorée d'essais multiples suivis des choix décisifs, où la Grèce de l'Ouest
semble avoir tenu une place déterminante, recouvre essentiellement le
vie siècle av. J.-C, qu'elle déborde sans doute inégalement : période
créatrice dans tous les domaines de l'art grec et de l'hellénisme en général.
Nous en suivons, pour l'entablement dorique, le mouvement interne dans
le peu qui nous reste des parties hautes des temples ou des petits monuments
archaïques, et dans les précieuses esquisses des peintres de vases. Nous
allons voir, pour notre propos d'aujourd'hui, que dans les exemples anciens
(1) La première série (1. Tempielli de Medma. 2. Triglyphe à « colonneltes » de Tégée) paraît
dans les Mélanges publiés en mémoire du regretté A. Délia Seta, ancien directeur de l'École
italienne d'Athènes, victime du dernier conflit.
(2) Paola Zancani-Montuoro, La slrutlura del fregio dorico, Palladio, IV, 1940, p. 58.
(3) BCH, 1946, p. 132 sq. 360 R. DEMANGEL
de triglyphon d'entablement qui nous sont parvenus, le soi-disant potelet
apparaît comme un élément de rapport, fixé de l'extérieur par divers pro
cédés : aucune raison majeure n'empêchait de le réaliser en terre cuite.
Les triglyphes du temple archaïque de Garitsa à Corfou, qui sont parmi
les plus primitifs de ceux que nous connaissons (1), pénétraient en coin
dans l'assise de la frise dorique, à la manière d'un « bouchon » de pierre,
dont la face dépasse le nu du mur et dont la largeur va en diminuant vers
Fig. 1. — Triglyphes archaïques de Corfou (d'ap. Korkyra, I, p. 34, fig. 16 et 17).
l'intérieur (fîg. 1). Ceux du temple de Cérès à Paestum (2), d'une ancienneté
un peu moins vénérable, étaient d'étroites plaques de grès, serties au centre
et aux joints des longues poutres métopiques de calcaire (fig. 2) et exté
rieurement assujetties comme les fenestrelles de marbre ou de terre cuite
(1) Korkyra, I (1940), p. 34, fig. 16 et 17 et p. 44, fig. 31.
(2) Cf. Fr. Krauss, Paesium, Die gr. Tempel, pi. 28 et 31. On notera que si le triglyphe à Paes
tum est au-dessus de la colonne, son rôle n'y est pas de porter, mais seulement de masquer le
joint par un travail qu'on a justement appelé d'incrustalion (Koldewey et Puchstein, Gr. Tempel
Unleril. u. Sic, p. 220). ·
DORICA II, 3. TRIGLYPHES EN TERRE CUITE 361 ANECDOTA
encastrées dans les murs des tombes ou des maisons (1). Sortis de leurs
logettes peut-être dès l'antiquité — un seul est en place au milieu de la
façade orientale, — les triglyphes de Paestum ont laissé une assise quasi
crénelée des niches que le constructeur avait préparées pour eux et qui
servirent plus longtemps de nids pour les oiseaux : point de départ possible
de la théorie vitruvienne des columbaria ou trous-de-boulin, « όπάς enim
Graeci tignorum cubilia et asserum appellant, uti nostri ea, cava
columbaria (2) ». Qu'il s'agisse de placer dans de telles séries de cavités
7îrvV~\ η
JB. 62.Ο
I
plus triglyphes, étymologique. semblables métopes En anciens Grèce et le des opes propre, mot peut-être Fig. nids, pouvaient latin 2. les — des répond Frise pour triglyphes urnes par dorique ce au funéraires, ce terme domaine du biais de temple grec l'Hécatompédon reprendre après des de : au Cérès poutres, temple ceux à pour Paestum. de de des d'Athènes Vitruve Gérés la châssis vieille à Paestum, leur (3), ou tholos sens des les
(1) Cf. G. Calza, Le necropoli del porlo di Roma nelV Isola sacra, p. 87.
(2) De Architeclura, IV, //, 4. Vitruve, qui ne connaissait probablement la Grèce et ses monu
ments que par ses sources hellénistiques, ne pouvait, lui, le spécialiste des « basiliques », ignorer
Paestum, si aisément accessible de Rome.
3) BCH, 1946, p. 137 sq. ; W. B. Dinsmoor, AJA, 1947, p. 143 sq. 362 R. DEMANGEL
delphique (1), étaient également de hautes plaques prolongées en bas, comme
le triglyphe de Porto-Raphti et le prétriglyphe de Tirynthe (2), par une
sorte de queue encastrée dans une mortaise de la pièce sous-jacente. De
tels éléments pouvaient, quel que soit leur procédé de fixation ou d'inser
tion, avoir passé par une phase céramique.
Il existe pourtant extrêmement peu de triglyphes en terre cuite, alors
que les métopes de même matière ne sont nullement exceptionnelles. La
métope, ayant conservé dans sa forme classique, même après sa tran
smutation en marbre, l'allure et le rôle d'une plaque décorative, on n'est pas
surpris que la vèture céramique du temple ait pu comporter sous les
corniches de semblables plaques en terre cuite : ce n'était qu'un rameau
de la grande famille des antepagmenta céramiques, si richement représentés
dans la Grèce de l'Ouest. Le triglyphe, avec son aspect stéréotypé de pièce
d'architecture, semblait moins apte à la métamorphose. Il eût été mieux
à sa place sous la forme d'un châssis en bois et l'on peut se demander s'il
n'a pas existé, aux longs côtés de la cella primitive, plutôt que des
triglyphes en bois ou au moins avant eux, des diglyphes, c'est-à-dire des
cadres de meurtrières, répondant au cartouche médian des « triglyphes »
créto-mycéniens. Il est en effet notable que les bandes verticales de
rosettes, qui encadrent les métopes en terre cuite peintes de Thermos, faisant
corps avec elles, formaient au contraire partie intégrante du prétriglyphe
de la frise de socle, au palais de Tirynthe (3).
Les métopes en terre cuite ne sont donc pas exceptionnelles, alors que
les triglyphes en terre cuite sont représentés, à ma connaissance, par
quelques rares exemplaires.
Il convient, en effet, d'éliminer d'abord ce qu'une observation hâtive
avait cru reconnaître dans les débris céramiques de certains sites de
Thessalie et d'Olympie. Pour Olympie, la plaque de revêtement en terre
cuite, présentée dans la grande publication allemande comme un fragment
de frise avec « Tropfenregula » (4) est plus justement classée par Mme Van
Buren comme une corniche rampante à mutules (5) (fîg. 3). Quant au
(1) Cf. Mélanges A. Délia Sela, arl. cil..
(2) BCH, 1942-43, p. 269 sq.
(3)1944-45, p. 408, fig. 4. Aux métopes de Thermos il n'y a pas de bordures horizontales
de rosettes ; elles existent, an contraire, aux métopes de Calydon.
(4) Olympia, II, Baudenkm., p. 192, 5 et Tafelband, pi. CXVI, 5 (Friesplatte) ; J. Durm,
Bank. Gr. 3, p. 4, fig. 2.
(5) E. Douglas Van Buren, Gr. fiel. Bcvelm., p. 51-2 et fig. 116. Autre ex. de corniche avec
mutules et gouttes en terre cuite, Olympia, II, p. 200 et fig. 21 à 25 (origine probable : Grande
Grèce). Pour la corniche rampante à mutules et gouttes, cf. les cymaises en terre cuite des frontons
de Crimisa, BCH, 1942-43, p. 262, fig. 6. DORICA II, 3. TRIGLYPHES EN TERRE CUITE 363 ANECDOTA
fragment

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