Chingho A. Chen (1917-1995) - article ; n°1 ; vol.83, pg 10-17
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Description

Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient - Année 1996 - Volume 83 - Numéro 1 - Pages 10-17
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Léon Vandermeersch
Chingho A. Chen (1917-1995)
In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 83, 1996. pp. 10-17.
Citer ce document / Cite this document :
Vandermeersch Léon. Chingho A. Chen (1917-1995). In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 83, 1996. pp. 10-
17.
doi : 10.3406/befeo.1996.2392
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1996_num_83_1_2392Chingho A. CHEN
1917-1995
Le professeur Chingho A. Chen (Chen Jinghe №^jf P, appellation personnelle : Meng Yi
1Е.Ш, autre appellation: Cang Ya ^SÊ), est né le 28 septembre 1917 à Taichung (Taiwan),
dans une vieille famille taiwanaise. Ses ancêtres, originaires du canton de Zhangpu, de la
préfecture de Zhangzhou, à l'époque où celle-ci relevait encore de la province du Fujian,
avaient émigré à Taiwan au cours de la 13e année de l'ère Jianlong (1748). Comme beaucoup
de jeunes Taiwanais de bonne famille lorsque l'île était soumise à la colonisation japonaise,
c'est au Japon — à Тбкуб — qu'il effectue toute sa scolarité : études primaires à l'école
Banchô de Kôjimachi, études secondaires au Lycée d'Azabu, et études supérieures au
Département d'histoire orientale de l'université Keiô, à laquelle il restera toujours très attaché.
Lorsqu'il entre à Keiô, en 1942, l'histoire orientale y est enseignée par Matsumoto Nobuhirô
(1897-1981), ancien étudiant de de Paris où il avait préparé et obtenu un doctorat
dans les années 1924 à 1928, resté admirateur de l'orientalisme français. C'est sans doute à
l'instigation de ce professeur que le jeune Chen, dès qu'il est diplômé de premier cycle, en
1943, fait une demande de bourse d'études dans le cadre des échanges franco-japonais de
jeunes chercheurs. Il obtient d'être envoyé à Hanoi comme stagiaire à l'EFEO, pour y étudier
le vietnamien et l'histoire du Sud-Est asiatique. De cette époque datent les relations suivies
que le professeur Chen n'a cessé d'entretenir avec les sinologues et les vietnamisants de
l'EFEO. D'autre part, ce séjour à Hanoi est marqué pour le jeune homme par un événement
particulièrement faste : son mariage avec une jeune Tonkinoise, née Dang Thi Hoa, qui lui
donnera deux fils, devenus plus tard tous deux français, et trois filles, qui mariées, s'établiront
à San Francisco.
La fin de ce stage hanoïen coïncide avec la fin de la 2e Guerre mondiale. Le jeune Chen
retourne alors à Taiwan, désormais redevenue chinoise, où, de 1946 à 1958, il va accomplir la
première partie de sa carrière universitaire à l'université nationale de Taiwan (située à Taipei),
comme lecteur, puis comme assistant, puis comme professeur du Département d'histoire,
chargé de l'histoire du Sud-Est asiatique et de l'histoire du Japon. À la fin de cette période, il
reçoit une bourse de la China Foundation, de New York, pour effectuer une recherche sur
l'histoire des pays d'Extrême-Orient à l'Institut des hautes études chinoises de Paris, où il
séjourne à cette fin de septembre 1954 à octobre 1955.
De retour de France, le professeur Chen reprend pour peu de temps ses cours à Taiwan,
avant d'accepter une invitation des universités vietnamiennes de Huê, Saigon et Dalat à venir
au Sud- Vietnam enseigner l'histoire du Sud-Est asiatique, de la Chine et du Japon — ce qu'il
fera d'août 1958 à mai 1962. En août 1959, il est placé à la présidence de la Commission de
l'université de Huê chargée de collecter et de traduire les sources de l'histoire du Vietnam,
présidence qu'il occupera jusqu'en septembre 1965, et qu'il consacrera principalement à
promouvoir la réorganisation et le catalogage des archives impériales de la dynastie des
Nguyên (1802-1945). En même temps, à partir de juin 1962, il prend la direction de la Section
des Études sur l'Asie du Sud-Est de l'Institut des hautes études chinoises du New Asia College
de Hong Kong. 12 In memoriam LEON VANDERMEERSCH
À la suite de l'intégration, en octobre 1963, du New Asia College (fondé en 1949), du
Chung Chi College (fondé en 1951) et du United College (fondé en 1956) en un grand
établissement universitaire nouveau, l'université chinoise de Hong Kong, le professeur Chen
devient maître de conférences (Senior lecturer) d'histoire de l'Asie du Sud-Est de la nouvelle
université en juin 1964, puis, en 1967, concurremment directeur de la Section des relations
entre la Chine et l'Asie du Sud-Est de l'Institut d'études sur la culture chinoise de la même
université. Il obtient le doctorat es lettres de l'université Keiô en 1966.
De 1969 à 1974 le professeur Chen se rend successivement, comme professeur invité, à
l'université Keiô (1969-1970), à l'université du Sud-Illinois (1971-1973) et à l'université Sôka
de Tokyo (1974). Entre temps, il est nommé directeur du Centre des Études asiatiques de chinoise de Hong Kong (décembre 1970), où d'autre part, il est élevé au rang de
professeur titulaire d'histoire du Sud-Est asiatique et d'histoire du Japon.
Il est de nouveau invité à l'université Sôka de Tôkyô en novembre 1974, et il est invité à
l'université nationale de Corée en juin 1976.
À l'université chinoise de Hong Kong, il est nommé président du Département des études
japonaises en 1977 et, concurremment, d'abord sous-directeur en 1977, puis directeur en 1978
de l'Institut des études chinoises. Il est en outre placé en intérim à la présidence de la
Commission d'administration des études françaises, italiennes, germaniques et japonaises,
chargé en particulier de la coordination des projets de coopération de l'université avec diverses
institutions françaises. Aussi se rend-il quatre fois en France, à l'invitation du ministère
français des Affaires étrangères, en 1978, 1979, 1980 et 1981, donnant des conférences à la
Sorbonně, à l'Institut des hautes études chinoises et à l'EFEO tout en s'occupant de
coopération.
Atteint par la limite d'âge de l'exercice professionnel à l'université chinoise de Hong
Kong, le professeur Chen quitte cette université en septembre 1981 pour recevoir un emploi de
professeur à l'université Sôka de Tôkyô. C'est là qu'il enseignera encore pendant douze ans,
tout en poursuivant ses recherches sur l'histoire du Sud-Est asiatique et l'histoire de la
diaspora chinoise. Sa grande notoriété lui vaut de fréquentes invitations de tous côtés, et entre
autres à l'université de Pékin où il se rend en mai-juin 1986. Il prend sa retraite définitive en
mars 1993. C'est que, sans doute épuisé par les multiples activités qui n'avaient cessé de
remplir sa vie professionnelle, il est alors lourdement frappé par la maladie. Deux ans plus
tard, au terme d'une longue suite de pénibles péripéties du traitement de son mal, il se retrouve
à Saigon où survient sa mort le 19 novembre 1995.
Il reste au signataire de ces lignes, qui s'honore d'une amitié de trente ans avec le
professeur Chen, à évoquer sa personnalité. Ce n'est pas sans émotion. Le professeur Chen fut
avant tout un grand savant, comme l'atteste amplement la liste de ses publications qu'on
trouvera ci-après. Mais son inépuisable érudition d'historien du domaine extraordinairement
complexe de l'Asie du Sud-Est sinisée, familier de toutes les sources et de tous les travaux en
chinois, japonais, vietnamiens, français, anglais, féru de tous les dialectes de la Chine du Sud,
se dissimulait entièrement sous une modestie sans égal. Dans les congrès internationaux, les
colloques, les assemblées, il intervenait peu, et toujours sur un ton d'excuse. À le voir si
effacé, qui pouvait reconnaître le spécialiste eminent qu'il était, membre de prestigieuses
organisations savantes chinoises, japonaises, américaines ? Cette modestie s'alliait à une
grande douceur de caractère, seule marque qu'aient imprimée sur sa personnalité les
vicissitudes d'une vie ballottée par tous les aléas que, de son temps, l'histoire a pu réserver à
un Chinois d'Outre-mer. Avec lui disparaî

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