Calendrier perpétuel portatif dressé l an 1381. - article ; n°1 ; vol.2, pg 272-280
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Calendrier perpétuel portatif dressé l'an 1381. - article ; n°1 ; vol.2, pg 272-280

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1841 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 272-280
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1841
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Hercule Géraud
Calendrier perpétuel portatif dressé l'an 1381.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1841, tome 2. pp. 272-280.
Citer ce document / Cite this document :
Géraud Hercule. Calendrier perpétuel portatif dressé l'an 1381. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1841, tome 2. pp. 272-
280.
doi : 10.3406/bec.1841.451586
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1841_num_2_1_451586CALENDRIER PERPÉTUEL
PORTATIF
DRESSÉ L'AN
Aujourd'hui, grâce à l'imprimerie, rien n'est plos commun que
Tes almanachs ; chaque année en voit naître un nombre inimagi
nable ; et dans cette foule de petits livres et de petits tableaux de
toute forme, on trouve autant de diversité qu'en doivent of
frir les jours dont ils retracent la série. Il y a des almanachs pour
tous les goûls et pour toutes les fortunes; et depuis le calendrier
élégant, qui orne le cabinet du riche, jusqu'à l'humble Matthieu
Lsensbergqui charme les veillées du pauvre, tous s'écoulent, s'usent
et se renouvellent au bout de l'an. Il en était autrement lorsque l'
écriture à la main était le seul moyen connu de publication. Si les
copistes s'étaient amusés à produire chaque année des milliers
d'almanachs, ils n'auraient plus trouvé le temps nécessaire pour
écrire cette prodigieuse quantité de manuscrits dont se parent les
bibliothèques de l'Europe, et le nombre bien plus considérable
sans doute de ceux qui ne sont point parvenus jusqu'à nous. Ce
pendant, alors comme aujourd'hui, on sentait la nécessité de con
naître et de suivre la marche du temps, et pour cela on ne pouvait
guère employer une méthode différente de celle que nous suivons
encore. Nos pères avaient donc aussi des almanachs : seulement
ils étaient rares et construits de manière à ce que l'usage n'en
fût pas nécessairement limité à une seule année. Ordinairement
on les plaçait au commencement des livres d'heures; quelquefois
ils formaient à eux seuls un petit volume : nous n'en connaissons
aucun en forme de tableau.
Quelque borné que fût, dans les anciens temps, l'art du libraire
et du relieur, on savait néanmoins rendre aussi commode que pos
sible l'usage des livres destinés à être fréquemment consultés.
Dans cet âge d'or du grand format, on composait des manuscrits
portatifs qui ne dépassaient pas les dimensions d'un petit Elze
vir ; et pour que les propriétaires de ces bijoux bibliographiques
pussent les porter sans cesse avec eux sans s'exposer à les perdre, 273
on leur adaptait souvent une reliure qui permît de les suspendre
à la ceinture du pourpoint. La Bibliothèque royale possède, dans
le supplément latin, sous le n° 682, un manuscrit de ce genre, ex
trêmement remarquable tant par l'originalité de sa forme que
par la beauté de son écriture. C'est un livre de prières latines,
écrit l'an 1284; il renferme, avec le calendrier qui le précède, trois
cent quatre-vingt-treize feuillets de parchemin, de forme parallélo-
grammatique. Ces feuillets sont réunis par le bas, dans une espèce
de cuvette en cuivre, où ils sont serrés et maintenus au moyen de
trois clous de même métal, et cette cuvette est garnie d'un anneau
dans lequel passait le cordon destiné à suspendre le manuscrit.
L'homme voué au culte du moyen âge ne saurait considérer
d'un œil indifférent ce curieux monument de l'art et des mœurs
antiques; mais il éprouvera presque de l'admiration devant un
petit livre du même genre, conservé dans le riche cabinet que
s'est créé M. Sauvageot avec autant de goût que d'intelligence.
C'est un calendrier perpétuel portatif, dressé l'an 1381. Moins
bien écrit que le manuscrit de la Bibliothèque royale, il lui est
infiniment supérieur pour l'élégance et la commodité du format.
En voici la description aussi claire qu'il nous a été possible de la
faire sans le secours du dessin : nous commençons par ce qu'on
peut appeler la reliure.
Elle consiste dans une pince en cuivre, de forme triangulaire
et munie, à son sommet, d'un anneau de même métal ; sa base a
trente-cinq millimètres de largeur. Les seize feuillets qui compos
ent le calendrier sont autant de parallélogrammes en parchemin,
ayant un peu moins de treize centimètres de long sur dix centi
mètres de large. En taillant la partie inférieure de ces feuillets,
on a laissé subsister dans le milieu de chacun d'eux une petite
languette triangulaire, longue d'environ vingt-cinq millimètres.
C'est par là que les seize feuillets entrent dans la pince, où ils sont
serrés et retenus par trois clous. Lorsque tous les feuillets sont
ouverts, le calendrier présente l'aspect d'un petit écran quadran-
gulaire, dont la pince en cuivre serait le manche. Mais comme,
ainsi ouvert, le calendrier aurait été trop grand pour être tou
jours porté commodément, chaque feuillet, en se repliant sur lui-
même deux fois dans sa largeur et une fois dans sa longueur, se
réduit à une tablette de parchemin formant un petit carré long
de soixante-cinq millimètres sur un côté, et de trente-cinq mill
imètres sur l'autre. Chacune de ces tablettes, ainsi pliée, porte, 274
écrit à l'encre rouge, un titre extérieur qui indique ce que ren
ferme le recto du feuillet. Outre ce titre, le verso du premier feuil
let contient encore le litre général, ainsi conçu : Kalendárium
PERPETUUM ANNO DOMINI MCCcSl.
Tous les calendriers manuscrits que nous a légués le moyen
âge sont des perpétuels , lors même qu'ils n'en por
tent pas le titre. Cinq éléments principaux les composent ; ce sont :
1° 3° le tableau nombre des jours de du chaque soleil, avec mois; l'indication 2° les lettres de dominicales; son passage
dans les divers signes du zodiaque, et le nombre des jours de la
lune; 4° la longueur moyenne des jours et des nuits pendant le
mois; 5° l'indication de toutes les fêtes fixes, c'est-à-dire celles
qui reviennent chaque année le même jour, comme la Circonci
sion, la Purification, la Toussaint, Noel, etc. Les fêtes mobiles n'y
sont point marquées : c'est la détermination de ces fêtes, telles
que Pâques, l'Ascension, la Pentecôte, qui rend un calendrier ap
plicable à telle ou à telle année particulière. Lors donc qu'un
calendrier ne présente que les cinq éléments dont nous venons
de parler, on n'en peut faire usage sans une table supplément
aire qui fournisse les moyens de fixer le jour des fêtes mobiles
pour une année donnée. Plusieurs des calendriers qui ont passé
sous nos yeux sont dépourvus de ces tables : preuve qu'elles
étaient parfois écrites séparément. Dans les calendriers qui en
sont pourvus, nous en avons remarqué de deux espèces.
Le manuscrit de la Bibliothèque royale, Suppl. lat., n° 682, à
la tête duquel se trouve un calendrier, renferme aussi un t
ableau des jours où tombe la fête de Pâques, depuis l'an 1284
jusqu'à l'an 1312 inclusivement. Le calendrier que précède ce
tableau pouvait donc servir pendant vingt-neuf ans, au moyen
d'un procédé bien simple. L'an 1301, par exemple, le jour de
Pâques était le 2 avril. A ce jour correspond la lettre domini
cale A; tous les jours de l'année marqués dans le calendrier par
cette lettre étaient par conséquent des dimanches. En comptant
par voie rétrograde, le dimanche de la Passion, celui des Ra
meaux, et successivement tous les dimanches du carême, vulgair
ement connus alors par les premiers mots de l'introït de la messe, on
arrivait au premier dimanche de carême, tombant le 19 février,
et l'on fixait au mercredi précédent, 15 février, le jour des Cen
dres. L'on savait que l'Ascension arrivait quarante jours après
Pâques, et la Pentecôte dix jours après l'Ascension, ce qui met- 275
lait ces deux fêtes aux il et 21 mai. En joignant au calendrier
ces indications, qu'on pouvait relever à part sur un morceau de
parchemin, on possédait (outre la date du mois, l'indication des
fêtes fixes et les notations astronomiques) l'indication des fêtes mob
iles, celle des jours de la semaine, en un mot, un calendrier comp

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