Bali et la géographie humaine ? - article ; n°1 ; vol.25, pg 97-108
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Description

Archipel - Année 1983 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 97-108
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 20
Langue Français

Extrait

Muriel Charras
Bali et la géographie humaine ?
In: Archipel. Volume 25, 1983. pp. 97-108.
Citer ce document / Cite this document :
Charras Muriel. Bali et la géographie humaine ?. In: Archipel. Volume 25, 1983. pp. 97-108.
doi : 10.3406/arch.1983.1810
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1983_num_25_1_1810ETUDES BALINAISES
BALI ET LA GEOGRAPHIE HUMAINE ?
par Muriel CHARRAS
Si l'île de Bali a été et reste le paradis des anthropologues et des spécialis
tes en art et en littérature, elle a été curieusement délaissée par les géographes.
A notre connaisance, il n'y a pas de monographie régionale ou villageoise
approfondie privilégiant les domaines habituels de la géographie humaine.
Depuis 1849, date à laquelle les recherches occidentales commencent réell
ement, la grande majorité des études concerne certains groupes sociaux, les
rituels, l'art, la littérature et l'histoire. En consultant les Excerpta Indonesica
de 1974 à 1980 qui répertorient une trentaine d'articles ou études sur l'île (dont
on trouvera ici la bibliographie en annexe), nous avons constaté la même
orientation avec, cependant, un nouveau thème qui concerne les effets sociaux
du tourisme. La richesse et la continuité dans le temps des travaux d'anthro
pologie ont donné matière à J.A. Boon pour sa très utile étude : The anthro
pological romance of Bali 1597-1972 . Il extrait les clichés qui se sont succédés
sur la société balinaise et conclut sur son dynamisme social que l'on a trop
souvent voulu ignorer.
Le cadre géographique de ces recherches est rarement décrit. Seuls deux
espaces sont souvent étudiés : celui de l'habitat (villageois ou urbain) et celui
des périmètres irrigués (sedahan/subak) . Ces derniers sont à nouveau décrits
dans le détail par C. Geertz dans son dernier ouvrage sur Bali au XIXe
siècle*1). Mais, étudiés pour leur organisation socio-religieuse pratiquement
indépendante l'une de l'autre, ces ensembles spatiaux sont toujours présentés
hors de leur cadre géographique. Ainsi, les espaces intermédiaires (champs
secs, friches...), parce que n'étant pas gérés par une organisation, ont été 98
négligés malgré l'importance de leurs productions qui entrent dans le bilan
économique des agriculteurs.
Par ailleurs, nous avons remarqué que la majorité des terrains de recher
che sont situés dans les régions où la riziculture prédomine^. De 1849 à 1906,
les études débutent au nord, auprès des riziculteurs de Buleleng, premier
royaume balinais à tomber sous la domination hollandaise. Ensuite, la grande
région rizicole du sud retient la plupart des chercheurs. Il est un fait que la riz
iculture intensive a permis une certaine richesse qui a favorisé un développe
ment particulier de la vie sociale et politique, des rituels et de l'art. Nous pou
vons mesurer l'ampleur des lacunes lorsque nous constatons que les surfaces
consacrées à la riziculture ne représentent que le huitième des terres de la pro
vince.
Enfin, il est étonnant qu'actuellement si peu de recherches envisagent l'île
et sa société dans son nouveau contexte économique et politique^.
Ce sont ces lacunes conceptuelles, régionales et diachroniques, qui nous
ont inspiré ce court article. Nous souhaitons seulement rappeler la diversité
des paysages de cette île et souligner quelques aspects du dynamisme économi
que actuel ayant des répercussions sur la vie et l'espace agricole balinais^.
Les caractéristiques physiques et la diversité des paysages
Située entre Java est et Lombok, l'île de Bali est la plus petite province
indonésienne avec 5.561 km2. Sa plus grande distance d'ouest en est n'est que
de 145 km et, du nord au sud, de 95 km. A part quelques exceptions, les sols
de Bali sont d'origine volcanique. Ils ont évolué suivant les formes de relief et
leurs caractéristiques ont parfois été bouleversées par les éruptions volcani
ques.
L'île est traversée en son milieu, d'ouet en est, par une chaîne de montag
nes dont les sommets vont se rajeunissant et s'élevant d'ouest en est - sauf
pour le mont Seraja à l'extrémité est. La partie ouest de cette chaîne connaît
un relief ancien, complexe, ne dépassant pas les 1.500 m, entrecoupée de gor
ges profondes qui rendent difficiles les communications et qui est encore cou
verte de forêt. Après une rupture nord-sud (Pupuan), la partie est est caractér
isée par un relief simple de hauts volcans plus récents dont deux, le Gunung
Batur et le Gunung Agung, sont toujours en activité. Ils retiennent plusieurs
lacs. Là, les sols sont riches en matières organiques (latosol, andosol) : les
pentes trop abruptes sont couvertes de forêt ou de plantations de caféiers, les douces sont mises en cultures sèches. Celles du Gunung Batukau et cel
les du sud et de l'ouest du Gunung Batur sont occupées par la culture maraî
chère et des vergers.
Cette chaîne isole deux régions.
- Au Nord, les pentes fortes ne laissent que peu de place à la plaine côtière LA PROVINCE DE BALI : Carte de situation
>Karangasem
Kusamba
Klungkung
Penida
BALI : Vue aérienne oblique
G. Batukau G. Bratan G. Batur
G. Patas
1414 m.
Pupuan
Bugkit£ 3 ~ 100
qui donne sur la mer de Java. Ce versant, moins arrosé, ne- compte que deux
rivières permanentes qui irriguent deux périmètres de rizières : autour de Sin-
garaja et de Seririt, Le reste de la plaine est planté de cocotiers, de vergers
d'agrumes et de cultures vivrières telles maîs, manioc et soja, à raison d'une
culture par an.
- Au Sud, les pentes douces ont permis une bonne diffusion des matières
volcaniques dans la plaine qui s'étale de Tabanan à Klungkung. Sur ce versant
mieux arrosé les rivières sont nombreuses et pérennes. Elles ont creusé des lits
profonds dont les berges abruptes sont couvertes de végétation naturelle.
C'est dans cette région que l'on trouve des paysages extraordinaires, sculptés
en terrasses habilement irriguées. Les villages sont, en général, installés sur les
lignes de partage des eaux. Ce vaste ensemble représente les trois quarts des
terres irriguées, dont certaines peuvent produire trois récoltes de riz par an. La
plaine rizicole se termine au sud à l'isthme de la péninsule. Dans le sud-ouest,
le paysage apparaît comme un damier composé de petits périmètres irrigués (le
plus important étant autour de Negara) sur la bande côtière, de champs secs et
de plantations de cocotiers. Dans le sud-est, les paysages sont dominés par le
Gunung Agung. Ils ont été profondément bouleversés par la dernière éruption
volcanique de 1963. La zone de riziculture de Karangasem, jadis l'une des plus
riches de Bali, a été en grande partie détruite. Sur de vastes étendues, les
dépôts volcaniques sont de texture très grossière et n'ont pas permis jusqu'à
présent de reconquête. Cette région est devenue l'une des plus pauvres; seuls
quelques îlots sont consacrés à la culture sèche. Tout à fait à l'est, 4es pentes
relativement fortes de l'ancien volcan Seraja dominent le détroit de Lombok
et sont couvertes de prairies et de cultures sèches. Les reliefs karstiques de
l'extrémité ouest, de la péninsule de Bukit et de la petite île de Nusa Penida
contrastent avec l'ensemble. Ces terres pauvres sont recouvertes d'une forêt
claire buissonnante, et seuls quelques bas-fonds peuvent être cultivés à raison
d'une récolte par an.
Les plages ont une importance particulière à Bali en raison de l'activité
économique que représente le tourisme. Elles sont, pour la plupart, formées
de sable noir ou gris, d'origine volcanique. Malgré leur beauté surprenante,
elles ne peuvent retenir les implantations hôtelières. Au sud-est, celle de
Kusamba est utilisée pour la production artisanale de sel. Les plages aux
sables blancs se trouvent essentiellement dans l'isthme et sur la côte est de la
péninsule qui lui fait suite. Elles sont déjà bien investies par les installations
touristiques. Sur la côte nord-ouest, quelques autres petites plages du même
type sont de plus en plus recherchées pour leur calme.
Ce rapide inventaire dégage l'extr

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