Captio sigilli : note sur le sceau de majesté de Charles V, roi de France. - article ; n°2 ; vol.153, pg 447-457
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Captio sigilli : note sur le sceau de majesté de Charles V, roi de France. - article ; n°2 ; vol.153, pg 447-457

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1995 - Volume 153 - Numéro 2 - Pages 447-457
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Olivier Guyotjeannin
"Captio sigilli" : note sur le sceau de majesté de Charles V, roi
de France.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1995, tome 153, livraison 2. pp. 447-457.
Citer ce document / Cite this document :
Guyotjeannin Olivier. "Captio sigilli" : note sur le sceau de majesté de Charles V, roi de France. In: Bibliothèque de l'école des
chartes. 1995, tome 153, livraison 2. pp. 447-457.
doi : 10.3406/bec.1995.450784
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1995_num_153_2_450784« CAPTIO SIGILLI » :
NOTE SUR LE SCEAU DE MAJESTÉ
DU ROI DE FRANCE CHARLES V
par
Olivier GUYOTJEANNIN
Lorsque, vers 1373, le garde du Trésor des chartes du roi de France, Gérard
de Montaigu, rédigea la quatrième version de son répertoire des registres et layettes,
dont la calligraphie montre qu'elle était pour lui définitive, il eut l'idée de complét
er ce repertorium générale, qui ne descendait pas jusqu'aux analyses des pièces,
non seulement par une liste des papes et des rois de France depuis les environs
de 1200, mais encore par des « notabilia », remarques diverses sur des documents
exceptionnels par le fond ou la forme et qui, assorties de leurs références (n° de
volume et de lettre pour les textes transcrits aux registres de la chancellerie, cote
de la layette pour les originaux), lui permettraient de les retrouver sans peine en
cas de besoin. D'un intérêt considérable, ces remarques, annoncées par le titre
« [SJequuntur hic aliqua notabilia, hic per modum memorialium posita, in presenti
thesauro reperta » 1, sont au nombre de cent vingt-huit, si l'on tient compte de
quelques additions, faites d'une écriture parfois très cursive mais qui toutes, sauf
deux, semblent remonter au temps de G. de Montaigu2. Certaines d'entre elles,
judicieusement sélectionnées, ont été présentées par Henri Bordier dès 1855, dans
1. Arch, nat., JJ l24, fol. 52-57v et fol. 62-63 (au plus tard février 1374). L'actuel fol. 62
(la foliotation est moderne), déclassé à la reliure, doit venir en premier : l'écriture, progress
ivement plus cursive, y est encore posée, et c'est là que figure le titre. Le fol. 63, au cont
raire, avec ses trois entrées, d'une écriture très rapide, fait figure de pièce rapportée. La
reliure contemporaine, très serrée, empêche une analyse plus poussée, mais il est probable
que les actuels fol. 62-63 constituaient primitivement le bifeuiïlet qui ouvrait et fermait un
cahier de 8 feuillets.
2. On relève une main postérieure et un vocabulaire archivistique du XVs siècle (emploi
du terme cotatum et non signatum) pour les deux dernières remarques du fol. 57v (qui ne
sont pas décomptées dans le total ici présenté, alors qu'y sont inclus les trois alinéas du
fol. 63, additions d'origine douteuse).
Bibliothèque de l'École des chartes, t. 153, 1995. 448 OLIVIER GUYOTJEANNIN
une traduction française 3 ; un choix plus large, sous la forme latine d'origine, a
été donné par Henri-François Delaborde dans sa magistrale étude sur l'histoire
du Trésor des chartes, parue en 1909 4. Mais leur succès historiographique semble
s'être arrêté là, peut-être pour cause de parution partielle dans un travail trop lié
aux aspects les plus ardus des avatars du classement et de la cotation des archives
royales 5.
Une rapide lecture prouve que les notabilia de G. de Montaigu tournent autour
de quelques centres d'intérêt qu'il est aisé de relier au travail de l'archiviste, chargé
de documenter et d'illustrer le fonctionnement de l'administration royale comme
les pouvoirs du souverain, à commencer par son bon droit face à l'Angleterre. Par
ticulièrement sensible aux titulatures et aux formules d'adresse dans les correspon
dances princières, un problème qui tourmente depuis plus de deux siècles les théo
riciens de Vars dictaminis, G. de Montaigu signale de « beaux » textes, goûtés par
le notaire et secrétaire du roi qu'il est : une lettre rare d'une reine d'Angleterre
(« pulchra et humilis atque bene dictata »), comme une série de documents compos
és à la chancellerie de Philippe IV (« pulchras litteras super facto guerre Flandren-
sis, anno M CCC IIII, mandamenta, ordinaciones, nomina mandatorum et conces-
siones super hoc éditas ») ; dans le domaine féodal, il signale avec enthousiasme une
« pulcherrima fidelitatis promissio usque ad mortem ». Il collectionne aussi volont
iers les références de textes utiles : « l'ordre de seoir des pairs de France », la liste
des rues de Paris que fournit le rôle de la taille de 1292, les anciens gages des
gens d'armes, des pièces diverses sur le fonctionnement de la chancellerie royale,
le texte des serments de fidélité prêtés par divers officiers...
Mais, déjà, l'archiviste est aussi un « antiquaire », dont les notations dispersées
montrent qu'il a patiemment relevé les plus anciens documents que pouvait offrir
le dépôt; mieux, et c'est le point qui nous retiendra ici, il a pour le domaine sigillo-
graphique un intérêt où l'on voit toujours poindre son dessein de défendre les droits
du roi mais encore, au détour d'une ligne, une simple curiosité, en même temps
qu'un œil exercé, à tout le moins dans les notations où il ne se contente pas de
signaler sans plus de détail quelque antiquissimum sigillum.
3. H. Bordier, Les archives de la France, Paris, 1855 [désormais : Bordier], p. 137-139.
4. H. -F. Delaborde, Etude sur la constitution du Trésor des chartes, [introduction à :]
Layettes du Trésor des chartes, t. V, Paris, 1909 [désormais : Delaborde], aux p. CXXXVI-
CXXXIX.
5. Le peu d'écho trouvé, semble-t-il, dans le domaine de la sigillographie, qui va nous
retenir, est d'autant plus paradoxal que Bordier et Delaborde, en une époque cruciale pour
la mise en valeur des collections sigillographiques des Archives de l'Empire puis nationales,
avaient privilégié ce domaine, le plus exceptionnel il est vrai. Bordier avait donné une assez
bonne idée de la diversité des matières (il a traduit 29 entrées, dont 9 concernant les sceaux,
parmi les plus intéressantes), mais sa sélection était réduite; Delaborde a de son côté publié
19 des 21 alinéas décrivant ou signalant des sceaux ou des attaches, mais seulement 29
des 107 entrées exclusivement consacrées à d'autres matières. 449 MÉLANGES
C'est un sceau, celui du comte de Champagne, qui appuie une courte démonstrat
ion en matière héraldique : « Me rigue que sunt circwncirca barram in armis Cam-
panie, quas aliqui vocant choreas, non sunt coree, sed est diaprura » 6. À mi-chemin
entre héraldique et sigillographie, G. de Montaigu mentionne un « sigillum primo-
geniti régis Francie ad pura lilia sine differentia » 7 : ce qui sans doute l'intéresse
ici est la preuve que le fils aîné du roi de France n'a pas toujours été soumis à
la règle de la brisure8.
Mais l'archiviste peut aussi noter simplement une couleur ou un matériau : la cire
jaunâtre d'un sceau royal de 1147, qualifié sans surprise de sigillum album9; des
bulles d'or, bullas sive litteras sigillis aureis sigillatas 10 ; une autre d'argent, litte-
ram sigillo argenteo sigillatam11 . Quant à la forme, c'est peut-être le côté inusuel
qui le frappe dans le sigillum rotundum de la reine de France Jeanne, épouse de
6. JJ l24, fol. 52; trad. Bordier, p. 137-138; éd. Delaborde, p. CXXXVI.
7. JJ l24, fol. 55; trad. p. 138; éd. Delaborde, p. CXXXVIII. Montaigu renvoie
ici à un document conservé dans la layette LVTI (barré et remplacé par LXXXVl). Comme on
va le voir, il est souvent difficile ou impossible de retrouver les documents cités par Mont
aigu parmi ses notabilia. Certaines des layettes ont en effet disparu (ce qui serait ici le cas,
d'après Delaborde, la layette LXXXVl ayant été notée en déficit dès le récolement de 1586-
1587). Mais il y a plus grave : lorsque les notabilia donnent quelque renseignement sur le
contenu de la layette citée, on peut établir à plusieurs reprises que bon nombre de cotes
ont été modifiées par Montaigu avant même la rédaction de la cinquième et dernière version
de son répertoire (1379, Arch, nat., JJ l15), où les notabilia n'ont pas été repris. Or Dela
borde n'a p

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents